Notre communauté légionnaire c’est avant tout un esprit de fraternité qui doit l’animer, mais c’est aussi un esprit de vérité, celui qu’ont connu nos grands anciens devant la mort quand le masque tombe, l’homme ne joue plus la comédie.

 Il serait bien malheureux de ne plus voir des représentants des Anciens de la Légion étrangère. L’immortalité des morts est dans la mémoire des vivants, nos anciens disparaîtraient avec nous, nous avons vis à vis d’eux, un devoir de mémoire.

Nos anciens nous ont appris que c’est l’esprit de paix qui comporte la haine de la guerre, celui des querelles déclenche la guerre et c’est encore et toujours l’esprit de discipline qui est aujourd’hui, pour chacun d’entre nous, un esprit de liberté qui assure le droit d’agir et de penser comme il lui plait.

 Le temps cet impitoyable fossoyeur affiche son hideux visage sur bon nombre d’entre-nous, mais notre âme d’ancien légionnaire est toujours intense.

Le but de l’amicale, qui devrait être inscrit dans ses statuts, est de «prêcher le rassemblement et de donner l’exemple, ainsi que de porter assistance à ceux d’entre-nous qui sont en difficultés.»

La vie commune à la Légion nous a appris à mieux nous connaître, à mieux nous respecter mais surtout à nous estimer.

 La sagesse nous dit que toute querelle apparaît vaine et artificielle, nous n’irons pas à dire que notre chien à la rage si nous avons envi de nous en débarrasser...

Notre position d’anciens légionnaires nous impose, bien souvent,  un voisinage avec des associations d’anciens combattants. Au niveau national, les associations patriotiques sont nombreuses et divisées; leur unité n’apparaît pas, le recrutement de chacune d’elles est trop hétérogène, politiquement et socialement, pour assurer leur cohésion... vouloir une unité permet de conjurer le spectre de la division, il nous faut participer.

Si nous n’avions à proclamer aucun message alors autant nous taire.

 Notre foi dans les destinées humaines, notre confiance dans l’efficacité du mouvement des anciens légionnaires soutenue par la Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion étrangère; notre conviction de pouvoir réaliser, à notre niveau, un peu plus de justice sociale et de paix, sont de nobles sentiments qui doivent animer notre raison d’agir ensemble, ainsi en était-il de la loi « Français par le sang versé. ».

Il ne s’agit ni de mandats, ni d’hommages, ni de fonctions. Il ne s’agit pas de réagir face à l’agonie d’un monde essoufflé. Il s’agit d’avoir l’oeil net, l’esprit clair et le coeur solide, il s’agit, tout simplement, de comprendre pour agir et d’agir pour construire.

Bonne Année, Haut les Coeurs !

CM