Jeudi 10 novembre à 16h00 au cimetière Saint Jean à Tarbes, a eu lieu une commémoration à l’occasion du centenaire de l’inhumation du capitaine Leimsner-Ilnicki mort pour la France en 1917.
Le capitaine Leimsner-Ilnicki, d’origine polonaise, s’est engagé à la Légion en juin 1895 (1er et 2èmeRE), est mort pour la France le 19 avril 1917 alors qu’il servait au 9ème Zouaves. Sa mère, la comtesse Ilnicka, vivant à Tarbes a fait rapatrier son corps au cimetière Saint Jean le 16 octobre 1922.

N’ayant plus de famille, sa tombe était à l’abandon et grâce au services techniques de la ville, elle a été totalement rénovée. Sachant que nous fêtons les 100 ans de son inhumation à Tarbes cette année, cette cérémonie est organisée, à la mémoire de cet officier, ancien légionnaire, mort pour la France en 1917.


Didier Meffert , président AALE 65, a rendu hommage au capitaine Leimsner Ilnicki:
« Il y a un an, le Lieutenant-colonel Thierry Rhone, adjoint au délégué militaire départemental, avait appris la présence de la tombe, au cimetière St Jean, d’un légionnaire, Romain LEIMSNER-ILNICKI, mort pour la France en 1917. La comtesse Ilnicka, sa mère, qui résidait à Tarbes avait demandé que sa dépouille soit inhumée dans ce cimetière. Cela fut réalisé le 16 octobre 1922. N’ayant plus de famille à Tarbes, sa tombe était à l’abandon et la décision de la rénover a été prise par l’amicale des anciens de la Légion Etrangère des hautes Pyrénées, sachant que l’on fêterait cette année le centenaire de son inhumation à Tarbes. Par la détermination de la mairie et le travail remarquable des services techniques, cette réhabilitation est aujourd’hui achevée.
En fouillant dans les archives, nous sommes parvenues à reconstituer le parcours de cet Officier : Capitaine Romain LEIMSNER-ILNICKI vous êtes né le 23 mai 1869 à Podhavaski, commune de Galicie, en Austro-Hongrie. Ex officier autrichien, d’origine Polonaise, vous vous êtes engagé à la Légion Etrangère à Paris le 06 juin 1895. Vous rejoignez le 1er Régiment étranger en Algérie le 19 juin 1895. Vos valeurs militaires et celles de chef sont reconnues et vous êtes nommé sergent le 26 février 1898, puis naturalisé Français le 22 octobre de la même année.
En 1899 vous rejoignez la Tunisie, puis après un nouveau passage en Algérie, vous êtes affecté au 2eme Régiment Etranger et vous participez à votre premier séjour au Tonkin. Fin 1902, vous êtes de retour en Algérie et vu vos états de service vous êtes admis à l’école d’infanterie le 15 avril 1903 en qualité d’élève officier. Le 01 avril 1904 vous êtes nommé au grade de sous-lieutenant et affecté de nouveau au 1er Régiment étranger. De retour au Tonkin, décoré de la médaille d’honneur, vous êtes nommé lieutenant le 01 avril 1906 et fait chevalier de la Légion d’honneur le même jour. En 1911, vous quittez le Tonkin pour retrouver l’Algérie. Après un cours passage au Maroc, vous restez en Algérie jusqu’au 02 août 1914, date à laquelle vous rejoignez le front face à l’Allemagne. Vous êtes nommé Capitaine le 1er novembre 1914.
Le 09 aout 1916, vous êtes affecté au 9eme Régiment de marche de zouaves en qualité de Capitaine adjudant-major. Le 19 avril 1917 vous êtes mort pour la France à Beaulne-et-Chivy, à proximité du chemin des Dames.
La dernière notation de votre chef de corps (février 1917) : Excellent officier, rigoureux, actif, très souvent considère comme précieux auxiliaire pour son chef de bataillon. Energique, très discipliné, a toujours fait consciencieusement son devoir. Parle couramment l’allemand.


C’est un parcours incroyable, dans des conditions souvent très rustiques, au service de la France, qui impose à notre génération, beaucoup de respect. Combien d’entre nous auraient voulu vous entendre raconter les riches expériences, les conditions de vie difficiles, ainsi que les anecdotes de vos campagnes.
Nous sommes ici rassemblés, autorités civiles et militaires, représentants des associations patriotiques, pour contribuer au devoir de mémoire, pour vous, prince d’origine Polonaise, légionnaire, devenu officier, et « Français non pas par le sang reçu mais par le sang versé ».

Didier Meffert