Très, très, très Cher Covid-19 ! Et oui, comme ton nom l’indique, tu es de fin d’année 2019, tu as donc fêté un an il y a peu. Tu viens de Chine, dit-on ? mais aujourd’hui aussi d’Angleterre, d’Afrique du sud, du Brésil, du Japon, bref, tu ne viens pas de chez nous, si tu avais eu un passeport, ou plutôt si on avait eu une frontière, tu ne serais peut être jamais venu nous visiter à l'image du nuage de tchernobyl. Mais, c’est chose faite, et visiblement tu es bien implanté… les habitudes idéologiques ont la tête dure, mais surtout ne remuons pas le douanier dans la plaie.

Tu es jeune Covid-19, et pourtant, tu as changé ma vie, ma santé. Je n’oublierai jamais ce « jambon-beurre » qui à la suite de ton arrivée avait un goût de carton et tout à changé. Nombreux de mes amis se sont remis à fumer pour avoir le droit de retirer leur masque, nous avons tous pris quelques kilos à force de rester chez soi.

Dans mes souvenirs, en 2017, ton grand frère, qui n’était pas plus méchant que toi, était passé par chez nous en occasionnant une hausse de la mortalité chez les personnes fragiles, nous n’en avions alors pas fait une pendule, les vaccins ont été achetés en grande quantité par l’ex ministre de la santé aujourd’hui à la culture, les médias avaient bien d’autre chats à fouetter…

Hôpital militaire de campagne à Mulhouse

Cette année passée, on peut dire que tu as fait mouche. Réaction forte par un Président de la République, stagiaire hydroponique de l'Elysée qui est parvenu avec ton concours à tout contrôler et à tuer toute manifestation, tout loisir; tu ne pouvais mieux tomber. Tu as rappelé aux humains qu’ils étaient appelés à disparaître et que la peur de la mort les empêcherait de vivre. Surtout, qu’une génération qui n’a rien construit de son existence va devoir céder sa place sur le plus lamentable bilan que le pays n’ait jamais connu.

Navire hôpital militaire devant New York.

Peut-être que, dans quelques années, je te remercierai de nous avoir ouvert les yeux, sur notre manque d’envie, d’ambition, de hauteur, d’amour pour notre nation, sur notre excès d’émotion, de bureaucratie, de technocratie. Peut-être que tu es le fossoyeur d’une génération de gouvernants aveugles, déconnectés, velléitaires, sinueux, lâches et de mauvaise foi. Mais pour l’instant, tu as provoqué la fin de mes rêves, mes larmes et une tendance à l’oisiveté, la consommation d’antidépresseurs, la peur de voir le sourire de l’autre sans son masque, la surconsommation d’écran, les jeux vidéo. Si tu présages, malgré tout d'éventuels « beaux jours », tu as quand même semé un sacré bordel.

Ne t’imagine pas qu’on va payer pendant 20 ans le coût de quelques mois d’espérance de vie. J’espère que tu finiras par t’éteindre plutôt que de survivre de mutation en mutation, si seulement tu pouvais devenir un virus qui donne du courage, tu ne serais alors pas venu pour rien, même si en matière d’audace, ce pays ne doit pas être loin de l’immunité collective.

J'ai encore un souhait: "pourvu que de Covid 19, tu ne te change pas en Covid 21… J'ai un petit espoir, par vaccin interposé. Cependant, lucide, je libère de ma mémoire le dicton: " Pour qu'un rêve se réalise, il ne faut surtout pas dormir..."

CM