L’Assemblée Générale Ordinaire de l’Amicale de Paris ( AALEP) a eu lieu le samedi 23 mars au Fort de Nogent:

Après une scéance studieuse de l’AGO proprement dite au cours de laquelle le quorum était atteint, nous avons fait membres d'honneur de notre Amicale 3 figures emblématiques de la guerre d’Indochine.

 

 

Tous les membres se sont ensuite dirigés vers la stèle du GRLE sur laquelle est inscrit "aux Légionnaires qui ont tu donné pour la France" (stèle créée par l'actuel président de l'AALEP en 2013 alors CDC du GRLE) pour y déposer une gerbe et appliquer une minute de silence en l'honneur de nos morts en terminant par le "Boudin" chanté a Capella par l'ensemble des participants avec fierté.

 

Après le pot de l'amitié en présence du Lieutenant-colonel Eycmayer, chef de corps du GRLE, le Président remercia ce dernier pour son accueil chaleureux et souligna son empathie pour les Anciens. Déroulement traditionnel; venait ensuite la possibilité dégustative pour chacune et chacun de savourer l’excellent repas de cohésion préparé avec maestria par les cuisiniers du mess du Fort de Nogent.

Au cours du repas, une petite pause émotion était particulièrement appréciée avec le chant incontournable:  « Contre les viets » chanté avec panache et rigueur et l'intermède chanté par notre Président, qui s'est révèlé très talentueux en s'accompagnant à la guitare pour interpréter  le Chant de Jean Pax Méfret « Dien Bien Phu » en hommage aux prestigieux invités.

Une belle assemblée et un agréable moment de fraternité qui devrait rester dans la mémoire de tous.

 

Présentation des 3 membres d’honneur de l’Amicale :  

 

 

Le Colonel Tran Dinh Vy :

S’engage en 1947 au 6ème Régiment d’Infanterie Coloniale. Il y fait la connaissance du sergent Roger Vandenberghe avec lequel il va fonder le commando le plus célèbre d’Indochine, « les tigres noirs » à savoir une centaine de volontaires, majoritairement d’anciens viets ralliés et récupérés dans les camps de prisonniers. Habillés en viet, ils sont spécialisés dans les infiltrations de nuit derrière les lignes viets pour des coups de main, du renseignement...de Lattre disait d’eux : « Donnez-moi cent Vandenberghe et l’Indochine est sauvée ! » Leur fait d’arme le plus célèbre, en mai 1951, sur ordre du général de Lattre, l’assaut du rocher de Ninh Binh, le long du fleuve Day, pour récupérer le corps du fils unique du général, le lieutenant Bernard de Lattre tué la veille en défendant son poste situé au sommet du rocher. Pour ce fait d’arme exceptionnel (qui a réussi), le sergent-chef Vy, adjoint de Vandenberghe (blessé durant l’assaut, c’est donc Vy qui a pris le commandement et coiffé le sommet), de Lattre l’a pris dans ses bras et lui a remis la Médaille militaire en personne. Après l’assassinat de Vandenberghe en janvier 1952, Vy est passé officier dans l’Armée Nationale Vietnamienne qui servira de colonne vertébrale à la future Armée du Sud-Vietnam. Par la suite, il a fait toute la guerre du Vietnam dont les furieux combats sur les collines de Dak To, d’abord dans les paras, puis à la tête d’un régiment d’Infanterie et enfin à la tête d’une province militaire. Il a Fuit le Vietnam à la suite de la prise de Saigon le 30 avril 1975 par les divisions communistes Nord-Vietnamiennes, il est un des tout premiers boat-people. Revenu en France, est réactivé dans l’Armée française au grade de Chef de bataillon au 1er RE à Aubagne.

Titulaire de 23 titres de guerre dont la Silver star américaine.

 

 

Le colonel- médecin Hoang Co Lan :

Chef de stick au 2ème BEP reconstitué après Dien Bien Phu, il fait 13 ans de guerre au Vietnam sans discontinuer. Durant ces 13 ans de guerre, il participe à de nombreuses opérations aéroportées – dont Ap Bac en 1963 où les pertes ont été énormes - mais aussi durant l’offensive du Têt en 1968 à la reprise de Saïgon puis à l’ouverture des charniers de la cité impériale d’Hué pour l’identification de 6000 corps civils que les communistes ont liquidé avant de quitter la ville...

Titulaire de 13 citations.

Après un séjour aux Etats-Unis après 1975, revient en France pour ouvrir un cabinet de médecin généraliste en région parisienne.

 

 

Le major Pierre Flamen :

Il s’engage en 1947, fait l’Ecole des Cadres de Langenargen dans les troupes d’occupation en Allemagne puis est désigné pour l’Indochine où il est affecté au 1er Bataillon thaï où durant deux et demi, seul Européen à la tête d’un commando composé exclusivement de Thaïs, opère exclusivement en zone viet afin de renseigner le Commandement sur le déplacement des unités viets entre la frontière du Laos et la frontière de Chine: reconnaissance, guérillas, contre-guérillas en jungle, renseignement, captures de prisonniers sont son quotidien. Dans un corps à corps, blessé par un coup de couteau...

1952-1954, second séjour au 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux du Commandant Bigeard comme chef d’une section totalement vietnamienne. Participé aux 5 sauts opérationnels du bataillon : Tu Lé, Na San, Langson, Dien Bien Phu 1 , Dien Bien Phu 2...A Dien Bien Phu, participé deux fois à la reprise de la colline charnier « Eliane 1 », à la seconde reprise, seul chef de section à être redescendu (tous les autres tués ou blessés...). Lui-même blessé dans les derniers jours de la bataille. Fait prisonnier, s’évade à 4 reprises. Rendu à la France dans les tous derniers à l’état de mort-vivant...

Instructeur à l’Ecole commando de Bayonne, 1957-1958 part en Algérie à la tête d’un commando au « 8 ». Puis séjour au Congo et en RCA où il s’occupe de toutes les DZ de l’AOF.

Intègre le Service Action de la DGSE où il met en place le Plan Constant (réseaux de résistance en cas d’invasion soviétique et recrutement/formation d’agents) + nombreuses missions extérieures...

Grand Officier de la Légion d’Honneur, 11 titres de guerre, 9 citations dont 5 palmes.... 

 

Que des porteurs potentiels de la main du capitaine Danjou en cette commémoration de Camerone 2024 au Thème de l'Indochine!

 

Thierry MORVAN, Président.