La place de l’Etoile à Paris:

Le 11 novembre vient tout juste d’avoir lieu et partout sur le territoire, la France a célébré la « Journée de la victoire et de la paix ». Parallèlement, comme elle le fait depuis 2012, Elle a rendu hommage à tous les « Morts pour la France ». A cette occasion, à Paris, le président de la République a déposé une gerbe sur la tombe du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe.

L’Arc de Triomphe figure, tout comme la Tour Eiffel, parmi les monuments les plus emblématiques de Paris.

Situé sur l’ancienne place de l’Étoile – cette place fut aménagée telle qu’elle est aujourd’hui durant le Second Empire sous l’autorité du baron Haussmann (1809-1891) et tire son nom des douze avenues qui partent de l’Arc de Triomphe dessinant ainsi une étoile –, désormais baptisée place Charles de Gaulle, et construit entre 1806 et 1836, avec une interruption entre 1815 et 1823, ce monument est l’œuvre de plusieurs architectes : d’abord Jean-François Thérèse Chalgrin (1739-1811) et Jean-Arnaud Raymond (1742-1811) puis Louis-Robert Goust (1761-1838) sous l’Empire et Louis-Robert Goust  et Jean-Nicolas Huyot (1780-1840) sous les règnes de Louis XVII et Charles X puis enfin Louis Abel Blouet (1795-1853) sous celui de Louis-Philippe. Une fois le gros œuvre terminé, plus d’une quinzaine d’artistes furent mobilisés pour sa décoration, réalisation des hauts-reliefs, des frises, des boucliers ou encore de la balustrade.

Ses dimensions sont colossales : l'Arc de Triomphe mesure 49 mètres de haut et plus de 45 mètres de large, l'arc des deux grandes façades atteignant plus de 20 mètres de haut pour une largeur de 14,50 mètres.

Sa première pierre fut posée le 15 août 1806 et il fut inauguré le 29 juillet 1836 en petit comité – on craignait un attentat contre le roi – et seules 11 personnes assistèrent à cet évènement parmi  lesquelles le premier ministre, le ministre des finances, quelques gendarmes et le gardien du monument.

Outre les raisons purement esthétiques, dues à la beauté du bâtiment et au panorama offert sur la capitale, l’Arc de Triomphe est aussi, et avant tout, un lieu de mémoire incontournable.

Il est à noter que chacun des souverains qui se succédèrent au pouvoir entre 1806 et 1836 eurent une vision différente de ce monument : Napoléon Ier voulait un arc à la gloire de la grande armée et  décida de construire ce qui devint l’Arc de Triomphe au lendemain de la victoire d’Austerlitz  (2 décembre 1805), Louis XVIII à celle de l’armée des Pyrénées - (commandée par son neveu, l’intervention de cette armée, en 1823, contribua à renforcer le pouvoir du roi Ferdinand VII sur le trône d’Espagne - et enfin Louis-Philippe, dans un esprit de concorde, à celle des armées de la Révolution et de l’Empire. Au final, ce fut cette dernière vision qui l’emporta.

Si le bâtit est, in extenso, une ode aux héros de la Révolution et de l’Empire, l’ensemble du site de l’Arc de Triomphe est progressivement devenu le lieux emblématique d’hommage aux soldats tombés pour la France de la Révolution à nos jours.  

Sous l’Arc

Une grande frise qui représente les grands personnages de la Révolution française et de l'Empire ainsi que le retour des armées napoléoniennes d'Italie et d'Égypte orne ses quatre façades et son décor sculpté est formé de quatre groupes statuaires imposants :

·         Côté avenue des Champs-Élysées, à droite, « Le départ des Volontaires pour Valmy » - bataille emblématique de la révolution française qui eut lieu en 1792 -, appelé aussi la Marseillaise sculpté par François Rude (1784-1855) et à gauche, « Le triomphe de l'Empereur » sculpté par Jean-Pierre Cortot (1787-1843),

·         A l’opposée, côté avenue de la Grande Armée, les deux hauts reliefs sculptés représentent la « Résistance » à droite et la « Paix » à gauche.

À l'intérieur des grands et petits arcs sont gravés 660 noms de héros de la Révolution et de l’Empire – les noms soulignés sont ceux de personnes tombées au combat – et 158 noms de batailles ou de sièges mémorables de cette période. Il est à noter que la liste de ces noms de batailles et surtout celle des noms de maréchaux et de généraux fit débat et que des noms furent régulièrement ajoutés jusqu’en 1895. Sur l’attique – les bords du sommet du monument – sont gravés 30 noms des plus grandes batailles de cette période.

Sur le sol, aux pieds de l’Arc de Triomphe, des plaques de bronze ajoutées au fils des siècles rappellent des évènements importants de l'histoire de France – la proclamation de la République le 4 septembre 1870, la restitution de l'Alsace-Lorraine le 11 novembre 1918 et l'Appel du 18 juin 1940 – tandis que cinq autres inscriptions, toutes gravées au sol du côté de l'avenue de la Grande Armée, commémorent les conflits majeurs du XXème siècle – la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), la guerre d'Indochine (1946-1954), la guerre de Corée (1950-1953) et la guerre d'Algérie (1954-1962) -.

C’est également sous l’Arc de Triomphe que fut inhumé le Soldat Inconnu en 1921 et que brûle La Flamme du souvenir ravivée chaque soir depuis 1923 sous le patronage du comité de la flamme traditionnellement par des associations d’anciens combattants et de plus en plus souvent par des associations citoyennes.

Le Ravivage de la Flamme tous les soirs à 18h30

 

 

NB: Ce thème spécial est agrémenté par une excellente contribution de notre camarade, le Commissaire principal (h) Bertrand BOUCHEND'HOMME, Trésorier de Vert & Rouge qui nous a envoyé le discours du général de Gaulle 11 Nov. 1968. Il y a tout juste 50 ans ! Vous trouverez ce discours grâce au lien suivant et joint à ce bulletin. 

Cliquez ici: https://youtu.be/O0uj0wWljBk?list=PL1Y3XUN5zVmYVZRJd x1iLvSEBQfsMYSJ