Nous étions à l’Assemblée Générale de notre tout dernier congrès, le président de l’Amicale de Genève, l’adjudant-chef (er) Jean-Marc Crombez m’interpelle avec une question curieusement posée en ce lieu : « mon Commandant, connaissez-vous la Maison des Invalides de la Légion de la Balmes les Grottes ? ».
La question est bien entendue intéressante et quelques temps plus tard, nous convenons d’un commun accord de remettre en mémoire cette maison bien mal connue, exception faite des amicales de la déléguation du général (2s) Jean-Michel Wabinski.
Historique de la MILE :



Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, à Crémieux en Isère, le château de la Serve, (dit de Saint Jullin), est une construction qui datait du 18ème siècle; elle appartenait à « madame la Maréchale Lyautey » qui hébergeait un foyer d'accueil pour légionnaires retraités ou réformés.


1946 : le maréchal Pierre Koenig obtient l’appui financier et matériel nécessaire à l’acquisition du château. Avec l'appui du commandant Nazare-Aga Kahraman Khan, héros de la guerre 14-18, légionnaire d'honneur de 1ère classe, ce château devient "la Maison des Invalides de la Légion" (MILE).


1960 : Le général Julien Flipo, Président de l’USAL ancêtre de la FSALE, fait l’acquisition du château.


1983 : Les Anciens légionnaires quittent définitivement les lieux certains sont hébergés à Auriol ou Puyloubier, d'autres restent sur place. Au total 136 Anciens sont inscrits sur le mausolée érigé en leur honneur dans le cimetière du village !


Souvenirs qui passent…

Une grille en fer forgé, ouverte est figée sur ses gonds...


"La r
ouille ne laisse plus guère de place à la peinture d’origine, une grille en fer forgé, ouverte, est figée sur ses gonds. Quelques souvenirs laissent toutefois encore l’illusion d’un passé qui pouvait être radieux, telle cette gravure au mur de ce qui devait être l’infirmerie et cette mosaïque au sol représentant une flamme Légion…

 

                                                                                     

La facade du bâtiment se dresse de toute sa hauteur sur un jardin en friche. Elle n’attire pas le soleil, la lumière peine à éclairer une végétation sauvage, dense et persistante qui regorge d’ombres noires autant que de mystères. Les nuages passent au loin, caravane indolente qui revient d’un long voyage. Lorsque l’on passe la grille, une curieuse émotion ne vous laisse pas tranquille. Etrange sensation qui se dégage ici… comme si, des regards enfouis dans l’ombre des arbres ou derrière les vitres sombres, sales, cassées et glacées des fenêtres laissaient l’image furtive et implacable d’un passé récent trop vite évanoui.


Des regards enfouis dans l'ombre des arbres ou derrière les vitres sombres...

Pouvions nous changer le déroulement des évènements qu’un destin implacable ne pouvait empêcher de subir l’aspiration monstrueuse par le vide de toute chose vivante… Serions-nous d’une autre composition que les rêves qui nous poursuivent tout au long de notre existence et qu’animent sans cesse un espoir salvateur d’un monde meilleur ?
Partir pour un ailleurs, Puyloubier ou Auriol, reconstruire à nouveau en imprégnant une nouvelle fois les lieux de ses particularités, s’installer, repartir encore et toujours pour d’autres horizons ; changer sans cesse au gré des événements ! Jamais au grand jamais, on ne parviendra à ce que meure cette ardeur invisible qui fait notre cohésion et notre force, nos Anciens l’avaient en eux, nous, leurs héritiers légitimes, saurons faire face comme ils l’ont fait en d’autres circonstances."

 

Cérémonie présidée par le général Wabinski et lecture du récit du combat par le général Mascaro


Ainsi le 7 mai 2022, devoir de mémoire oblige, devant le mausolée de la Légion étrangère de la Balmes les Grottes, la cérémonie de la commémoration du combat de Camerone, présidée par le général (2s) Jean-Michel Wabinski, regroupait les Amicales des Anciens légionnaires de l’Isère, des deux savoies, du Rhône, de l’Ain, de Genève et de nombreux amis-sympathisants.
Une vingtaine de drapeaux de diverses associations patriotiques étaient présents.

C’est le général (2s) Mascaro qui a procédé à la lecture du combat de Camerone.


Toujours et encore : More Majorum !