Aujourd’hui, je m’évade et je m’amuse à laisser courir ma pensée:

« J’ai toujours été passionné par la photographie, depuis qu’à l’âge de 12 ans, ma grand-mère maternelle m’avait offert un « foca-sport », boite à photos mythique de l’époque qui remplaçait ceux à soufflets.

Souvent, les photos qui accompagnent les articles sont de très mauvaise qualité au point de ne pas pouvoir être publiées dans notre magazine "Képi Blanc".

La photo est un art qui demande au photographe d’être un œil. L’œil du photographe, tout un programme ! Aujourd’hui, avec les appareils numériques, on peut juger spontanément des résultats de nos prises de vue, mais aussi utiliser les outils de retouches d’images qui permettent de modifier les clichés.

Et pourtant : la photo, à mon avis, reste souvent celle du « noir et blanc » jamais démodé, celui-ci connaît un regain d’intérêt bien justifié. Ces photos « sans couleur » sont enveloppées de nostalgie ; elles rappellent les anciennes photos et restent très efficaces pour mettre en valeur les formes et les éclairages dans les cas généreux et délicats des portraits et il n’est pratiquement pas de photo en clair obscur qui n’utilisent cette manière de photographier.

La photo noir et blanc est une source d’inspiration à de beaux titres qui ramassent beaucoup d’impression avec peu de mots, qui permettent aussi de trouver l’expression juste qui déclenche l’émotion… Certaines de ces photos ressuscitent une époque. Lorsqu’il m’arrive de regarder mes vieilles photos regroupées dans des albums, je lis avec grand intérêt ce que je notais en dessous d’elles, des phrases simples qui font mouche. Des mots discrets qui dévoilaient une connaissance intime du milieu ouvriers, de la misère des lendemains d’une guerre mondiale où la couleur reprenait enfin le dessus. Des photos de jeune homme, par milliers qui copiait, du mieux qu’il pouvait, de merveilleux photographes qui semblaient posséder des œuvres inépuisables, inimitables. Malheureusement, aujourd’hui toutes les techniques  de communications sont facteurs d’isolement et d’abrutissement, nous sommes de plus en plus dans une sorte de camisole qui empêche l’action collective ; les nouveaux Dieux : télé, réseaux et portables connectés sont de formidables instruments de mise au pas d’une société dont les membres ne savent plus vivre cote à cote et covid aidant…

 

La photo permet pourtant une sorte d’évasion et paradoxalement une mise en cage de souvenirs qui s’envolent librement pour venir se faire digérer dans notre mémoire, dans nos rêves avec une satisfaction passagère oh ! combien précieuse en intensité et en partage... ». Aucune réunion devrait ne pas avoir de photos de l'évènement, si petit soit-il ! Pensez-y...

CM