Le pouvoir de lire sur les lèvres, une des grandes recherches des espions, main devant la bouche pour dire des choses intimes, Antoine met un pavé dans la mare et explique avec beaucoup d'humour les dessous de la politique.

J'ai en mémoire les matchs de tennis en double où les joueurs partenaires se parlent la main sur la bouche pour que leurs adversaires (qui ne parlent pas leur langue) ne comprennent pas leur immédiate tactique de jeu. Exemple flagrant de  débilité mentale, mais c'est aussi, peut-être, tout simplement un spectacle, un geste superticieux ou un simple rot; il est tellement vrai qu'il n'est pas toujours judicieux de faire montre de son vrai visage aux yeux des autres... surtout par les temps qui courent !

CM

Après le langage des sourds-muets, voici les « commissions du rot » :

Ils semblaient animés d’une certaine sagesse et d’une supposée civilité, lorsqu’ils couvraient leurs bouches de leurs mains quand, en public, ils parlaient avec leurs voisins immédiats. Habitude devenue usuelle ces dernières décennies, en grande partie pour cause de Guerre Froide. On raconte que les soviétiques, observateurs attentifs, s’étaient aperçus que d’éminents responsables occidentaux distraits, parlaient, à qui mieux mieux, à leurs homologues se trouvant à proximité,  devant des aréopages internationaux, sans prendre la moindre précaution. Bien restaurés, dans le confort de la distance, loin des micros et des télévisions ainsi que des oreilles ennemies, beaucoup d’ambassadeurs, ministres, rois, généraux, commettaient des indiscrétions verbales, alors qu’ils étaient filmés lors d’assemblées, dans les hémicycles parlementaires ou assis dans les fauteuils  de  réunions  politico-militaires. De là, à l’utilisation de spécialistes de « lecture labiale », il n’y a eu qu’un  pas! Seulement des années après, les espions occidentaux ont découvert l’art déconcertant  de la lecture du langage labial, pratiqué par les espions de l’Est. Il y a peu, un ministre a commenté la beauté de Carla Bruni Sarkozy, deux doigts sur les lèvres, mais… le micro était ouvert ! Fouchtra ! Damned ! On pouvait considérer   qu’il y avait là  ingérence dans la vie privée du ministre, mais cela n’a pas révolutionné le monde ni le bon goût  montré par le ministre.

Dernièrement, un autre ministre, dont je tairai  la nationalité, a été surpris en conversation avec son homologue allemand. C’était dans une salle publique de l’Union Européenne. Une caméra a enregistré les propos, d’incontestable intérêt public. Que l’on ne vienne me parler de violation de l’intimité – la conversation n’était pas intime mais seulement privée et tenue en public. Il n’y a pas eu de « violation de la confiance » - les journalistes n’étaient pas cachés sous les tables, pas plus qu’ils n’utilisaient du matériel d’espionnage.

Sans possibilité de démentir les propos ou d’embastiller les gens de la presse, voilà que de zélés fonctionnaires gardes-du-corps ou gardes-des-conversations, veulent bannir la télévision des réunions  publiques de l’Union Européenne. Les Allemands applaudissent, bien entendu !

Dorénavant il faudra attendre que nous tombions les masques pour revenir à cette « commissions du rot » pour voir les dirigeants du monde la main devant la bouche… Dommage, bien des secrets qui ne doivent tomber dans les mains de la presse sont aujourd’hui, protégés. Bizarrement aussi, plus aucun « Média » ne parle des foulards islamistes

AM