Antoine est ce qu’il est convenu d’appeler un vrai célibataire qui, contrairement à ceux d’Henri de Monterland fait montre d’une tenue toujours impeccable et d’une curiosité qui touche tous nos problèmes de société. Cet indécrotable curieux, nous fait souvent part de ses observations livrées à nos appréciations et réflexions à notre plus grande satisfaction; nous ne saurions être complétement indifférents à sa manière de penser… Un constat s’impose, le mot est souvent juste et si Antoine, ne souffre pas de donner une éducation et d’élever les enfants qu’il n’a pas, il n’en reste pas moins vrai qu’il a tout loisir de regarder l’éducation nationale en toute objectivité, sans concession, d’une manière neutre qui, bien entendu, peut déranger…

Il est dit que si un problème ne trouve pas de solution, c’est qu’il a été mal posé ! il n’empêche, comme Antoine le précise dans son texte : « le thème est complexe et mérité une analyse qui ne peut se contenter de superficialité… ».

Bonne rentrée à nos petits et grands enfants ! n’oubliez surtout  pas vos masques et de vous laver vos mains !

CM

 

Les fautifs

L’excellent Philippe Bilger dans son non moins excellent blog a publié un billet « Vive les profs », prenant la défense de ceux-ci. Ce billet m’a interpelé !

Toutes les études un peu sérieuses le montrent: la qualité de l’enseignement et des apprentissages est ce qu’il est et nul besoin de rappeler le nombre de jeunes quittant chaque année le cycle scolaire obligatoire, quasi analphabètes ou, en tout cas, ne sachant pas s’exprimer correctement en français, et ne comprenant pas la teneur d’un texte lorsqu’ils ont, une fois n’est pas coutume, réussi à le lire. Mais un autre aspect de la vie scolaire me semble très préoccupant: l’indiscipline devenue proverbiale dans les établissements scolaires de tous les niveaux. Le délitement de la société est tel que le contraire m’aurait surpris. 80% des professeurs reconnaissent l’aggravation, chaque jour qui passe, du problème, divisant les responsabilités presque à parts égales par les parents, les politiques gouvernementales et les élèves.

Le thème est complexe et mérite une analyse qui ne peut se contenter de superficialité, c’est pourquoi je limiterai mon propos à la simple exposition de mon opinion.

La responsabilité des parents est patente et on peut comprendre que les difficultés augmentent à la mesure de la raréfaction de l’argent pour les dépenses familiales de base. Les désillusions et l’amertume concernant un improbable avenir ne contribuent pas plus à l’établissement d’une ambiance salutaire. Mais la vérité est que, l’indifférence des parents, la faillite des principes - la cupidité de la consommation immédiate - et le mépris des valeurs fondamentales viennent de loin déjà. C’est un long parcours de démission.

Si les politiques gouvernementales ont été et sont erronées, et ne le sont pas par indigence des CV des derniers titulaires du maroquin de l’Education Nationale, les coupes budgétaires, la réduction du personnel et l’éternelle guerre avec les syndicats n’ont rien généré d’autre qu’une plus grande insatisfaction et de la révolte. La tempête sociale a des coûts exorbitants.

Dans le fond, montrer les élèves du doigt pour leur indiscipline c’est presque comme attribuer aux pauvres la faute de leur misère. Les enfants et les jeunes en général sont beaucoup ce qu’on leur permet d’être – c’est l’éternelle question de l’époque qu’il faut vitupérer ( comme Léo Ferré dans   « Les fourreurs » et des circonstances qui sont dramatiques dans bien des cas. On ne vit pas dans le meilleur des mondes et l’on exige maintenant ce qui n’existe pas encore.

Mais les élèves sont aussi, et beaucoup, de ce qu’ils voient faire leurs aînés. Aujourd’hui, c’est la télévision - ce maître que tous ont à la maison - chaque fois moins un véhicule de formation et chaque fois plus une fenêtre ouverte sur la futilité et la violence. Que pouvons-nous espérer de jeunes déracinés, sans horizon et qui ont dans la boîte magique le seul divertissement ? A travers elle ils réussissent à accompagner le déplorable comportement et le vil baratin de quelques professeurs, quand ils se manifestent. Et avec de tels exemples, il n’y a pas de discipline qui résiste. Je ne parlerai pas des méfaits de l’internet ni de ceux du téléphone portable, objets de tous les excès !

AM