Histoire. 1835-1838. La Légion en Espagne au service de la reine Isabelle

Le 28 septembre 1833, le roi Ferdinand VII meurt après avoir désigné sa fille, la nouvelle reine Isabelle d'Espagne âgée seulement de trois ans, comme son successeur, privant ainsi son frère Charles du trône. La reine Marie-Christine, son épouse, devient la régente du Royaume. Mais la noblesse soutient l'infant Charles, plus absolutiste. La France, le Portugal et le Royaume-Uni, signant en 1834 le traité de la Quadruple-Alliance, se rangent du côté d'Isabelle II. Il s'ensuit une guerre civile entre partisans de la jeune reine et Carlistes.

 

Cette guerre civile fera surtout sentir ses conséquences dans le nord du pays. Sous la conduite du général Zumalacáregui, une armée de 13 000 Carlistes remporte une succession de victoires. Les troupes d'Isabelle II ne peuvent résister sans une aide extérieure. Le Royaume-Uni envoie une légion de volontaires. Le roi Louis-Philippe cède la Légion étrangère.

La France, la victoire acquise, pense avoir acquis un monopole d'influence sur l'Espagne, monopole remis en question par le Royaume-Uni.

Chefs de corps de la Légion au service de l’Espagne.

30 juin 1835 : colonel Bernelle, maréchal de camp (titre espagnol) ; 30 août 1836 : maréchal de camp Lebeau ; 1er novembre 1836 : maréchal de camp Conrad, tué à Barbastro le 2 juin 1837).

27 juin 1835 : départ de la Légion Etrangère.

·       La Légion Etrangère est envoyée en Espagne ; le Maréchal Maison, ministre de la Guerre, qui n’a jamais franchi la Méditerranée, ordonne que la Légion remette son drapeau et que les officiers quittent la cocarde tricolore ; le commandant Kléber préfère quitter l’armée plutôt que la cocarde ; il entraîne dans sa démission six capitaines et onze lieutenants ; les 1er, 2e, 3e et 6e Bataillons de la Légion Etrangère sont passés en revue par le Gouverneur Général, le général comte d’Erlon, avant d’embarquer.

·       Cadres et légionnaires ne sont pas d’accord avec ce transfert non prévu dans leur contrat et ils le font savoir ; mais le ministère de la Guerre ne leur laisse pas le choix : ‘’Tous les services rendus à la France seraient perdus ainsi que les titres à toute espèce de subsides de ce pays si la Légion persistait dans son refus’’.

·       Les officiers qui se refusent à suivre la nouvelle destination qui leur est offerte, perdent leur emploi. Les officiers français se retrouveraient en demi-solde, les officiers étrangers en perte d’emploi n’ont le droit à aucune espèce d’indemnité ; quant aux légionnaires et aux sous-officiers, qui quittent leur service avant la fin de leur engagement, ils seraient considérés tout simplement comme déserteurs et traités comme tels.

28 juin 1835 : la Grande-Bretagne, la France et le Portugal signent avec l’ambassade d’Espagne une convention accordant à Marie-Christine un soutien militaire.

·       La Grande-Bretagne envoie 10 000 volontaires, le Portugal une division de 6 000 hommes, et la France sa Légion Etrangère soit 5 000 hommes.

29 juin 1835 : apparemment oublieux des services rendus, se montrant bien ingrat en l’occurrence, le gouvernement du roi Louis-Philippe signe une ordonnance qui prescrit que la Légion Etrangère cesse de faire partie de l’armée française. La Légion est cédée, avec armes et bagages, au gouvernement espagnol de la reine Isabelle, sans consulter les intéressés. Les dispositions indiquées par le ministère de la Guerre sont confirmées.

30 juin 1835 : l’escadre qui transporte les quatre Bataillons de la Légion Etrangère met la voile sur Palma de Majorque où la flotte va se regrouper pour attendre les deux Bataillons d’Oran, retardés par une dernière bataille, afin que la Légion débarque, en corps constitué, à Tarragone. 123 officiers et 4 021 hommes de la Légion Etrangère ont quitté l’Algérie.

·       Avec les effectifs récupérés par la suite, permissionnaires, malades et personnel du dépôt de Toulon, le total atteindra un maximum de 6 000 hommes.

·       Une cinquantaine d’hommes meurent du choléra pendant la traversée.

·       Au cours de l’escale de quarantaine médicale aux Baléares, le colonel Bernelle décide de brasser les bataillons et il supprime les bataillons nationaux.

30 juillet 1835 : les 1er, 2e et 3e Bataillons de la Légion Etrangère adressent un dernier adieu à leurs morts laissés sur le sol africain.

10 août 1835 : alors que la Légion est stationnée dans le port de Palma, le colonel Bernelle, initiateur de l’amalgame entre nationalités, décide de l’appliquer pour la première fois.

Du 16 au 19 août 1835 : 5 000 légionnaires débarquent en Espagne, à Tarragone, avec le colonel Bernelle, qui est rapidement nommé maréchal de camp par la Reine régente Marie-Christine pour l’Espagne c'est-à-dire général.

·       Le 18 août, la Légion défile, musique en tête, dans les petites rues de la ville écrasée de chaleur où beaucoup de contrevents ne s’ouvrent pas : le souvenir du siège de 1811 par les Français du Maréchal Suchet et des canons du général Valée n’est pas effacé.

·       5 000 Carlistes entrent en Catalogne. La Légion est aussitôt dépêchée pour leur faire front. Les premières escarmouches commencent autour de Lérida, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Tarragone. De là, suite à un repli adverse, la Légion fait mouvement vers l’Aragon et la Navarre. Dès leur arrivée, les légionnaires sont confrontés à une guérilla incessante qui décime leurs effectifs.

Mi-septembre 1835 : un poste tenu par 30 légionnaires aux ordres du sous-lieutenant Dumoustier, est capturé par les Carlistes qui leur proposent de changer de camp. Ils refusent. Pendant des jours entiers, ils sont traînés, nus, de village en village, les mains attachées, les yeux crevés. Finalement, ils sont fusillés le 18 septembre.

·       Cordoba, le généralissime espagnol de l’armée royale, n’hésite pas à lancer une proclamation à ses troupes : ‘’Soldats, vous allez combattre devant la Légion Etrangère et montrer comment vainquent ou meurent les Espagnols’’.

 Louis-Philippe dernier roi de France, créa la Légion et l'abandonna à l'Espagne !

1835 : en Espagne, la Légion Etrangère, cédée par le roi Louis Philippe à la reine Isabelle II d’Espagne, est souvent mise à contribution et subit des pertes ; elle risque de disparaître.

5 février 1836 : la Légion entre à Pampelune.

Février & mars 1836 : l’hiver espagnol s’égale, par instants, à l’hiver russe. Les tempêtes de neige, les trombes d’eau glacée ; le vent dévastateur et les rivières en crue imposent un répit.

·       Le Maréchal de camp Bernelle estime qu’il doit disposer d’une troupe autonome comportant ses propres unités d’appui, de génie, de reconnaissance. Aussi, pendant cette pause, entreprend-il de mettre sur pied une unité d’artillerie aux ordres d’un polytechnicien, le capitaine Rousselet, une unité de sapeurs, trois escadrons composés, pour l’essentiel de lanciers polonais, et une compagnie de brancardiers et d’infirmiers.

·       C’est le premier essai connu de constitution d’un ‘’Groupement tactique’’.

Au 15 avril 1836, 580 hommes ne sont plus dans les rangs de la Légion : 117 ont été tués, 380 sont morts des suites de blessures ou de maladie, 83 ont déserté.

Du 24 au 26 avril 1836 : à la bataille de Terapeguin près de Pampelune, l’armée royale bat en retraite et laisse la Légion sans aucun soutien ; seuls, les officiers de la Légion se rappellent des nobles paroles du généralissime espagnol Cordoba.  1 000 légionnaires se heurtent à 6 000 Carlistes et leur tiennent tête. C’est une des plus brillantes victoires de la campagne mais les corps des trois cents légionnaires tués ou blessés parsèment le champ de bataille.

1er août 1836 : en pleine canicule, les troupes carlistes essaient d’enlever la ligne fortifiée de l’armée loyaliste espagnole. A Zubiri, l’artillerie du capitaine Rousselet sauve la situation. Les Carlistes se replient en laissant 1 200 cadavres sur le terrain, mais les 3e et 4e bataillons de la Légion Etrangère ont 300 tués.

Fin 1836 : le général Bernelle n’arrive pas à obtenir des Espagnols vêtements, vivres et soldes, comme promis. Il écrit à Paris pour demander pour ses légionnaires de l’avancement, des décorations. Rien : la cession de la Légion Etrangère à l’Espagne est pleine et entière. Il se fâche, il tempête ; il est relevé de son commandement. Le colonel Lebeau lui succède durant quelques mois ; son successeur, le colonel Conrad, que les Carlistes appellent le ‘’Brave au cheval blanc’’ n’aura pas plus de succès auprès de Paris.

·       Aucun légionnaire ne passe à l’ennemi malgré les nombreux appels des Carlistes. Ces mercenaires qui, par définition, se battent moyennant le versement d’une solde, refusent de changer de camp, d’aller vers ceux qui leur tendent de l’argent. Enrôlés, sans leur avoir demandé leur avis, au service d’un gouvernement qui les jette toujours en avant sans les couvrir ni les soutenir, ils refusent de changer de camp. Ils ont donné leur parole.

1836 : les renforts compensent mal les pertes ou les départs : 379 arrivent le 15 avril, 89 en juillet, 438 en août. Ce sont les derniers renforts

Hiver 1936-1837 : les légionnaires se battent comme des enfants perdus sur la terre espagnole. Aucun renfort. L’hiver est particulièrement pénible dans les montagnes d’Aragon. Les cantonnements demeurent toujours aussi misérables. Le ravitaillement ne parvient que par intermittence. Faute de percevoir la solde, la pénurie d’argent aggrave les conditions de vie. Pour trouver subsistance, il n’est souvent qu’un recours : changer de camp chez les Carlistes qui alternent embuscades et promesses alléchantes. Certains se laissent tenter. Les anciens compagnons d’armes échangent alors insultes et coups de fusils lors des rencontres.

Au début de 1837, le nombre des tués, blessés, déserteurs augmente encore. La Légion n’aligne plus que deux bataillons.

Du 20 au 26 mars 1837 : à Huesca, Don Carlos lance une offensive par le sud de Pampelune ; la Légion occupe Larrainzar dès le 20 mars et les premiers accrochages se déroulent le 21 mars ; la Légion attaque le 24 mars avec l’armée régulière de Navarre ; le vieux Fritz, toujours en tête sur son cheval blanc, entraîne victorieusement ses hommes mais la droite de l’armée régulière cède et l’armée royale est contrainte de battre en retraite et c’est la Légion, réduite à deux bataillons et un escadron, qui forme l’arrière-garde, prenant position à intervalles, méthodiquement, pour contenir l’ennemi. Les légionnaires au masque de famine, en haillons, avec leurs espadrilles de peau de chèvre et de ficelle, luttent ; les actions de retardement sont rarement de tout repos. Trente pour cent de pertes : 20 officiers et 350 hommes sur un résidu de 1 200 hommes valides à Larrainzar.

1er juin 1837 : réduite à un bataillon, la Légion quitte la ligne fortifiée pour aller livrer son dernier combat.

2 juin 1837 : l’armée de la reine sous les ordres du général Marcellino Oraa lance son offensive et serpente au milieu de l’aridité aragonaise, partout accidentée, lorsque, aux environs de Barbastro, elle subit une contre-offensive : plusieurs milliers de Carlistes se jettent sur son flanc droit. La tête de ces colonnes débouche soudain d’un bois d’oliviers ; deux escadrons de réguliers galopent au-devant de l’ennemi, soulevant la poussière, et presque aussitôt ils se disloquent et se défont sous le feu. Les fantassins, déployés en arrière, ne peuvent pas soutenir le premier choc des Carlistes. Ceux-ci se trouvent alors en face d’une formation placée sous les ordres du maréchal de camp Conrad et comprenant le bataillon de Légion, plus le 2e Régiment de la Garde. En quelques minutes, le reste de l’armée s’étant replié à droite et à gauche, ce petit contingent est isolé. L’assaut des Carlistes est livré par leur bataillon de mercenaires allemands et suisses sous les ordres du baron Wilhem von Radhem.

Colonel Conrad - premier chef de corps Légion mort au combat.

Les deux Légions sont face à face, engagées dans un combat si serré que les hommes se reconnaissent d’un camp à l’autre, s’interpellent par leur nom. Naguère ils ont partagé leur pain ou couché côte à côte, mais ce souvenir n’ôte rien à leur fureur ; il semble au contraire la décupler. Ces hommes haletants échangent de furieuses injures en se prenant à la gorge, en se crevant mutuellement les entrailles à coups de baïonnettes. Des Carlistes débouchent sans cesse du petit bois. Le régiment de la Garde lâche pied ; la Légion perd du terrain. Un cheval blanc traverse les rangs au galop et dépasse la première ligne des légionnaires tirailleurs. C’est le maréchal de camp Conrad, le vieux Fritz qui a piqué sa casquette à la pointe de son sabre ; ‘’En avant’’. Le bras levé s’abaisse, le corps glisse du cheval. Bazaine, le fidèle aide de camp, prend aussitôt sur lui de cacher la mort du général : ‘’Dites que le général blessé est allé se faire panser’’. Bazaine galope vers l’arrière avec ce grand cadavre en travers de son cheval. Une voiture passe sur la route de Berbegal ; il y fait placer le corps et revient vers la bataille.

La bataille est perdue. Un bataillon espagnol rameuté esquisse une contre-attaque dans le bois des oliviers mais la riposte le bouscule. Dans le crépuscule interminable, les deux Légions poursuivent leur extermination fratricide. A la nuit tombée, la retraite ordonnée, des survivants de la Légion Etrangère française cédée à l’Espagne font encore le coup de feu pour couvrir leurs camarades qui relèvent les blessés et les morts.

Au bout de trois ans de lutte, la Légion ne compte plus que 20 officiers et 500 hommes.

Après cette bataille meurtrière, la Légion, réduite à un seul bataillon, entre en agonie.

Juin 1937 : en Espagne, après dix-huit mois d’abandon, de misère et de faim, les autorités espagnoles donnent l’ordre de retirer du front les débris de la Légion et de les envoyer à Pampelune ; les deux bataillons restant ne représentent plus que deux grosses compagnies ; les autorités les envoient crever au diable pour qu’on ne voie rien, qu’on n’entende pas les gémissements. Pampelune est en pleine insurrection, avec un gouvernement ennemi à la fois de la reine et des Carlistes. Ni vivres ni solde pour la Légion. Les insurgés et toute la population regardent de travers ces misérables en guenilles d’uniforme, tannés par le soleil et par la neige, maigres comme des coucous. Dieu seul sait de quoi ils peuvent vivre. La faim et le froid fauchent les survivants des balles carlistes mais on voit encore de ces spectres farouches errer dans Pampelune. La Légion n’est plus que l’ombre d’elle-même. Elle reste dans une situation très délicate, sans vivres, sans ressources au milieu d’ennemis. Mais la Légion fantôme demeure propriété de la Reine, qui seule peut lui rendre la liberté.

Durant l’année 1838, la Légion est trop squelettique pour constituer une véritable force combattante. Les semaines et les mois s’écoulent dans l’attente d’une décision mettant un point final à son odyssée.

8 décembre 1838 : la Reine licencie la Légion avec permission de passer en France. La Reine rend la Légion à la France après quatre ans de combats ; des sept bataillons et des 5 000 hommes, il ne reste qu’un bataillon et 500 hommes. Les rescapés sont libres de tout engagement à l’égard de l’Espagne. Ils peuvent prendre le chemin de la France.

2 janvier 1839 : par petits groupes, besace au côté, bâton à la main, les derniers légionnaires quittent Saragosse et traversent les Pyrénées, faméliques et miséreux par le col du Somport. Ils ont été six mille à débarquer à Tarragone en 1835, ils ne sont plus que soixante-trois officiers et cent cinquante-neuf hommes de troupes à revenir[]. Abandonnés, ils rentrent quand même en France. Ils errent dans Perpignan, mendiant du travail mais le travail alors manque plus que le pain. Beaucoup disparaissent mais un jour, les derniers survivants marchent d’un bon pas, spectacle à peine croyable, sur la route en direction de Pau. Ayant appris qu’un bureau de recrutement existe dans Pau, ils s’y rendent pour s’engager. Tous sont maintenant des combattants à la solide expérience auréolée d’une grande gloire. Cela arrive parfaitement, on a besoin de troupes aguerries. La majorité reprend donc du service à la nouvelle Légion.

17 janvier 1839 : la guerre en Espagne se termine par la défaite des Carlistes. La Légion a perdu 23 officiers tués, 109 blessés et 3 500 légionnaires tués ou blessés. C’est la fin de la ‘’Vieille Légion’’. 63 officiers (dont 29 Français) et 159 hommes (dont 25 Français) foulent à nouveau la terre de France. La majorité reprend du service à la nouvelle Légion créée à la fin de 1835. Les officiers y sont accueillis comme sous-officiers, les sous-officiers comme hommes de troupe. Les galons se regagneront au feu. Ce yo-yo est classique à la Légion ; un galon se perd pour une incartade. Il se reconquiert les armes à la main.

Juillet 1840 : 10 000 Carlistes viennent chercher refuge en France. Les volontaires sont autorisés à s’engager dans la Légion Etrangère.

·       Un jeune officier, du Barail, dira : ‘’Ces Carlistes, rompus aux fatigues et aux dangers de la guerre, étaient pour notre Légion Etrangère, une source en quelque sorte inépuisable de recrutement. Marcheurs infatigables, d’une sobriété absolue, ils étaient de véritables soldats d’élite et devaient, par surcroît, fournir, lors de leur libération, des éléments solides à la colonisation’’.

Le Roi de France a abandonné la Légion Etrangère.

Les légionnaires sont restés fidèles à la Légion Etrangère.

Jean Balazuc P.P.P.P.

Sources principales.

Algérie, œuvre française, de Pierre Goinard – Editions Robert Laffont – 1984.

Histoire de la France en Algérie de Pierre Laffont – Plon – 1980.

La Légion Etrangère – 150e anniversaire - Historia – N° spécial 1e trimestre 1981.

La Légion, Grandeur et Servitude – Historama – N° spécial – novembre 1967.

La Légion Etrangère en Espagne, 1835-1839 de Paul Azan – Editions Lavauzelle – 1905.

La Charte de la F.N.A.M.

Histoire de l’Afrique du Nord du général Edmond Jouhaud – Edition des 2 Coqs d’or -1968.

La Légion Etrangère Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite de John Robert Young & Erwan Bergot – Editions Robert Laffont – 1984.

Le 1er Etranger de Philippe Cart-Tanneur & Tibor Szecsko – Branding Iton Production – 1986.

Histoire de la Légion de 1831 à nos jours du capitaine Pierre Montagnon – Pygmalion – 1999.

Histoire de la Légion Etrangère 1831-1981 de Georges Blond – Plon – 1981.

Français par le sang versé – Képi Blanc – ECPAD – Editions du Coteau -  2011.

Site du Mémorial de Puyloubier.

Bazaine Achille, né à Versailles en 1811 ; candidat malheureux à Polytechnique, il s’engage le 28.03.1831 au 37e de Ligne ; quelques mois plus tard, il passe à la Légion en qualité de fourrier ; deux ans plus tard, il est sous-lieutenant ; par ses mérites et son courage, il est promu lieutenant en 1835 ; Chevalier de la Légion d’Honneur après les durs combats de la Macta ; avec la Légion, en Espagne ; aide de camp du colonel Conrad en juin 1837 ;  officier dans un bureau arabe en Algérie ; commandant, à l’état-major du général Louis Lamoricière en décembre 1847, lors de la reddition de l’émir Abd el-Kader ; il participe à la guerre de Crimée en 1855 ; chef de corps du 1er Régiment de la Légion étrangère de 1851 à 1854 ; en Crimée en 1854-1855 ; il y est nommé général, commandant la brigade étrangère ; il commande en chef au Mexique en 1863 ; Maréchal de France en 1864 ; il commande en chef en Lorraine en 1870 ; bloqué dans Metz, il capitule devant les Prussiens ; sa gloire est à jamais ternie, condamné à mort en 1873, sa condamnation est commuée en détention ; il s’évade et gagne Madrid ; mort à Madrid en 1888.

don Carlos, frère du roi d’Espagne Ferdinand VII décèdé le 28.09.1833 ; il refuse la succession proclamant Reine sa nièce Isabelle II, âgée de trois ans, et demande l’application de la loi salique.

Conrad Josepf dit le Vieux Fritz, né le 08.12.1788 à Strasbourg ; engagé en 1806 ; sous-officier puis lieutenant de la Grande Armée ; il participe aux campagnes d’Allemagne et d’Espagne ; décoré de la Légion d’Honneur ; lieutenant-colonel, il commande les deux bataillons de la Légion lors des combats de La Macta, fin juin 1835 ; colonel, dernier chef de la Vieille Légion Etrangère en 1836 avec le grade de maréchal de camp ; les Carlistes l’appellent ‘’le Brave au cheval blanc’’ ; il est tué au combat face aux Carlistes le 02.06.1837 à Berbejual lors de la bataille de Barbastro, en Espagne.

Cordoba, généralissime espagnol de l’armée royale en 1835.

Dumoustier, sous-lieutenant, chef d’un poste tenu par 30 légionnaires ; ils sont capturés par les Carlistes qui leur proposent de changer de camp. Ils refusent. Pendant des jours entiers, ils sont traînés, nus, de village en village, les mains attachées, les yeux crevés. Finalement, ils sont fusillés le 18 septembre.

Lebeau, maréchal de camp, commandant la Légion Etrangère en Espagne du 30 août 1836 au 1er novembre 1836.

Marie-Christine des Deux Siciles, veuve du Roi d’Espagne Ferdinand VII décédé le 25.09.1833 ; elle est proclamée régente, sa fille Isabelle II n’ayant que trois ans.

Oraa Marcelino, basque espagnol, né en 1788 à Beriàin en Navarre ; maréchal de camp de l’armée de la Reine en 1836-1837 ; Gouverneur Général des Philippines en 1841-1843 ; sénateur ; décédé à Beriàin en 1851.

von Radhem Wilhem, baron ; né le 10.08.1793 à Breslau ; commandant la Légion Etrangère de l’armée carliste en 1836-1837 ; décédé le 02.11.1860 à Gotha.

Renault Pierre Hippolyte Publius, né àLa Valettele20.01.1807. Après une corniche au Prytanée militairedeLa Flèche, il est reçu àSaint-Cyrle 01.10.1827, puis est nommé le 01.10.1828sous-lieutenantau6erégiment d'infanterie de ligne. Lieutenantle 20.06.1832, il obtient d’entrer le 24.08.1833 au 3ebataillon d’infanterie légère d’Afrique, àAlger. Il se bat enEspagne, et revient, comme capitaine adjudant-major à la Légion étrangère de France, le 03.08.1837. Il participe à l’expédition de Djidjelli, de Bougie, de Médéah et à la prise du col de Mouzaïa. Il commande le bataillon d’élite à l’Akbet-el-Kedda. Outre les deux blessures qu’il a reçues en Espagne, il est atteint d’une balle à la tête le 15.10.1840, au passage des Gouttes, dans la province d’Oran ; d’une autre balle au genou droit le 29 octobre, au combat des Oliviers ; d’un troisième coup de feu dans les reins à l’affaire de l’Oued-el-Hordjau, le 09.07.1843. Colonel commandant les colonnes qui arrivent à El-Abiod chez les Ouled-Sidi-Cheikh en mai 1846, à la poursuite de l’émir Abd el-Kader. Général de brigadele 23.08.1846, mis à la disposition du gouverneur général de l’Algérie, il ne rentre en France que le 10.04.1848.Général de divisionle 14.07.1851, il revient en Afrique. Général commandant une division pendant la campagne de Kabylie en 1857. Le 02.09.1857 et jusqu’au 26.06.1858, il y exerce les fonctions de gouverneur. Rappelé en France en 1859 pour commander une division dans lacampagne contre l’Autriche, à son retour l’empereur le nomma sénateur le 16.08.1859. Il est Grand Officier de la Légion d'honneur le 26.12.1852 et Grand Croix en 1859. Sénateur. En 1870, il participe à ladéfense de Pariset est blessé à la jambe le30.11.1870à labataille de Champigny. Relevé lelendemain du champ de bataille, il est amputé le2 décembreet décède de sa blessure le06.12.1870. Ses obsèques eurent lieu le 9 décembre dans la chapelle de l'Hôtel des Invalideset est inhumé aucimetière du Père-Lachaise(68edivision).

Rousselet, polytechnicien, capitaine commandant l’artillerie de la Légion en Espagne en 1836. Il se distingue le 01.08.1836 à Zubiri.

Officiers de la Légion Etrangère, tués en Espagne.

Borzewski, tué le 01.08.1836 à Zubiri.

Bravard, tué le 30.08.1837.

Dupuy, tué le 08.11.1836 à Villetuerta.

Erny, tué le 24.11.1835 en Espagne.

Ferrandi, tué le 26.04.1836 à Terapeguin.

de Fleurans, tué le 01.08.1836 en Espagne.

Mailler, tué le 21.10.1836 en Espagne.

Montallegri, tué le 24.05.1837 en Espagne.

Quirot, tué le 10.04.1836 en Espagne.

Renacky, tué le 21.12.1836 en Espagne.

Rengly, tué le 21.03.1837 à Larrainzar.

Robin, tué le 21.12.1836 en Espagne.

Rossillon, tué le 08.11.1836 à Villetuerta.

Rudnicky, tué le 24.05.1836 en Espagne.

Sallot, tué le 24.11.1835 en Espagne.

Seyboz, tué le 21.03.1837 à Larrainzar.

Sochacky, tué le 21.03.1837 à Larrainzar.

Tittenbronn, tué le 21.12.1836 en Espagne.

Vermeil, tué le 21.03.1837 à Larrainzar.

Wielziewsky, tué le 21.03.1837 à Larrainzar.

Wolff, tué le 24.05.1837 en Espagne.

Zalbachowsky, tué le 21.03.1837 à Larrainzar.

Zecca, officier de la Légion Etrangère, tué le 14.09.1836 en Espagne.

Zregda, tué le 21.03.1837 à Larrainzar.