Il était dit dans les « chaumières » que Pierre Messmer était l’homme providentiel qui sauva la Légion étrangère d’une dissolution annonçée après les événements qui ont amené le Putsch d’Alger le 21 avril 1961.

Aux instants où le général Charles de Gaulle, président de la République, devait prendre une grave décision concernant la Légion; la providence placait devant lui, dans son bureau, monsieur Pierre Messmer, ministre des Armées. Un témoin de la scène, le colonel Albéric Vaillant, qui commandait le 1er REI, se trouvait dans l’entrebaillement de la porte d’entrée. Voilà pour le décor de ce moment historique qui a fait et fera encore couler beaucoup d’encre.

Après une longue discussion, le Général décide la dissolution du 1er REP épargnant les autres unités Légion. La Légion avait par bonheur, son défenseur. Il faut dire que monsieur Pierre Messmer avait été engagé en 1940 au sein de la 13ème DBLE comme chef de section puis commandant de compagnie, il était de l’expédition de Dakar et du Gabon. Ses heures de gloire il les avait connu avec la campagne d’Erythrée, de Sirye (1941) et enfin de la Libye à Bir Hakeim et El Alamein, deux des plus beaux faits d’armes de la Légion des années 1942-43.

Par la suite, après la libération de Paris, aux côtés de la 2ème Division Blindée et la campagne de France avec la conquête de l’Allemagne, il se retrouva à nouveau à la 13ème DBLE pour un rapide passage à la direction de la mission française à Calcutta.

Chancelier de l’Académie française et ancien premier ministre, il répondait toujours présent lorsque la Légion sollicitait son intervention ou soutien.

J’ai en mémoire : l’avoir rencontré alors que je présentais une « Bande Dessinée » réalisée avec mon ami Louis Perez y Cid, au congrès de la FSALE en 2007 à Cherbourg. Monsieur Pierre Messmer en était le Président d’Honneur. A un moment, le programme organisait une visite des auteurs qui dédicaçaient leur livre. Arrivé à ma hauteur, il demanda un siège et se mit tout simplement à lire la « BD » au grand désarroi des autorités qui l’accompagnaient… Il expliquait, avec enthousiasme, que c’était ainsi : « qu’il nous fallait faire l’apprentissage du français et découvrir l’Histoire de notre Légion aux jeunes engagés volontaires étrangers. ». Lui-même amateur de BD, promis de dédicacer notre prochain album… Promesse non tenue d’un politique, entre temps, notre prestigieux compagnon fit faux-bon en décédant le 29 août 2007…

 

Ci-après la présentation de son livre par Frédéric Turpin, reproduction de la quatrième de couverture:

"Héros de la France combattante, grand serviteur de la nation et homme de lettres : le parcours exceptionnel de Pierre Messmer:

"Pour me trouver moi-même, je pars et je combats " : la devise qu'il fait graver sur son épée d'académicien, en 1999, dit assez qui était Pierre Messmer (1916-2007). Jeune homme de bonne famille promis à un bel avenir dans l'administration de la France d'outre-mer, rien ne le prédisposait à sa première vie, celle d'aventurier, entreprise dès juin 1940 alors qu'il choisit de rejoindre Londres et la France libre pour continuer le combat. De ses expéditions avec la Légion étrangère, de Dakar en 1940 jusqu'à la libération de Paris et la campagne d'Allemagne en 1945, il est ensuite parachuté au Tonkin, où il sera démobilisé. Débute alors sa deuxième vie, celle, programmée, d'administrateur : Mauritanie, Côte d'Ivoire, Cameroun, A.-É.F., A.-O.F. Là encore, Messmer brille par son investissement et son grand professionnalisme. Tant et si bien que le général de Gaulle, qui l'avait fait Compagnon de la Libération en juin 1941, décide d'en faire son ministre des Armées – il sera la cheville ouvrière du grand dessein gaullien de la création de la force de frappe nucléaire. Messmer sera encore ministre dans le gouvernement Chaban-Delmas, puis Premier ministre de Georges Pompidou (1972-1974). Sa vie politique achevée, celle d'homme de lettres commence : une troisième vie aussi exceptionnelle que les deux premières, qui le conduit jusqu'à l'Institut de France, dont il devient le chancelier."

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CM