Nous étions venus, nous étions tous là, emportés par l’émotion pour rendre un dernier hommage à un personnage hors du commun, un homme exceptionnel qui avait fait son combat de toutes les adversités qui n’ont pas manqués de se présenter tout au long d’une vie pleine et active…

Il faut bien dire que ce petit « gabarit » d’italien qui s’est présenté pour s’engager à la Légion étrangère en pleine guerre d’Algérie n’affichait pas les meilleurs facultés pour devenir ce général, adulé de tous et qui servait d’exemple.

En fait,  c’était une véritable aventure à laquelle Vittorio Tresti était confronté sans que rien, absolument rien, ne pouvait prévoir que ce petit bonhomme puisse marquer à ce point la reconnaissance et l’admiration pour un parcours exceptionnel conséquence d'une lutte permanente contre les obstacles d’une vie difficile ou rien ne lui a été épargné…  

Ainsi va le monde, l’existence est une lutte contre les difficultés, la maladie, et si au soir de s'envoler pour d’autres cieux, il est intéressant de faire un bilan de son parcours, même si s'affiche une légitime satisfaction, toujours se présentent quelques regrets qui avec force dominent votre réflexion…  

Vittorio Tresti est parti, interrogés, les jeunes légionnaires qui assistaient à ses obsèques ne le connaissaient pas, et comme tout un chacun, notre Général devait entrer dans la mémoire de ceux qui l’ont connu jusqu’à ce que ces derniers eux aussi disparaissent de la vue des vivants… "poussière tu étais, poussière tu redeviendras."...

Le légionnaire sait qu’il a « rendez-vous avec la mort » et il s’y rend à pied. Il l’accepte à l’avance , elle n’est pas pour lui une ennemie ; il l’accueille même familièrement, heureux d’aller retrouver des compagnons pour trinquer avec eux. Comme Cyrano, il emporte avec lui son panache et se fait désinvolte : « il a regardé les cailloux, avec de grands yeux sans larmes, puis repoussant son arme, il a dit : « Moi je m’en fous »…

Adieu mon Général, reposez en paix.   

CM