Les « coprésidents, le lieutenant-colonel (er) Jean-Claude Pierron, José Herrera et les membres de l’Amicale de Puyloubier ont le regret de faire part du décès du lieutenant-colonel (er) Maurice Clerc survenu dans la nuit du vendredi 3 avril 2020.

Le lieutenant-colonel Clerc avait commencé sa carrière militaire le 6 novembre 1957, il était promu au grade de sous-lieutenant de réserve le 16 août 1958 et lieutenant deux ans plus tard, il était admis dans l’Armée active en 1962 avec le grade de sous-lieutenant.

Nommé lieutenant le 1er octobre 1964, il rejoint la Légion étrangère au 2ème REI en janvier 1965 en Algérie.

Affecté au 3ème REI à Madagascar à compter du 1er juillet 1967, il prend les fonctions d’Officier-Auto-Régimentaire.

Maurice Clerc ne devait plus quitter la Légion. De retour de Madagascar, il est affecté au 1er RE, toujours comme Officier-Auto et prend en 1980, la direction de l’Institution des Invalides de la Légion étrangère jusqu’en 1984 et termine sa carrière en se retrouvant, à nouveau, au sein du 3ème REI, en Guyane, comme commandant en second.

Il sera incinéré et inhumé au caveau de l’Amicale au cimetière de Puyloubier à une date qui reste à définir compte tenu des circonstances actuelles.

Hommage et témoignage :

S’il est une disparition qui « me fait beaucoup de la peine » expression employée par un de mes grands anciens qui a servi à titre étranger, c’est bien celle du lieutenant-colonel Maurice Clerc, un des officiers qui ont marqué mon existence de légionnaire.

Un légionnaire a cette particularité d’appeler ses chefs, ceux qu’ils considèrent avec beaucoup d’admiration par leur prénom faisant montre non pas du respect qu’ils leurs doivent, mais d’estime qui lui n’est pas accordé à tous. Ainsi, on entendait « Marcel » à Madagascar, Paul à Djibouti puis le beau Jean-Claude, Raoul à Castelnaudary ou encore « Maurice » pour le lieutenant-colonel Clerc. Cela ne se commandait pas, tous ne pouvaient avoir ce privilège qui est réservé aux meilleurs d’entre nous…

La fin de carrière de « Maurice » avant son affectation en Guyane, sera un des moments les plus importants de sa carrière. Son passage à l’Institution des Invalides de la Légion Etrangère laissera en lui un sentiment irremplacable d’utilité et d'amour pour ceux qui étaient devenus sa famille d’adoption, les pensionnaires de ce beau domaine de Provence.

Son action au profit de l’Institution fut remarquable à l’image de ses prédécesseurs et de ses successeurs qui apportèrent tous à leur niveau leur pierre à ce magnifique édifice qu’est le domaine « capitaine Jean Danjou ». Mais ce qui caractérise « Maurice », c’est la mise en place d’une véritable politique agricole autour des vignes d'appellation "Puyloubier" qui font encore aujourd’hui la fierté de la Légion et justifie la survie d’une maison d’hébergement exemplaire où l’ancien légionnaire n’est pas chez les autres mais bien chez lui.

Retraité, il s’installa à deux pas de ce qui restait son principal centre d’intérêt et c’est tout naturellement qu’il participa activement à la pleine réussite d’une des Amicales phares de la Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion Etrangère dont il refusait la présidence expliquant que cette fonction honorable ne pouvait qu’être attribuée à un Ancien qui avait commencé sa carrière comme « Képi Blanc ».

Nous ne pouvons penser à « Maurice » sans associer à ce prénom celui de son épouse ! "Thérèse" qui l’accompagnait partout et qui était pour lui une compagne efficace et aimante.

Un Ami, un camarade vient de partir, il n’en est pas de meilleur, reste aujourd’hui son souvenir impérissable et l’image d’un homme exceptionnel que les mots, c’est pauvres mots ne peuvent dire à quel point il avait de la Légion l’amour et la religion.

A Dieu mon Colonel, au revoir « Maurice » !

CM