En novembre 1919 peu après la fin de la “Grande Guerre”, André Breton, Louis Aragon et Philippe Soupault, lançaient l’enquête: “Pourquoi écrivez-vous ?”. Les réponses des écrivains, essentiellement français étaient publiées mais exprimaient l’inverse de celles des éditeurs qui ne voyaient que l’intérêt financier: “le maintien de l’intérêt de la lecture”.

Les réponses des écrivains étaient surprenantes, ainsi celle de Paul Valéry: “Par faiblesse”, de Blaise Cendrars: “Parce que…”, de Knut Hamsun: “j’écris pour abréger le temps”, Raymond Radiguet termine la sienne par une parenthèse: “Demandez plutôt à vos lecteurs, pourquoi lisez-vous?”

André Gide fait une remarque pertinente: “Pour qui  écrivez-vous ?”

En 1985, le journal “libération” reprit cette enquête: “Pourquoi écrivez-vous?”.

Depuis toujours, au gré des mémoires, des journaux intimes et des correspondances, les écrivains nous confient leur amour des livres passions indéfectibles, poussières des ancêtres, de celle qu’on emporte à la semelle de ses talons et que l’on porte au coeur, sans le savoir, la poussière de nos ancêtres morts. Il en est de même en littérature. Je retrouve toutes mes origines dans le livre que je savais par coeur avant même de savoir lire.

Mais avec “poussière d’ancêtres”, il y a aussi les rencontres de hasard, ainsi parlait Nietzsche (et non Zaratroustra): “Tout ce qui fait date en moi, m’est parvenu par hasard, jamais par recommandation.”

Pourquoi donc écrire ? Une amorce de réponse se présente actuellement à mon entendement avec la lecture d’un livre qui interroge les écrivains en leur demandant: “Quels sont les trois livres que vous emporteriez sur une île déserte ?”. Comment faire ce choix ? d’autant qu’il faudrait passer par “la bibliothèque idéale”, celle qui permet de dresser la liste des cent ouvrages que “tout honnête homme” se devrait avoir lus.

Sujet très intéressant soumis à notre réflexion et qui mériterait d’être développé…

CM