Un constat étonnant s'impose à notre entendement, pratiquement tous les jeunes anciens légionnaires qui quittent le service actif se retirent au soleil, sur la côte d’Azur, à Nice pour les légionnaires-parachutistes d’origine principalement de l’Est et Cannes, Toulon, Aubagne et Marseille pour les autres. Face à ce constat chiffré et difficilement contestable, exception faite avec l’amicale de Paris et l’ALP, nos amicales de France et d’ailleurs “vivotent” plus ou moins et leur effectif, même s’il est renforcé par des “Amis-sympathisants” n’apportent pas un significatif rajeunissement et laisse planer le doute d’une situation où l’avenir est compromis, pessimisme affiché pour une conclusion souvent imposée par un optimisme d’expérience qui regarde avec inquiétude le vieillissement programmé de nos associations légionnaires.

Déséquilibre aussi pour notre Fédération, “siège social” de notre communauté d’anciens légionnaires, qui souffre d’un manque persistant et récurant de volontaires qui oblige, aux prix d’investissement personnel hors du commun, les membres du bureau parisien à maintenir le contact avec les amicales réussissant l’exploit d’organiser et même d’assister à de très belles manifestations (Mille drapeaux, réunion pour l’emploi, etc…).

C’est à tout celà que je pensais lors des discours prononcés par monsieur le député Bernard Deflesselles, le général Jean Maurin, commandant la Légion étrangère, le général (2s) Rémy Gausserès, président de la FSALE et enfin, le Chef de corps du 1°RE le lieutenant-colonel (ta) Guillaume Dujon.

L’organisation était gérée de mains de maitres par une équipe passionnée à la tête de laquelle le Président, José Gil, soutenu par son épouse Maryse, s’investissait admirablement dans sa fonction et faisait retrouver, comme par enchantement, de belles couleurs à une des plus importantes associations de la Fédération qui présentait, comme on le dit chez nous: “une bien belle gueule”.

Il est incontournable que l’amicale d’Aubagne doit rester pour nous, anciens légionnaires, une référence, de part le fait qu’elle est parrainée par la Maison Mère et qu’elle s’impose à sa manière, “gardienne de la boule”. A ce titre, elle se doit d’être exemplaire et c’est bien dans cet esprit que se déroulait son Assemblée Générale ce samedi 11 mars dans la salle du cinéma du quartier Viénot.

La communication est un devoir et l’information ne saurait, pour être efficace, souffrir de négligence, cependant, il faut bien reconnaître qu’il n’est pas toujours aisé, même à notre époque et avec les moyens modernes dont nous disposons, d’imposer une ligne de conduite tant il est vrai que la force d’inertie et le refus, tout simplement, de se moderniser affiché rigoureusement par de nombreuses amicales est un obstacle difficile à surmonter.

Le capitaine José Gil a parfaitement compris que la Fédération a pour but principal la cohésion et la solidarité de notre communauté et qu’il serait inopportun et contre productif pour une amicale de jouer le rôle prétentieux de cavalier seul. Cet ancien officier d’origine légionnaire ne saurait accepter que son amicale puisse faire montre d’un autre esprit que celui qui doit animer nos anciens afin que se construise un avenir prometteur où les gros nuages d’un passé récent sont envolés au bénéfice d’une adhésion honnête et fidèle à la Légion des Anciens.

Un vent nouveau souffle sur l’amicale de la Maison Mère, les proches échéances qui risquent de changer l’image de notre pays nous obligent à nous adapter comme l’ont fait, avant nous, nos anciens en d’autres circonstances… La Légion saura, à ne point douter, imposer sa présence et son professionnalisme lors des missions essentielles à venir. Nous sommes entourés par un monde sans pitié, en pleine mutation, le rôle de nos amicales en dehors de marquer notre appartenance incorruptible à notre communauté légionnaire: “légionnaire un jour, légionnaire toujours”, sera aussi de marquer notre soutien inconditionnel à nos jeunes en activité de service dans leurs périlleuses missions à venir au service de la France.