Le 19 décembre 1946 marque le début de la guerre d’Indochine, après le bombardement du port de Haiphong, le 23 novembre 1946, par l ‘Artillerie de l’Armée de terre française, décidé par l’amiral D’ARGENLIEU.

 

Le Viet Minh, dirigé par HÔ CHI MINH, décide de lancer une offensive destinée à libérer la ville d’Hanoï. Il appelle le peuple vietnamien à se soulever contre la présence française. « Que celui qui a un fusil se serve de son fusil, que celui qui a une épée se serve de son épée »



LA GUERRE DE HARCELEMENT DANS LES POSTES ET LES RIZIERES :



L’Armée populaire du Viet Minh se fondait sur la mobilité et la dispersion pour éviter l’affrontement de masse et compenser sa faiblesse matérielle. C’était le combat « du tigre et de l’éléphant », annoncée par HÔ CHI MINH. « Le tigre tapi dans la jungle allait harceler l’éléphant, qui peu à peu se viderait de son sang et mourrait d’épuisement ».

 

« Si parfois dans la jungle où le tigre vous frôle, et que n’ébranle plus le recul du canon… »Capitaine de BORELLI-

 

Les pertes françaises devenaient de plus en plus grandes, par l’attaque des convois et des postes isolés. Les viêts rodent autour, véritables fantômes dans la nuit. Dans cette lutte à mort, le vainqueur est le plus rusé.

 

« Les rizières sont des fronts, les houes et les charrues des armes et les paysans des soldats. »

 

Dans chaque poste, le sergent ou le caporal est reconnaissable. On les voit au milieu de ses supplétifs sinistres, avec leurs dents en faux or. Et toujours en arrière-plan l’idée fixe du danger et de la trahison.

 

« Il fallait tout le temps faire attention, être sur ses gardes. Une nuit, alors que j’étais chef de poste, la sentinelle s’est endormie : 20 supplétifs ont été égorgés pendant leur sommeil. J’ai remis le même légionnaire de garde le lendemain, avec sifflet, grenade et bambou : si tu vois les viêts tu siffles, la grenade c’est pour les repousser et le bambou pour te battre. » (Giacomo SIGNORONI, alias SIGNORINI. 13éme DBLE).

 

Le 29 décembre 1946, l’interprète vietnamien du poste de Trunc Chan, mélange du « datura » aux aliments (plante qui ingurgitée provoque des hallucinations et le sommeil) : 47 légionnaires sont dans le coma. Mais 8 autres, qui avaient préféré prendre une douche avant le repas, voyant l’état de leurs camarades demandent du secours et préviennent ainsi l’attaque.

 

Un an plus tard, encore une tentative d’empoisonnement collectif au poste de Ben Muong. Nantis de l’expérience précédente, les ennemis coupent les fils du téléphone et mettent le datura dans le café. Mais un sergent et 4 légionnaires n’avaient pas eu le temps d’en boire avant que l’attaque se déclenche. L’un d’eux traverse inaperçu les lignes ennemies tandis que les autres résistent à 150 assaillants. Quelques heures plus tard, les renforts arrivent et les assaillants deviennent assiégés.

 

Le 24 avril 1947, la sentinelle du poste FRANCHINI (né à Saigon d’un père corse et d’une vietnamienne-Aventurier et écrivain) voit arriver un groupe de supplétifs, poussant devant eux un prisonnier ligoté. La sentinelle les laisse pénétrer dans le poste, mais à l’intérieur, sur un signe du soit disant prisonnier, ils sortent les armes et tuent 7 légionnaires et 4 supplétifs de la Garnison.

 

En avril 1948, on arrête un agent du Viet Minh qui offre aux légionnaires des briquets. Le prix est très intéressant, mais pourtant ce n’est pas une bonne affaire. Le coton est remplacé par du fulmi-coton destiné à exploser à la première étincelle. Et quand un légionnaire veut en essayer un, le vendeur ennemi tente de s’enfuir. Le piège est évité.

 

A Cau Xang, 9 légionnaires défendent la tour jusqu’à la mort.

 

Le 23 aout 1947, la compagnie d’intervention du 3éme bataillon est surprise par un ennemi supérieur en nombre. Les légionnaires forment le carré et repoussent tous les assauts en chantant le Boudin. Lorsque la colonne de secours arrive, la compagnie déplore un mort et 4 blessés. L’ennemi se retire avec 3 charrettes pleines de morts et de blessés.

 

A partir des années 1946, sur terre tous les postes sont harcelés : Loc Giang, Duong, An Lah, Bac Kan, Kompong Cham, Nhi Binh, etc. …

 

Dans les rizières, c’est le combat permanent du puissant alligator contre la perfide anguille. Des planches avec des clous rouillés sont camouflées sous l’eau des rizières, dans les herbes et les ruisseaux. Surpris en pleine progression, le légionnaire s’empale le pied sur les pointes.



« Tous ceux dont la grande herbe a bu le sang vermeil

Et tous ceux qu’ont engloutis les pièges de la sape » Capitaine de BORELLI.



LA PERTE DU CHEF DE CORPS :

Le 1 mars 1948, un convoi de permissionnaires et de civils escortés emprunte la route de SAIGON à DALAT, et tombe dans une embuscade. Le lieutenant-colonel De SAIRIGNE, chef de corps de la 13éme DBLE, est tué. 140 civils sont emmenés comme otages. Malgré la poursuite engagée immédiatement, une partie seulement des otages est récupérée, que l’ennemi en fuite est contraint d’abandonner.



Genre de piège

Sources :

La guerre d’Indochine de Jacques DALLOZ.

Wikipédia : Guerre d’Indochine.

Archives FSALE.



Major (er) MIDY – FSALE-

En charge de la mémoire.