• 6 janvier : la Brigade Française d’Orient embarque à Free Town en Sierra Leone.

 

 

  • 20 janvier : les navires, transportant la Brigade Française d’Orient, doublent le cap de Bonne-Espérance et, après un transbordement à Freetown sur un luxueux liner, le Neuralia, et une escale de cinq jours à Durban, le convoi pénètre dans le golfe d’Aden le 11 février ; la demi-brigade débarque à Port-Soudan le 14 février.

 

  • 1er février : après deux jours de combats, la IVe division indienne prend Agordat.

 

  • 2 février : la Ve division indienne enlève Barentu.

 

  • Début février : la bataille décisive de la campagne a lieu à Keren (Cheren en italien), ville à 100 kilomètres à l'est d'Agordat[]. La ville, qui est à une altitude de 1 300 mètres, est située dans un cirque, coupé au sud-ouest par le ravin Dongolaas et au nord par le ravin Anseba[][]. Le ravin Dongolaas est le seul passage permettant d'accéder aux haut-plateaux érythréens depuis Agordat[]. La route et le chemin de fer Agordat-Asmara y passent[]. Ce passage facilement défendable est le point stratégique le plus important[]. Il est surplombé au sud-est par le fort Dologorodoc et au nord-ouest par la montagne Sanchil[]. Au-delà du mont Sanchil se trouvent le Briggs’ Peak, le Hog's Back puis le mont Sammana[]. Une arête secondaire, l'arête 1616 qui plus tard sera nommée Cameron Ridge, surplombe la vallée et la ligne de chemin de fer au sud-ouest du mont Sanchil[]. La garnison n'a pas pu construire de bunkers ou de tranchées sur les hauteurs dominant Keren en raison du sol rocheux[]. Keren ne dispose pas de fortifications mais sa situation la rend facilement défendable.

 

  • Le commandant en chef des troupes italiennes en Afrique orientale est le gouverneur-général de cette colonie, le duc d'Aoste Amédée de Savoie. La garnison de Keren n'est composée que d'une brigade coloniale (la XIe), du 11e régiment de Grenadiers de Savoie et d'unités auxiliaires. Dans les jours qui suivent la prise d'Agordat et de Barentu, trois autres brigades coloniales (IIe, Ve, XLIVe), le bataillon alpin "Uork Amba" du 10e régiment de Grenadiers de Savoie et d'autres unités viennent renforcer les défenses de la ville. Toutes les troupes sont placées sous le commandement du général Nicolangelo Carnimeo.

 

  • Au début de la bataille, les Britanniques sous le commandement du général William Platt, disposent de la IVe division anglo-indienne qui est formée de trois brigades d'infanterie indiennes (Ve, VIIe, XIe). Ces unités sont par la suite renforcées par la Ve division indienne (IXe, Xe et XXIXe brigades d'infanterie indienne), la force de défense du Soudan et d'autres bataillons soudanais portant l'effectif total à 51 000 hommes :

 

  • XIe brigade indienne de la IVe division indienne (3 février)[],
  • Ve brigade indienne de la IVe division indienne (6 février)[],
  • XXIXe brigade indienne de la Ve division indienne (prêtée à la IVe division indienne du 10 au 12 février, puis avec l'ensemble de la Ve division à partir du 15 mars)[][],
  • VIIe brigade indienne dépendant du quartier général britannique au Soudan[],
  • IXe et Xe brigade indienne de la Ve division indienne, prêtées à la IVe division indienne (à partir du 15 mars)[][],
  • 1st Battalion Worcestershire Regiment.
  • 6/13th Royal F. F. Rifles.
  • 3/2nd Punjabis.

 

  • 2 février : après quelques engagements initiaux défavorables, les Britanniques attaquent l’Afrique orientale italienne qui menace leurs voies de communication passant par le canal de Suez. Keren contrôle le seul col permettant d’accéder aux haut-plateaux. Les chars du 4th Royal Tank Régiment essaient de pénétrer dans la vallée du Dongolaas. Ils sont arrêtés par les éboulements provoqués par les Italiens qui ont miné le passage.

 

  • 3 février : les troupes britanniques attaquent le col de Dongolaas et les montagnes avoisinantes. Les Ecossais du Cameron Highlanders parviennent à prendre la cote 1616 à une compagnie du 2e bataillon du 11e Régiment de grenadiers de Savoie. Les Britanniques positionnent rapidement le 6e Rajputana Rifles sur les positions gagnées afin d’éviter toute contre-offensive italienne.

 

  • Dans la nuit du 4 au 5 février, le 3/14th Punjab Regiment s’empare du pic Briggs.

 

  • Le 5 février, les Italiens contre-attaquent et reprennent les pics aux Britanniques.
  • De nouvelles attaques des deux régiments britanniques contre les hauteurs surplombant Keren sont proches de prendre les dernières positions italiennes, mais deux compagnies du 3e Régiment de Bersaglieri et du XCVIIe bataillon colonial parviennent à éviter l’effondrement et repoussent les troupes indiennes dans un combat au corps à corps.
  • Les pertes sont importantes de part et d’autre. Lorenzini, le courageux et jeune général italien, commandant la IIe Brigade coloniale, a la tête explosée par un fusil britannique. Les troupes érythréennes perdent un grand chef.

 

  • Durant les jours suivants, les Britanniques poursuivent leurs attaques contre les hauteurs tenues par les Italiens.

 

  • Le 6 février, la Ve brigade tente de s’emparer du col Acqua afin de contourner le col de Dangolaas. Les Italiens fortement retranchés repoussent les Britanniques.

 

  • Le 8 février, la XIe brigade reprend le pic Briggs et tente de s’emparer dans la foulée du mont Sanchil mais elle échoue également.

 

  • Le 10 février, après une semaine de violentes escarmouches, les Britanniques préparent de nouvelles attaques avec le soutien de chars et de véhicules blindés.

 

  • L’objectif est la prise du pic Briggs et du mont Sanchil pour disposer d’observatoires surplombant le fort Dologorodoc et Keren. La IVe division d'infanterie indienne a été renforcée par la XIXe brigade de la Ve Afin d'éviter la chute du col de Dongolaas, de nombreuses troupes italiennes y ont été placées parmi lesquelles le bataillon de montagne « Alpii Work Amba » tout juste arrivé d'Addis-Abeba.

 

  • Le 10 février, l'attaque est lancée. L'attaque doit se dérouler en deux temps : les bataillons des 5th Mahratta et 11th Sikhs régiments d'infanterie indienne sont chargés de percer la ligne de défense italienne ; les tanks britanniques doivent ensuite exploiter cette percée.
  • Dans l'après-midi du 10, le 3/1st Punjab Regiment attaque le pic Briggs.

 

  • Le 11 février, le mont Sanchil est enlevé. Étant donné la configuration du terrain, seules deux sections assurent la défense du mont, tandis que le reste du bataillon est chargé de transporter munitions, équipement et blessés. Mais soumis à un bombardement intense par l'artillerie italienne toute la journée, le mont Sanchil est repris par une contre-attaque italienne menée par les grenadiers de Savoie. Les troupes indiennes parviennent néanmoins à garder le contrôle de l'arête Cameron grâce à l'aide du 2nd Mahrattas Régiment.

 

  • Le 14 février, l'infanterie indienne est cependant repoussée par les Italiens et, dans l'après-midi, les Britanniques se retirent.

 

  • 14 février : la Brigade Française d’Orient ou Brigade Française Libre, débarque à Port-Soudan après un long périple de cinq semaines car il a fallu contourner l’Afrique australe ; les légionnaires apprécient de retrouver la terre ferme ; la B.F.O. est dirigée par voie ferrée sur Souakom ; la 13eB.L.E., après avoir perçu du matériel neuf, reprend la mer le 27 pour atteindre le jour-même Marsa Taclaï, en zone italienne, [ ]pour participer aux combats en Érythrée contre l'armée italienne.
    • Le général Platt décide alors de regrouper ses forces avant de poursuivre les attaques[]. Les troupes britanniques à l'est sont renforcées par la IXe brigade et deux compagnies de mules chypriotes. Au nord, quatre bataillons (deux de la VIIe brigade indienne, deux de la Brigade Française Libre) sous le commandement du brigadier Briggs sont entrés indépendamment en Érythrée par la ville frontière de Karora.

 

25 février 1941 : la Brigade Française d’Orient, sous les ordres du colonel Monclar, rejoint devant Keren le bataillon de marche N°3 du commandant Garbay qui a traversé l’Afrique d’Ouest (de Moussoro-Fort-Lamy au Tchad) en Est (Erythrée) sur 2 000 kilomètres. Le B.I.M., issu du 24e R.I.C., est la troisième unité de la Brigade qui comprend environ 4 000 hommes. La campagne d’Erythrée commence pour les Français libres.

  • La Brigade Française d’Orient, et par conséquence la 13eB.L.E., est mise à la disposition du général Briggs, commandant la VIIe brigade anglaise des Indes.
  • Le chef de la France Libre est soucieux de montrer la détermination des Français libres.
  • Les Italiens tiennent le port de Massaouah, dont ils veulent faire le débouché maritime de l’Ethiopie, puisque Djibouti est possession de la France. Ils n’ont rien ménagé pour fortifier leurs bases et sont décidés à se défendre avec résolution. Mais le pire ennemi sera la chaleur.
  • Dans un premier temps, les généraux britanniques, souhaitant conserver les territoires sous influence britannique, ne voient pas d’un bon œil l’arrivée de troupes françaises sur leur pré carré : la guerre en Afrique orientale doit rester une affaire britannique. Ils leur confient des missions considérées comme mineures.
  • Dès son arrivée, la 13eB.L.E. est donc rattachée à la VIIe brigade hindoue puis dirigée vers Keren. Après une progression victorieuse de 200 kilomètres à partir du Soudan, les Britanniques piétinent devant cette place solidement tenue, nœud de communications sur l’axe Asmara-Massaouah. Dans un terrain montagneux peu propice aux déplacements automobiles, la demi-brigade reçoit mission d’attaquer la ville de l’est et par les hauts.

 

Mars 1941 : les généraux britanniques reprennent l’offensive.

  • Le 1er mars, le 4/16th Punjab Regiment lance une attaque qui permet aux troupes du brigadier Briggs de menacer Keren et Massaouah et oblige les Italiens à répartir les défenseurs entre les deux fronts[].
  • Le 12 mars, par des sentiers muletiers, après une pénible marche de nuit de 30 kilomètres, les légionnaires de la 13eB.L.E. arrivent à proximité de la ligne de défense italienne installée sur le Grand et le Petit Willy, à 1 800 mères d’altitude. Bientôt débordés et sérieusement accrochés par les unités de la 13e qui s’approchent d’eux à portée de grenades, les avant-postes italiens se replient le long des crêtes. Accompagnée de dromadaires qui portent mitrailleuses et mortiers, munitions et vivres et qui mettent une grande confusion dans l’obscurité, la colonne des légionnaires continue son avance.
  • Les Italiens se sont retranchés sur une importante ligne de crêtes dont le point culminant, l’Enghiahat, à 2 154 mètres, se situe à 2 kilomètres environ des éléments avancés de la demi-brigade, dont ils ne sont séparés que par une très profonde vallée.
  • Le 13 mars, les Italiens de l’amiral Bonetti ont remarquablement organisé leur position et résistent fanatiquement. La 2e compagnie du capitaine Morel, appuyée sur la droite par la 3e compagnie du capitaine Beaudenom de Lamaze, attaque. Sans résultat positif. L’artillerie italienne, obusiers et mortiers, cloue au sol les sections. Cette première attaque échoue. Sans appui d’artillerie, sans munitions, sans eau, une nouvelle attaque ne peut être envisagée dans l’immédiat. Les légionnaires, éprouvés par le feu adverse ; souffrent cruellement de la soif. Cette première tentative contre l’Enghiabat s’achève sur un échec coûteux : 11 tués, 35 blessés.
  • L’état-major de la 13eB.L.E. décide alors de contourner la position en passant par le massif de l’Enghiahat. La déclivité est très importante et le matériel lourd est porté par les dromadaires et à dos d’hommes. La chaleur transforme ce secteur pelé en une véritable ‘’marmite du diable’’.
    • Le 14 mars, les forces du général Platt comptent 13 000 hommes. Les Italiens en profitent également pour se renforcer : des troupes arrivent de Gondar et Addis Abeba (10e régiment de grenadiers de Savoie). Leurs effectifs sont désormais de 23 000 hommes, mais les troupes ont subi de lourdes pertes : les bataillons italiens sont souvent réduits à 150 - 200 hommes (c'est-à-dire pratiquement la taille d'une seule compagnie).
    • Pour la dernière phase de la bataille, après un mois au cours duquel les deux camps se réorganisent, le Haut Commandement Britannique organise deux colonnes qui doivent converger sur le fort de Keren. Au sud-ouest, le plan prévoit que la IVe division d'infanterie indienne prenne les monts Sanchil et Forcuto, tandis que la Ve division attaque le col de Dongolaas. Au nord, des troupes venues de Karora et la 13e demi-brigade de la Légion étrangère attaquent les Italiens.
    • L'attaque est précédée d'un important bombardement d'artillerie.
    • Le 15 mars, l'offensive finale commence à huit heures du matin. Les troupes britanniques et celles du Commonwealth sont repoussées par les grenades lancées par les Italiens tandis que les dernières batteries d'artillerie encore efficaces et des pièges incendiaires placés à l'avance parviennent à bloquer la progression des chars alliés. La IVe division connait quelques succès mais ne parvient pas à conserver les positions conquises[]. Au nord, au col d'Anseba, les IIe et VIe brigades coloniales italiennes repoussent une tentative de débordement de la Légion Etrangère.
    • Le 16 mars, les Britanniques réalisent des progrès significatifs grâce à leur avantage numérique et matériel : la Ve division prend la position Dologorodoc située au sud de la route de Keren[]. Les Italiens contre-attaquent plusieurs fois durant les cinq jours suivants[]. De plus, grâce à leur supériorité aérienne, les Britanniques stoppent les contre- attaques italiennes sur le Sanchil et le Dologorodoc. Tandis que sur le front nord, les Britanniques sont stoppés, le front sud-ouest cède peu à peu : durant la bataille de Keren, la ligne de défense se désintègre lentement en raison de l'épuisement des forces disponibles.
    • À partir du 26 mars, les troupes britanniques constatent une diminution de l'opposition italienne et des mouvements de troupe[]. Dans la nuit, ils lancent de nouvelles attaques et s'emparent de plusieurs sommets. Au matin, les positions italiennes sur les sommets se rendent les unes après les autres[]. Les combats sont très durs et les deux camps subissent de lourdes pertes : plus de 4 000 Alliés (Britanniques, Indiens et Français) et 3 000 Italiens et Askaris trouvent la mort au cours de la bataille. []
    • Le 26 mars, après six heures de marche en montagne, la Légion arrive au contact. L’ennemi veille et la 1ère compagnie, prise sous un feu nourri, effectue un mouvement tournant, prend pied sur le ‘’grand Willy’’, un sommet proche, et en chasse l’ennemi. La position est aussitôt prise sous le feu des mortiers italiens. Une résistance, demeurée à flanc de coteau, est brillamment enlevée par la section du lieutenant Messmer.
    • Les ingénieurs britanniques rouvrent le col Dongolaas pour les tanks.
    • Le 27 mars, un deuxième assaut massif est prévu avec des moyens renforcés. Mené par le régiment du Pendjab, le B.M.3 et le groupement Cazaud, deux compagnies de voltigeurs, un groupe franc, trois groupes de mitrailleuses et de mortiers aux ordres du capitaine Amilakvari, y prennent part. Cette action se déroule dans le vide. Menacé d’encerclement, l’ennemi s’est replié durant la nuit.
    • Le chemin de Keren en Erythrée est ouvert. La route de Massaouah, principal port de l’Erythrée, est également ouverte.
      • Le 28 mars, à l’aube, l’avance est reprise. A Adrar, une cinquantaine d’Italiens sont faits prisonniers par la Légion Etrangère. Lorsqu’elle atteint la route à moins de deux kilomètres de Keren, la colonne des légionnaires a plus que doublé ce nombre. La résistance cesse ; Keren est prise et les Italiens se replient sur Asmara.
      • En liaison avec des troupes indiennes, la Brigade Française d’Orient, avec la 13eB.L.E., s’empare de Keren sans coup férir, après que la Ve division indienne, venue par la route de Chelamet, se soit étonnée devant l’exploit physique accompli par les légionnaires.
      • Le 31 mars, la dernière ligne de défense cède. Les troupes italiennes, notamment les bataillons de grenadiers savoyards, ont combattu à Keren avec un courage exemplaire. [ De plus, les troupes coloniales, avant qu'elles ne cèdent à la toute fin de la bataille, se battirent avec valeur et détermination, et leur loyauté fut un témoignage de l'excellence de l'administration italienne et de l'entraînement militaire en Érythrée.[]
        • Après quelques jours de repos à Keren, la IVe division indienne retourne en Egypte.
        • Le 1er avril, Asmara, la capitale de l’Erythrée déclarée ville ouverte, tombe dans les mains de la 5e division indienne.
        • Le 6 avril, c’est au tour d’Addis-Abeba de tomber face à des troupes venues du Kenya.

 

Du 5 au 8 avril 1941 : la prise de Massaouah.

  • Le 5 avril, après quelques jours de repos en arrière de la ligne d’opérations, avec la Xe brigade de la Ve division indienne, la 13eB.L.E. se lance dans une progression éclair sur des routes pourtant sérieusement minées, où elle a, au passage, fait prisonnier un colonel et de nombreux Askaris en retraite ; puis après avoir parcouru à vive allure la magnifique route Asmara – Massaouah, en coupant les communications entre ces deux villes, elle se trouve à dix kilomètres Massaouah.
  • Puissamment armée, la forteresse constitue également le siège du P.C. de l’amiral italien Bonetti. Cette garnison reçoit l’ordre du Duce ‘’de combattre jusqu’à la mort’’.
  • Massaouah, forteresse de l’Erythrée, est défendue par les troupes italiennes qui ont pu s’échapper de Keren et d’Asmara, ainsi que par sa propre garnison, soit environ 10 000 hommes, des tanks et des véhicules blindés. Une ligne principale de résistance est constituée par le Ras Dogon, les cotes 11 et 19, le village et le fort de Montecullo, le fort Umberto et le fort Vittorio-Emmanuele ; elle ceinture Massaouah. Devant cette ligne se trouve un réseau d’avant-postes fortement organisé : fortins, tranchées profondes, réseaux multiples de barbelés et champs de mines. De nombreux canons de 77 mm sont installés sur ces positions et les pièces de défense côtière sont tournées vers la terre.
  • Le 8 avril, l’attaque est menée par la Ve division indienne par le nord et par la brigade française du colonel Monclar par l’ouest. Suivant les ordres de Monclar, la 13eB.L.E. du lieutenant-colonel Alfred Cazaux, couverte au sud par une compagnie du B.M.3 du capitaine Savey et appuyée par une section de canons de 75 mm aux ordres du capitaine Laurent-Champrosay, mène l’attaque : ‘’elle doit prendre pied, d’abord sur les avancées de la ligne principale afin de se ménager une base de départ rapprochée, puis attaquer les forts, s’en emparer et déferler sur la ville’’.
  • Des coups-de-main hardis vont faire sauter les avant-postes.
  • La 1ère compagnie du capitaine Pâris de la Bollardière progresse rapidement, mais elle est brutalement stoppée par une forte résistance. Une audacieuse manœuvre de débordement permet de réduire le point d’appui et la compagnie parvient à prendre pied sur la position, en capturant deux officiers, quatre-vingt deux gradés et soldats ennemis.
  • Au sud, la 2e compagnie du capitaine Saint-Hillier se heurte à des ouvrages solidement tenus. Malgré plusieurs tentatives de débordement, l’effort de la compagnie n’aboutit pas. Finalement elle se fait clouer au sol par un violent barrage d’armes automatiques. Un officier et plusieurs légionnaires sont blessés. Aussitôt, le chef de corps fait intervenir la compagnie du capitaine Beaudenom de Lamaze et une compagnie du B.M.3, qui foncent dans l’intervalle des deux premières compagnies engagées, avec mission d’investir par le nord et par le sud, le village de Noria. Cette action est couronnée de succès. La résistance adverse s’effondre et cent cinquante Italiens sont faits prisonniers.
  • Les forts tombent à leur tour. Partout la vitesse prime.
  • Profitant du désarroi de l’ennemi, les quatre compagnies se ruent en avant, escaladant les pentes des forts de Montecullo et Vittorio-Emmanuele, où elles s’emparent des batteries d’artillerie. Un colonel, un fanion de bataillon, de nombreux officiers, quatre cents gradés et soldats sont faits prisonniers par les légionnaires et les marsouins.
  • A midi, malgré les ordres formels du Duce, les garnisons du fort Monteguilo et du fort Vittorio-Emmanuele hissent le drapeau blanc. L’investissement du fort Umberto marque la fin de toute résistance ennemie. Les Italiens sont refoulés au bord de la Mer Rouge.
  • Forçant le destin et en dépit des ordres reçus, le colonel Monclar, avec une faible escorte constituée de ses motocyclistes, accompagné des lieutenants Brunet de Sairigné et Le Roch alias Marand, pénètre alors dans la ville. Parvenu au quartier général italien, il capture lui-même l’amiral Bonetti et le général Bergonzi, commandant les troupes de l’Erythrée et les généraux Carnimeo et Tessitore.
  • Le général Heath rejoint les Français dans Messaouah, les félicite tout en s’étonnant de la faible escorte du colonel Monclar et lui rappelant que les ordres du général Platt prescrivaient que les Français devaient rester en dehors des murs de la ville.
  • La 13eB.L.E. s’offre son premier fait d’armes avec la prise du port de Massaouah, tenu par 14 000 Italiens qui sont faits prisonniers avec un amiral, trois généraux et plus de 100 officiers et un matériel considérable. Ses pertes sont légères : un sous-officier et trois légionnaires tués.
  • Les pertes de la Brigade Française d’Orient pendant la campagne d’Erythrée sont de 250 hommes hors de combat (tués ou blessés) ; les pertes de la 13eB.L.E. sont de 18 sous-officiers et légionnaires tués et d’environ 50 blessés.
  • Le général William Platt passe en revue la Brigade du colonel Monclar et la félicite pour les efforts accomplis et les résultats obtenus.
  • Ce succès français donne un coup de fouet aux Français libres et à la ‘’13’’. Les légionnaires ont rappelé que leur vaillance était intacte et que la victoire pouvait couronner leurs sacrifices.

30 avril 1941 : la 13e D.B.L.E. quitte Massaouah et embarque sur le paquebot Paul Doumer réarmé avec son personnel par la Compagnie du canal de Suez. Transitant par Ismaïlia, elle débarque à nouveau en Egypte ; puis elle se dirige par chemin de fer vers le camp de Quastina pour rejoindre la division Legentilhomme en cours de formation en vue de participer à la campagne de Syrie. Cette grande division existe administrativement depuis le 11.04.1941 sous la dénomination de 1ère division d’infanterie des Forces françaises libres, connu plus communément sous le nom de 1ère division légère française libre. Depuis le 18 avril, la 13e D.B.L.E. est intégrée à cette division. Elle appartient à la 1ère brigade de cette division, qui compte également deux bataillons de marche coloniaux. En raison de son numéro, et parce que les unités de commandement de la brigade sont en majorité à base de Légion, cette brigade prend le nom de 13e brigade mixte de Légion et coloniaux.

  • Surpris par les exploits des légionnaires sur l’Enghiahat qui permettent de prendre à revers les troupes italiennes et enlever Keren, puis par les manœuvres audacieuses des compagnies de légionnaires pour enlever la place forte de Massouah, les généraux britanniques décident de ne plus se priver d’une unité d’élite telle que la 13eB.L.E. Ils ne veulent pas se priver stupidement d’un instrument exceptionnel.

 

Jean Balazuc P.P.P.P.

 

Sources principales.

  • Historama : La Coloniale, Marsouins et Bigors – N° spécial 18 en 1990.
  • La Légion Etrangère – Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite de John Robert Young et Erwan Bergot aux Editions Robert Laffont en 1984.
  • La Légion Etrangère – Foreign Legion – 1939-1945 de Pierre Dufour aux editions Heimdal en 2000.
  • La 13eB.L.E. de Tibor Szecsko aux Editions du Fer à marquer en 1989.
  • Histoire de la Légion Etrangère 1831-1981 de Georges Blond chez Plon en 1981.
  • Histoire de la Légion Etrangère de 1831 à nos jours du capitaine Pierre Montagnon chez Pygmalion en 1999.
  • Site Mémoire des hommes du S.G.A.
  • Site de l’Ordre de la Libération.
  • Site du Mémorial de Puyloubier.
  • Wikipédia.

 

Ordre de bataille de la 13e D.B.L.E. en Erythrée.

Chef de corps : lieutenant-colonel Alfred Cazaud.

Capitaines, commandant les compagnies : capitaine Jacques Pâris de la Bollardière (1ère compagnie) ; capitaine René Morel, blessé le 15 mai et remplacé le 16 mai par le capitaine Bernard de Saint-Hillier (2e compagnie) ; capitaine Jacques Beaudenom de Lamaze.

Capitaine Dimitri Amilakvari, commandant la compagnie des mortiers et mitrailleuses.

Lieutenants Gabriel Brunet de Sairigné et Le Roch alias Marand, Pierre Messmer de la 1ère compagnie et Pierre Château-Jobert (chargé du service de ravitaillement en munitions).

 

Amédée de Savoie, duc d’Aoste, Gouverneur Général d’Erythrée, commandant en chef des troupes italiennes en Afrique orientale. Il poursuit la lutte après la chute de Massaouah le 08.04.1941. Il s’enferme dans Amba Alagi, supposée forteresse imprenable ; après quinze jours de combats, il se rend aux Britanniques le 18.05.1941.

 

Amilakvari Dimitri, né le 12.11.1906 à Gori en Géorgie ; prince georgien, grand écuyer de la Couronner ; en 1917, la révolution bolchévique contraint les survivants de sa famille à l’exil ; saint-cyrien de la promotion du Rif 1924-1926, à titre étranger ; au 1er Etranger en 1926 ; lieutenant au 1er bataillon du 4e R.E.I. à Marrakech de 1929 à 1936 ; il se distingue lors des colonnes du Haut-Atlas ; deux citations ; pendant quatre ans, il commande la 3e compagnie du I/4e R.E.I. Nommé capitaine en janvier 1937, il est affecté au 1er Etranger ; capitaine, commandant la CA 2 de la 13e D.B.M.L.E. en Norvège en mai-juin 1940 ; de retour de Norvège, il choisit la France Libre ; naturalisé Français en 1940 ; capitaine, commandant la CAB 1 de la 14e D.B.M.L.E. en juillet 1940 ; puis commandant le 2e Bataillon de la 13e D.B.M.L.E. ; en juin 1941, il évite une confrontation directe avec le 6e R.E.I. en juillet 1941, après les combats en Syrie, lieutenant-colonel, chef de corps de la 13e D.B.L.E. ; premier chef de corps à titre étranger ; héros des combats de Bir-Hakeim en mai-juin 1942 ; Compagnon de la Libération  par décret du 9 septembre 1942 ; tué au combat le 24.10.1942 sur le djebel el-Himaimat, au sud d’El-Alamein, en Egypte. Une promotion de Saint-Cyr, 1954-1956, porte son nom.

Beaudenom de Lamaze Jacques, né le 12.03.1912 à Périgueux en Dordogne ; ancien de la campagne du Maroc ; lieutenant, responsable des transmissions de la 14e D.B.L.E. en 1940 ; capitaine, commandant une compagnie de la 13e D.B.L.E. dès sa création ; commandant la 3e compagnie pendant la campagne d’Erythrée en 1941. Tué à Bir-Hakeim en Libye lors de la sortie de force le 11.06.1942. Compagnon de la Libération par décret du 11 mai 1943.

 

Beresford-Peirce Noel Monson de la Poer, né le 22.12.1887. À la sortie de l'académie militaire de Woolwich, il est nommé dans l'Artillerie. Il sert durant la Première Guerre mondiale en Mésopotamie, France et en Belgique. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il commande l'artillerie de la IVe division d'infanterie indienne, à l'époque basée en Égypte. Il est nommé commandant de la division en août 1940 et la dirige en Afrique du Nord (Opération Compass) et au Soudan (Campagne d'Afrique de l'Est). Le 14.04.1941, il est nommé commandant de la Western Desert Force (renommée plus tard XIIIe corps britannique), en remplacement de Godwin-Austen. Il commande les forces britanniques au Soudan d'octobre 1941 à avril 1942 date à laquelle il prend la tête du XVe corps indien et ensuite la Southern Army en Inde. Décédé le 14.01.1953.

Bergonzi, général italien, commandant les troupes d’Erythrée ; fait prisonnier lors de la prise de la forteresse de Massaouah prise par la 13e D.B.L.E. en avril 1941.

 

Bonetti, amiral italien, commandant en chef de la marine italienne de l’Afrique orientale ; chargé de la défense du port de Massaouah ; fait prisonnier lors de la prise de la forteresse de Massaouah prise par la 13e D.B.L.E., le 08.04.1941.

 

Briggs Harold Rawdon, né en 1894 ; citoyen américain, naturalisé britannique en 1914 ; diplômé de Sandhurst en 1915 ; il participe aux deux guerres mondiales dans des unités indiennes ; lieutenant-colonel faisant fonction de général, commandant la VIIe brigade indienne formée au Soudan pour intervenir en Erythrée ; il se distingue à Keren en mars 1941 et Massaouah en avril 1941. En mai 1942, il commande la Ve Division indienne faisant fonction de major général ; nommé colonel en septembre 1942 avec effet rétroactif à septembre 1940. Nommé major général en juillet 1945. Nommé lieutenant-général en 1946, commandant en chef des troupes en Birmanie ; il prend sa retraite en juillet 1948 ; rappelé en 1950 pour diriger les opérations en Malaisie. Très fatigué, il se retire à Chypre où il décède en 1952.

 

Brunet de Sairigné Gabriel, né le 09.02.1913 ; saint-cyrien de la promotion Roi Albert 1er, 1933-1935 ; affecté à la 13e D.B.M.L.E. avant son départ pour la Norvège ; il rejoint la France libre ; lieutenant de la compagnie de commandement de la 14e D.B.M.L.E. en juillet 1940 en Angleterre ; Capitaine, commandant la compagnie lourde du 1er Bataillon de la 13e D.B.L.E. en 1942, en Syrie ; Compagnon de la Libération  par décret du 11 septembre 1942 ; il reste ensuite à la 13e D.B.L.E., durant toute la durée de la guerre, de l'Afrique du Nord à l'Italie, puis en Provence. Chef d‘un bataillon de la 13e D.B.L.E. en 1943-1945. Il est un des acteurs majeurs de la libération d'Autun. Officier de la Légion d’Honneur ; Croix de Guerre 1939-1945 avec cinq palmes ; lieutenant-colonel, chef de corps de la 13e D.B.L.E. nommé le 21.08.1946. il est le plus jeune chef de corps de l’armée française. Croix de Guerre des T.O.E. avec trois palmes ; Commandeur de l’ordre de la Légion d’Honneur. Dans un convoi tombé dans une embuscade sur la route de Dalat près de Lagnia Bien Hoa (Viêt Nam). Mort des suites de ses blessures à Saïgon en Indochine le 01.03.1948. Une 9e citation à l’ordre de l’armée lui est attribuée à titre posthume. La promotion de Saint-Cyr 1967-1969 l’a choisi pour parrain.

 

Carnimeo Nicolangelo, né le 06.07.1887 à Bari ; commandant la 1ère division italienne ; en charge de la défense de Cheren en mars 1941 ; fait prisonnier à Massaouah le 08.04.1941 ; décédé en 1965 à Naples.

 

Carnimeo Nicolangelo, né le 06.07.1887 à Bari ; commandant la 1ère division italienne ; en charge de la défense de Cheren en mars 1941 ; fait prisonnier à Massaouah le 08.04.1941 ; décédé en 1965 à Naples.

 

Cazaud Alfred Maurice, né le 23.09.1893 à Montferrier dans l’Ariège ; engagé à 18 ans au 14e R.I., sergent puis aspirant le 08.08.1914 après un bref passage à l’école d’officiers de Saint-Maixent ; il termine la 1ère Guerre mondiale comme capitaine, avec 4 citations et une blessure ; un an à Saint-Maixent ; affecté au Maroc puis en Tunisie ; chef de bataillon en 1934 ; affecté à la Légion Etrangère en 1938 ; chef d’état-major de la 13e D.B.M.L.E. en mars 1940, à la bataille de Narvik,  puis de la 14e D.B.M.L.E. en juillet 1940 en Angleterre ; lieutenant-colonel, chef de corps de la 13e D.B.L.E. de septembre 1940 à septembre 1941, en Erythrée. Il se distingue lors de la prise de Massaouah le 08.04.1941. Compagnon de la Libération par décret du 23 juin 1941. Colonel le 25.06.1941. En septembre 1941, après les combats en Syrie, il prend le commandement du Liban ; général de brigade en octobre 1941, commandant la 2e Division légère en Syrie et en avril 1942, il commande la brigade indépendante en Libye. En août 1942, il retrouve le Liban jusqu’en février 1945 ; commandant la 36e D.I. à la tête de laquelle il termine la guerre en Allemagne, avec le grade de général de division. En 1946, il choisit de passer dans la réserve et de se retirer dans le Tarn. Grand officier de la Légion d’honneur, Croix de Guerre 1914-1918 avec 4 citations et 1939-1945 avec 3 citations. Décédé le 05.04.1971 à Rigautou dans le Tarn.

 

Château-Jobert Pierre dit Conan, né le 03.02.1912 à Morlaix dans le Finistère ; affecté au 154e R.A., observateur en avion, il est blessé durant la campagne de France ; il rejoint l’Angleterre et s’engage dans les F.F.L. à Londres ; lieutenant à la 13e D.B.L.E., il se bat en Erythrée, en Syrie et en Lybie où il est blessé en février 1942 ; en Erythrée, détaché à l'Etat-major de la Brigade française d'Orient, il est chargé du service de ravitaillement en munitions au cours des opérations autour de Keren du 12 au 28 mars 1941. Le 07.11.1942, capitaine, il prend le commandement du 3e French Bataillon S.A.S. ; il commande, comme chef de bataillon à T.T., le 3e R.C.P. qui saute en France en juin 1944 ; Compagnon de la Libération par décret du 28 mai 1945 ; officier parachutiste de grande valeur en Indochine, il commande en 1947-1948, au Cambodge, en Cochinchine et en Annam, la ½ Brigade Coloniale de Commandos Parachutistes, puis il commande de 1950 à 1952, comme lieutenant-colonel à T.T., la 2e D.B.C.C.P. au Tonkin et en Cochinchine ; il commande le 2e R.P.C. de novembre 1955 à février 1957 ; commandeur de la Légion d’Honneur ; il effectue le saut historique sur Port-Saïd le 5 novembre 1956 ; en mai 1958, il commande les parachutistes coloniaux de Bayonne, un des principaux régiments de l’opération Résurrection ; en instance d’affectation au début de 1961 ; muté en métropole à la suite du putsch d’avril 1961 ; homme d’honneur, de conviction et de droiture, il va jusqu’au bout de ses idées ; combattant de choc, figure incontestée des parachutistes, il se rallie à l’O.A.S. le 15.01.1962 et retourne en Algérie pour diriger la région de Constantine ; opposé aux négociations avec l’Exécutif provisoire ; il quitte l’Algérie fin juin 1962 ; il crée en septembre 1962 le M.C.R. – Mouvement de Combat Contre-révolutionnaire, de tendance catholique intégriste ; condamné à mort par contumace le 02.06.1965 par la Cour de Sûreté de l’Etat ; jamais arrêté ; membre du C.A. puis du comité d’honneur de l’U.N.P. ; Commandeur de la Légion d’honneur, Croix de guerre 1939-1945, Croix de guerre T.O.E., Croix de la V.M., 12 citations dont 8 palmes ; titulaire de 16 décorations dont la Croix du Distinguished Service Order, la D.S.O. ; décédé le 29.12.2005 dans la Manche. Le 22.10.2010, le buste de Conan est inauguré à l’E.T.A.P. de Pau.

 

Garbay Pierre, né le 04.10.1903 à Gray en Haute-Saône ; saint-cyrien de la promotion Metz et Strasbourg 1922-1924 ; affecté au Maroc puis en Chine ; capitaine en 1933 ; officier de la coloniale ; adjoint au chef de corps du R.T.S. du Tchad en 1938, il prend une part active au ralliement de ce territoire à la France libre en août 1940 ; commandant, chef de corps du B.M.3 du Tchad, constitué avec des éléments de Fort-Archambault et de Bangui, en septembre 1940. Il participe à la campagne d’Erythrée en février 1941 : son bataillon est cité à l’ordre de l’armée. Compagnon de la Libération par décret du 25 juin 1941. Lieutenant-colonel en décembre 1941, commandant de l’infanterie de la 2e Brigade Française libre. Adjoint au général Cazaud, commandant la 2e B.F.L. en mai 1942 ; commandant la 2e Brigade Française libre à l’issue de la campagne de Tunisie en mai 1943 ; il se distingue en Italie dans plusieurs combats difficiles ; général, commandant la 1ère D.M.I. à partir du 20.11.1944. Il participe à la défense de Strasbourg en janvier 1945. Commandant en chef à Madagascar lors des émeutes en juin 1947 ; général de division en 1948 ; général de corps d’armée en 1951 ; au début de 1958, les gaullistes pensent à lui comme commandant en chef en Algérie ; général d’armée en 1958 ; Gouverneur militaire de Paris en 1959-1961 ; Grand Croix de la Légion d’honneur ; Croix de Guerre 1939-1945 avec 7 citations ; Croix de Guerre des T.O.E. avec 2 citations. Décédé le 17.07.1980 à Montluçon.

 

Heath Lewis Macclesfield, né en 1885 ; un officier général britannique de la Seconde Guerre mondiale (lieutenant-général ou général d'armée). Nommé dans l'Armée indienne à la sortie de Sandhurst, il commande en 1936 la Brigade Wana. En 1939-1940, il commande le district du Deccan en Inde. Major général, après quelques succès à la tête de la Ve division d'infanterie indienne durant la Campagne d'Afrique de l'Est, Heath est nommé commandant du IIIe corps indien durant la Bataille de Malaisie de décembre 1941. Il ne parvint pas à arrêter l'avancée japonaise et entre en conflit avec son supérieur, le lieutenant-général Arthur Percival. Il est capturé durant la Bataille de Singapour et reste en captivité jusqu'en 1945. Il prend sa retraite en 1946. Décédé en 1954.

 

Laurent-Champrosay Jean-Claude, né le 19.08.1908 au Havre en Seine-Inférieure ; saint-cyrien de la promotion Gallieni 1927-1929 ; officier de l’artillerie coloniale, il sert au Maroc en 1932-1933, en Indochine en 1935-1938, et en Haute Volta en 1940 ; capitaine de l’artillerie coloniale, commandant la 31e batterie du 6e R.A.C. ralliée à la France Libre le 06.07.1940 ; avec ses tirailleurs venus d’Ouagadougou, il est affecté au 3e bataillon du Régiment du Cameroun ; en charge de former l’artillerie des B.M. ; chef d’escadron du 1er R .A. à Bir-Hakeim en mai-juin 1941 ; Compagnon de la Libération  par décret du 9 septembre 1942 ; lieutenant-colonel, commandant l’artillerie divisionnaire de la 1ère D.F.L. en Italie ; mort pour la France en sautant sur une mine à Radicofani en Italie le 19.06.1944. Promu colonel par décret du 16.04.1945 à compter du 15.06.1944. Commandeur de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre 1939-1945 avec cinq citations ; Croix de Guerre des T.O.E. avec une palme.

 

Le Roch alias Marand, lieutenant de la 13e D.B.L.E. ; il accompagne le colonel Monclar lors de son entrée dans Massaouah le 08.04.1941 ; il est légèrement blessé à la main le 17.06.1941 devant Damas ; commandant la 11e compagnie du III/13e D.B.L.E. à Bir-Hakeim en 1942 ; capitaine, commandant une compagnie de la 13e D.B.L.E. en Tunisie en 1944.

 

Lorenzini Orlando, né le 03.05.1890 à Guardistalla ; jeune général courageux, commandant de la IIe brigade coloniale ; tué le 17.03.1941 à Keren en Erythrée.

 

Messmer Pierre, né le 20.03.1916 à Vincennes dans le Val de Marne ; il effectue son service militaire au 12e R.T.S. de 1937 à 1939 ; en juillet 1940, avec le lieutenant Simon, il détourne un cargo italien vers Gibraltar puis Liverpool ; il s’engage dans les F.F.L. ; lieutenant puis capitaine de la Légion Etrangère à la 13e D.B.L.E. en 1940-1943 ; avec sa section, le 10.11.1940, il entre dans Libreville ; il se distingue lors de la prise de Keren en mars 1941 ; deux fois cité à l’ordre de l’armée ; un des héros de Bir-Hakeim, il gagne sa 3e palme ; il obtient sa 4e palme lors des combats de l’Himeimat en Egypte lors de la bataille d’El-Alamein  ; Compagnon de la Libération par décret du 23 juin 1941 ; il quitte la Légion après la campagne de Tunisie, en 1943 ; il arrive en Normandie en juin 1944 et il participe à la libération de Paris ; commandant, il est parachuté au Tonkin en 1945 ; fait prisonnier par le Vietminh, il s’évade deux mois plus tard grâce à la présence fortuite d’une unité chinoise ; cette opération quelque peu chimérique lui vaut sa 6e citation et sa 5e palme ; administrateur colonial de 1946 à 1959 : gouverneur de Mauritanie en 1952, de Côte d’Ivoire de 1954 à 1956 ; en 1956, malgré son mandat, il insiste pour être rappelé ; lieutenant-colonel de réserve, il est volontaire pour une période en Algérie ; Haut-commissaire de la République du Cameroun de 1956 à 1958 ; Gouverneur général en A.E.F. puis en A.O.F. en 1958 et 1959 ; député puis sénateur gaulliste U.N.R. puis R.P.R. ; ministre des Armées du 05.02.1960 au 20.06.1969, il résiste au Président Charles De Gaulle et refuse de dissoudre la Légion Etrangère ; il est amené à protester contre les interrogatoires et les perquisitions opérées chez les officiers ; à partir de 1962, il doit réduire les effectifs militaires français de 1 030 000 hommes à 550 000 hommes en ramenant la durée du service militaire de 27 mois et 27 jours à 16 mois ; le 16.06.1962, il n’hésite pas à dire : ‘’les assassins des officiers d’Oran doivent être traités comme des chiens enragés’’ ; il signale l’anarchie en Algérie dès le 18.07.1962 ; par ses directives restrictives, il est un des responsables français du massacre des harkis par les wilayas puis par l’A.L.N. en 1962 ; Premier ministre en 1972-1974. Député de la Moselle de 1979 à 1984. Chancelier de l’Ordre de la Libération, le 06.06.2006 ; Grand Croix de la Légion d’Honneur, Croix de guerre 1939-1945 avec six citations, Médaille de la Résistance ; décédé le 29.08.2007.

 

Monclar, Magrin-Vernerey Raoul Charles, né le 07.02.1892 à Budapest où son père est diplomate ; saint-cyrien en 1912-1914 ; le 05.08.1914, il est affecté au 60e R.I. ; il termine la guerre comme capitaine, six fois blessé et réformé à 90%, chevalier de la Légion d’honneur, Croix de Guerre avec 11 citations dont 7 à l’ordre de l’armée ; affecté à l’armée d’Orient ; deux nouvelles citations. Le 01.03.1924, il rejoint la Légion Etrangère qui le fascine depuis sa jeunesse. Au sein du 3e R.E.I., il participe à la guerre du Rif et à la pacification du Maroc jusqu’en 1927. Muté au Levant, il œuvre à la réduction des Druzes pillards. En octobre 1931, chef de bataillon, il retrouve la Légion : 2e R.E.I. au Maroc, puis 5e R.E.I. au Tonkin. En 1938, il commande le centre de Saïda. Lieutenant-colonel le 25.06.1938, il est muté au 4e R.E.I. Chef de corps de la 13e D.B.M.L.E. à Narvik : il rejoint la France Libre en juin 1940 ; commandant de la Brigade Française Libre d’Orient fin octobre 1940 ; il se distingue lors de la prise de Massaouah le 08.04.1941 ; il refuse de faire tirer sur des Français en Syrie en juin 1941 ; Compagnon de la Libération par décret du 23 juin 1941 ; nommé général de brigade en octobre 1941, il termine son mandat comme commandant supérieur des troupes au Levant ; héros de la Légion Etrangère ; père Légion, il inspecte la 1ère Compagnie parachutiste de la Légion Etrangère, en Indochine, le 13 mai 1948 ; général de division adjoint du général commandant la Xe R.M. en Algérie de juin 1946 à décembre 1947 ; l’Algérie commence alors à envoyer des troupes en Extrême-Orient. En 1950, général de Corps d’armée, il abandonne ses étoiles : lieutenant-colonel, il commande le Bataillon de Corée. Président des Anciens de Corée en 1958.En 1962, il est nommé gouverneur des Invalides. Grand-Croix de la Légion d’honneur ; Médaille militaire ; Croix de Guerre 1914-1918, 1939-1945 et des T.O.E., sept fois blessé, 22 fois cité. Décédé le 03.06.1964 au Val de Grâce.

 

Morel René, né le 06.12.1908 à Granges-sur-Valogne dans les Vosges ; E.O.R. à Saint-Cyr en mai 1930 ; sous-lieutenant de réserve en octobre 1930 et d’active en août 1933 ; affecté au 1er Etranger en février 1939 ; lieutenant affecté à la 13e D.B.L.E., il participe à l’opération sur Narvik ; capitaine, commandant la 2e compagnie de la 13e D.B.L.E. en Erythrée en 1941; commandant la 5e compagnie à Bir-Hakeim en 1942 : commandant un bataillon de la 13e D.B.L.E. en 1943-1944 ; Compagnon de la Libération par décret du 23 juin 1941 ; lieutenant-colonel, chef de corps de la 13e D.B.L.E. en Indochine d’avril 1949 à avril 1951 ; colonel en janvier 1951 ; adjoint au général commandant la 9e D.I. à Orléansville en 1957-1960 ; général, inspecteur de la Légion Etrangère en 1960-1962 ; il vient à Zéralda le 04.02.1960 pour tâter le pouls du 1er R.E.P. et pour délivrer un double message ; la discipline est la force principale de la Légion Etrangère et le Président Charles De Gaulle fait pour le mieux. Il soutient la candidature de Darmuzai à la tête du 2e R.E.P. le 01.04.1960. Il termine sa carrière militaire comme général de division, commandant la 64e division militaire à Dijon en 1966-1968 ; Grand-officier de la Légion d’Honneur, Grand-Croix de l’O.N.M. ; Croix de Guerre 1939-1945 avec 6 blessures et 6 citations ; Croix de Guerre des T.O.E. avec 2 citations ; Croix de la Valeur militaire avec 2 citations. Décédé le 08.05.1974 à Granges-sur-Valogne dans les Vosges.

 

Pâris de la Bollardière Jacques, né le 16.12.1907 à Châteaubriant ; saint-cyrien, camarade de promotion de Jacques Massu ; capitaine, commandant la 1ère compagnie de la 13e D.B.L.E. en Erythrée en 1941 : Compagnon de la Libération par décret du 23 juin 1941, soldat le plus décoré de la France Libre ; officier parachutiste ; parachuté en France, en Hollande, en Indochine ; colonel, commandant la demi-brigade parachutiste S.A.S. en Indochine en 1946 ; nommé général le 01.12.1956, il commande le secteur Est-Atlas Blidéen à Aïn-Taya ; Grand Officier de la Légion d’Honneur, pour protester contre certaines méthodes de répression, il demande à être relevé de son commandement le 07.03.1957 ; il est muté en Métropole et mis aux arrêts de forteresse pour 60 jours ; vieux guerrier de l’anti-guerre, il quitte l’armée fin mai 1961 ; décédé le 22.02.1986 à Guidel dans le Morbihan.

 

sir Platt William, né le 14.06.1885 à Brooklands; diplômé de Sandhurst en 1905 ; il combat durant la Première Guerre mondiale en France et en Belgique ; lieutenant-colonel, il commande le 2e bataillon du Wiltshire Regiment en 1930-1932 ; du 11.11.1938 au 04.10.1941, major général, il commande les troupes britanniques au Soudan. A ce titre, il dirige la campagne d’Erythrée durant laquelle les Britanniques envahissent l’Afrique orientale italienne. Il remporte notamment la victoire de Keren en mars 1941. Nommé lieutenant-général en mai 1941. Du 05.12.1942 à 1945, il est commandant en chef des troupes britanniques en Afrique de l’Est. Nommé général en janvier 1943. De 1942 à 1954, il est colonel honoraire du Wiltshire Regiment. Il prend sa retraite en avril 1945. Décédé le 28.09.1975 à Londres.

 

de Saint-Hillier Bernard, né le 29.12.1911 à Dôle dans le Jura; saint-cyrien en 1931-1933 ; chef de la section éclaireurs-skieurs du 11e B.C.A. ; en 1938, lieutenant, il rejoint la Légion Etrangère et la 13e D.B.L.E. ; capitaine en août 1940 ; blessé au cours de l’opération de Narvik ; gaulliste de la première heure sous le nom de Jean de Vienne ; capitaine, commandant la 2e compagnie de la 13e D.B.L.E. en Erythrée en 1941 puis au Levant en juin 1941 ; héros de Bir-Hakeim ; commandant en 1943 ; chef d’état-major de la 1ère D.F.L. de septembre 1943 à avril 1945 ; lieutenant-colonel le 05.12.1944 ; chef de corps de la 13e D.B.L.E. du 25 mars au 31 décembre 1945 ; il dirige son unité dans les combats sur l’Authion ; Compagnon de la Libération par décret du 27 mai 1943 ; ancien d’Indochine ; colonel parachutiste en 1951, chef de corps du 18e R.I.P.C. de 1952 à 1954 ; chef d’état-major du Corps d’Armée de Constantine en 1958 ; général de brigade en 1959, chef du cabinet militaire du ministre de la Défense ; nommé le 12.05.1960, il est commandant de la 10e D.P. du 26.05.1960 au 30.04.1961, date de sa dissolution ; gaulliste, il ne participe pas au putsch mais il perd sa division ; il est en résidence surveillée à In-Salah en avril 1961 ; en 1962, affecté à l’O.T.A.N. ; général de division en 1965 ; inspecteur du personnel de réserve de l’armée de terre ; en 1968, général de Corps d’armée, il est commandant de la 3e Région militaire de Rennes. A la retraite en 1971. Grand Croix de la Légion d’Honneur ; Compagnon de la Libération ; Croix de Guerre 1939-1945 avec 9 citations ; Croix de la Valeur militaire avec 2 citations. Décédé le 28.07.2004 à Paris.

 

Savey Jacques, né le 09.10.1910 à Brest dans le Finistère ; dominicain ; prêtre en 1934 ; officier de l’infanterie coloniale dès 1939 ; capitaine, commandant une compagnie du B.M.3 lors de la bataille de l’Enghiahat en mars 1941 ; commandant, chef du Bataillon du Pacifique de la 1ère Brigade Française Libre, successeur du lieutenant-colonel Broche tué le 9 juin ; il est tué le 11.06.1942 à Bir-Hakeim en Libye. Compagnon de la Libération par décret du 11.05.1943.

 

Tessitore, général italien, fait prisonnier lors de la prise de la forteresse de Massaouah par la 13e D.B.L.E. le 08.04.1941.