"Il avait rêvé de combats épiques, de vraies charges de cavalerie, comme le firent ses anciens. Peut-être aussi aurait-il souhaité être un héros ! Mais était-il venu chercher la gloire et les médailles ? Il avait trouvé à la Légion une communauté humaine et vivante, sa famille, et un sens à donner à sa vie qui lui permettaient aujourd’hui, à l’aune de son âge, de poursuivre son destin vers d’autres étendues, avec d’autres compagnons, et de transcender les valeurs de sa famille légionnaire."
L’itinéraire atypique d’un gamin de la DASS qui, grâce à la Légion étrangère, donnera un but à son existence. Il y trouvera une véritable famille, des personnes sur qui s’appuyer, des valeurs nobles et une vie d’aventures. Un récit autobiographique grave et introspectif, débordant d’humanité, agrémenté d’une écriture à la fois rigoureuse et sensible.
Dans un livre intitulé “du Képi Blanc au Casque Bleu”, un de nos camarades, légionnaire devenu officier, explique ce qui l’a poussé à prendre une retraite anticipée: il n’admettait pas les missions données à la Légion par l’ONU.
Fort de cette décision irrévocable, notre ami a pris la mer et sillonne les océans au gré des vents qui le poussent dans un ailleurs plus acceptable à ses yeux.
Depuis, après l’avoir rencontré plusieurs fois, je me suis quelque peu renseigné sur l’ONU, objet de ses ressentiments.
En réalité, les Nations Unies sont une nouvelle façon de faire la plus vieille cuisine du monde et de pratiquer la politique des alliances, la politique des blocs. On appelle cela idéalisme, couvert d’une enveloppe de bonne volonté apparente, d’humanisme et d’inspiration à la défense des droits de l’homme qui rendent cette politique particulièrement odieuse.
Je constate qu’il y a contradiction constante, entre les aspirations des peuples et ce qu’elles deviennent lorsqu’elles sont évoquées aux Nations Unis. Tout devient discours, tout devient mots: “la faim, la souffrance deviennent de la rhétorique et il faut avoir une dose de cynisme de voltiges sans être profondément écœuré” Romain Gary.
En fait, l’ONU s’empresse d’intervenir là où elle ne risque pas grand-chose; l’idée d’une intervention aujourd’hui dans un pays en difficulté face aux fous islamistes ne semble pas lui être venue à l’esprit, rien n’est changé, en son temps, l’idée d’une intervention en Hongrie au moment de Budapest ne semblait pas aussi être venue à l’esprit et je ne parle pas de sa position vis à vis des pays possédant l’arme nucléaire…
La conclusion de tout cela, c’est que nous sommes en face d’un problème de puissance pure, traditionnelle, exercée avec un cynisme total, d’ailleurs reconnu et admis des intéressés.
Le colonialisme extérieur est mort, le vieux colonialisme impérialiste a disparu. Mais un pays qui accède à l’indépendance se libère du colonialisme en établissant une sorte d’exploitation du peuple par ceux qui ont pris son destin et leurs méthodes sont tout aussi, sinon plus, impitoyables que celles des anciens colonialistes.
Le drame de l’ONU, c’est d’avoir créé dans l’esprit des gens, dans leurs espoirs et dans leur intelligence l’idée d’une organisation des Nations Unies planant au-dessus des nations et capable, comme une espèce de machine, de régler les problèmes de ce monde.
Ce sont les nationalistes, les nations, les pays qui continuent leur politique de puissance, les alliances et les intrigues qui, aujourd’hui ne manquent pas de se présenter à notre plus grande inquiétude !
Commandant (er) Christian Morisot.