Messieurs les officiers TE (d’active ou retraités),
Vous êtes les garants de la pérennité de l’esprit légionnaire. Vous êtes les garants des traditions au sein de la Légion étrangère,
Vous êtes les piliers sur lesquels le commandement et les légionnaires se reposent. N’oubliez jamais que vous avez été un jour légionnaire, pour que tous les matins vous puissiez “regarder la terre sans pâlir et le ciel sans rougir”. N’oubliez jamais que ce ne sont pas les galons qui font l’homme, l’officier, mais bien l’homme qui fait le légionnaire et qui fait l’officier.
La Légion n’existe qu’au travers du légionnaire, sans volontaire, pas de légionnaire, Sans vous, pas de Légion étrangère.
La Légion est une assise de l’Armée française, elle n’a de richesse que d’homme, c’est un mur “fait d’hommes et non de pierres”. Et l’alchimie légion étrangère ne fonctionne qu’avec vos légionnaires, vos sous-officiers et vous-même.
Légionnaire un jour, légionnaire toujours.
Enfin, pour terminer ce verbiage déjà trop long à mon goût, je vous joins un petit texte que j’avais écrit il y a quelques années.
Destinée
Ils sont arrivés un jour de nulle part, pour eux, la vie avait un goût amer. Ils avaient de la chance, il n’était pas trop tard, dans la nuit, scintillait encore une lumière. Certains venaient de loin, de par-delà les mers, d’autres avaient traversé la moitié de la terre. Ils avaient plongé vers l’inconnu, tête en avant, Ils avaient signé, en prenant pour cinq ans.
Tout petit au début, ils avaient cherché l’ombre, eux, qui avaient souvent vécu dans la pénombre. Ils avaient appris à obéir, appris à se connaître, Ils avaient assisté à la renaissance de leur être. Légionnaires, enfin, ils étaient devenus, Parfois autrement que ce qu’ils avaient cru.
Comme tout homme avec ses qualités, ses défauts, Ils ont donné le meilleur, parfois même leur peau. Mais ceux qui ont gravi doucement les échelons, Devenant, peu à peu, les décurions de notre institution, sont passés simplement de l’ombre à la lumière, sans se faire remarquer et sans aucune manière. Ainsi naturellement, ils sont devenus les maîtres, de ce corps d’élite que sont les sous-officiers, ils lui ont tout donné du plus profond de l’être, par leurs pairs reconnus et définitivement appréciés. Des confins de Russie, des faubourgs de Paris, des bidonvilles de Rio, des ruelles de Porto, des canaux de Venise, des forêts d’Outre-Rhin, des fjords de Norvège, des contreforts argentins, diplômés de grandes écoles ou simplement lettrés, de cette drôle de vie, vous connaissez le prix. Chassant soucis et doutes, recherchant toujours plus beau, ne pensant pas au lendemain, vivant une destinée. Vous êtes devenus Légionnaires accomplis, ayant enfin donné un sens à votre vie.
Remplis d’espérance malgré les coups du sort, enjoués et heureux, parfois pris de remords, sachant tenir le cap au milieu des malheurs, vous méritez amplement ce coup de projecteur, vous, les nouveaux Maréchaux de Légion, vous qui continuez à en faire le renom.
Merci pour votre action qui tisse tous ces liens, Entre ces hommes qui arrivent sans rien, qui seront les Maréchaux de demain, Et ceux d’hier, nos très grands anciens. Puissiez-vous toujours perpétuer et crier à travers les contrées ces mots qui ont fait votre renommée, Votre devise : honneur et fidélité.
Messieurs, permettez-moi de vous saluer, Maréchaux à vous maintenant de jouer.
LCL (e.r.) Éric Hildebert