Nos camarades portugais s'apprêtent à commémorer le combat de Camerone dans le glorieux monastère de Batalhan. En se "promenant" dans le cloître royal du Roi Dom Joäo, on découvre la salle du chapître où en permanence deux soldats gardent la mémoire de deux des leurs tombés sur le front veillés par la petite flamme d'une lampe en bronze et ... par le Christ des tranchées.

 

 

 

En 1877 les familles Bocquet et Plouvier avaient fait ériger un calvaire à l’angle de la rue du Bois et de l’actuelle rue Jacquet dans cette petite ville du Pas-de-Calais. Pendant l’offensive d’avril 1918, ce calvaire avec la statue du Christ, se dressait entre les lignes portugaises et allemandes. Malgré les combats, qui ont transformé le village en champs de ruines, le christ continuait de s’élever au-dessus de la plaine désolée. Mutilé par les coups de la mitraille allemande, dans cette zone tenue par la 2ème division d’infanterie portugaise, il tombe dans les tranchées… Les soldats portugais empreints d’une très grande foi, y voient un signe. Ils   décident de l’abriter dans leur tranchée pour s’attirer la protection divine, et se sentent protégés par sa puissance, pendant cette grande bataille. Les membres de la brigade, mise en déroute, réussissent à se regrouper et à rejoindre les lignes alliées, emportant avec eux le christ providentiel.

 

Le 8 avril 1958, date marquant le quarantième anniversaire de cet événement, les familles Bocquet et Plouvier décident de remettre le Christ des Tranchées au gouvernement français pour en faire don aux Portugais. Il est transféré à Lisbonne. Depuis cette date, il est vénéré dans la Salle du Chapitre du Monastère de Batalha,   veillant sur les tombes des deux soldats inconnus portugais. L’un en mémoire de cette guerre, l’autre rappelant les morts des guerres coloniales.