Nostalgie en vrac:

 

Dans la citadelle de Bonifacio...

La nostalgie caractérise un regret du temps, d’un évènement, d’une situation particulière, toutes formes de regrets…

Pour bon nombre d’ancien, cette tristesse se manifeste à l’évocation d’un “bon vieux temps”, évoquant toujours un sentiment qui prétend que le passé était bien mieux, bien plus agréable.

L’homme est un être bizarre, je me remets en mémoire le sentiment partagé par nos grands anciens contents d’avoir vécu des situations où la mort qui rodaient autour d’eux était expliquée avec une forme d’envoutement, une jouissance presque en évoquant l’insupportable…

 

Djibouti: les caisses (légionnaires en perm à droite).

Aujourd’hui, même les plus jeunes osent dire:” Ce n’est plus comme avant…”. Avant, le mot est lâché, que signifie cette expression trop souvent utilisée, quels messages veulent-ils faire passer?

Le langage “politiquement correct” s’exprime en forme simple profitant d’évènements récents qui mettent un poids important sur la balance du mérité et qui s’exprime ainsi: “Nos légionnaires aujourd’hui, sont dignes de leurs anciens.”

Comment est-il possible qu’il en soit autrement puisque: “légionnaire, tu es soldat pour mourir et on t’envoie là où l’on meurt?” Comme le dit Antoine: “des phrases célèbres et terribles qui scellaient sous leur grandiloquence marmoréenne le destin de ceux-là mêmes qu’elles glorifiaient”.

Indochine: le soldat oublié

Pour le légionnaire, le métier s’incruste petit à petit et conduit à une vocation, à force de pratique, elle nait et non le contraire tant il est vrai que très peu d’engagement se font sur le motif d’être, avant tout, un soldat de métier, mais bien de fermer la porte à un passé en vivant autre chose.

Le pire pour présenter un légionnaire serait de dire: “Vous êtes venu pour casser des têtes! Lancez-vous dans des combats épiques, apprenez à manier de nouvelles armes et utiliser des capacités de combats spéciaux tout en vous frayant un chemin à coups de poing vers la célébrité, la gloire.”

Heureusement, ce n’est pas ainsi que se présente le légionnaire.

Instruction: La citadelle de Corte

J’ai en mémoire la discussion d’un jeune homme en discussion avec son ancien chamarré de médailles et qui lui disait: “je n’ai aucune décoration, mais j’ai beaucoup de place pour en mettre, j’ai pour moi ma jeunesse.”

Le légionnaire n’est pas naif, il sait que son chef exerce une autorité absolue, mais il comprend que son pouvoir a des limites. L’exemple des officiers rebelles de la guerre d’Algérie est révélateur. Pour celui qui est investi, l’autorité est une charge, au sens noble où l’exercice est un devoir. Cependant, si elle donne des pouvoirs, ceux-ci sont exercés dans les strictes limites de la mission et deviennent illégitime quand des hommes sont dominés à des fins personnelles.

Posé d'assaut

Le soldat sait qu’il peut donner la mort, il sait aussi qu’il peut la recevoir et accepte par avance ce sacrifice suprême.

Aujourd’hui, plus qu’hier et bien moins que demain hélas, les conflits sont marqués par des violations notoires de toutes les règles et l’escalade de situations inhumaines.

Le légionnaire qui est sur le terrain des opérations extérieures, où se situe t-il dans cette exhubérance médiatisée?

Retour au calme, repos soldat! l’asphysie programmée enlève peu à peu ce magique mystère qui faisait la Légion et le légionnaire.

CM