vanitas vanitatum et omnia vanitas (Ecclésiaste XII-8)

Un  de mes anciens chefs, pour lequel j’ai énormément d’estime, me disait lors de notre dernier entretien que ce qu’il avait appris au contact de ses légionnaires, était l’humilité et qu’il avait été très surpris de constater de grandes qualités cachées par des gens simples qui affichaient une discrétion exemplaire et surprenante en certaines occasions.

   

Fort de ce constat, l’image qui me vient à l’esprit concernant l’humilité est celle d’un miroir qui reflète la réalité sans la déformer. Un miroir n’est jamais troublé par ce qu’il contemple, toujours se dessine l’image d’une humilité qui consiste, tout simplement, à voir ce qui est, à être dans le vrai. L’humilité est un exercice qui nous empêche de nous replier sur nous-mêmes quand elle nous invite à être en liaison avec un monde sans pitié, dans notre intérieur sans nous replier sur notre nombril… L’humilité est souvent le fruit de la traversée d’épreuves car nous sommes alors confrontés à nos limites, à notre faiblesse, à notre dimension humaine.

 

Être vrai ! Ce n’est pas chercher à être vrai mais c’est aussi ne pas en rajouter. Ce qui contrarie l’humilité, c’est la prétention.

Dans le “pourquoi vit-on ?”, on est peu de chose, nous nous savons condamnés à mort, c’est une chose certaine et incontournable. Que restera-t-il de nous ? Rien ou pas grand-chose. Voilà bien une invitation à savourer l’humilité.

   

La vie n’est qu’humilité puisqu’il n’y a pas de sens à l’existence de même qu’il n’y a pas à chercher pourquoi nous existons. De ce fait, nous, anciens légionnaires, nous nous trouvons  souvent à nous demander comment avoir le sentiment de vivre le présent, en nous donnant le maximum de ce que nous sommes aujourd’hui, comme le dit dans son journal “une vie bouleversée” Etty Hillesum: “Je suis fait entièrement pour ce que je fais à la minute même”.

Finalement, apprenons que nous sommes peu de chose et que nous devons, surtout, vivre le moment présent sans nous croire plus que ce que nous sommes en réalité, mais tel que nous présente le miroir du temps qui passe et qui nous donne l’image d’un naufrage programmé et qui nous impose beaucoup d’humilité.

 

CM