Généralement, la disparition du conjoint représente, dans de nombreux cas, une expérience traumatisante. En une fraction de seconde, celui ou celle qui survit doit assumer le rôle de deux personnes. Alors, chacune et chacun vont vivre différemment le processus de leur deuil…

Lors du décès de son conjoint, il est important d’être aidé et entouré, d’avoir la possibilité de parler du défunt avec ceux qui l’ont connu et d’exprimer sa peine et sa douleur.

De nombreuses Amicales d’Anciens légionnaires ont pris en compte l’accueil et l’aide « aux veuves et conjointes »:

 

 

C’est ainsi que traditionnellement les Anciens de la Légion étrangère d'Aubagne et sa région, organise le premier samedi de décembre de chaque année, au siège social du 24 rue de la Fraternité, « la matinée des Epouses et Veuves ».  

Cette belle réunion, chaleureuse et amicale permet au capitaine (te-er) José Gil, de leur exprimer la grande joie de les accueillir, de les informer sur les dernières activités de la vie de l’Amicale et occasion privilégiée laissée au vice-président le sergent (er) José Lara de leur remettre une carte de vœux avec le cadeau qui l’accompagne.  

Moment de partage et de joie où: crêpes, chocolats, petites "douceurs" faites maison, café, thé, chocolat, sont mis à disposition  pour un grand moment d'échanges de souvenirs et de partage.

NB: "Un important Rendez-vous leur est proposé au matin du lundi 5 décembre 2022, au siège social, pour une séance d'information proposée par l'assistante sociale de l'ONAC-VG des Bouches du Rhöne madame Annabel Liberolle en personne".

JG 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Combien existe-t-il de ces gens qui se considère comme sans importance, qui espèrent s’élever dans l’échelle sociale et qui sont broyés par des communautés de snobs qui ne leur donneront pas la moindre chance. Cette femme avait laissé l’impression si vague qu’on ne se souvenait même pas de son nom dans la communauté où elle avait pourtant séjourné en tant que compagne de légionnaire.
Une grande partie de sa vie active, elle l’a passé comme “femme au foyer”, elle était de celles qui, administrativement, était “sans profession”. Venu d’un ailleurs lointain, elle était une de ces femmes “au foyer”, celles qui réalisent la majeure partie des tâches du ménage : entretien domestique, achats, épluchage… du budget, repas, surveillances et éducations des enfants. Lors du décès de son compagnon de vie, elle devenait administrativement “parent isolé”. Isolée ? voilà bien une expression qui lui correspondait parfaitement. Cette supermaman subissait aussi souvent les aggressions fréquentes de dépressions, conséquences incontournables d’une vie difficile où se subissait le sentiment d’être victime d’une situation malgrè tout acceptée mais dont les contraintes et les obligations s’étaient accentuées jusqu’à devenir insupportables.
Quand le mari ou le compagnon vient à disparaître, elles ne sont plus rien, elles entrent dans une forme d’anonymat, elles n’existent tout simplement plus pour cette communauté particulière fût-elle légionnaire, sa principale rivale quant à partager la vie de son “homme” du temps de son vivant.
Ce dernier, souvent épuisé par une journée harassante n’avait que l’envie d’être au calme pour récupérer d’une activité toujours plus envahissante et l’âge venant…
Lors du décès de son conjoint, celui-ci lui laissa peu d’argent pour faire face et survivre. ils n’étaient pas mariés, mais elle parvient néanmoins à bénéficier d’allocations de solidarité aux personnes âgées.
Qui encore pensait à elle, il y a tellement longtemps qu’elle avait quitté la vie “active”, son souvenir remontait au temps de la mise à la retraite de son compagnon.
Elle cherchait les renseignements pour améliorer sa petite condition matérielle de vie, mais ne faisait plus appel aux assistants sociales qui ne répondaient jamais à ses sollicitations et il lui semblait bien qu’elle les ennuyait. Récemment elle s’était modernisée avec la naviguation sur l’internet d’une de ses filles et participa à des forums réussissant à mettre une pause à sa solitude jusqu’à oser : “j’ai 72 ans, élevé 9 enfants, ai-je droit à quelque chose ? combien environ ? Dites-moi quoi faire SVP !”
Elle s’est éteinte sans avoir d’autre maladie que celle d’être épuisée ; trois de ses enfants qui avaient gardé le contact avec leur mère étaient là pour sa mise en “terre commune” dans le cimetière du village où elle résidait.
A Dieu Madame, à l’annonce de votre décès je me souvenais surtout de votre gentillesse, de votre dignité et de votre élégante beauté, je regrette beaucoup que la vie ne vous ait aucunement épargnée et que vous n’ayez point trouvé cette solidarité que vous recherchiez sans jamais la rencontrer… mais existe-t-elle vraiment au delà des mots ? Il n’y a pas si longtemps j’entendais dire : “que l’on ne pouvait pas prendre toutes les misères du monde en compte…”.

CM