Dans les années 80, la Légion étrangère a souhaité transcrire, de manière synthétique, les règles présentes dans ses textes fondateurs et faire émerger l’essence même des valeurs qui portaient les « soldats de la Légion étrangère » engagés depuis 1831 dans l’intensité de tous les combats menés par la France.


En première approche, le code devait être un document simple permettant à des hommes venus de cultures différentes, de guider leurs actions au quotidien, tant au plan personnel que dans le domaine professionnel. Rapidement cette simple dimension s'avéra insuffisante. Il devait y avoir l'exigence d’un serment : le code devint un « Code d’honneur » cristallisé sur des valeurs indiscutables.
Ce choix n’est pas anodin, il convoque la geste humble et héroïque des grands serviteurs prêts au sacrifice suprême pour une cause qui les dépasse individuellement. Il y a des valeurs éthiques et esthétiques, tout autant que l’idée de fidélité, d’honneur, ou encore de fraternité. Le Code d’honneur sert aujourd’hui de référence à tout légionnaire, entendu dans cette appellation « ceux qui servent la Légion étrangère », qu’ils soient français ou étrangers, officiers, sous-officiers ou hommes du rang. Ces sept articles ciselés comme autant de serments, sont déclamés lors de la cérémonie de remise du képi blanc, marquant l’entrée dans la famille Légion. Chaque sous-officier, chaque officier, le conserve comme un rappel permanent de son engagement. Les légionnaires le reçoivent dans leur langue maternelle jusqu’à une parfaite compréhension du français. Chacun le garde dans sa poche, comme un bréviaire.

Le Code d'honneur du Légionnaire fut établi dans les années 1980 et comporte sept articles. Il est remis aux engagés volontaires qui l'apprendront par cœur, en français, au cours de l'instruction:


• Art. 1 - Légionnaire, tu es un volontaire, servant la France avec honneur et fidélité.
• Art. 2 - Chaque légionnaire est ton frère d'armes, quelles que soient sa nationalité, sa race, sa religion. Tu lui manifestes toujours la solidarité étroite qui doit unir les membres d'une même famille.
• Art. 3 - Respectueux des traditions, attaché à tes chefs, la discipline et la camaraderie sont ta force, le courage et la loyauté tes vertus.
• Art. 4 - Fier de ton état de légionnaire, tu le montres dans ta tenue toujours élégante, ton comportement toujours digne mais modeste, ton casernement toujours net.
• Art. 5 - Soldat d'élite, tu t'entraînes avec rigueur, tu entretiens ton arme comme ton bien le plus précieux, tu as le souci constant de ta forme physique.
• Art. 6 - La mission est sacrée, tu l'exécutes jusqu'au bout et s'il le faut, en opérations, au péril de ta vie.
• Art. 7 - Au combat, tu agis sans passion et sans haine, tu respectes les ennemis vaincus, tu n'abandonnes jamais ni tes morts, ni tes blessés, ni tes armes.

Corollaire du code d’honneur du légionnaire, ce code fixe les règles, morales et comportementales, que doivent respecter tous les anciens légionnaires et particulièrement ceux appartenant aux amicales d’anciens de la Légion étrangère. Il a été proposé en 1999 par le général (2s) Jean-Claude Coullon, alors président de la Fédération des sociétés d’anciens de la Légion étrangère (FSALE) et ancien général commandant la Légion étrangère, et adopté par le conseil d’administration de la FSALE.


I – Ancien de la Légion étrangère, je suis fier d’avoir servi avec honneur et fidélité
II – Chaque ancien légionnaire reste mon compagnon d’armes, quelle que soit sa nationalité, sa race ou sa religion.
III – Je lui manifeste toujours l’étroite solidarité qui doit unir les membres d’une même famille.
IV – Fidèle à mon passé à la Légion étrangère, l’honnêteté et la loyauté sont les guides permanents de ma conduite.
V – Ma tenue et mon comportement sont exemplaires en restant modestes.
VI – Je refuse la facilité et l’entraînement dans les abus de toute sorte, incompatibles avec la dignité humaine.
VII – Je m’interdis d’impliquer la Légion étrangère dans toute action politique.
VIII – Dans ma cité, je suis fier que mes relations disent de moi avec considération : « C’est un ancien légionnaire »

 

Bonne rentrée:

Notre communauté légionnaire c’est avant tout un esprit de fraternité qui doit l’animer, mais c’est aussi un esprit de vérité, celui qu’ont connu nos grands anciens devant la mort quand le masque tombe, l’homme ne joue plus la comédie.
Il serait bien malheureux de ne plus voir des représentants de la Légion étrangère. L’immortalité des morts est dans la mémoire des vivants, nos anciens disparaîtraient avec nous, nous avons vis à vis d’eux, un devoir de mémoire.
Nos anciens nous ont appris que c’est l’esprit de paix qui comporte la haine de la guerre, celui des querelles déclenche la guerre et c’est encore et toujours l’esprit de discipline qui est aujourd’hui, pour chacun d’entre nous, un esprit de liberté qui assure le droit d’agir et de penser comme il lui plait.
Le temps cet impitoyable fossoyeur affiche son hideux visage sur bon nombre d’entre-nous, mais notre âme d’ancien légionnaire est toujours intense.
Le but de l’amicale, qui devrait être inscrit dans ses statuts, est de «prêcher le rassemblement et de donner l’exemple, ainsi que de porter assistance à ceux d’entre-nous qui sont en difficultés.»
La vie commune à la Légion nous a appris à mieux nous connaître, à mieux nous respecter mais surtout à nous estimer.
La sagesse nous dit que toute querelle apparaît vaine et artificielle, nous n’irons pas à dire que notre chien à la rage si nous avons le souhait  de nous en débarrasser...
Notre position d’anciens légionnaires nous impose, bien souvent, un voisinage avec des associations d’anciens combattants. Au niveau national, les associations patriotiques sont nombreuses et divisées ; leur unité n’apparaît pas, le recrutement de chacune d’elles est trop hétérogène, politiquement et socialement, pour assurer leur cohésion... vouloir une unité permet de conjurer le spectre de la division...
Si nous n’avions à proclamer aucun message alors autant nous taire.
Notre foi dans les destinées humaines, notre confiance dans l’efficacité du mouvement des anciens légionnaires soutenue par la Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion étrangère ; notre conviction de pouvoir réaliser, à notre niveau, un peu plus de justice sociale et de paix, sont de nobles sentiments qui doivent animer notre raison d’agir ensemble. Certains, qui étaient des nôtres, n'ont pas compris...
Pourtant, il ne s’agit ni de mandats, ni d’hommages, ni de fonctions et pas de proclamer l’agonie d’un monde essoufflé. Il s’agit, tout simplement, d’avoir l’oeil net, l’esprit clair et le coeur solide, il s’agit, tout simplement, de comprendre pour agir et d’agir pour construire et de savoir surtout, que sans solidarité, rien n'est possible...

CM