Histoire : Novembre – Décembre 1942 ; la Légion Etrangère se prépare pour la campagne de Tunisie

La campagne de Tunisie, également connue sous le nom de bataille de Tunisie, est un ensemble de batailles de la Seconde Guerre mondiale consécutives à l'opération anglo-américaine Torch en Algérie et Maroc, et qui ont lieu en Tunisie (alors sous protectorat français - régime de Vichy) entre le 17 novembre 1942 et le 13 mai 1943.

Les combats opposent les forces de l'Allemagne nazie (80 000 hommes) et de l'Italie fasciste (110 000 hommes) aux forces alliées composées de 130 000 soldats britanniques, de 95 000 soldats américains et d'environ 75 000 soldats français et coloniaux de l'armée d'Afrique et des Forces françaises libres. Pendant la campagne, les forces de l’Axe reçoivent des renforts des bases installées en Italie.

La campagne débute par des succès des forces de l'Axe mais la supériorité numérique et matérielle des Alliés conduit finalement à la victoire totale de ces derniers : elle se traduit par 275 000 prisonniers de guerre allemands, principalement issus de l'Afrika Korps, et italiens.

Armée française dans la campagne de Tunisie

L'ensemble des forces françaises (détachement d'armée française) qui participe à la campagne de Tunisie aux côtés des Alliés est placé, le 25 novembre 1942, sous le commandement du général Alphonse Juin et comprend divers éléments de l'armée d'Afrique, dont le 19e corps d'armée, commandé par le général Louis Koeltz, et le commandement supérieur des troupes de Tunisie du général Barré. À partir de février 1943, les Forces françaises libres qui se composent de deux divisions, la 1re DFL du général Edgard de Larminat et la force L commandée par le général Leclerc, rejoignent les troupes de l'armée d'Afrique. Au 15 mars 1943, le total des effectifs engagés s'élève à 72 802 hommes dont 50 651 Maghrébins6.

1er R.E.I.M.

Novembre 1942 : avec le Groupement du Sud dont le P.C. est à Biskra, la Compagnie portée du 1er Etranger couvre efficacement le flanc droit du 2e Corps américain, attaquant les Allemands dans la direction de Gafsa.

7 décembre 1942 : en Tunisie, l’Armée d’Afrique reprend le combat.

12 décembre 1942 : la Légion intervient pour la 1ère fois avec le 1er bataillon du 1er Etranger qui arrive dans la région de Bou-Arada, face au Pont-du-Fahs, à 60 kilomètres au sud-ouest de Tunis. Il intervient lors de l’occupation de Medjez-el-Bab.

  • Le 1er bataillon du 1er Etranger, sous les ordres du commandant Rouger, est engagé en Tunisie où, avec des moyens vétustes mais avec une foi inébranlable, les légionnaires, dans la région de Pont-du-Fahs et de Zaghouan, tiennent en échec un adversaire puissamment armé.
  • Le I/1erE.I. s’efforce de barrer la route aux Allemands. Il s’y emploie en s’accrochant à Bou Arada, un peu à l’ouest de Pont-du-Fahs. Exploitant au mieux les contreforts de la Grande Dorsale, il garde le passage entre les djebels Rihane et Mansour.
  • Le I/1erE.I. fera toute la campagne dans ce secteur.

Décembre 1942 : la Légion forme le 3e R.E.I.M. – Régiment Etranger d’Infanterie de Marche, puis avec des éléments arrivés du Sénégal, le 1er R.E.I.M. Enfin, elle constitue avec ses cavaliers un Groupement autonome de reconnaissance.

3e R.E.I.M

9 novembre 1942 : le 3e R.E.I. perd, face aux troupes américaines à Port-Lyautey au Maroc, deux capitaines : Prosper Pernin et Pierre Salessé.

5 décembre 1942. À la suite du débarquement des Américains au Maroc, Opération Torch du 8 novembre 1942, l'ordre est donné à la Légion étrangère de constituer des unités pour combattre en Tunisie. Après l'éphémère existence d'une demi-brigade de marche de la Légion étrangère et d'infanterie coloniale créée à partir d’effectifs du 3e R.E.I. (5/12/1942), le Général Giraud crée au Maroc le 15 décembre 1942 le 3e R.E.I.M. (3e régiment étranger d'infanterie de marche) à partir du I/3e R.E.I., du III/3e R.E.I. et d'un bataillon mixte dont les effectifs proviennent du 3e et du 2e R.E.I. Chaque bataillon compte alors 4 compagnies. Le chef de corps est le colonel Lambert ; le commandant Boyer-Resses est le chef d’état-major. Rattaché à la division marocaine de marche, le 3e R.E.I.M. fait mouvement vers la Tunisie à fin décembre.

A partir de mi-décembre, la Légion du Maroc avec la division marocaine de marche se présente à son tour en Tunisie, alors que les conditions météorologiques exécrables, la faiblesse relative de chaque camp imposent une certaine stabilisation. Les Allemands en profitent pour se renforcer.

Jean BALAZUC P.P.P.P.

 

Sources principales

La Légion Grandeur et Servitude – Historama N° spécial 3 – XI-1967

La Légion Etrangère – Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite – John Robert Young et Erwan Bergot – Editions Robert Laffont – 1984

La Légion Etrangère – Foreign Legion – 1939-1945 – Pierre Dufour – Editions Heimdal – 2000

Le 1er Etranger – Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – Branding Iron Production - 1986

Le 3e Etranger – Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – Editions du fer à marquer – 1988

Le 4e Etranger – Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – Editions du Fer à marquer – 1987

La 13e D.B.L.E. – Tibor Szecsko – Editions du Fer à Marquer - 1989

Histoire de la Légion Etrangère de 1831 à nos jours – Pierre Montagnon – Pygmalion - 1999 

"L'épopée moderne de la Légion" par Henri Le Mire, éditions SPL/Albatros de 1977 ("réalisé avec l'aide du Service Information et Historique de la Légion Etrangère")

Site du Mémorial de Puyloubier

Site Mémoire des hommes du S.G.A.

Wikipédia

 

Boyer-Resses, au 4e R.E.I. depuis 1932 : chef de bataillon, chef du 1er Bataillon de la 13e D.B.M.L.E. à Narvik en mai-juin 1940. En juillet 1940, il retourne au Maroc avec les légionnaires qui ne rejoignent pas la France libre. Chef d’état-major du 3e R .E.I.M. en Tunisie en 1942+1943.

Lambert, commandant, chef du 1er puis du 3e bataillon du 3e R.E.I. au Maroc dans les années 1930 ; successeur désigné du colonel de Cadoudal, rapatrié, comme chef de corps du 5e R.E.I. mi-1940, il ne peut rejoindre son régiment ; lieutenant-colonel, chef de corps du 1er Etranger en 1941 ; colonel, chef de corps du 3e R.E.I.M. en 1943 pendant la campagne de Tunisie.

Rouger, commandant, chef du I/1er R.E.I. en Tunisie en décembre 1942. Resté sur place pour passer les consignes à son successeur, le commandant Boissier, il est fait prisonnier le 18.01.1943.

Pernin Prosper, né le 23.09.1902 à Ruffey dans le Jura ; capitaine au 3e R.E.I. ; tué le 09.11.1942 à Port-Lyautey au Maroc.

Salessé Pierre, né le 30.07.1912 à Cognin en Savoie ; capitaine au 3e R.E.I. ; tué le 09.11.1942 à Port-Lyautey au Maroc.