Je me suis souvent retrouvé à voyager dans le Métro parisien.

Tout le monde y fait la tête, tous évitent de se regarder, aucune conversation n'est envisageable, les voyageurs sont silencieux à l’exception parfois de groupes bruyants constitués de touristes ou de jeunes gens en goguette.

Histoire vécue:


Une femme d’un âge indéfini, habillée à l’ancienne, entre dans le wagon, elle tient à la main une grande guitare classique.

Je pense immédiatement: “ En voilà une qui va me pourrir encore un peu plus le voyage ”. Instinctivement, Je me réfugie derrière mon journal, tous aux alentours affichent visiblement la même attitude. C’est dans cette atmosphère d’indifférence hostile que la femme se met à chanter, accompagnée de sa guitare…

Une magie s’opère, la voix est belle, la mélodie douce, rauque comme une plainte. On l’imagine au dessus d’un champ de bataille, pas un chant de guerre, plutôt une infinie tristesse, le chant des morts qui s’élève du charnier. Un appel à la vie, le chant des vivants.

A l’intérieur du wagon, une chose étrange se passe, tous ont les yeux rivés sur la femme. Les écouteurs sont retirés, les portables rangés, les livres fermés.

Une femme sur une place isolée pleure silencieusement à chaudes larmes, sans honte.

Avant de nous quitter, sans faire l’aumône, la chanteuse lui parle et lui caresse la joue, une fée vient de passer…

Que d’humanité dans cet échange.

Décidément je deviens sensible et cet “incident” me fais penser que tout n’est pas perdu malgrè les machines à rogner les cerveaux, l’hystérie médiatique et la cacophonie qui nous submerge.

Un chant, un simple chant exécuté par un ange nous rend à notre humanité.

Que s’est-il donc passé ?

Je partage ! 

CM