Antoine a été, pendant sa dernière affectation à Mururoa, très marqué par le général Mariotti lors de leurs interminables promenades. Cet orateur plein de verve possède la qualité de parler de sujets qu'il maitrise parfaitement avec enthousiasme et bien de ces  sujets, des plus importants aux   plus banals, liés à l'histoire devenaient tous, naturellement passionnants, en particulier les récits concernant "Verdun".
C'est à ne pas douter, un réel cadeau que nous fait Antoine Marquet avec cette lettre qui éveille nos émotions. L’histoire racontée est celle d'un soldat de 14-18 qui adresse une lettre à la mère d'un de ses amis mort au combat. Un beau récit très bien construit, qui relate l'aventure de jeunes gens embarqués malgré eux dans la guerre "des paysans", qui ne peut nous laisser indifférents tant cette guerre reste encore aujourd'hui ignorée quant à l'enfer que certains vivaient de part et d'autre.
Quand on pense que les motifs de déclaration de la guerre étaient
pratiquement ignorés de tous, on reste  stupéfaits par tant d'imbécilité...


Nouvelle à la manière de 14-18

Lettre à une mère

Chère Madame,

Me voici un peu plus libre. J’ai passé mon examen, et n’ai plus qu’à attendre le résultat. Je profite de mes loisirs pour vous envoyer le récit de la Campagne de votre fils comme je vous avais promis.

Nous partons de Melun le 25 août à midi. Dans la nuit était arrivé un ordre de départ pour mille hommes, destinés à combler les vides laissés par les combats des 21, 22 et 23 août. René, Doisneau et moi sommes volontaires et dans la même section. Doisneau vient d’être nommé adjudant et commande la section et nous deux, encore sergents, sommes en serre-files, en route pour Troyes et ensuite, destination inconnue… Nous passons à Troyes dans la soirée. En gare, des trains remplis de blessés - première vision de la guerre. Profitant de l’arrêt, nous allons les voir. Par eux, nous avons les premiers récits des combats meurtriers qui ont fait rage pendant les trois journées fatales. « Les allemands, qui avaient étudié notre manière de manœuvrer, nous attiraient par de faibles contingents fuyant devant nous. Quand nous pensions les atteindre à la baïonnette, nous tombions sur de formidables tranchées garnies d’hommes et hérissées de mitrailleuses qui fauchaient nos rangs ». Les artilleurs, sur les quais, nous donnent de sages conseils : « Attention les p’tits gars, ne chargez pas comme des fous, attendez que nous ayons préparé le terrain ». Les commissaires de la gare écartent bien vite ces aimables conseilleurs… il ne faut pas que nous sachions ! Dans la nuit nous traversons le Camp de Châlons, le Camp de Mailly. Nous voici maintenant en Argonne et nous débarquons le 26 à 8 heures du matin à Dombasle-en-Argonne à 18 kilomètres de Verdun. Nous assistons à la retraite du corps d’armée. Devant nous défilent pendant des heures toutes les voitures, le Génie, les aéroplanes, les parcs. Les Chasseurs à pied du 8ème passent également, ils viennent de se battre et sont gris de boue séchée et de poussière. En même temps, sur la route encombrée, cheminent de longues files de grandes voitures assez semblables à des prolonges dans lesquelles les habitants ont entassé, à la hâte, ce qu’ils ont de plus précieux. Les vieillards et les petits enfants sont sur les voitures, les valides marchent à côté, peu ou pas d’hommes parmi eux. C’est l’exode des habitants chassés par l’envahisseur. Ils viennent d’Etain – en flammes – Ce tableau est navrant et, la rage au cœur, nous avons hâte de prendre contact avec l’ennemi. Nous partons enfin et, après marches et contre marches nous arrivons, sous la pluie, à Avocourt à 9 heures du soir. Le lendemain 27, nous repartons. Il pleut encore. A Apremont nous fusionnons avec des unités d’active et nous y cantonnons. Ce soir-là, nous sommes quatre à dormir sur la paille dans une cuisine : René, Doisneau, Lévy et moi. Toute la nuit nous entendons le canon tonner au loin. Nous sommes versés à la 5ème compagnie dont le lieutenant Laborde prend le commandement. René et moi restons dans la section Doisneau. Nous avons alors les récits des combats précédents qui furent en effet terribles. Pour reprendre les hommes en main, on nous fait pivoter et manœuvrer sans repos. Le 28 à 8 heures du soir, nous rentrons pour cantonner à Charpentry. Pour le lendemain, ordre de se tenir prêts à partir à 3 heures du matin. Nous ne savons pas si nous aurons le temps de préparer la soupe. Nous sommes là, tous les cinq très déçus, causant en attendant le départ… C’est donc cela la guerre. Il y a René, Doisneau, Lévy, Caillat et moi. Nous souhaitons nous battre bientôt et prenons nos adresses, nous promettant mutuellement de prévenir nos familles en cas de malheur.

Sur les cinq, je resterai seul. Je viens en effet d’apprendre la mort de Lévy, au Bois de Grurie. Il avait déjà été blessé une fois et venait de repartir.

Enfin à 10 heures du matin, le ventre vide, nous repartons et après avoir encore marché et pivoté toute la journée, nous arrivons à la tombée de la nuit à Saint Julien-sous-les-Côtes. De là, on nous envoie prendre les avant-postes. Nous nous arrangeons pour rester ensemble, René, Doisneau et moi. La nuit est froide et l’humidité rend le froid plus pénible encore. Chacun sort ses provisions et nous soupons en commun à l’orée d’un bois où nous avons établi nos petits postes. Nous passons la nuit à nous relayer pour veiller puis, nous recevons l’ordre de rejoindre l’unité.

Nous sommes le 30 août. La chaleur est accablante. Nous marchons toujours, laissant du monde en route. Le soir, vers six heures, le capitaine Savanne qui commande le bataillon, nous tient le discours suivant : « Une grande bataille vient de se livrer, les allemands sont battus et nous allons apporter notre concours pour transformer leur retraite en déroute ». Et nous voilà repartis, ardents quoique fourbus. Au bout de deux heures d’une marche forcée, nous arrivons sur le terrain. Là, nous recevons le baptême du feu. Le champ que nous avons à traverser est criblé d’obus de toute sorte ; un gros percutant tombe près de nous et ensevelit Doisneau qui se relève indemne - simple émotion. Nous sommes en rangs serrés et le commandant du bataillon se démène pour que nous restions en ordre sous la mitraille comme à l’exercice. Notre général de brigade est blessé au pied. Nous nous rangeons sur son passage et lui rendons les honneurs, sous le feu, en présentant les armes. Nous continuons notre marche en avant. La nuit est maintenant presque complète. Nous marchons sur des cadavres allemands. Au loin, sonne la retraite allemande, lugubre, traînarde. Nous entendons la charge d’un de nos régiments qui se précipite sur les boches en hurlant. « En avant à la baïonnette », commande le capitaine Savanne. Il fait nuit noire. Ce que nous faisons est fou, il nous sera impossible de reconnaître l’ennemi. A ce moment notre chef fait sonner la charge par un clairon. Devant nous retentit la même sonnerie. « Nous les tenons » dit le capitaine et « voilà du renfort » crie-t-il. Comme nous allons atteindre le bois où nous pensons nous joindre à des forces amies, nous entendons des commandements en allemand. Une vive fusillade et le feu des mitrailleuses nous accueillent. Ce sont les boches qui ont sonné la charge pour nous attirer et nous sommes tombés dans leur piège. Une panique folle s’ensuit. Me ressaisissant, j’avise dans l’obscurité un vallonnement où je me couche à l’abri et je rassemble autour de moi un grand nombre de fuyards désemparés que je fais coucher également. La position est intenable car un régiment français qui croit à un retour offensif des boches nous tire sur le flanc droit. Je peux enfin, après de nombreuses émotions, rejoindre le point de rassemblement, semant encore pas mal de gens en route. Il est plus de minuit, nous faisons des tranchées et nous endormons sur place.

Vers trois heures du matin, réveillés par la fusillade suivie d’un feu d’artillerie très bien réglé, nous devons nous replier. Je retrouve une partie de la compagnie avec le lieutenant Laborde et René qui a pu s’en tirer dans les mêmes conditions que moi. Toute la journée, à Fossé, nous combattons l’un près de l’autre, échangeant de temps à autre nos impressions. Le soir, nous bivouaquons à 2 kilomètres en retrait de ce village. Nous n’avons pas été ravitaillés de deux jours. Nous retrouvons Doisneau et partageons ce qui reste de nos maigres provisions. Nous nous couchons côte à côte, nous serrant pour avoir moins froid, car si les journées sont torrides, les nuits sont extrêmement froides.

Nous partons le 1er septembre avant le jour. Nous reformons les sections très amoindries et nous sommes alors séparés. Je vais dans la section Lévy mais nous ne sommes pas loin l’un de l’autre. Nous défendons Apremont-en-Argonne où nous étions déjà passés le 27 août. Toute la journée, nous tirons sur les masses allemandes et couchons sur nos positions. Le lendemain nous continuons. Je m’installe avec Lévy dans le cimetière dont nous crénelons les murs. Doisneau défend une ferme et René une autre un peu plus loin. Toute la journée, leurs positions sont criblées d’obus. Le soir, ils partent avant moi et rejoignent la colonne. Je dors dans la forêt d’Apremont et les retrouve tous deux le lendemain sur la route de Clermont-en-Argonne. Là, notre commandant de bataillon, le capitaine Savanne, se casse la jambe en tombant de cheval. Le soir nous faisons la popote à Clermont et couchons tous trois dans une grange. Le 4 septembre, pas de combats. Après une longue marche de retraite, nous dormons cette fois-ci dans une grange à Waly. Le lendemain, nous refaisons une longue marche, toujours en retraite, et arrivons à Louppy-le-Château. Je prends la garde au poste de police sans avoir réussi à me débrouiller pour trouver de la nourriture, étant tenu de rester au poste. René, lui, a pu faire la popote avec Doisneau. Ils m’envoient de quoi me restaurer ainsi qu’une bouteille de mousseux, que j’accepte avec joie. Nous repartons à deux heures et demie le lendemain matin. Nous marchons vite, serrés de près par l’ennemi. A Laheycourt nous nous heurtons à lui par surprise et lui faisons face pour arrêter sa marche en avant. Toute la journée nous livrons un combat acharné. Nous essuyons, pendant six heures, un très violent feu d’artillerie. Nous dormons sur place et le lendemain, avant le jour, nous suivons la route de Bar-le-Duc. Nous prenons position sur des lisières de bois à environ huit kilomètres de cette ville, face à Fontenoy. Nous tenons bon et repoussons les attaques allemandes. René et moi commandons chacun un peloton de la 5ème compagnie et ne nous quittons plus, nos tranchées se faisant suite sur la même lisière. Il pleut sans arrêt depuis deux jours et nous sommes traversés. Impossible de faire du feu, les allemands sont trop près. Nous passons la journée du 8 à repousser des attaques partielles sur notre front et à démolir des patrouilles allemandes. Au 9ème emplacement, après avoir tiraillé toute la matinée, nous subissons vers midi une attaque que nous repoussons. Après nous avoir bombardés pour se venger, les allemands reviennent à la charge vers 4 heures. Nous les repoussons encore, en leur infligeant de lourdes pertes. A ce moment nous recevons l’ordre de nous replier, René et moi décidons de ne pas bouger. Nous en avons assez de toujours battre en retraite. On nous en intime l’ordre une seconde fois. Nous demandons alors un ordre écrit qui nous est donné. Il faut obéir. Nous sommes furieux, les hommes aussi. Nous voyant sortir de nos tranchées, les allemands dirigent sur nous un feu violent. Nous nous en sortons et rejoignons le bataillon où nous sommes fort mal reçus. Arrive un ordre, correspondant aux directives de Joffre, de tenir les positions jusqu’au bout. Nous comprenons qu’il n’y a plus qu’à reprendre nos tranchées. Les hommes refusent. René et moi faisons de notre mieux pour entraîner nos hommes et réussissons à convaincre une vingtaine d’entre eux. Laborde, resté en arrière, rallie à nous peu à peu, tous ceux qu’il peut empêcher de fuir. L’instant est critique, les boches sont là, à deux cents mètres, la tranchée juste au milieu… Qui arrivera le premier ? Nous tirons debout et en marchant sans songer à ceux qui tombent alentour. La tranchée est maintenant à dix mètres de nous, à plus de cinquante mètres des allemands. Nous faisons un feu d’enfer et ce qui reste de l’ennemi s’enfuit poursuivi par nos tirs. Nous sommes désormais maîtres du terrain. René et moi nous nous serrons les mains avec effusion, une fois encore nous sommes saufs.

Le soir nous sommes proposés comme sous-lieutenants et sommes nommés deux jours plus tard. Le lendemain, le 10, nous nous écartons un peu plus à droite pour laisser la place à des unités renvoyées à l’arrière. C’est une aubaine car les boches, furieux de l’échec de la veille, bombardent l’emplacement que nous venons de quitter. Ils tuent et blessent malgré tout, beaucoup des nôtres. Nous sommes toujours trempés jusqu’aux os et n’avons rien de chaud dans le corps depuis dix jours. On s’habitue à tout et notre amitié nous réconforte. Les nuits sont de plus en plus fraîches et nous nous attendons à tout moment à l’attaque des allemands. Tous trois, avec Doisneau, nous passons de longues heures à veiller et à causer de nos familles et de Paris. Pendant ce temps nous oublions nos maux. Le 2 septembre, nous recevons l’ordre d’attaquer mais cette attaque ne se fera que lorsque le canon aura soigneusement battu le terrain, en avant de nos positions.

Nous assistons au plus beau feu d’artifice qui soit. Pendant plusieurs heures les obus pleuvent sans arrêt devant nous, bouleversant les tranchées ennemies, faisant sauter les boches en l’air. Le mouvement d’offensive se fait sur la gauche. Nous restons sur place. Ce n’est que le lendemain, en avançant, que nous constatons les dégâts faits par nos 75. Il y a là des monceaux de cadavres, nous avançons sans combattre, l’ennemi est en pleine déroute. Nous trouvons des fusils, des casques et des équipements ; il y a là également des munitions, cartouches et obus, en nombre considérable. Le soir nous dormons en plaine, sous une pluie torrentielle et glaciale, renforcée par un vent violent. Nos vêtements à peine secs des pluies des jours précédents, que nous voilà à nouveau trempés. Nous repartons de bonne heure et traversons des villages pillés, brûlés, rasés. Les boches ne laissent que ruines sur leur passage. Tous les soirs devant nous, de grandes lueurs embrasent l’horizon. Ce sont les villages qui flambent. Ce soir du 13 septembre nous dormons dans une grange à Belval. Nous pouvons enfin faire du feu, nous sécher et nous réconforter. Le 14, nous repartons. Il pleut encore et nous sommes trempés à nouveau. Il n’y a pas d’ennemi en vue, la route est libre. Le soir nous pouvons dormir à nouveau dans une grange, à Froidos. Nous avons traversé de nombreux villages sans nous y arrêter. Tout est dévasté, il n’y a pas d’abri.

Le lendemain, après une longue marche, nous arrivons au bois de Cheppy au sud de Monfaucon. Nous recevons quelques coups de fusil, patrouillons devant nos positions, et après avoir reconnu les avant-postes ennemis, nous nous reposons dans le bois par une nuit pluvieuse. Le jour suivant, le 16, la pluie tombe sans arrêt. Nous sommes exténués et recevons un déluge incessant  d’obus. La section de René est particulièrement éprouvée, mais nous restons sur nos positions. A ce moment, on nous fait relever par le 3ème bataillon pour nous mettre en repos, mais l’unité ne tient pas sous le feu et nous devons retourner à nos tranchées. Nous n’avons rien bu depuis deux jours, les bidons sont vides. Le ruisseau qui coule à proximité de nos lignes est plein d’animaux crevés et il est défendu d’utiliser cette eau. Toute la journée du 17 nous résistons sous une avalanche d’obus qui blessent et tuent nombre d’entre nous, mais nous ne bronchons pas. A 8 heures du soir on nous donne l’ordre d’aller nous reposer à Avocourt, à quelques kilomètres en arrière. Nous y arrivons tard dans la nuit car la route est un véritable bourbier. A 2 heures du matin, nouvel ordre de départ. Nous n’avons pas eu le temps de nous reposer. La route est pénible et nous aurions préféré ne pas quitter nos tranchées. Nous allons reprendre position face à Monfaucon. La pluie n’a pas cessé, et la boue atteint le haut de nos chaussures. René commande alors la 5ème compagnie. J’ai la 6ème et Doisneau la 7ème. Nous nous installons à côté l’un de l’autre, sur des crêtes bombardées sans arrêt. Les 19 et 20 nous restons sur place. Nous sommes couverts de boue, les tranchées sont inondées et les nuits de plus en plus froides. Le canon tonne sans interruption du côté allemand et nous n’avons pas d’artillerie lourde pour leur répondre, mais ne bronchons pas. Enfin, le 21, on nous annonce que nous partons au repos. Nous faisons une longue marche très pénible, toujours dans la boue. Le colonel s’installe dans une ferme et nous à l’extérieur. Nous pouvons tout de même nous sécher et nous restaurer un peu, mais au début de la nuit il se remet à pleuvoir. Le matin du 22, départ précipité. Nouvelle attaque violente des allemands que nous repoussons. Enfin, le soleil brille. Ce n’est pas trop tôt, nous nous sentons à bout de forces et ce rayon de soleil nous fait le plus grand bien. Nous établissons nos tranchées au bord d’un chemin derrière une haie. René est un peu en avant, à la ferme de la Neuve Grange, mais sa position est intenable et il revient près de nous. L’endroit se trouve à Verny. Monfaucon, occupé par nous, est en avant d’Avocourt, tenu aussi par les nôtres. Devant nous se trouve un troupeau de moutons. J’ai appris ensuite que ces moutons étaient conduits par des allemands, des espions, et marquaient l’emplacement de nos positions. Les obus allemands s’abattent juste sur nos lignes et nous déplorons d’importantes pertes. Vers midi, Doisneau est sérieusement blessé à la cuisse. Caillat tombe mortellement frappé. L’endroit est mauvais mais nous y passons toute la nuit et tout le jour suivant. Le 23 sera le jour fatal à mon pauvre ami. Dans la matinée, alors qu’il est assis au bord de la tranchée, une balle perdue le frappe au côté. Il tombe évanoui. Ses hommes, dévoués, le transportent sur des fusils. Je vois le médecin qui me rassure en me disant qu’aucun organe vital n’est touché. Ce n’est que plus tard, en cherchant à avoir de ses nouvelles, que j’apprends qu’il a, à Clermont-en-Argonne, succombé à sa blessure. Son départ me cause une profonde tristesse. Ses hommes, auxquels il a toujours donné le plus bel exemple de courage, d’endurance et de bonne humeur malgré notre pénurie et nos misères, sont profondément affectés.

Je vous suis très reconnaissant de m’avoir offert son portrait. C’est désormais pour moi une précieuse relique, qui me permettra de conserver intact, le souvenir de mon cher frère d’armes.

Veuillez agréer, chère Madame, avec mes hommages, l’assurance de mes sentiments de sympathie.

AM