Ceci est un piratage - ceci est un piratage - ceci est un piratage - ceci est un piratage - ceci est un piratage :

"Beaucoup parmi les lecteurs de ce site connaissent notre ami Christian, auteur des lignes qui suivent, qui ne sont pas, elles, un piratage. Nombreux savent donc que notre ami s'est occupé d'action sociale pendant quatre ans, en tant qu'officier d'active comme directeur de l'Institution des invalides de la Légion étrangère; après avoir quitté l'uniforme et une année de travail comme adjoint au chef du Service Moral et Foyer d'entraide, que d'aucuns - parmi les plus anciens - appellent encore S.M.O.L.E., il a pris la direction de la Maison du Légionnaire à Auriol, maison de retraite avant-gardiste, puisque créée en 1934 à l'initiative du Père Légion, le seul et unique, Général Paul-Frédéric Rollet. Christian y aura accompli un mandat de 13 ans et demi, temps pendant lequel il se sera dévoué sans compter ni son temps ni sa peine pour permettre aux vieux légionnaires d'avoir la meilleure retraite possible dans ce coin de verdure provençale. Il s'interroge et manifeste quelques inquiétudes quant au devenir des oeuvres sociales de la Légion étrangère d'une manière générale.  Il n'est point inquiet par sa succession qu'il sait de qualité, non, il s'inquiète par l'avancée imparable d'une mondialisation qui, telle la marabunta, détruit tout sur son passage. Il nous le dit dans ce billet qui laisse transparaître cette sourde inquiétude dont il ne peut se départir, malgré son caractère plutôt optimiste.   Et pourquoi un piratage? Parce que je me suis glissé dans la peau du maître blogueur pour commenter son billet sans qu'il le sache." AM

J’ai en mémoire quelques   courriels   bien trempés (dans l’acide, le vinaigre, la colère…) qui émettent  une opinion sur un événement, et qui me prennent à témoin en souhaitant me rendre solidaire d’une  action, ou bien  en me demandant de signer une pétition,  de  prendre parti  pour une prétendue noble cause, contre un horrible scandale, une insulte inadmissible et j’en passe et pas toujours des meilleures…

J’ai, bien entendu, une opinion sur   ces événements qui, tous,  me touchent. Mais ce que je souhaite exprimer par mon propos d’auteur responsable, c’est que je serai plutôt, à l’image de l’ancien légionnaire en général, indifférent à toutes ces actions sous quelque  forme  qu’elles se présentent. Cela aussi est une action, voire  une réaction.

Pour bon nombre d’entre nous, notre engagement à la Légion est une forme de rupture avec une société civile trop décevante. De ce fait, les réactions spontanées, les défenses de ceci et de cela ne me concernent pas dans la mesure où je sais qu’il n’y a pas grand-chose  à faire, si ce n’est subir les événements imposés. Nous sommes entourés de beaucoup de malveillances, nous avons appris à nos dépends que tout le monde est loin d’être beau et gentil, tant l’être humain a peu de valeur, et ce n’est pas l’actualité qui me prouvera le contraire.

Notre Légion étrangère, avec «Auriol» et par la suite «Puyloubier»,  a fait montre d'un esprit de clairvoyance et de sens de l’humain à nul  autre pareil.

Sans vouloir donner des leçons,  ce qui ne saurait être de   mise dans mon propos, je pense que nous subirons dans un temps très proche l’accentuation des effets d’une mondialisation galopante, et que nos petits soucis nationaux seront confrontés aux difficultés d’un monde en évolution accélérée et auquel nous ne saurions échapper. Nous avions, dans un passé récent, compris qu’il ne fallait compter que sur nous-mêmes et que notre solidarité ne devait dépendre que de nous-mêmes egalement. En donnant à la Maison du légionnaire d’Auriol un statut d’indépendance à l’abri de la loi des associations de 1901, nous avons  établi    un point d’appui essentiel à notre juste prétention, qui est de ne jamais abandonner les plus démunis d’entre nous dans un environnement où la confiance n’est plus de mise, où la parole même de l’Etat n’a plus de sens ou de valeur, puisqu’elle est donnée ou reprise au gré des lubies d’hommes politiques changeants, faisant de ce qui est vrai aujourd’hui, un mensonge de demain.

Nous ne serons jamais assez forts face aux changements qui se préparent,  dans les domaines politique, religieux, financier… aussi bien au plan national qu’international et je ne me garde pas d’y ajouter, familial ! Si je parle des changements qui se préparent, j’emploie là, vous l’aurez compris, un doux euphémisme de bienséance, car ces changements sont bien et clairement amorcés, visibles de tous, qui nous conduisent inéluctablement vers des destins déjà bien supposés, devinés sinon connus !

Les récentes déclarations qui touchent notre armée  se transformeront, que nous soyons d’accord ou non, que nous soyons contents ou non en actions concrètes. Le gros souci, comme le dit en filigrane dans une de ses lettre notre ami Antoine, vient du fait que tout nous échappe, nous ne devenons responsables de rien, si ce n’est, excusez du peu, d’avoir mis en place nos représentants selon les normes du  suffrage universel.  L’Armée n’est sûrement plus ce que nous avons connu, c’est entendu, le fait est consommé. Les temps changent et c’est peut-être bien ainsi, elle doit rester en phase avec son temps, elle a tellement subi    de changements, de réformes et même de délocalisations… Les guerres auxquelles elle a été récemment, ou est encore confrontée, semblent dépasser, dans leur nécessité,   l’entendement   du vulgum pecus (troupeau servile, commun des mortels), pour ne pas dire du servum pecus (flatteurs, courtisants).  D’autres, déjà  lointaines dans le souvenir des Français, portaient des noms aujourd’hui diabolisés, car devenues pour nos jeunes le symbole d’une colonisation dite ignoble et raciste dont leurs ainés ont été  capables et coupables : « Indochine », « Algérie » dont l’issue restera encore longtemps une blessure non cicatrisée qui a fragilisé et démotivé notre Armée à la recherche de nouveaux repères. Nos politiques dans leur discours utilisent le mot « adversaires » et non « ennemis, révélateur !

Tout ceci démontre bien la prescience légionnaire, que j’évoquais plus haut, qui se dotait, bien avant tout le monde, comme en avant-garde, de  structures d’accueil pour recevoir ses vieux légionnaires à Auriol ou les vieux et moins vieux, invalides physiques ou invalides de la vie à Puyloubier.   Elles n’échapperont pas à l’ogre mondialiste qui,  inéluctablement  s’avance, avalant tout sur son passage. Mais espérons que ce sera à sa cadence, à la cadence Légion, à quatre-vingt-huit pas à la minute et pas un de plus !

Un jeune retraité  me disait récemment: « Il est grand temps que je profite de mon temps d’homme libre, enchaîné d’honneur et de fidélité, je sais qu’il sera ce que je mérite qu’il soit !

More Majorum. » 

CM