Je souhaite vous faire part d’un décès passé inaperçu : une de ces disparitions qui n’intéressent personne.

Il est vrai que depuis de nombreuses années elle était bien malade et se trouvait, malgré elle, dans une très désagréable posture de survie.

Son état avait empiré avec les mauvaises nouvelles de l’actualité qui la bouleversaient plus de raison. Elle ne savait, de par ses origines, supporter les contrariétés qu’imposaient à ses yeux des êtres sans foi ni loi. Je me souviens d’elle pour les leçons qu’elle dispensait : « le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt », « aide-toi, le ciel t’aidera » ou encore : « ce sont les Parents qui décident et non les Enfants »…

Déjà mal en point, sa santé subit une forte dégradation, quand les directeurs des écoles ont dû demander l’autorisation parentale pour pouvoir mettre un pansement sur le petit bobo d’un élève.

Elle suffoquait aussi devant ces débats artificiels sur l’histoire de France reconstruite avec la complicité « d’élites » qui se donnent bonne conscience en se repentant sur le dos des générations précédentes dans une ivresse de mots qui touche l’irrationnel : Napoléon esclavagiste, l’Algérie, le colonialisme, etc… Elle souhaitait inverser notre rapport envers le passé : ne pas y voir une source d’affliction mais de fierté.

Elle s’est montrée très abattue quand les criminels étaient mieux traités que leurs victimes pour définitivement perdre l’envie de vivre quand elle constata qu’il y avait des mosquées à Rome mais qu’il n’y avait pas d’église à la Mecque, à Ryad ou à Djedda… qu’il valait mieux être musulman en Europe que Chrétien au Moyen-Orient.

Enfin, elle a même perdu la foi quand, lors d’une cérémonie rassemblant les anciens combattants et leurs drapeaux au « Monument aux morts » la « Marseillaise » était reprise en chœur par de jeunes gens alentour qui hurlaient : « Champion du Monde ! ». Pour elle c’en était trop.

Il n’y avait pas foule à son enterrement, son départ de notre monde étant passé inaperçu, c’est pourquoi je tenais à vous faire part du décès de la raison.