Je dirais plutôt, un peu de philosophie sous les traits de l’humour. Notre ami Christian s’est laissé prendre par la main par Gaston Lagaffe aux pays des donneurs de leçons… Qu’on ne s’y méprenne ! S’il est vrai que les pays auxquels il fait allusion se prétendent « donneurs de leçons » réellement, ils sont les premiers à mettre leurs leçons à profit. Nous, avec notre caractère latin nous sommes plus enclins à un laisser-aller qui étonne toujours nos voisins… Nous sommes pour les règles, bien sûr, à condition qu’elles soient observées par d’autres. Alors au fond, la critique faite aux « donneurs de leçons », n’est pas, elle même une leçon ?   AM

Un peu d’humour sans en avoir l’air… 

Je suis un fan inconditionnel  du dessinateur Franquin (Spirou) et de son extravagant et original personnage “Gaston Lagaffe”. J’aime beaucoup lire “les aventures de Gaston” qui me mettent toutes de bonne humeur   et qui sont  pour moi  un bol d’air rafraichissant, magique, que je prends volontiers  sans modération.

Hier, je regardais avec énormément de plaisir “Gaston chez les donneurs de leçons”…

Notre ami Gaston au pays des “donneurs de leçons” traverse la rue  quand le petit bonhomme lumineux  est rouge, fait la vaisselle dans une eau non courante, prend le métro sans ticket, boit de l’eau non gazeuse et surtout, faute suprême, fume devant les enfants ! imaginez le spectacle…

“Fais pas ci, fais pas ça !”

Je me souviens de ce qui se disait de la ville de Berlin, en son temps, et qui doit être   toujours d’actualité, à savoir qu’on y était libre comme un courant d’air ; d’autres, esprits contrariants, disaient comme un pet !

Ainsi, ce qui peut se faire ici d’une manière fort naturelle devient dans un ailleurs, cher à notre ami Antoine, un délit. Se promener nu comme un ver dans les rues n’est pas un délit en Allemagne - peut-être une faute de goût au mieux et, au pire, la promesse d’une grippe assurée, selon la saison - et il est courant de bronzer nu dans les parcs. Les “gays” s’embrassent et se baladent main dans la main.

A l’image de ce qui se fait également en Suisse, ces pays sont pourtant tout le contraire de ce que nous entendons par liberté et celle-ci y est particulièrement surveillée…

 

“Mal appris” de Français qui osez traverser quand le petit homme est au rouge !

Ce que je retiens de mes séjours en Suisse c’est qu’à l’inverse de ce qui se passe dans nos transports en commun, tout le monde écoute les conversations des autres et tout le monde s’occupe de ce que font les autres sans complexe jusqu’à l’insupportable. A titre d’exemple, j’aime présenter l’histoire, réelle, racontée par un de mes amis suisses qui voulait se rendre à bicyclette, un peu avant la tombée de la nuit de Lausanne à Vevey. Il venait tout juste de s’apercevoir que la lampe de son vélo était cassée  quand, au moment d’enfourcher sa monture,il s’est fait violemment réprimander par un ivrogne, trébuchant et aromatisé au pinard cinq étoiles en ces termes: “hé, toi, il est où ton phare, tu veux me rouler dessus, c’est interdit de rouler sans lumière !”.

Malgré tout, la vraie question reste ambigüe surtout pour nous, anciens militaires rompus à la discipline: “que nous irrite-t-il le plus, le « bordélisme » français ou la discipline allemande  et suisse ? Une amorce de réponse pourrait-être faite en prédisant la future Europe comme “un tas de bordéliques disciplinés”, équilibre des genres, mais pour se faire il faudrait une bonne dose de tolérance et notre petit bonhomme rouge met le doigt sur nos différences. N’est-il pas vrai, aussi, que certains pays n’ont même pas la chance d’avoir ce petit bonhomme rouge ?...

Une précision s’impose cependant: il n’y a pas dans ces propos un souci de présenter une grande analyse psychologique ; j’ai en mémoire avoir osé un jour en Suisse, faire l’expérience de leur montrer l’exemple en passant alors que le bonhomme était rouge et qu’aucun véhicule ne se trouvait à l’horizon. Tels des moutons, instinct aidant, les jeunes m’ont suivi. Idiotement sans aucun doute, je m’étais dit que tout n’était pas perdu jusqu’à ce qu’une femme nous rejoigne et nous accuse de tous les maux en hurlant: “d’être de très mauvais exemple pour ses enfants”.

Gaston, au secours !

 

CM