La caisse noire (suite)

Science hydraulique, solde mouvementée et la mort du cochon.

« Le lendemain Fuhr dut partir de toute urgence, avec un peloton porté, pour ramener le calme dans une oasis où un problème de partage de l’eau avait pris une tournure explosive. En lui confiant cette mission, le responsable des Territoires du sud, lui avait précisé qu’il en estimait la durée à quelques jours, une semaine tout au plus.

En fait, l’agitation de la petite palmeraie s’était propagée aux oasis voisines. De vieux clivages dans les populations avaient resurgi, sous l’effet de l’onde de choc née d’une répartition d’eau en apparence injuste. En réalité après examen des données du litige, il apparut que le débit de la nappe avait diminué et était la cause réelle d’une pénurie mal supportée. Le retour au calme demanda quelques démonstrations de force militaire, beaucoup de palabres et une incitation intelligente à la rénovation d’un système de captage des eaux qui remontait à la nuit des temps. Il y avait heureusement, parmi les légionnaires du peloton, un ingénieur hydrologue d’origine italienne, qui avait travaillé en Libye et qui ne manquait pas d’expérience. Fuhr apprit à cette occasion que les nappes phréatiques, dans un terrain homogène, présentent l’allure d’une branche d’hyperbole équilatère1. Intuitivement, les anciens de l’oasis, lorsque le Sahara s’était asséché, longtemps auparavant, avaient creusé des puits, à petite distance les uns des autres, de manière à rejoindre la nappe d’eau. Ils avaient relié ces forages, au niveau de la nappe, par une galerie de faible diamètre que seuls les hommes de petite taille pouvaient creuser et entretenir. La galerie débouchait, à l’air libre, à la hauteur des jardins de la palmeraie. Avec le temps, la population n’avait conservé que l’idée d’un entretien routinier et superficiel du système des « foggaras », conçu par ses anciens. L’équilibre des eaux souterraines avait changé avec le temps. Plusieurs puits, loin en amont, s’étaient ensablés. Le canal, plus ou moins bouché par endroits, ne suivait plus la bonne hyperbole équilatère prévue. Sous la direction de l’ingénieur légionnaire, avec l’aide d’un volontaire de petit gabarit, pour restituer un conduit souterrain qui suive la courbe idéale, calculée dans toute sa beauté mathématique, le problème de l’eau fut résolu. L’agitation cessa dans l’oasis où elle avait commencé, sous l’effet de l’abondance de l’eau retrouvée. Les villages voisins demandèrent à leur tour, l’aide du grand sourcier de la Légion pour une rénovation de leurs « foggaras ». Fuhr laissa son ingénieur hydrologue sur place, avec un véhicule et fit rentrer le peloton dans ses quartiers, puisque le retour au calme semblait acquis. On était à quelques jours de la célébration du combat de Camerone. Le 30 avril est une commémoration sacrée à la Légion. Il y a la prise d’armes du matin, le récit du combat suivi d’un défilé et, dans l’après-midi, une joyeuse kermesse qui se termine par une représentation théâtrale à base de sketches évoquant avec humour la vie à la compagnie. L’inquiétude taraudait Fuhr. Il se demandait d’abord, comment Delpit se tirait de ses fonctions administratives. Certes il avait laissé von Borzyskowski, avec le commandement de l’unité, la consigne de surveiller le nouvel officier des détails, de l’épauler et d’éviter qu’il ne prenne le mors aux dents sur des voies aventureuses. Mais il savait le lieutenant en second préoccupé par la préparation de la revue automobile, donc peu enclin à contrôler un trésorier à ses débuts. Apparemment tout s’était bien passé, comme le lui affirma von Borzyskowski dès le retour dans le quartier. Il ajouta qu’il n’avait regardé la comptabilité que superficiellement, le responsable lui paraissant très à l’aise. Il signala que Delpit lui avait demandé l’autorisation de procéder à l’achat d’un lot de cochons, cédés par le propriétaire pour un prix dérisoire. Quelque chose comme une faillite ou une histoire de partage, il ne savait plus au juste, mais une occasion à saisir. Devant l’enthousiasme du jeune officier et après quelques hésitations il avait donné son accord. Il aurait préféré qu’on pût avoir le temps de faire une petite enquête sur le vendeur et sa ferme, mais voilà, il fallait se décider sans délai. Il continua en disant que la solde était prête. Il s’en était assuré. L’ordinaire fonctionnait parfaitement. De l’avis général, la nourriture présentait un progrès en qualité et en quantité, par rapport à un passé récent. Enfin, sur un plan plus général, il n’y avait pas eu de gros problèmes au niveau de la compagnie, du moins ce qu’il en restait. Toutefois des tas de papiers, auxquels il fallait répondre, attendaient Fuhr, son remplaçant ne se sentant pas qualifié pour le faire. Borzyskowski s’était contenté de signaler aux différents correspondants ayant posé des questions, que le commandant de compagnie par intérim se trouvait en mission de maintien de l’ordre et les réponses devraient attendre son retour. Il y eut pour ce retour beaucoup de travail. Fuhr ne parvint pas à examiner, comme il l’aurait souhaité, la gestion de Delpit, durant son absence. Il fallait sans délai rendre compte de la mission de maintien de l’ordre qui lui avait été assignée. Il s’y ajoutait la réintégration des matériels, les ordres à donner pour la prise d’armes du 30 avril, les réponses aux questions urgentes posées par Sidi-bel-Abbès d’une part et l’autorité territoriale d’autre part, ainsi qu’un nombre considérable d’autres obligations qui ne souffraient pas de retard. Il convoqua cependant l’officier des détails dans son bureau, dès qu’il se découvrit un instant pour l’entendre faire un bref compte rendu.

      -« Où en êtes-vous ? Avez-vous préparé la solde ? Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées et les problèmes non résolus ? »

      -« Mon lieutenant je pense n’avoir aucun problème à vous soumettre. A vrai dire, conformément à vos directives verbales, au moment de ma prise de fonction, je me suis efforcé de simplifier au maximum la comptabilité et la gestion des magasins que mon prédécesseur s’était ingénié, par excès de scrupules comptables, à complexifier au point de la rendre inextricable. J’ai travaillé avec un œil neuf et le souci de rendre chaque opération aussi simple que possible. Vous verrez que les articles stockés ont été regroupés par grandes catégories et qu’il y a dix fois moins de colonnes dans les registres, ce qui permet un contrôle plus rapide des inventaires. Pour la solde je l’ai arrêtée, mais je ne l’ai pas préparée dans les enveloppes comme cela se faisait auparavant, Je préfère travailler comme je l’ai vu faire à Sidi-bel-Abbès, en direct, sans filet. C’est une énorme simplification. Si je commets une erreur de manipulation au détriment de la caisse, je paierai de ma poche. Mais je ne commettrai pas d’erreur. Nous sommes deux pour vérifier chaque versement en numéraires. Il y aura le caporal François et moi. Non, sincèrement, j’espère que tout se déroulera au mieux et que je réussirai un sans-faute. Dans le calcul de la solde, je pense avoir bien respecté les droits de chacun. Je n’ai procédé qu’à un seul changement toujours avec le souci d’aller au plus simple. Mon prédécesseur avait l’habitude d’arrêter sa comptabilité le 20 de chaque mois. Comme il restait dix jours à courir jusqu’au paiement de la solde, il fixait un prix moyen et arbitraire, pour les journées d’alimentation à venir. Il fallait donc, le mois suivant, rectifier cette estimation pour tenir compte de la dépense réelle. Moi je m’arrange pour arrêter la solde le 25 et non le 20. Bien sûr il faut travailler plus vite et y consacrer quelques soirées bien denses, en plus des journées normales. Pour le mois d’avril je ne ferai rembourser que 25 journées d’alimentation, puisque j’ai pris la date du 25 comme butoir comptable. Mais le mois suivant, la comptabilité de l’ordinaire retrouvera son rythme normal, du 25 avril au 25 mai. Ainsi je ne m’impose pas une estimation approchée, puis une correction ensuite. Evidemment les légionnaires y gagneront cinq jours d’alimentation ce mois-ci. Ils auront un peu plus de numéraire pour la fête de Camerone. Ensuite la situation se normalisera d’elle-même. Je pense que c’est beaucoup plus pratique que ce qui se faisait antérieurement. J’aurai un bon coup de collier à donner entre le 25 et le 29 de chaque mois, mais après, il y aura un retour au calme complet. »

      -« Vous n’auriez pas dû faire cette translation de cinq jours d’alimentation, d’un mois sur l’autre. Si les légionnaires perçoivent ces cinq jours, en plus de la solde habituelle, que vont-ils penser ? Que vous vous êtes trompé ou qu’auparavant on ne leur donnait pas ce à quoi ils avaient droit. Ils subodoreront un détournement à leur encontre. Cette simplification risque de nous causer des ennuis et de faire croire à la mutation de Laurier pour malversation. Par ailleurs le lieutenant von Borzyskowski m’a parlé d’un achat de porcs. Donnez-moi quelques explications sur cette transaction. Je vous avais demandé de n’entreprendre aucune spéculation ou opération de cette nature, avant le retour du capitaine. »

      -« C’est exact. Mais c’était une occasion exceptionnelle ! Un prix très bas. Une affaire à ne pas laisser passer. Un colon pris à la gorge qui avait besoin de numéraire tout de suite. Je me suis dit que même si vous n’acceptiez pas cette transaction, je pourrais la payer de ma poche et récupérer plusieurs fois ma mise, bien que je ne tienne pas à faire du commerce. Vraiment aucun risque ! Mais j’ai, bien sûr, demandé l’autorisation de procéder à cet achat au lieutenant von Borzyskowski, qui me l’a accordée. »

      -« Bien. Je ne reviendrai pas sur cette décision. Vous payez la solde demain après-midi ! J’assisterai au début de l’opération. Je m’absenterai ensuite pour vérifier si tout est prêt pour la prose d’armes et la kermesse. Je m’arrangerai après pour participer à la fin de votre travail et à l’arrêté de caisse qui suivra. Vous aurez une journée très chargée, avec beaucoup d’occasions d’énervement et des risques nombreux de mauvaise manipulation du numéraire. Restez attentif et conservez votre calme. Ne cherchez pas à vous presser. Vous voulez travailler sans le système des enveloppes, c’est-à-dire sans la ventilation préalable de la solde, comme Laurier le faisait auparavant. Vous avez pris des risques. Alors il faut procéder avec calme et méthode. C’est la contrepartie des acrobaties exécutées sans le filet de sécurité. »

Fuhr, malgré les tâches multiples qui marquèrent cette journée du 29 avril, parvint à assister au début de la solde. Apparemment tout se passait correctement et dans le calme. Delpit, s’il semblait un peu tendu, procédait de manière méthodique et attentive. Il prenait le temps de vérifier chaque somme et de cocher, sur une liste nominative annexe, les versements effectués. Le lieutenant en second remarqua qu’il y avait un service d’ordre efficace et qu’on se présentait avec discipline devant la caisse. Beaucoup de légionnaires quittaient le bureau des détails en affichant un large sourire. Il sortit pour interroger l’un d’eux. Il semblait particulièrement ravi.

      -« Je sais que tu as reçu un peu plus d’argent que d’habitude, parce que nous avons modifié le régime des retenues pour l’alimentation. Cela a été dit au rapport. Je vois que tu es plutôt content. Qu’est-ce qui te réjouit autant ? »

      -« A vos ordres mon lieutenant ! Je ne m’attendais pas à toucher tout cet argent. Il me semblait que j’avais pas mal dépensé au foyer et voilà que je perçois trois fois plus que ce à quoi je croyais avoir droit. Je vais pouvoir faire la fête. » Fuhr enregistra quelques réponses dans le même sens, ce qui fait naître en lui une certaine inquiétude. Un légionnaire émit l’idée que le nouvel officier des détails devait savoir mieux calculer les droits des soldats. Il ajouta que Laurier ne lui avait jamais inspiré confiance. Son surnom de « Nasus » n’y était pas pour rien. Son nez proéminent lui conférait une allure de rapace. Evidemment, une telle réflexion, Fuhr l’avait prévue, dès que le nouvel officier des détails lui avait présenté ce changement de régime dans le remboursement de l’ordinaire. Et dire que le mois suivant verrait une diminution en contrecoup ! Ces fluctuations étaient vraiment inutiles et dangereuses. Le lieutenant se promit de revenir pour assister à la fin des versements et surtout pour participer aux laborieuses opérations de vérifications, accompagnant toujours la clôture de la solde, après l’ultime versement au porcher de la compagnie, le dernier par tradition à émarger d’une plume incertaine, l’œil vague et l’haleine fleurant l’alcool. Il était encore dans son bureau à présider une réunion des principaux responsables de la prise d’armes et de la kermesse pour mise au point des derniers problèmes, quand le sous-lieutenant Delpit le fit demander de toute urgence.

      -« Qu’est-ce qui arrive ? Pourquoi cette urgence ? J’étais en réunion, mais de toute façon je serais revenu dans un quart d’heure comme je vous l’avais dit.»

       -« Je vais être en panne de numéraire. Je ne sais pas comment je m’y suis pris. Le coffre-fort est vide et il me reste, à vue de nez, de quoi payer une dizaine de légionnaires avec ce que j’ai encore sur la table. Je savais que je serais un peu juste à cause de l’achat du troupeau de porcs, mais vraiment pas à ce point. Que dois-je faire ? Arrêter les versements et envoyer un sous-officier au Trésor Public de Colomb-Béchar pour y prendre des fonds, ou bien emprunter l’argent dont j’ai besoin à un de nos fournisseurs d’ici. La première solution entraîne un retard d’une journée au moins à cause de la distance et de l’état de la route. La seconde est immédiate. Mais elle demande que vous parliez vous-même au commerçant susceptible de nous rendre ce service. Je ne suis pas encore assez connu ici. Il sera évidemment remboursé très rapidement. Il me faudrait un million de francs. »

En ce temps-là on n’utilisait que les anciens francs. Un million constituait une somme importante certes, mais à la mesure d’un commerçant local. Il n’y avait pas à épiloguer devant cette situation d’urgence. Si on interrompait la solde, il y aurait de l’agitation. Il fallait continuer à payer quitte à taper un de nos fidèles fournisseurs. Il convenait, avant tout, d’éviter d’ébruiter une défaillance grave dans la trésorerie de la Légion. On décortiquerait cette affaire après le 30 avril, en petit comité, oui, à deux ou trois, pas plus. La fête devait se dérouler sans que personne puisse soupçonner une faute de commandement, ni émettre un doute quant à la solidité financière de la Légion. Fuhr fila dans son bureau, prit le téléphone et réussit du premier coup à avoir le propriétaire des « Grandes Galeries du Sud ». Cet établissement, assez important par sa taille, alimentait un vaste territoire. On y trouvait une quantité considérable d’articles divers allant de la quincaillerie à l’alimentation en passant par la droguerie, la parfumerie, le matériel électrique et les petits moteurs pour les pompes. Evidemment, les militaires constituaient la clientèle privilégiée. Le propriétaire, Fraunick, avait servi, longtemps auparavant, dans la compagnie. Il y avait assumé les fonctions de gérant du foyer comme sous-officier, puis, en prenant sa retraite, s’était fixé sur place en ouvrant un bazar qui constituait une sorte de réplique de celui qu’il dirigeait comme militaire en activité. En quelques mots le lieutenant exposa ses difficultés en numéraire et demanda si on pouvait lui prêter un million sur-le-champ, en précisant que le secret le plus absolu devait entourer la chose. L’emprunt serait restitué dans un délai très court.

       -« Mon lieutenant je dispose de cette somme, un peu par négligence car j’aurais dû la verser à la poste, à mon compte courant, il y a plusieurs jours. Elle est à votre disposition. Je suis heureux et fier de pouvoir rendre service à mon ancienne compagnie. Vous me peinez en me disant que vous me signerez une reconnaissance de dette et en me demandant le secret sur cette affaire. Je vous monte l’argent moi-même, directement à votre bureau. Il y aura peut-être des problèmes de numéraire, car dans mon commerce avec les gens des douars, je suis toujours payé en petites coupures, de préférence ayant beaucoup servi. Vous savez bien qu’ici, les gens du bled n’aiment pas les grosses coupures et les billets neufs. Vous ne me restituerez rien en liquide. Envoyez un chèque à mon compte courant, avec votre prochain règlement. Mais je crois que si cela fait un peu plus de billets à distribuer, vos légionnaires s’y retrouveront bien. »

Grâce à la célérité de Fraunick, les opérations de paiement ne connurent qu’une interruption de courte durée, à peine perceptible. Par contre elles subirent un certain ralentissement, en raison du nombre important de billets de faible valeur à manipuler. Le commandant de compagnie par intérim assista de bout en bout à ce dernier acte, en notant la surprise ravie de ceux qui émargeaient et empochaient à la hâte, des liasses épaisses, qu’ils ne savaient plus où fourrer, pour saluer réglementairement en sortant. Son inquiétude grandissait à mesure que la masse monétaire changeait de camp. Le dernier à émarger fut, comme toujours, le légionnaire responsable de la ferme de la Légion et de la porcherie. Mais, contrairement à son habitude il ne donnait aucun signe de la gaieté qui l’animait habituellement, gaieté souvent accentuée par une légère ébriété à son début. Au contraire, son apparence lugubre et solennelle faisait penser à un ordonnateur de pompes funèbres dans l’exercice de ses fonctions. Avec un accent très fortement hispanique, mêlé de quelques expressions empruntées à la langue germanique, il rendit compte qu’un des cochons, du lot acheté par le trésorier, venait de crever après une brève et spectaculaire agonie. Il ajouta que cinq autres cochons de la même provenance, présentaient des symptômes, plus ou moins accentués, de la paralysie qui avait affecté le premier. Il termina en précisant qu’il avait pris la précaution d’isoler les animaux récemment achetés, de ceux qu’on possédait déjà. Dès le début, il avait eu le pressentiment d’un danger, avec l’arrivée de ces tristes cochons étrangers. Delpit devint blanc comme un linge, laissa tomber la liasse de billets qu’il tenait en mains et dit d’une voix altérée par l’émotion :

       -« Il faut faire venir un vétérinaire d’urgence pour comprendre ce qui nous arrive et enrayer l’épidémie. Celui qui m’a vendu les porcs devait savoir qu’ils étaient malades. Je vais lui faire rendre gorge et récupérer l’argent. »

       -« Il n’y a pas de vétérinaire ici. Je vais téléphoner à notre médecin d’aller jeter un coup d’œil à la porcherie et de prendre contact ensuite avec le vétérinaire militaire de Sidi-bel-Abbès, pour savoir ce qu’il faut faire. J’ai l’impression qu’il n’y a d’ailleurs pas grand-chose à entreprendre, s’il s’agit d’une épidémie. Espérons que nos cochons qui sont vaccinés tiendront le coup. Pour le moment il faut en finir avec la solde, préparer les enveloppes de ceux qui se trouvent en mission et hors-garnison, puis arrêter la comptabilité et faire la caisse. On verra alors s’il y a ou non de la casse. »

Fuhr, joignant le geste à la parole, prit le téléphone pour expliquer au médecin-capitaine de la garnison, le problème qui venait de survenir à la porcherie de la Légion et lui demander son aide, bien que la chose n’ait qu’un rapport lointain avec le service de santé. »

(à suivre…)

Recueilli par AM.