• Chaque jour d’avril voit se rétrécir comme une peau mouillée l’aire du camp. Isabelle est isolée. Eliane reprise, reperdue. Huguette est le théâtre de combats désespérés dans la boue d’un sol labouré, dans les tranchées effondrées, dans l’incessant vacarme des explosions de mortiers, de grenades, de bengalores que les volontaires de la mort viennent glisser sous les barbelés et dans les embrasures des abris.

  • Le 1er avril, le 6e B.P.C. du chef de bataillon Marcel Bigeard lance des contre-attaques. Dominique 5 et Eliane 1 sont repris avant d’être abandonnés faute de troupes fraîches. Eliane 2 tient toujours. Assauts Viets et contre-attaques des parachutistes se succèdent.

  • Bloqué sur la face est, le général Giap fait effort à l’ouest sur Huguette 6 en particulier.

  • Sur un blockhaus face à Eliane 4 et aux parachutistes du Bawouan, un sergent-chef marocain est devenu fou. Il saisit une mitrailleuse et ouvre le feu sur le P.C. du capitaine André Botella, commandant du 5e B.P.V.N. Persuadé que les Viets ont enfin conquis leur objectif, Eliane 2, Botella ordonne la riposte et les observateurs ennemis, alertés, font donner immédiatement leur artillerie. La bataille assoupie sur Eliane 2 se réveille. D’en bas des Champs Elysées, un méplat qui prolonge Eliane 2 vers le sud-ouest, les bataillons Viets sont repartis vers l’assaut. Et, une fois encore, ils se font hacher sur le glacis. La bataille se poursuit pendant de longues heures, jusqu’à ce qu’une contre-attaque menée par les survivants du 1er B.E.P. et de la 13e D.B.L.E., les rejette définitivement hors des barbelés. ‘’Nous tenons les Champs Elysées’’ dit le sous-lieutenant Boisbouvier, commandant maintenant la 4e compagnie du 1er B.E.P. ‘’C’est de la folie’’ réplique le chef de bataillon Marcel Bigeard ; ‘’Vous allez vous faire massacrer par les canons du mont Chauve. Repliez-vous : j’ai décidé d’abandonner cette portion de terrain. Même les Viets n’y stationnent plus’’.

  • Au soir du 1er avril, après avoir passé huit heures à cheminer à travers les boyaux qui serpentent entre les collines, une unité fraîche, le régiment 174 de la division 316, part à la conquête d’Eliane 2 défendu par des Thaïs, des Marocains, des parachutistes, des légionnaires. Au matin, il doit se retirer, abandonnant des cadavres par centaines, sur les Champs Elysées et aux abords de la murette d’enceinte.

  • Il en est ainsi tout au long des journées et des nuits des 1er, 2 & 3 avril.La bataille pour la 5e colline va se poursuivre trois jours encore, avec le même acharnement.

  • Le 2 avril, le sergent Bousserez prend le commandement provisoire du peloton du R.I.C.M. Il contre-attaque sur Huguette où les bo-dois ont pu prendre pied. Ils se replient, mais c’est pour revenir à l’assaut, plus nombreux, plus agressifs encore.

  • Le sous-lieutenant André Mengelle effectue son premier saut sur Diên-Biên-Phu : il rejoint le 1er escadron du R.I.C.M. du capitaine Harvouët, blessé le 31 mars et resté à son poste.

  • Le 1er B.E.P. a des éléments accrochés à Eliane 2, d’autres en soutien sur Huguette 6.

  • Le commandant Guiraud est blessé ; pour un temps, le capitaine Vieulès le supplante. Martin, Luciani, eux aussi, sont touchés. Le bataillon compte une cinquantaine d’hommes en moins.

  • Le 3 avril, le général Giap fait appel à la division 312 du général Lé Trong Tan, qui s’est emparé voici quatre jours des pitons les plus importants du dispositif français, Dominique 1 et 2.

  • Au soir, la 312 est en ligne ; les légionnaires d’Huguette 6 voient s’entasser devant eux, dans les tranchées d’attaque, les casques plats des sections d’assaut. A la tombée de la nuit, le chef de bataillon Clemençon, commandant le I/2e R.E.I. et l’ensemble des Huguette, fait passer un message bref, impératif : ‘’Tenez. Jusqu’au bout. Sans espoir d’être secourus’’.

  • Sur Huguette 6, depuis la veille, quatre-vingt-six légionnaires ont pris position aux ordres du lieutenant Rastouil. Ce sont des rescapés du III/13e D.B.L.E, survivants de la terrible nuit de Béatrice, quelques élèves gradés du peloton du lieutenant Philippe du I/13e D.B.L.E. et des volontaires issus de toutes les compagnies du I/2e R.E.I. Huguette 6 n‘est pas un P.A. bien étudié ; de plus, le réseau de barbelés qui le cerne, pilonné par les mortiers et les canons, offre de nombreuses brèches. L’une d’entre elles, la plus gênante, se situe exactement face à l’ennemi.

  • Cette après-midi, des légionnaires, avec le sergent Katzianer, sont allés chercher dans les lignes Viets des blessés dont les haut-parleurs avaient annoncé la restitution. A la place des blessés, ils n’ont trouvé que des cadavres, méconnaissables.

  • Le lieutenant Rastouil envoie sa section réservée, trente hommes aux ordres du lieutenant François et du sergent-chef Bleyer. La section arrive à temps pour encaisser le premier choc. A 22 heures, les légionnaires résistent toujours sur Huguette 6.

  • Au Centre, le colonel de Castries est à l’écoute ; il ne faut pas perdre Huguette 6. Sur les instructions du lieutenant-colonel Langlais, le capitaine Tourret du 8e Choc envoie la compagnie du capitaine Michel Desmons à la rescousse d’Huguette 6, appuyée par deux chars.Les Viets n’attendaient pas de contre-attaque. Vers minuit, les parachutistes investissent la tranchée par laquelle arrivent les renforts ennemis et la nettoient, mètre par mètre ; les bo-dois refluent.

  • Dans la nuit, les paras du II/1er R.C.P. tombent n’importe où. Certains se sont déchirés aux réseaux, d’autres se sont écrasés sur le toit des abris. Il y a des surprises, des émotions. Mais, tout compte fait, il n’y a qu’une seule entorse.

  • Le 4 avril, à 5 heures du matin, un étrange silence tombe sur Eliane 2. Sans en avoir été chassés par une ultime contre-attaque, les Viets, furtifs, évacuent d’eux-mêmes les Champs Elysées. Ils se retirent des barbelés. Ils se diluent dans leurs boyaux d’accès. La bataille de la 5e colline vient de prendre fin. Elle a duré cent sept heures.

  • Exsangue, la division 316 se retire d’Eliane 2. Elle y abandonne mille cinq cents cadavres mêlés aux trois cents morts français. La bataille pour Diên-Biên-Phu ne cesse pas pour autant.

  • Dès le 5 avril, la garnison voit arriver des artilleurs, des cavaliers, des tringlots, des légionnaires, des marsouins, des Marocains, des Algériens, des Vietnamiens. Ils se sont portés volontaires pour venir et sauter sans autre préparation qu’une rapide initiation à la technique du dégrafage du harnais.Dans l’avion qui les emmène à D.B.P., en plein combat, ils ne regrettent pas cet enthousiasme qui leur a fait effectuer un pas en avant, ce matin, quand, au rapport, le sous-officier de semaine a demandé des volontaires. Ils n’en ont pas eu le temps. Ils ont aussitôt été saisis par le tourbillon. Formalités administratives, signature de l’acte de volontariat, constitution du paquetage et, à la nuit tombée, embarquement à bord d’un camion pour l’aérodrome de Bach Mai. Regroupés sous un hangar, ils ont découvert d’autres volontaires, tout aussi hagards qu’eux-mêmes. Certains affectent un cynisme vaguement moqueur, d’autres une fausse indifférence. La plupart s’interrogeant des yeux, essayant de trouver chez le voisin la même vague appréhension.

  • Dans la nuit du 5 au 6 avril, la division 312 attaque une nouvelle fois Huguette 6. Une compagnie de marche du I/13e D.B.L.E., commandée par le lieutenant Viard, tente de porter secours aux légionnaires du lieutenant Rastouil par la piste Pavie. Entre Huguette 1 et son objectif, le renfort se cogne durement à un bataillon Viet, tapi en bouchon face au Sud. Le lieutenant Viard réussit à passer mais, derrière lui, le bataillon ennemi se reforme et lui interdit de se replier : il n’est qu’un prisonnier de plus dans Huguette 6 assiégé.

  • La compagnie du lieutenant Bailly du 8e Chocs s’élance à son tour ; elle est étirée tout au long du drain ; les deux Shaffee du peloton blindé du R.I.C.M. avec dans la tourelle d’Ettlingen le sous-lieutenant Mengelle et dans celle de Conti le maréchal-des-logis Willer.Mais les Viets ont tiré la leçon de leur échec de la veille et ils ont installé un bouchon à la sortie du drain. La section de tête du sergent-chef Marty et ses Cambodgiens est sévèrement accrochée. Le char Conti, canon au plus bas, tire sans désemparer ; le caporal-chef Hugon et les deux Vietnamiens de son escouade, Hoï et Cong, à l’abri du blindage, jettent leurs grenades ; Bailly envoie une deuxième section, avec le sergent Le Brenn, à sa rescousse. Elle n’arrive pas à percer, elle non plus. L’artillerie ennemie se déchaîne soudain. Le Brenn est blessé ; de nombreux paras sont blessés ou tués. Le lieutenant-colonel Langlais hésite car il ne dispose d’aucun renfort.

  • Il questionne le chef de bataillon Bréchignac : une seule compagnie du II/1er R.C.P. est presque complète ; celle du lieutenant Marcel Clédic. A 4 heures du matin, la compagnie Clédic déboule au pas de charge, en hurlant, dans le dos des Viets qui nettoyaient méthodiquement les dernières résistances d’Huguette 6, persuadés de n’être pas dérangés par une contre-attaque française.

  • Un peu avant l’aube, le général commandant la 312, engage un bataillon du régiment 141. Mais Clédic a redonné du moral à la garnison d’Huguette 6, une trentaine de légionnaires intégrés aux parachutistes. Le choc est rude mais la garnison tient bon. D’ailleurs, la 1ère compagnie du 6e B.P.C., celle du lieutenant Le Page, réussit à percer.

  • Dans le ciel bleu, les Bearcats et les Corsair lâchent les bombes sur les Viets, surpris à découvert ; les obus de l’artillerie française frappent également les Viets qui se replient.

  • Cette attaque avortée sur Huguette 6 est la dernière que le général Giap a décidé de monter ainsi. Les sept jours de l’offensive que Eliane, Dominique, et Huguette lui a coûté cher : douze mille bo-dois gisent dans la boue ou encombrent ses infirmeries. Les Viets ont le moral au plus bas.

  • Dans la nuit du 5 au 6 avril, le capitaine Robert Caillaud saute, volontaire pour l’état-major du lieutenant-colonel Pierre Langlais. Avant son départ, trois sous-officiers du 2e B.E.P. sont venus le saluer, leur ancien commandant de compagnie. Ils ignorent qu’ils embarqueront dans cinq jours à destination de Diên-Biên-Phu. Le sergent Georges Coutton, miraculeusement indemne, mourra d’épuisement dans un camp de prisonniers le 7 août ; le sergent Perusset disparaît sous un bombardement d’artillerie le 23 avril. Le sergent André, blessé une première fois le 13 avril, sera touché une seconde fois le 20 avril ; il reviendra, amputé de la jambe droite.

  • A partir du 6 avril, les combats faiblissent sensiblement. Les assaillants ont souffert. Giap doit faire appel à ses réserves. Du côté français, le II/1er R.C.P. du chef de bataillon Jean Bréchignac est arrivé à Diên-Biên-Phu par fractions.

  • Allioux, le patron du P.C. Feux, s’aperçoit que l’ennemi est en permanence branché sur les fréquences de ses artilleurs. Il fait constamment modifier les indicatifs mais l’ennemi possède de bons observateurs.

  • Le 7 avril, le 1er B.E.P. perçoit un petit renfort : 17 légionnaires, presque tous des blessés rétablis.

  • Les quatre bataillons paras, 1er B.E.P., 5e B.P.V.N., 6e B.P.C., 8e B.P.C., ont fondu ; ils ne comptent chacun que 300 hommes valides ; seul le II/1er R.C.P. aligne 600 combattants.

  • Le 2e B.E.P. est envoyé en renfort ; 18 officiers, un peu plus de 600 sous-officiers et légionnaires, à fort pourcentage d’autochtones. Sauter sur Diên-Biên-Phu est aller au casse-pipe assuré. Malgré tout, aucun au 2e B.E.P. ne refusera de franchir la porte.

  • Les avions qui volent tous feux éteints doublent facilement leur temps de trajet. Les appareils doivent se présenter isolément en larguant par demi-stick. La D.Z. au dessous est réduite à portion congrue et les paras sautent littéralement sur la position. Quel saut après la longue et angoissante approche ! Les traceuses filent vers le ciel. Au sol, les explosions ne cessent d’illuminer le terrain. Le fracas de la bataille remplace le silence habituel après le choc de l’ouverture des pépins. Ce saut est celui du sacrifice. Les légionnaires se doutent, autant que leur commandant, de la gravité de la situation. Le contact au sol relève de la loterie. Certains largués trop tôt ou trop tard, ou bien déportés par un coup de vent, glissant hors de la zone tenue. Ils tombent chez les Viets. Que deviennent-ils ? Les autres atterrissent dans un paysage bouleversé par l’artillerie et les travaux de défense. Les chanceux se reçoivent bien, à moins de rencontrer les barbelés, les champs de mines ou les salves d’obus. Le mieux est d’attendre le jour pour se repérer et se signaler.

  • Une terrible odeur de mort monte du sol. Le sergent-chef San Martin se souvient : ‘’Plus je descendais, plus l’odeur de cadavre me prenait à la gorge. Heureusement, j’avais emmené une petite fiole à boire avec les copains’’.

  • Dans la nuit du 9 au 10 avril, les premiers éléments du 2e B.E.P. du chef de bataillon Liesenfelt sautent : le P.C. léger et sa section de protection, et la moitié de la C.C.B. et la 7e compagnie qui perd 3 tués et 3 disparus. La 8e ne peut sauter.

  • Au petit jour, le chef de bataillon Hubert Liesenfelt et le capitaine Charles Delafond vont reconnaître l’implantation de la 7e compagnie sur Dominique 3, tenu par le BT 2 du commandant Chenel. Au retour, un obus de mortier tombe sur le petit groupe. Le capitaine Charles Delafond est tué. Le lieutenant Le Cour Grandmaison prend le commandement de la 7e compagnie ; 24 h plus tard, le lieutenant Dominique Fragonard, chef de section à la 7e compagnie est tué par un obus.

  • Le 10 avril, le chef de bataillon Marcel Bigeard veut reprendre Eliane 1 ; les mortiers du lieutenant Allaire noient les tranchées périphériques d’Eliane 1 sous un déluge de torpilles ; après une préparation d’artillerie de dix minutes, à 6 heures 10, la 1ère compagnie du lieutenant Le Page avec la section de l’adjudant Herraud et la 2e compagnie du lieutenant Trapp avec la section du lieutenant Samalens se lancent à l’assaut : ce sont des Vietnamiens qui s’élancent avec détermination. Ils foncent sans faiblir ; ils crient, jetant la perturbation dans les rangs des bo-dois, surpris au gîte, tête baissée, encore assommés par les déflagrations. Les voltigeurs ne sont pas nombreux, une trentaine pour les deux compagnies. Mais les criquets du bataillon Bigeard veulent prouver que la foi, l’enthousiasme, le courage ne sont pas l’apanage du camp opposé. Derrière eux, les Européens des lieutenants Corbineau et Leroy, galvanisés par l’élan de leurs camarades vietnamiens, courent pour les rattraper. Tous foncent. Ils mènent un assaut insensé et formidable. Surpris, bousculé, le Viet se replie et disparaît. Sur le sommet d’Eliane 1, tout est noir et rouge.

  • Il est midi ; Le Page à gauche et Trapp à droite organisent une défense hâtive car les Viets vont réagir. Les bo-dois contre-attaquent presque aussitôt. Un assaut improvisé qui sent le dépit et la colère. Sur le sommet, les deux compagnies de parachutistes s’accrochent.

  • Tous les chefs de section de la 1ère compagnie sont tués ou blessés. Le sergent-chef Hervé Marc, le bras arraché, agonise au fond d’un trou. Les lieutenants Pierre Leroy, André Samalens et Roland Corbineau ont été atteints par des rafales et des éclats de grenade. Leurs sections sont commandées par de simples sergents ; en tête, Sentenac, blessé, qui a refusé d’être évacué.

  • A droite, la 1ère section de la 2e compagnie est réduite à rien ; son chef, le sergent-chef René Baliste, a été tué l’un des premiers. Il ne reste que deux survivants : le caporal Cazeneuve et le grand parachutiste Pingwarski. Ils tiennent. Ils veulent ramener le corps de leur chef.

  • La 3e compagnie du capitaine Robert Perret, venue en appui, éprouve aussi des difficultés ; le lieutenant Fromont, criblé d’éclats, tient un bout de tranchée avec une poignée de valides.

  • Sur les quatre-vingt parachutistes de la 2e compagnie du 6e B.P.C. engagés dans l’assaut sur Eliane 1, le lieutenant Trapp a perdu quinze tués, vingt-deux blessés. Tous ses chefs de section.

  • A la nuit tombante, Eliane 1 tient toujours ; la 1ère compagnie du capitaine Charles et la 2e compagnie du capitaine Minaud, du II/1er R .C.P., viennent relever les compagnies du 6e B.P.C. Les seules compagnies dont dispose le camp retranché.

  • A peine arrivés, les paras du 1er sont cloués par le tir effroyable de l’artillerie vietminh.

  • Vers 19 heures, les bo-dois du régiment 98 lancent la contre-attaque. Le choc initial tombe sur la section Ruyter. Les hommes sont arrivés l’avant-veille. Très vite, ils sont engagés. Derrière eux, les autres sections à leur tour sombrent dans la bataille.

  • Le sergent Steffen, qui dirige le groupe des infirmiers de la 1ère compagnie est capturé ; il reçoit l’ordre de soigner les soldats de l’Armée populaire ; il soigne désormais tout combattant blessé.

  • En trois heures, les deux compagnies du II/1er R.C.P. ont perdu la moitié de leur effectif ; les capitaines Charles et Minaud sont blessés. Les radios appellent à l’aide. Alors, pour la première fois depuis le début de la bataille, le chef de bataillon Bigeard demande à tous les bataillons de Diên-Biên-Phu de l’aider à conserver Eliane 1.

  • Le premier bataillon à répondre est le 1er B.E.P. La compagnie du capitaine Martin s’équipe en vitesse et fonce sur Eliane 1. Au moment d’entamer l’ascension, les légionnaires se mettent à chanter ‘’Contre les Viets, contre l’ennemi’’ ; et avec eux d’autres camarades, ceux d’une compagnie du 2e B.E.P. larguée la veille. Derrière eux, deux compagnies du 5e B.P.V.N. hâtivement regroupées par le capitaine Botella, la 2e du lieutenant Pham Van Phu et la 3e aux ordres du capitaine Guilleminot, qui vient de succéder au lieutenant Gaven. La Marseillaise s’élève dans les rangs des Bawouans.

  • A 2 heures du matin, les derniers Viets sont délogés de leurs trous sur Eliane 1.

  • Au soir du 10 avril, les arrivants de la 5e, de la 7e, et de la 8e participent à la défense de Dominique 3 et Dominique 4 ; le 2e B.E.P. perd déjà 11 tués, 3 disparus et 15 blessés. L’hémorragie ne va pas cesser d’empirer.

  • Dans la nuit du 10 au 11 avril, l’intégralité du reliquat du 2e B.E.P. saute. Sur les 129 largués de la 5e compagnie du lieutenant de Biré, 58 sont des Vietnamiens. Soit quasi 50% de l’effectif.

  • D’autres arrivées, limitées, viennent prêter main-forte pour aider les copains comme le lieutenant Izquierdo, décidément sur tous les fronts.

  • Un petit renfort pour le 1er B.E.P. 2 officiers, dont le lieutenant de Stabenrath (dont le destin s’achèvera dans la cuvette), 13 sous-officiers, 28 légionnaires dont le futur caporal-chef Jozsef Harvath.

  • Les compagnies des deux B.E.P. se battent pour Eliane 1, pour Huguette 6, de plus en plus vulnérable dans sa position avancée, et pour Huguette 1, légèrement en retrait. Le lieutenant Henri Legros de la 13e D.B.L.E. est tué sur Huguette 6, le 11.04.1954.

  • Au nombre des blessés du 11, le sergent-chef Coalan (futur lieutenant Coatalem).

  • Depuis la reprise d’Eliane 1, la bataille s’exaspère. Les Viets veulent en finir. Tous les soirs, ils remontent à la conquête d’un sommet bouleversé. Tous les matins, ils en redescendent, un peu plus meurtris, un peu plus désappointés. Ils ne passent pas. La 316 s’use les dents sur les parachutistes et les légionnaires qui s’accrochent, pas même une centaine, et ne lâchent pas.

  • A l’autre bout de la vallée, la 308 émousse ses griffes sur Huguette 6, un chaos de bosses et de trous boueux dans lequel vivent, depuis deux semaines, les quelque cent-quatre-vingt défenseurs, légionnaires du I/2e R.E.I. et du III/13e D.B.L.E. et parachutistes du 5e B.P.V.N. et des renforts. A leur tête, le capitaine Alain Bizard avec les lieutenants Rastouil et François. Ils sont assiégés, coupés de tout. Pour les soutenir, les approvisionner, il faut, chaque soir, organiser de véritables opérations offensives mettant plusieurs compagnies en œuvre.

  • Trouvant l’assaut trop meurtrier, le général Giap a décidé d’asphyxier Huguette 6.

  • Dans la nuit du 13 au 14 avril, les Viets lancent une nouvelle grande offensive. Ils parviennent à quelques centaines de mètres de la position centrale mais ils sont repoussés.

  • Le 14 avril, un obus de 57 sans recul percute l’abri des officiers sur Huguette 6, au moment du briefing quotidien ; le lieutenant Jacques Rastouil est tué ; le capitaine Alain Bizard et le lieutenant Méric sont blessés. Le soir même, le colonel de Castries décide l’évacuation de ce P.A.

  • Le 16 avril, en pleine bataille, le colonel Christian de la Croix de Castries est nommé général ; d’autres officiers reçoivent un avancement, notamment le lieutenant-colonel Jean Langlais nommé colonel, le chef de bataillon Marcel Bigeard du 6e B.P.C. nommé lieutenant-colonel, le capitaine André Botella du 5e B.P.V.N. nommé chef de bataillon, le capitaine Pierre Tourret du 8e Choc nommé chef de bataillon, le lieutenant Hervé Trapp du 6e B.P.C. nommé capitaine, le lieutenant Pham Van Phu du 5e B.P.V.N. nommé capitaine, et le lieutenant Michel Brandon du 1er B.E.P. nommé capitaine.

  • Le 17 avril, vers 20 heures, deux compagnies du 1er B.E.P., la 1ère du lieutenant Luciani et la 3e compagnie du capitaine Martin, et deux compagnies du 8 Choc, dont la 4e du lieutenant Bonelli, se portent sur Huguette 1 et attaquent en direction d’Huguette 6. L’action coûte cher : 17 tués, 78 blessés dont 5 officiers (Martin, Fournier, Brandon, Roux et Stabenrath). Heureusement, seul Martin est sérieusement touché. Ce qui ne l’empêche pas, après soins, de reprendre la tête de sa compagnie. L’opération de dégagement échoue. Le chef de bataillon Marcel Bigeard en informe le chef de bataillon Clemençon : Huguette 6 est encerclée ; sa garnison doit tenter une sortie.

  • Le 18 avril, jour de Pâques, dans le brouillard matinal, les 150 légionnaires et parachutistes vietnamiens, rescapés d’Huguette 6, foncent vers leurs amis. Trois cents mètres à couvrir, sur un glacis sans le moindre abri, en plein dans le champ des mitrailleuses. La moitié passera. Les autres tomberont dont le lieutenant Jean François du I/2e R.E.I. Sur les quelque trois cents légionnaires ou parachutistes qui ont servi sur Huguette 6, 106 sont morts, 49 ont été blessés et 79 sont portés disparus.

  • La chute d’Huguette 6 précipite celle d’Huguette 1, encerclée.

  • Le 19 avril, le lieutenant-colonel Vadot, commandant le sous-secteur centre, demande au chef de bataillon Coutant, qui commande les restes du I/13e D.B.L.E., d’équiper une compagnie fraîche et l’envoyer relever le lieutenant Spezio du I/2e R.E.I. sur Huguette 1. Coutant dispose de la 2e compagnie de Capeyron aujourd’hui sur Eliane 2, la 1ère compagnie de Viard en réserve, les débris de la 2e compagnie rassemblés par Philippe, à la grave blessure du capitaine Chounet, amalgamés au peloton des élèves gradés, et la 4e compagnie du capitaine Chevallier.

  • A neuf heures du soir, la 4e compagnie quitte Huguette 3 et franchit l’espace qui la sépare d’Huguette 2. Devant elle, un no man(s land lugubre. Cent mètres de silence et le contact avec les Viets. Deux fois les légionnaires se ruent à l’assaut. En vain. Ils se heurtent à un véritable ouvrage défensif. A minuit, Chevallier demande un tir de neutralisation. Toute la nuit, la 4e compagnie tient bon. Au petit jour, l’artillerie prend enfin les tranchées ennemies. Les derniers deux cents mètres sont parcourus en trois heures au milieu de masses de Viets.

  • A dix heures, la 4e compagnie de Chevallier prend pied sur Huguette 1 : elle est réduite à quatre-vingts hommes ; elle a perdu le tiers de son effectif ; la compagnie Spezio quitte le P.A. avec un courage inouï ; derrière Chevallier, le rideau viet s’est refermé ; il faudra deux heures aux légionnaires du I/2e R.E.I. pour rejoindre Huguette 3.

  • Pendant quatre jours, la position est attaquée en permanence. Au jour, elle disparaît dans la fumée des explosions, écrasée sous un déluge d’obus venant de Dominique 2.

  • Le 22 avril, le capitaine Chevallier regroupe ses soixante légionnaires dans le réduit central.

  • Le 23 avril, les Viets reviennent. Huguette 1 est submergée. A 23 heures, le poste radio de la 4e compagnie cesse d’émettre. Sans eau, sans vivre, presque sans munitions, les légionnaires ont tenu une longue semaine, face à un bataillon relevé chaque jour.

  • Fou de terreur, assommé de coups, ivre de faim et de fatigue, un seul légionnaire d’Huguette 1, Josef Untermleschner, regagne de centre de D.B.

  • Malgré les réticences du colonel Langlais, le général de Castries s’obstine à vouloir reprendre ce Huguette 1, qui livre à l’ennemi plus des deux-tiers de la piste d’atterrissage qu’il juge indispensable à la défense de ce qui reste du camp retranché. Langlais et Bigeard font la grimace. Le 8e Choc est sur Epervier, le II/1er R .C.P. est sur Eliane 6, le I/13e D.B.L.E. sur Eliane 2, le 1er B.E.P. sur Huguette 4 et 5. Il ne reste que le 2e B.E.P. qui paraît le seul bataillon encore suffisamment étoffé. Le colonel Langlais retourne à son P.C. La contre-attaque est préparée par le lieutenant-colonel Marcel Bigeard, adjoint opérationnel de Langlais ; elle est lancée par le 2e B.E.P. : les compagnies de Biré et Boulinguiez partiront d’Huguette 2 et fonceront plein nord tandis que les compagnies Pétré et Le Cour Grandmaison déboucheront à partir du P.A. Opéra, plein est pour tourner les défenses d’Huguette 1.Mais le bataillon n’est pas sur la base de départ au déclenchement de l’appui feu à 13h45. A 14H30, le 2e B.E.P. s’élance ; la compagnie de Biré parvient à prendre pied dans les tranchées Viets à 15H25 mais elle est accueillie par un barrage de mitrailleuses ; de Biré est touché aux deux jambes ; les autres compagnies sont clouées et fauchées sur des billards par les armes automatiques. A 16H30, l’ordre de repli demandé au P.C. du camp est accordé par le lieutenant-colonel Marcel Bigeard car le succès de l’opération n’est plus assuré.

  • Les compagnies Boulinguiez et de Biré reviennent, en petits groupes, vers Huguette 2 qu’elles atteignent vers 17 heures ; celles de Pétré et de Le Cour Grandmaison ont beaucoup plus de mal. Elles y perdent 80% de leurs effectifs.

  • Les pertes du 2e B.E.P. sont de 154 légionnaires tués ou blessés : 29 tués, dont le capitaine Leonce Picatto et le lieutenant Jean Garin, 9 disparus, 116 blessés dont le capitaine Pétré et les lieutenants de Biré et Ysquierdo.

  • L’aérodrome est pris ; les Viets sont à 600 mètres du P.C. du général Christian de Castries.

  • Les deux B.E.P. fusionnent en un bataillon de marche aux ordres du commandant Guiraud. Au 1er B.E.P., les 1e et 4e compagnies sont regroupées derrière de Stabenrath, les 2e et 3e derrière Brandon qui vient d’être promu capitaine à titre exceptionnel. Au 2e B.E.P., les 5e et 7e sont derrière Le Cour Grandmaison, les 6e et 8e avec Pétré. Les nouvelles unités reçoivent mission de défendre Huguette 2, 3 et 5, avec le P.C. Guiraud sur Huguette 5.

  • Les blessés capables de tenir une arme se rassemblent sur Junon, petit P.A. au sud du dispositif en bordure de la Nam Youm.

  • Les journées suivantes sont consacrées essentiellement à l’amélioration des défenses, et à des patrouilles et embuscades sur les tranchées des Viets. Les tirs de harcèlement ennemis ne diminuent pas pour autant et la litanie des tués et blessés se poursuit inexorablement.

  • Le 29 avril, le char Douaumont est atteint de plein fouet dans le compartiment de l’aide-pilote par un obus de 105. Le marsouin Daoust est littéralement volatilisé. Le sergent-chef Pradine et le marsouin Leroy sont grièvement blessés. Le peloton du R.I.C.M. n’a plus un char intact. Deux d’entre eux sont enterrés et servent de blockhaus.

  • Le 30 avril, pour la fête traditionnelle de la Légion, un Camerone ‘’sans vin ni boudin’’ et où les légionnaires tombent comme le 30 avril 1863.

  • Si les Viets ont marqué un peu le pas dans leurs attaques, ils continuent de grignoter. Chaque nuit, ils creusent et progressent vers les défenses françaises. Les coups de main ne peuvent rien pour stopper leur inexorable avance qui les mène à meilleure distance d’assaut.

  • La bataille pour Huguette 1 a été meurtrière et a coûté un millier de tués et blessés dans le camp français, ramenant les effectifs combattants à 3 000 hommes environ. Diên-Biên-Phu ne dispose plus la moindre réserve de contre-attaque.

          • Sur Epervier, le chef de bataillon Tourret commande ce qui reste de son bataillon, le 8e Choc : 400 hommes, augmentés de la 1ère compagnie du 5e B.P.V.N. du capitaine Bizard et de deux sections de Thaïs, soit 550 hommes au total.

          • Les Huguette sont passés sous le commandement du chef de bataillon Guiraud qui ne dispose que d’un petit bataillon de marche constitué à partir des rescapés des deux B.E.P., soit 500 légionnaires parachutistes, plus une compagnie de 140 Marocains aux ordres du capitaine Nicod, soit un total de 640 hommes.

          • Au sud des Huguette, sur deux positions baptisées Lily, le commandant Nicolas a regroupé le reste du I/4e R.T.M., 250 Marocains à peu près.

          • Le long de la Nam Youm, sur Junon, se trouvent quelques 150 Thaïs Blancs du capitaine Duluat, appuyés par la ‘’compagnie de marche’’ de l’armée de l’air, 20 aviateurs sans avions aux ordres du capitaine Charnod.

          • A l’est de la rivière, Eliane 1, 2, 3 et 4 sont commandés par le chef de bataillon Bréchignac secondé par le chef de bataillon Botella. Il ne lui reste plus que 400 parachutistes du II/1er R.C.P. et 150 Vietnamiens du Bawouan, avec le capitaine Pham Van Phu. Plus sur Eliane 2, le I/13e D.B.L.E. du commandant Coutant avec deux compagnies qui se relaient toutes les quarante-huit heures sur la position. A peine 300 hommes.

          • Dominique 3 et Eliane 10, les deux points d’appui coincés entre les collines et la rivière, sont tenus par les 350 Thaïs du B.T.2 du commandant Chenel. Il dispose en outre de la dernière compagnie du III/3e R .T.A. du capitaine Filaudeau et des restes du 6e B.P.C. aux ordres du commandant Thomas. 350 hommes en tout.

          • Les derniers 3 000 combattants de Diên-Biên-Phu sont face au corps de bataille du général Giap, constitué de 30 bataillons et 35 000 combattants dont 25 000 recrues, venant des camps d’instruction de Bac Kan et du Tan Hoa, sans compter, bien évidemment les artilleurs et les travailleurs, 60 000 hommes de plus.

 

Jean Balazuc P.P.P.

Sources principales.

Site du Secrétariat Général des Armées.

Site du Mémorial de Puyloubier.

Les 170 jours de Diên-Biên-Phu du commandant Erwan Bergot – Presses de la Cité – 1979.

Le 3e Etranger de Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – Editions du Fer à marquer –1988.

Légionnaires Parachutistes de Pierre Dufour – Editions du Fer à marquer – 1989.

Les Chevaliers de la Coloniale d’Henry Noullet – Presses de la Cité – 1991.

Les parachutistes de la Légion du capitaine Pierre Montagnon – Pygmalion – 2005.

 

Allaire Jacques, lieutenant parachutiste au 6e B.P.C. pendant Diên-Biên-Phu, chef de la section mortiers ; dernier défenseur d’Eliane 2, après la chute du P.C. central, il ne cesse le combat que sur instructions écrites de son patron, Bigeard. Officier de liaison auprès de l’armée israélienne à Tel-Aviv lors de l’opération Mousquetaire en 1956 ; lieutenant au 3e R.P.C., chef de la section de protection du P.C. et des mortiers de 81 ; Agounenda le 23.05.1957 ; capitaine O.R. du 3e R.P.C. pendant la Bataille d’Alger, au 1er semestre de 1957 ; il participe avec le 7e R.P.C. à l’opération Ecouvillon lancée en Mauritanie en février 1958 ; commandant la 3e compagnie du 8e R.P.I.Ma. nommé septembre 1960 ; il finit sa carrière militaire comme lieutenant-colonel. Membre du Club des C.S.P.F.

 

André, sergent au 2e B.E.P. ; il saute sur Diên-Biên-Phu le 10.04.1954 ; blessé une première fois le 13 avril, il est touché une seconde fois le 20 avril ; il reviendra, amputé de la jambe droite.

 

Allioux, capitaine, adjudant-major du II/3e R.E.I., commandant la place forte de Dong Khé lors de l’assaut du Vietminh en septembre 1950 ; malgré une défense héroïque, la place tombe le 18. Le capitaine rejoint That-Khé cinq jours plus tard avec huit légionnaires. Commandant le P.C. Feux à Diên-Biên-Phu en avril 1954.

 

Bailly Jean, né le 31.05.1922 à Savigny en Sancerre dans le Cher ; lieutenant légionnaire de la 13e D.B.L.E. sur Béatrice à Diên-Biên-Phu ; tué par l’artillerie vietminh le 13.03.1954.

 

Bailly, lieutenant parachutiste au 8e Choc à Diên-Biên-Phu au printemps 1954 ; sa compagnie est envoyée au secours des légionnaires d’Huguette 6 dans la nuit du 5 au 6 avril 1954.

 

Baliste René, né le 28.04.1920 à Annonay en Ardèche ; sergent-chef parachutiste colonial, chef de la 1ère section de la 2e compagnie du 6e B.P.C. à Diên-Biên-Phu ; tué lors de l’assaut sur la colline Eliane le 10.04.1954. Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume, Médaille Militaire, Croix de Guerre 1939-1945 avec une citation, Croix de Guerre des T.O.E. avec six citations dont trois palmes.

 

Bergot Erwan, né le 27.01.1930 à Bordeaux en Gironde ; en 1950, il sort de l’école des sous-officiers de Saint-Maixent avec le grade d’aspirant ; affecté au 11e Choc ; en 1951, il est volontaire pour l’Indochine comme O.R.S.A. ; affecté au 22e R.I.C. à Bien Hoa, puis au 6e B.P.C. ; il saute dans la cuvette de Tu-Lé ; le 30.03.1954, chef de section à la C.E.P.M.L., il prend le commandement de la compagnie de mortiers lourds du 1er B.E.P. à Diên-Biên-Phu ; fait prisonnier, il tente de s’évader ; rescapé, il est rapatrié en 1955 ; il est rappelé pour servir en Algérie au 47e B.I. En 1957, il est admis dans l’armée d’active ; capitaine parachutiste, il sert au 2e R.E.P. puis au 11e Choc au Service Action chargé d’opérations aux frontières ; à la tête d’une section de la C.P. du 2e R.E.P., grièvement blessé lors d’un accrochage dans le Constantinois le 22.11.1961, il est rapatrié en Métropole ; en 1962, il devient le premier rédacteur en chef du magazine de l’Armée de Terre ; trois fois blessé au combat, avec sept citations, il est officier de la Légion d’Honneur ; chef de bataillon, il est rendu à la vie civile en 1965 ; il fait une brillante carrière d’écrivain ; membre du Club des C.S.P.F. Décédé le 01.05.1993 à Paris.

 

Bigeard Marcel, né le 14.02.1916 à Toul en Meurthe-et-Moselle ; combattant de 1939-1940 et de la Résistance ; médaillé de la Résistance, sa croix de guerre 1939-1945 s’orne de 7 citations dont 3 palmes ; de 1945 à 1947, il effectue son premier séjour en Indochine au 23e R.I.C. En 1948, volontaire pour un deuxième séjour, il prend le commandement du bataillon de marche indochinois jusqu’en 1950. De retour en France, il est nommé chef de bataillon en janvier 1952 et prend le commandement du 6e B.P.C. à Saint-Brieuc ; il part pour son troisième séjour en Indochine le 29.07.1952 à la tête du 6e B.P.C. Il se fait connaître avec Tû-Lé, au nord-ouest de Nghia-Lo, en octobre 1952 puis lors du coup de main de Langson ; il saute deux fois avec le 6e B.P.C. à Diên-Biên-Phu ; la première fois le 20.11.1953 lors de l’opération Castor ; il quittele camp début décembre ; parachuté en pleine bataille le 16 mars 1954, il devient un des héros de la Cuvette ; il est promu lieutenant-colonel au feu le 16 avril ; adjoint opérationnel du colonel Langlais ; prisonnier, libéré : sa croix de guerre des T.O.E. s’orne de 17 citations dont 12 à l’ordre de l’armée ; promu lieutenant-colonel, il commande le 3e B.P.C. puis le 3e R.P.C. de la fin de l’été 1955 au 12 avril 1958 ; élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur en 1956 ; promu colonel à Noël 1957, à 41 ans, il dirige l’Ecole des cadres au camp Jeanne d’Arc de janvier à août 1958 ; nommé commandant du secteur opérationnel pourri de Saïda du 25.01.1959 à décembre 1959 ; le 01.12.1959, il est nommé à la tête de la zone opérationnelle d’Aïn-Sefra ; il obtient la Croix de la V.M. avec un certain nombre de citations ; il se retrouve en Afrique noire, au 6e R.I.A.O.M. à Bouar en Centre Afrique de juillet 1960 à janvier 1963 ; il commande la 25e B.P. à Pau le 31.08.1964, puis, en juillet 1966, la 20e B.P. à Toulouse ; général de brigade en août 1967 ; il est nommé commandant les forces terrestres au Sénégal, à Dakar le 07.02.1968 ; le 07.08.1971, il prend le commandement des forces françaises à Madagascar ; il obtient sa troisième étoile le 01.12.1971 ; il quitte Madagascar le 31.07.1973 avec l’ensemble des forces françaises ; promu général de Corps d’armée le 01.03.1974, il finit sa carrière militaire à la 4e R.M. de Bordeaux ; secrétaire d’Etat aux Armées de janvier 1975 à août 1976 ; député de Meurthe et Moselle de 1978 à 1988 ; membre du Comité d’honneur de l’U.N.P. Grand Croix de la Légion d’Honneur. Décédé à Toul le 18.06.2010.

 

de Biré René, lieutenant légionnaire parachutiste au 2e B.E.P. en Indochine et au 2e R.E.P. en Algérie ; commandant de la 5e compagnie du 2e B.E.P. à Diên-Biên-Phu arrivée en renfort au début d’avril 1954 ; blessé le 23.04.1954 lors de la contre-attaque sur Huguette 1 ; il doit conserver son commandement ; blessé dans les premiers jours de mai 1954 ; muté au 2e R.E.P. en 1961 ; colonel, chef de corps du 1er R.C.P. en 1972-1974 ; il finit sa carrière militaire comme général. Membre du Club des C.S.P.F.

 

Bizard Alain, né le 18.04.1925 à Saint-Nazaire dans la Loire Atlantique ; engagé au 1er Hussards en 1945 ; maréchal des Logis Chef en juin 1945 ; E.S.I.A. promotion Rome et Strasbourg ; deux séjours en Indochine, au 1er Chasseurs de 1947 à 1949 sur la R.C.4 ; cité à l’ordre de l’armée, chevalier de la Légion d’Honneur ; puis un 3e séjour au 5e B.P.V.N. en 1954 ; il commande le P.A. Huguette 6 en avril 1954 ; fait prisonnier à Diên-Biên-Phu ; Croix de Guerre des T.O.E. avec 12 citations dont 5 palmes ; capitaine parachutiste, chef de l’escadron de reconnaissance du 1er R.C.P. d’août 1956 à décembre 1959 ; installé à la villa Sésini, sur les hauteurs d’Alger, au début de 1958 ; Croix de la Valeur militaire avec 6 citations dont 2 palmes ; plusieurs stages aux U.S.A. ; chef de corps du 13e R.D.P. ; commandant la 1ère brigade parachutiste à Toulouse ; Général de Corps d’Armée, Gouverneur militaire de Lille puis Commandant du 3ème Corps d’Armée dans le Nord de la France ; blessé à trois reprises, titulaire de 18 citations dont sept palmes ; membre du Club des C.S.P.F. ; membre du comité d’honneur de l’U.N.P. ; Grand Croix de la Légion d’Honneur et de l’O.N.M. ; décédé le 18.02.2010 à Paris.

 

Bleyer, sergent-chef légionnaire à la 13e D.B.L.E. ; rescapé de Béatrice à Diên-Biên-Phu ; il a le visage bosselé, couturé des lansquenets. Sa silhouette massive a quelque chose de rassurant pour ses hommes sur Huguette 6, lors de l’attaque des Viets le 03.04.1954.

 

Boisbouvier, sous-lieutenant légionnaire parachutiste à la 4e compagnie du 1er B.E.P. à Diên-Biên-Phu ; blessé le 05.03.1954 : il ne veut pas se faire évacuer. Le 01.04.1954, il commande la 4e compagnie du 1er B.E.P. sur Eliane 1.

 

Botella André, né le 20.11.1913 à Blida, département d’Alger ; il rejoint les F.F.L. en Angleterre ; lieutenant au 4e S.A.S. – 2e R.C.P. ; il saute en Bretagne le 05.06.1944 ; brillant officier parachutiste en Indochine ; capitaine, nommé chef de corps du 5e B.P.V.N.  le 20.12.1953 ; il saute sur Diên-Biên-Phu lors de l’opération Castor en novembre 1953 puis le 15.03.1954 ; nommé le 21.04.1954 chef de bataillon ; chef du I/1er R.C.P. en novembre 1954 à Khenchela ; adjoint au 1er R.C.P. en 1956- 1er semestre 1957 ; commandant la B.A.P.-A.F.N. à Blida de juillet 1958 à juin 1959. Partisan de l’Algérie Française, il est condamné à un an de prison avec sursis après le putsch d’avril 1961 ; il est rayé des cadres de l’armée. Membre du Club des C.S.P.F. Décédé en 1991.

 

Boulinguiez, capitaine légionnaire parachutiste, commandant la 6e compagnie du 2e B.E.P. ; il saute avec le bataillon sur Diên-Biên-Phu dans la nuit du 10 au 11 avril 1954 ; sa compagnie est fauchée par les armes automatiques lors de la contre-attaque sur Huguette 1 le 18.04.1954.

 

Bourgois Marcel, né le 13.12.1928 à Rochefort sur Mer en Charente Inférieure ; lieutenant au 6e B.P.C. à Diên-Biên-Phu ; tué d’une balle entre les deux yeux, le 02.04.1954 alors qu’il inspecte à la jumelle, avec le chef de bataillon Marcel Bigeard, le sommet de la colline Eliane.

 

Bousserez, sergent ; le 02.04.1954, il prend le commandement provisoire du peloton du R.I.C.M. ; il contre-attaque sur le P.A. Huguette.

 

Brandon Michel, né le 15.05.1921 à Aix-en-Othe dans l’Aube ; il s’engage le 19.02.1941 au 1er R.I. ; sous-lieutenant des F.F.I. de l’Yonne le 09.08.1944 ; chef de section à le 4e D.B.L.E. en 1947 ; affecté à la 13e D.B.L.E. d’octobre 1947 à novembre 1949, en Indochine ; affecté au 6e R.E.I. en Tunisie puis au 3e B.E.P. à Sétif ; lieutenant, affecté au 1er B.E.P. en Indochine de septembre 1952 à septembre 1954 : blessé à l’atterrissage lors du saut du 1er B.E.P. à Phu Doan, le 09.11.1952 ; commandant la 2e compagnie, il saute sur Diên-Biên-Phu le 21.11.1953 : un des héros de Diên-Biên-Phu ; blessé le 12 .01.1954 ; blessé le 17.04.1954 ; fin avril, promu capitaine à titre exceptionnel, les 2e et 3e compagnies sont regroupées derrière lui ; fait prisonnier, il fait partie des marcheurs ; officier de la Légion d’Honneur ; capitaine parachutiste, commandant la C.C.S. du 2e R.E.P. de décembre 1955 à juin 1958 ; adjoint opérationnel du G.C.P.R.G. en décembre 1960 ; pendant le putsch d’avril 1961, il reste sur le terrain à Bou-Caïd avec quatre commandos ; il quitte l’Algérie en juillet 1961 ; il rejoint l’O.A.S. ; arrêté en Allemagne le 13.04.1962 pour avoir aidé des officiers entrés dans la clandestinité ; incarcéré à La Santé, jugé, condamné ; il est radié des contrôles de l’armée en décembre 1962 ; il effectue sa peine à la prison de Rouen dont il sort le 13.04.1964 ; il entre le 06.08.1964 dans le groupe Creusot-Loire et y fait une belle carrière jusqu’en 1981 ; titulaire des trois croix de guerre avec 13 citations dont une palme, il est promu Commandeur de la Légion d’Honneur et il reçoit la cravate le 06.06.2004 à Pau ; membre du Club des C.S.P.F. Décédé en novembre 2005.

 

Bréchignac Jean, né le 25.09.1914 à Cran-Gévrier en Haute-Savoie ; saint-cyrien ; F.F.L. ; lieutenant au 1er R.C.P. en 1943-9145 ; ancien de Diên-Biên-Phu ; il saute deux fois avec le I/1er R.C.P. ; la première fois le 20.11.1953 lors de l’opération Castor ; il quitte le camp début décembre ; son bataillon saute en renfort dans les nuits du 1er au 04.04.1954 ; lieutenant-colonel parachutiste, commandant du 9e R.C.P. d’août 1958 à août 1960 ; chef d’état-major du général Emile Autrand commandant la 25e D.P., il est à Maison-Carrée avec la division en décembre 1960 ; il rallie le putsch avec le 2e R.E.P. et le 8e R.P.I.Ma. ; mis aux arrêts, il est transféré en Métropole ; jugé le 26.06.1961, il est condamné à 2 ans de prison avec sursis par le Haut Tribunal Militaire et rayé des cadres de l’armée d’active ; décédé le 25.06.1984 à Flayosc dans le Var.

 

Caillaud Robert, saint-cyrien de la promotion Charles de Foucauld 1941-1942 ; il termine sa formation au maquis ; chef de section avec trois citations sur sa Croix de Guerre 1939-1945 ; lieutenant légionnaire, commandant de compagnie au 2e R.E.I. en Annam ; officier parachutiste au G.I.P. de la Légion Etrangère à Khamisis au Maroc en 1948 ; avec le 2e B.E.P. à Sétif en novembre 1948 puis en Indochine en février 1949 ; capitaine, commandant une compagnie du 2e B.E.P. en Indochine en septembre 1949 ; il se distingue le 26.12.1949 à Hieu Tu en Indochine du Sud ; en 3e séjour en Indochine, il se porte volontaire pour un poste d’état-major du colonel Langlais à Diên-Biên-Phu : il saute dans la nuit du 5 au 06.04.1954 ; commandant parachutiste, adjoint du 2e R.E.P. de février à avril 1958 ; chef de corps du 2e R.E.P. du 29 mai 1963 au 20 juin 1965 ; général, Commandant l’E.T.A.P., il est le père des chuteurs opérationnels ; il commande la 1ère Brigade parachutiste puis, en second, la 11e D.P. Patron de l’Entraide Parachutiste pendant quelques années. Il aura l’insigne honneur de porter la main du capitaine Danjou, le 30 avril 1995, à Aubagne. Membre du Club des C.S.P.F. Décédé fin 1995.

 

Capeyron, capitaine légionnaire, commandant la 3e compagnie du I/13e D.B.L.E. à Diên-Biên-Phu : sur Eliane 2 à mi-avril 1954.

 

de Castries Christian de la Croix, né le 11.08.1902 à Paris ; il sort de l’Ecole de cavalerie de Saumur en 1926 ; très belle Guerre 1939-1945 ; à son troisième séjour en Indochine ; un des maréchaux du général de Lattre de Tassigny ; colonel puis nommé général le 16.04.1954 sur le champ de bataille ; commandant Diên-Biên-Phu du 03.12.1953 au 07.05.1954. Commandeur de la Légion d’Honneur ; Croix de Guerre 1939-1945 et Croix de Guerre des T.O.E. avec 20 citations ; il quitte l’armée en 1959 ; décédé le 29.07.1991 à Paris.

 

Cazeneuve, caporal parachutiste colonial ; lors de l’assaut sur Eliane 1 à Diên-Biên-Phu le 10.04.1954, il est un des deux survivants de la 1ère section de la 2e compagnie du 6e B.P.C.

 

Charles, capitaine parachutiste, commandant la 1ère compagnie du II/1er R.C.P. à Diên-Biên-Phu ; à la nuit tombante du 10.04.1954, les paras des 1ère et 2e compagnies relèvent leurs camarades du 6e B .P.C. sur Eliane 1 ; blessé dans la soirée lors de la contre-attaque vietminh.

 

Charnot, capitaine de l’armée de l’air, commandant la ‘’compagnie de marche’’ de l’armée de l’air, 20 aviateurs sans avion, le 30.04.1954, à Diên-Biên-Phu sur le P.A. Junon.

 

Chenel Charles, né le 30.08.1916 à Tarquimpol en Moselle ; saint-cyrien de la promotion 1937-1939 ; sous-lieutenant de la Légion Etrangère ; il quitte le 01.06.1941 Sidi-Bel-Abbès avec un détachement de légionnaires menacés vers le Tonkin ; il s’engage dans une aventure de six ans. Lieutenant, chef du poste de Tong Son La ; le 9 mars 1945, à Hanoï, véritable force de la nature, il réquisitionne pousse-pousse et vélo et rejoint son poste, à 300 kilomètres d’Hanoï ; prévenu par le lieutenant-colonel Marcelin que le régiment a décroché pour organiser la résistance, il commence son épopée. La chance va le servir à plusieurs reprises. Vers le 20 mars, chef de section courageux, il rejoint le I/5e R.E.I. et retrouve ses hommes partis avec le capitaine Gaucher. Au fil des jours, la situation évolue. Il prend le commandement d’une compagnie sur le terrain et gagne la Chine avec le gros du régiment. Il commande une section de volontaires parachutistes du 5e R.E.I. qui ne seront finalement pas brevetés. Chef de bataillon, commandant le 2e Bataillon Thaï sur la colline Dominique 3 à Diên-Biên-Phu, en avril 1954 ; commandant le III/5e R.E.I. à Tlemcen en 1957 ;lieutenant-colonel parachutiste, nommé commandant du 2e R.E.P. du 4 mai 1961 au 28 mai 1963 ; colonel le 01.10.1962 ; officier de la vieille Légion, légaliste. Le 2e R.E.P. s’installe à Bou-Sfer dans des conditions impossibles en septembre 1962 : le vieux soldat a sauvé le régiment, lui a gardé son âme de légionnaire. Chef de corps du 1e Régiment Etranger en 1966-1968 ; général de brigade en septembre 1969 : commandant la 20e B.P. ; général de division le 01.05.1975 ; mis en disponibilité le 01.03.1976 ; le 30.04.1986, il remonte la Voie sacrée en portant la main du capitaine Danjou. Commandeur de la Légion d’honneur, Grand Officier de l’Ordre National du Mérite ; Croix de Guerre 1939-1945, Croix de Guerre des T.O.E., Croix de la Valeur militaire avec 9 citations. Décédé le 17.05.1996.

 

Chevallier Jacques, né le 17.03.1921 à Sants dans l’Yonne ; capitaine légionnaire, commandant la 4e compagnie du I/13e D.B.L.E. à Diên-Biên-Phu ; tué sur Huguette 1 le 23.04.1954.

 

Chounet Camille, né le 12.10.1917 à Montpellier dans l’Hérault ; capitaine légionnaire, commandant la 2e compagnie du I/13e D.B.L.E. à Diên-Biên-Phu ; grièvement blessé au début avril 1954 ; décédé le 04.05.1954.

 

Clédic Marcel, Breton, lieutenant F.F.I., Médaille de la Résistance, croix de guerre 39-45 avec une citation, une blessure ; officier parachutiste, ancien d’Indochine, 2 séjours avec le 1er R.C.P., ancien de Diên-Biên-Phu, chevalier de la Légion d’Honneur en 1949, croix T.O.E. avec 7 citations ; solide Breton que n’ont pas réussi à mater les cadres du Viêt-minh ; capitaine commandant la 4e compagnie du 1er R.C.P. de novembre 1955 à juin 1956, puis de mars 1957 à février 1958 ; en charge de la cité Mahieddine au début de 1958 ; instructeur à l’Ecole Jeanne d’Arc à Philippeville ; nommé en juillet 1959 chef du commando Orange du G.C.P.R.G. composé d’appelés ; capitaine à la Base Ecole des T.A.P. à Blida ; croix de la V.M. avec 4 citations, une blessure ; acteur du putsch, il accueille les généraux dans la nuit du 20 au 21 avril 1961 ; il se rend le 25.04.1961 ; rayé des cadres de l’armée le 05.10.1961 ; titulaire de 12 citations dont 4 avec palmes ; commandeur de la Légion d’Honneur ; élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur par le chef de l’Etat, Jacques Chirac, aux Invalides le 07.05.2004. Membre du Club des C.S.P.F.

 

Clemençon, chef de bataillon, commandant le I/2e R.E.I. et le secteur des Huguette à Diên-Biên-Phu en avril 1954.

 

de Coatelem Bernard, Breton ; sous-officier de la Légion Etrangère sous le nom de Coalan ; un des tout premiers sergents légionnaires de la compagnie parachutiste de la Légion Etrangère en Indochine ; sergent-chef Coalan au 2e B.E.P. à Diên-Biên-Phu ; il gagne ses galons au feu, au 1er R.E.P. notamment ; un des meilleurs amis de Roger Degueldre ; lieutenant, rallié à l’O.A.S. – Métropole, arrêté à Paris le 07.04.1962.

 

Cong, Vietnamien de l’escouade du caporal-chef Hugon à la compagnie du lieutenant Bailly du 8e Choc, à Diên-Biên-Phu ; au cours de la nuit du 5 au 6 avril 1954, alors que la compagnie porte secours à Huguette 6, il porte une caisse de grenades.

 

Corbineau Roland, né le 24.02.1928 à Loudun en Vienne ; lieutenant parachutiste colonial, chef de section au 6e B.P.C. à Diên-Biên-Phu ; blessé grièvement le 10.04.1954 lors de l’assaut de sa compagnie sur Eliane 1. Il est atteint par des rafales et des éclats d’obus. Décédé le 07.05.1954.

 

Coutant, commandant, avec un visage rond et rose et des cheveux blonds coupés court ; il s’est fait poser le 23.03.1954 à Diên-Biên-Phu ; il commande en avril les restes du I/13e D.B.L.E. Le 30.04.1954, il ne dispose que de deux compagnies qui se relaient toutes les 48H sur Eliane 2.

 

Coutton Georges, sergent au 2e B.E.P. ; il saute sur Diên-Biên-Phu le 10.04.1954 ; miraculeusement indemne, il meurt d’épuisement dans un camp de prisonniers : décédé le 07.08.1954, dans l’hôpital Ciais à Haïphong au Tonkin.

 

Daoust Francis, né le 02.09.1933 à Saint-Aubin Epinay en Seine Inférieure ; marsouin au 1er escadron du R.I.C.M. ; son char Douaumont est atteint de plein fouet par un obus de 105, le 29.04.1954 à Diên-Biên-Phu ; il est littéralement volatilisé.

 

Delafond Charles, capitaine légionnaire parachutiste, commandant la 7e compagnie du 2e B.E.P. qui saute sur Diên-Biên-Phu dans les nuits du 9 au 11.04.1954 : tué par un obus de mortier le 11.04.1954.

 

Desmons Michel, campagne de France ; officier parachutiste en Indochine ; lieutenant, commandant la 4e compagnie du 8e Chocs à Diên-Biên-Phu ; il mène la contre-attaque au secours d’Huguette 6 dans la nuit du 03 au 04.04.1954 ; capitaine parachutiste au 1er R.C.P. ; commandant la C.C.S. du 12.1955 au 12.1956, la 4e compagnie de janvier à mars 1957 ; chef d’état-major du 1er R.C.P. en 1957-1958. Colonel ; titulaire de dix titres de guerre ; membre du Club des C.S.P.F. Grand Officier de la Légion d’Honneur le 01.06.2008 ; décédé en août 2008 à Bouguenais en Loire Atlantique.

 

Duluat, capitaine, commandant une compagnie de 150 Thaïs Blancs, le 30.04.1954, à Diên-Biên-Phu sur le P.A. Junon, le long de la Nam Youm.

 

Filaudeau, capitaine, commandant la dernière compagnie du III/3e R.T.A. à Diên-Biên-Phu, sur Eliane 10 et Dominique 3, le 30.04.1954.

 

Fournier, lieutenant légionnaire parachutiste, officier adjoint au 1er B.E.P. ; blessé le 17.04.1954 à Diên-Biên-Phu lors d’une attaque en direction d’Huguette 6.

 

Fragonard Dominique, né le 22.07.1929 à Paris 4e ; lieutenant légionnaire parachutiste, chef de section à la 7e compagnie du 2e B.E.P. à Diên-Biên-Phu ; déchiqueté par un obus de 57 SR le 12.04.1954.

 

François Jean, né le 16.02.1923 à Crest dans la Drôme ; jeune saint-cyrien ; lieutenant légionnaire au I/2e R.E.I. à Diên-Biên-Phu ; tout feu, tout flamme mais lucide ; il est en première ligne lors de l’attaque d’Huguette 6, à Diên-Biên-Phu,par les Viets le 03.04.1954. Tué lors de la sortie du P.A. le 18.04.1954

 

Fromont, jeune saint-cyrien ; lieutenant parachutiste colonial, chef de section à la 3e compagnie du 6e B.P.C. à Diên-Biên-Phu ; lors de l’assaut sur Eliane 1, le 10.04.1954, criblé d’éclats, il tient un bout de tranchée avec une poignée de parachutistes valides.

 

Garin Jean, né le 27.10.1924 à Orléans dans le Loiret ; lieutenant légionnaire parachutiste au 2e B.E.P. à Diên-Biên-Phu ; adjoint du capitaine Pétré ; tué au combat le 23.04.1954 sur le P.A. Huguette 1.

 

Gaven Jean, né le 20.07.1953 à Rodez en Aveyron ; lieutenant parachutiste, commandant la 3e compagnie du 5e B.P.V.N. à Diên-Biên-Phu ; tué au combat le 31.03.1954.

 

Giap Vo Nguyen : né en 1911 : dirigeant communiste ; il dirige l’insurrection nationaliste au départ des Japonais en août 1945. Malgré les sévères pertes liées à l’opération Léa fin 1947, il relance dès le début de 1958 la guérilla dans le Sud Annam et la Cochinchine et il regroupe et renforce sa cohésion au Tonkin. En octobre 1950, général, il organise la gigantesque embuscade de la R.C. 4 entre Cao Bang et Langson. En 1951, il va être battu à Vinh Yen, Mao Khé, sur le Day et à Nghia Lo ; en 1952, c’est la grande bataille de Hoa Binh, puis de Na-San : tenu en échec, Giap en tire les enseignements ; puis fin 1953-mai 1954, c’est la bataille de Diên-Biên-Phu. Car si ce général vietnamien a marqué l'histoire de son pays pendant 40 ans luttant successivement contre les japonais, les français et les américains... Il fut aussi et surtout un chef militaire impitoyable sacrifiant ses hommes sans vergogne en cherchant à écraser par le nombre l'ennemi, comme à Diên-Biên-Phu en 1954, où la victoire n'est obtenue qu’après trois mois de combat et un effectif 10 fois supérieur en nombre ! Giap est le vainqueur incontestable de Diên- Biên-Phu (aidé par les généraux chinois, des erreurs stratégiques françaises et un abandon politique des soldats français) il est aussi et surtout le criminel de guerre qui organisa des camps de prisonniers qui furent le théâtre d'un programme d'extermination qui arriva jusqu'à 72% de taux de mortalité !!! Décédé au début d’octobre 2013 à l’âge de 102 ans.

 

Guilleminot Henri, né le 02.12.1926 à Strasbourg ; il abandonne Corniche et entre dans la Résistance en 1943 ; à 17 ans, il est nommé sous-lieutenant des F.F.I. de Saône-et-Loire ; en 1944, il rejoint la 1ère Armée et termine la guerre au 35e R.I. avec la croix de guerre 1939-1945 et deux citations ; il entre à l’Ecole Interarmes de Coëtquidan avec la promotion ‘’Rome et Strasbourg’’ ; sous-lieutenant à 19 ans, il débarque à Saïgon en 1946 ; il confirme ses qualités de chef lors de ses trois séjours ; en Haute Région avec le 1er Bataillon Thaï, deux blessures, deux citations ; il est fait chevalier de la Légion d’Honneur ; puis lieutenant à la tête d’une compagnie thaïe, une blessure et trois citations ; abandonné en mars 1954 par ses Thaïs sur Anne-Marie ; enfin, capitaine parachutiste, commandant la 3e compagnie du 5e B.P.V.N. lors de l’assaut sur Eliane 1 dans la nuit du 10 au 11.04.1954 ; deux blessures à Diên-Biên-Phu où il est fait prisonnier ; il tente de s’évader ; officier de la Légion d’Honneur ; il participe à l’opération de Suez dans l’Etat-major du général Beaufre ; affecté au 2e R.P.C., il tombe à la tête de la 4e compagnie le 24.06.1958, dans la région d’Akbou en Kabylie : au cours d’une opération héliportée au col des Chênes, un chasseur heurte un hélicoptère H34 qui tombe à pic et le capitaine Guilleminot, huit parachutistes et l’équipage sont tués ; parrain de la 75e promotion de l’E.S.M. Saint-Cyr Coëtquidan 1975-1977.

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Guiraud Maurice, né le 08.06.1915 à Mazamet dans le Tarn ; Saint-cyrien de la promotion ‘’Marne et Verdun’’ en 1937-1939 ; sous-lieutenant au 1er R.E.I. ; lieutenant puis capitaine au 1er R.C.P. en 1942-1945 ; il s’illustre dans les Vosges ; Croix de Guerre 19391945 avec trois palmes ; avec le 6e B.P.C. en Indochine en 1953 ; capitaine puis chef de bataillon légionnaire parachutiste, chef de corps du 1er B.E.P. du 10 avril 1953 au 17 mai 1954 ; commandant du 1er B.E.P. à Diên-Biên-Phu ; il saute sur le camp le 20.11.1953 ; blessé le 15.03.1954, il refuse de se faire évacuer ; blessé le 03.04.1954 ; fin avril, il prend le commandement d’un bataillon de marche après fusion des deux B.E.P. ; prisonnier ; Croix de Guerre des T.O.E. avec deux palmes ; adjoint du lieutenant-colonel Pierre Jeanpierre en 1957 pendant la Bataille d’Alger ; directeur de la division application à l’E.A.I. de Saint-Maixent ; lieutenant-colonel parachutiste, commandant le 1er R.E.P. du 12 décembre 1960 au 30 avril 1961 ; en permission en avril 1961 au moment du putsch ; officier parachutiste de facto légitimiste, il rentre de sa permission pour effectuer la dissolution du 1er R.E.P. Absent au moment des faits, il ne saurait être inculpé de quoi que soit ; il tiendra toutefois à se montrer solidaire des siens. Croix de la Valeur militaire avec deux citations ; Quatre fois blessé, sept fois cité. Il quitte volontairement les rangs de l’armée en 1962. Officier de la Légion d’Honneur. Décédé le 15.01.2009.

 

Harvath Jozsef, légionnaire parachutiste au 1er B.E.P. pour son deuxième séjour en Indochine ; il rejoint son bataillon à Diên-Biên-Phu par un saut de nuit au début avril 1954 ; il termine sa carrière à la Légion Etrangère comme caporal-chef ; le 30 avril 1997, à Aubagne, il accompagne le porteur de la main sur la Voie sacrée.

 

Harvouët, capitaine commandant le 1er escadron du R.I.C.M. à Diên-Biên-Phu ; blessé le 31.03.1954, il reste à son poste.

 

Herraud, adjudant parachutiste colonial, chef de section, composée de Vietnamiens, de la 1ère compagnie du 6e B.P.C. à Diên-Biên-Phu ; le 10.04.1954, sa section a l’honneur d’être en tête lors de l’assaut sur Eliane 1.

 

Hoï, Vietnamien de l’escouade du caporal-chef Hugon à la compagnie du lieutenant Bailly du 8e Choc, à Diên-Biên-Phu ; au cours de la nuit du 5 au 6 avril 1954, alors que la compagnie porte secours à Huguette 6, il porte une caisse de grenades.

 

Hugon, Eurasien, originaire de Tourane, en Centre-Annam ; pris par les Viets en 1946, battu, torturé, gardé en otage, il s’évade la veille de son exécution ; excessif, d’une résistance à toute épreuve, il fait la guerre depuis huit ans ; caporal-chef à la compagnie du lieutenant Bailly du 8e Choc, à Diên-Biên-Phu ; au cours de la nuit du 5 au 6 avril 1954, alors que la compagnie porte secours à Huguette 6, avec son escouade, il jette des grenades dans un combat désespéré.

 

Katzianer, sergent légionnaire à la 13e D.B.L.E. ; rescapé de Béatrice à Diên-Biên-Phu, il est sur Huguette 6 lors de l’attaque des Viets le 03.04.1954.

 

Langlais Pierre, né le 02.12.1909 à Pontivy dans le Morbihan ; saint-cyrien de la promotion Bayard 1928-1930 ; campagnes de France, de Tunisie, d’Italie, des Vosges et d’Allemagne ; avec la 9e D.I.C. en Indochine ; lieutenant-colonel parachutiste pour son 3e séjour ; chef du G.A.P. 2, avec le 1er B.E.P., le 8e B.P.C. et le 5e B.P.V.N., il saute sur Diên-Biên-Phu le 20.11.1953 ; avec le 8e B.P.C., il rencontre le lieutenant-colonel Vaudrey, chef du détachement venu de Mung Koua au Laos, le 21.12.1953, au cours de l’opération Régate : le repli du camp retranché par cette voie est à exclure ; chef des parachutistes à Diên-Biên-Phu, nommé colonel le 16.04.1954, jusqu’au 07.05.1954 ; fait prisonnier ;affecté en Algérie en 1956, chef d’une brigade aéroportée puis chef de corps du 22e R.I.Ma. et commandant le secteur de Marnia en Oranie en 1957-1959 ; chef de corps du 7e R.P.I.Ma. à Dakar en 1960-1961 ; commandant en chef au Sénégal puis commandant la 20e B.A.P. à Pau ; général de division ; il prend sa retraite en 1968. Décédé le 17.07.1986 à Vannes.

 

Le Brenn, ancien boxeur ; sergent à la compagnie du 8e Choc commandée par le lieutenant Bailly à Diên-Biên-Phu ; sa section, envoyée pour secourir Huguette 6 dans la nuit du 5 au 6 avril 1954, n’arrive pas à percer, elle non plus ; blessé, il échappe de peu à la mort.

 

Le Cour-Grandmaison Jacques, né en 1924 ; après les Chantiers de Jeunesse, en 1943, il s’engage à la 1ère D.F.L. et combat en Alsace. A sa sortie de Coëtquidan, en 1949, il choisit la Légion et part pour l’Extrême-Orient ; O.R. du 2e B.E.P . en 1950 ; il saute sur Gia Hoi, au nord de Nghia Lo, le 03.10.1951 ; avec le 2e B.E.P. à Diên-Biên-Phu, en avril 1954, il prend le commandement de la 7e compagnie à la mort du capitaine Delafond, le 11.04.1954 ; fin avril, les 5e et 7e compagnies sont regroupées derrière lui ; il combat jusqu’à l’extrême limite quand il est fait prisonnier. Capitaine parachutiste, commandant la 2e compagnie du 1er R.C.P. de mars à novembre 1961. Il ne peut oublier l’abandon des populations fidèles d’Indochine et revit mal ce drame en Algérie. Mis à l’écart après le putsch, il prolonge cependant sa carrière chez les Chasseurs Alpins ; titulaire de 12 citations, il est élevé, le 07.05.2004, à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur. Membre du Club des C.S.P.F. Décédé au début de juillet 2009 à Guérande.

 

Legros Henri, né le 07.05.1928 à Paris 12e dans la Seine ; lieutenant légionnaire au III/13e D.B.L.E. à Diên-Biên-Phu ; tué au combat sur Huguette 6 le 11.04.1954.

 

Le Page René, saint-cyrien de la promotion Indochine ; affecté au premier 3e B.C.C.P. en Indochine,un des rares rescapés des combats de la R.C.4 ; reparti avec le deuxième 6e B.C.C.P., il participe à tous les combats : un des héros de Diên-Biên-Phu ; lieutenant, commandant la 1ère compagnie du 6e B.P.C., il réussit à percer et à rejoindre Huguette 6 de bon matin, le 06.04.1954 ; la 2e compagnie se distingue le 10.04.1954 lors de l’assaut sur Eliane 1 ; capitaine parachutiste, commandant de la C.A. du 8e R.P.C. de mai 1956 à juin 1957 ; la brillante phase de sa carrière prend fin en 1959 : il totalise 12 citations dont 7 palmes ; en 1974, lieutenant-colonel, il est promu Commandeur de la Légion d’Honneur ; en 1977, nommé colonel, il quitte l’armée ; élevé à la dignité de Grand-Officier de la Légion d’Honneur le 15.10.1984 ; décédé le 30.12.2005.

 

Leroy, marsouin au 1er escadron du R.I.C.M. ; son char Douaumont est atteint de plein fouet par un obus de 105, le 29.04.1954 à Diên-Biên-Phu ; il est grièvement blessé.

 

Leroy Pierre, né le 04.03.1929 à Hautes Rivières dans les Ardennes ; lieutenant parachutiste colonial, chef de section au 6e B.P.C. à Diên-Biên-Phu ; blessé grièvement le 10.04.1954 lors de l’assaut de sa compagnie sur Eliane 1. Il est atteint par des rafales et des éclats d’obus. Décédé le 24.06.1954.

 

Lê Trong Tan, général commandant la division 312 à Diên-Biên-Phu au printemps 1954 ; il a fait ses études à Moscou sous la houlette du Maréchal Joukov ; il passe pour être l’un des meilleurs officiers de front de l’Armée populaire. Seul parmi les généraux vietminh, il cultive l’allure et la tenue et, s’il lui arrive de visiter ses troupes, c’est toujours le torse moulé dans un baudrier, les pieds chaussés de leggings. Avec sa division, il est le spécialiste de la Haute Région.

 

Liesenfelt Hubert, né le 25.11.1913 à Audun-le-Roman dans la Meurthe et Moselle ; saint-cyrien de la promotion Bournazel 1932-1934 ; il entre dans la Légion le 03.11.1938 ; lieutenant légionnaire au 6e R.E.I. en Syrie en 1941 ; capitaine légionnaire parachutiste, nommé adjoint au 3e B.E.P. le 17.09.1952 jusqu’au 25.08.1953 ; chef de bataillon le 01.04.1953 ; chef de corps du 2e B.E.P. du 5 octobre 1953 au 16 mai 1954. Il le commandera à Diên-Biên-Phu ; son bataillon saute en renfort dans les nuits du 9 au 11.04.1954. Il mène le 23.04.1954 la contre-attaque sur Huguette 1 qui échoue. Affecté au 1er R.I.M. au Maroc en 1955. Il part à la retraite le 01.10.1957. Officier de la Légion d’Honneur, titulaire de la Croix de Guerre 1939-1945, de la Croix de Guerre des T.O.E. et de la Valeur militaire avec six citations dont deux palmes. Nommé lieutenant-colonel de réserve le 01.10.1960. Décédé le 23.08.1993.

 

Luciani Jean, capitaine légionnaire parachutiste ; né le 17.10.1926 ; engagé à 18 ans le 01.09.1944 ; sergent en 1945 ; E.M.I.A. en 1945-1947 ; promotion Indochine ; B.P. en 1947 ; lieutenant au 2e R.E.I. en Indochine dès janvier 1949 ; cinq fois cité, Chevalier de la Légion d’Honneur le 21.05.1951 ; lieutenant au 1er B.E.P. pour son 2e séjour ; blessé à Diên-Biên-Phu le 12.01.1954 puis le 02.04.1954 ; blessé le 03.04.1954 ; capitaine à titre exceptionnel le 21.04.1954 ; le 1er mai, il reprend le commandement des 1e et 4e compagnies du 1er B.E.P. ; blessé sur Huguette 5 et fait prisonnier le 02.05.1954 ; il fait partie des marcheurs ; puis rapatrié avec les survivants, il ajoute à son palmarès trois nouvelles citations et la rosette de la Légion d’Honneur. Il est à nouveau cité deux fois en Algérie. Chef de bataillon en 1964, mis en disponibilité en janvier 1966, il pose le sac en 1968 ; pour Camerone 1975, il est promu Commandeur de la Légion d’Honneur ; membre du Club des C.S.P.F. Par décret du 21.04.2006, il est élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur.

 

Marc Hervé, né le 11.01.1927 à Lesneven dans le Finistère ; sergent-chef parachutiste colonial, chef de section de la 1e compagnie du 6e B.P.C. à Diên-Biên-Phu ; le bras arraché, lors de l’assaut sur la colline Eliane le 10.04.1954, il agonise au fond d’un trou.

 

Martin Louis dit Loulou, ancien F.F.I. du maquis de Coat-Mallouen ; saint-cyrien de la promotion Veille au Drapeau ; capitaine parachutiste chef de la 3e compagnie du 1er B.E.P., il saute sur Diên-Biên-Phu le 21.11.1953 ; blessé le 12.01.1954 ; blessé le 03.04.1954 ; il contre-attaque sur Eliane I à Diên-Biên-Phu avec ses légionnaires, en chantant, dans la nuit du 10 au 11 avril 1954 ; blessé le 17.04.1954 sur le P.A. Huguette 1, après soins, il reprend la tête de sa compagnie ; il se porte au secours des deux compagnie du II/1er R.C.P. sur Eliane 1 dans la nuit du 10 au 11.04.1954 ;commandant la 1ère compagnie du 1er R.E.P. de décembre 1955 à décembre 1957 ; opération Mousquetaire sur le canal de Suez, en novembre-décembre 1956 ; pendant la Bataille d’Alger, sa compagnie ne pratique pas les interrogatoires durs ; commandant la C.C.S. de décembre 1957 à juin 1958 ; capitaine instructeur au camp Jeanne d’Arc à Philippeville en 1958 ; Commandeur de la Légion d’Honneur en 1958 ; commandant au 1er R.E.P. ; mis aux arrêts de rigueur avec mutation immédiate le 08.01.1961 ; général commandant la garde du Président du Gabon, Bongo ; élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur en 2005, il reçoit sa plaque le 14.07.2005 à Nice. Il aura l’insigne honneur de porter la main du capitaine Danjou, un 30 avril, à Aubagne. Membre du Club des C.S.P.F. Décédé le 19.09.2005.

 

Marty, sergent-chef à la compagnie du 8e Choc commandée par le lieutenant Bailly à Diên-Biên-Phu ; sa section de Cambodgiens est envoyée en tête pour secourir Huguette 6 dans la nuit du 5 au 6 avril 1954. A vingt, ils sont très sévèrement accrochés par un effectif dix fois plus nombreux.

 

Mengelle André, né à Auch dans le Gers ; bien que cavalier, réserviste, il est volontaire pour sauter sur Diên-Biên-Phu le 2 avril 1954 ; après son premier saut, il rejoint le 1er escadron du R.I.C.M. ; blessé, fait prisonnier ; officier parachutiste, chef de peloton du 4e escadron du 13e R.D.P., chef du Commando de chasse divisionnaire en janvier – février 1956 en Kabylie. Il est de nouveau blessé. Il termine sa carrière militaire comme D.M.D. des Hautes Pyrénées, comme général de brigade. Grand-Officier de la Légion d’Honneur. Membre du Club des C.S.P.F. Membre du Comité d’Honneur de l’U.N.P. Parrain de la section U.N.P. du Gers.

 

Méric Maurice, né le 28.10.1926 ; F.F.I. ; E.S.M.I.ZA. en 1949-1951 : il entre dans la Légion au 2e R.E.I. ; lieutenant, chef de section au I/2e R.E.I. à Diên-Biên-Phu ; blessé le 14.04.1954 sur Huguette 6. Fait prisonnier. Affecté au 5e R.E.I. en Algérie en 1956-1958 ; affecté à la 13e D.B.L.E. de 1961 à 1965 ; lieutenant-colonel ; il prend sa retraite le 01.01.1975 ; décédé le 17.09.2006 à Marseille dans les Bouches du Rhône.

 

Minaud, capitaine parachutiste, commandant la 2e compagnie du II/1er R.C.P. à Diên-Biên-Phu ; à la nuit tombante du 10.04.1954, les paras des 1ère et 2e compagnies relèvent leurs camarades du 6e B .P.C. sur Eliane 1 ; blessé dans la soirée lors de la contre-attaque vietminh.

 

Nicod, capitaine, commandant une compagnie de 140 Marocains, le 30.04.1954, à Diên-Biên-Phu sur les P.A. Huguette.

 

Nicolas, chef de bataillon à Diên-Biên-Phu ; le 30.04.1954 il commande le reste du I/4e R.T.M. soit 250 Marocains, sur deux positions baptisées Lily. Colonel, commandant de sous-secteur Est d’Oran le 05.07.1962 ; il félicite le lieutenant Khéliff du 30e B.C.P. de son action isolée dans le quartier de Sanchidrian.

 

Perret Robert, engagé à 19 ans en 1941 ; sous-lieutenant en 1945 ; officier parachutiste en Indochine en 1952 avec le 6e B.P.C. ; parachuté deux fois à Diên-Biên-Phu ; commandant la 3e compagnie ; capitaine au feu en avril 1954 ; libéré en septembre 1954 ; capitaine, chef du bataillon d’instruction du 1er R.C.P. au camp Péhau, à Philippeville, en août 1955 ; il intervient à El-Halia le 20.08.1955 à la tête d’un peloton d’élèves caporaux ; commandant de la 1ère compagnie du 1er R.C.P. d’octobre 1955 à novembre 1958 ; sa compagnie prend en compte une partie de la Casbah d’Alger au début de 1958 ; nommé chef du commando Vert du G.C.P.R.G. en avril 1959. En 1962, il est affecté à la subdivision de la Vienne. Chef de Bataillon en 1964, lieutenant-colonel en 1977 ; il quitte l’Armée en 1978. Titulaire de 10 citations dont 6 à l’ordre de l’Armée, blessé au combat, Chevalier de la Légion d’Honneur en 1954, Officier en 1960, Commandeur en 1996, Grand Officier en 2005. Décédé dans la Vienne en janvier 2009.

 

Perusset, sergent au 2e B.E.P. ; il saute sur Diên-Biên-Phu le 10.04.1954 ; il disparaît sous un bombardement d’artillerie le 23 avril 1954.

 

Pétré, lieutenant légionnaire parachutiste, chef de section au 2e B.E.P. fin 1948 ; commandant la 8e compagnie (ex-C.I.P.L.E.) du 2e B.E.P. ; il saute avec le bataillon sur Diên-Biên-Phu dans la nuit du 10 au 11 avril 1954 après l’annulation du saut la nuit précédente ; blessé le 23.04.1954 ; il commande le regroupement des 6e et 8e compagnies lors de la fusion des deux B.E.P. en un bataillon de marche étranger de parachutistes. Fait prisonnier, il fait partie des marcheurs.

 

Pham Van Phu, lieutenant parachutiste, commandant la 2e compagnie du 5e B.P.V.N. à Diên-Biên-Phu ; il s’élance à la tête de ses Bawouans pour reprendre Eliane 1 dans la nuit du 10 au 11.04. 1954. Nommé capitaine le 15.04.195.

 

Philippe, lieutenant légionnaire au I/13e D.B.L.E. ; chef du peloton des élèves gradés ; sur Huguette 6, à Diên-Biên-Phu, lors de l’attaque des Viets le 03.04.1954. Commandant la 2e compagnie qui rassemble les débris de la 2e, à la mort du capitaine Camille Chounet, amalgamés au peloton des élèves gradés.

 

Picatto Leonce, capitaine légionnaire parachutiste, commandant la C.C.B. du 2e B.E.P. à Diên-Biên-Phu ; tué au combat d’une balle en pleine tête, le 23.04.1954, alors qu’il prend les consignes du lieutenant de Biré, commandant la 5e compagnie, blessé, sur Huguette 1.

 

Pingwarski, parachutiste colonial ; grand gaillard ; lors de l’assaut sur Eliane 1 à Diên-Biên-Phu le 10.04.1954, il est un des deux survivants de la 1ère section de la 2e compagnie du 6e B.P.C.

 

Pradine, sergent-chef au 1er escadron du R.I.C.M. ; son char Douaumont est atteint de plein fouet par un obus de 105, le 29.04.1954 à Diên-Biên-Phu ; il est grièvement blessé.

 

Rastouil Jacques, né le 27.03.1924 à Carcassonne dans l’Aude ; lieutenant légionnaire au I/2e R.E.I. ; il commande le P.A. Huguette 6, à Diên-Biên-Phu, lors de l’attaque des Viets le 03.04.1954. Tué par un obus de 57 sur l’abri des officiers, le 12.04.1954.

 

Roux Jacques, lieutenant légionnaire parachutiste au 1er B.E.P. à Diên-Biên-Phu ; blessé le 12.01.1954 ; blessé le 17.04.1954 sur le P.A. Huguette 1, lors de l’attaque versHuguette 6 ;officier au 1er R.E.P. dès 1956 ; capitaine parachutiste, commandant de la C.A. du 1er R.E.P. d’avril 1959 à avril 1961. Membre du Club des C.S.P.F.

 

Ruyter, sous-officier parachutiste, chef de section au II/1er R.C.P. ; parachutée sur Diên-Biên-Phu le 08.04.1954, sa section supporte le choc de la contre-attaque vietminh sur Eliane 1 le 10.04.1954.

 

Samalens André, né le 25.01.1925 à Meaux en Seine & Marne ; lieutenant parachutiste colonial, chef de section au 6e B.P.C. à Diên-Biên-Phu ; blessé grièvement le 10.04.1954 lors de l’assaut de sa compagnie sur Eliane 1. Il est atteint par des rafales et des éclats d’obus. Décédé le 07.05.1954.

 

San Martin, ancien du R.M.L.E. en Tunisie ; sous-officier légionnaire parachutiste ; campagne d’Indochine. Il saute avec le 2e B.E.P. sur Diên-Biên-Phu au début d’avril 1954. Sergent-chef au 2e R.E.P. en Algérie, faisant fonction d’adjudant de compagnie.

 

Sentenac René, sergent-chef parachutiste colonial ; né le 11.09.1930 ; engagé volontaire le 04.10.1948 à Quimper au 6e B.C.C.P. ; il rejoint la 1ère ½ B.C.C.P. à Vannes ; en 1949, 1er séjour de 2 ans au 3e Groupe de Commandos ; caporal le 01.10.1949 et caporal-chef le 01.04.1951 ; blessé 2 fois et cité deux fois ; croix de guerre des T.O.E. ; volontaire pour un 2e séjour, il est affecté à la 6e C.I.P. du 6e B.P.C. ; il saute à Diên-Biên-Phu le 20.11.1953 et le 16.03.1954 ; sergent le 01.04.1954, avec 2 citations pour ces combats ; il commande une section après l’assaut sur Eliane 1 ; blessé au mollet, il refuse d’être évacué ; évadé du camp des prisonniers ; médaille des évadés ; Médaille Militaire ; affecté à la 3e compagnie du 3e R.P.C. ; chevalier de la Légion d’Honneur  avec 13 citations dont 4 palmes, 6 blessures ; chef de section, tué au combat le 21.11.1957 à Timimoun, face aux méharistes déserteurs du Touat ; il doit faire un dernier effort pour mourir.

 

Spozio, lieutenant, commandant une compagnie du I/2e R.E.I. à Diên-Biên-Phu, sur Huguette 1 : il est relevé sur Huguette 1 par le capitaine Chevallier, commandant la 4e compagnie du I/13e D.B.L.E., le 19.04.1954. sa compagnie met deux heures pour rejoindre Huguette 3.

 

de Stabenrath Alain, né le 28.10.1925 à Vaulry en Haute Vienne ; lieutenant légionnaire parachutiste, chef de section au 2e B.E.P. en Indochine en 1949-1950. Le 26 décembre 1949, sa section est larguée sur le village Hien Tu, tenu par les Viets. Avec le 1er B.E.P., à Diên-Biên-Phu ; blessé le 17.04.1954 sur le P.A. Huguette 1 ; fin avril 1954, les 1ère et 4e compagnies du 1er B.E.P. sont regroupées derrière lui ; fait prisonnier ; ramené à D.B.P. ; faute de soins, décédé par maladie le 12.05.1954.

 

Steffen, sergent parachutiste, chef du groupe des infirmiers de la 1ère compagnie du II/1er R.C.P. à Diên-Biên-Phu ; capturé lors de la contre-attaque vietminh sur Eliane 1 dans la soirée du 10.04.1954, il est capturé. Il reçoit l’ordre de soigner les soldats de l’Armée populaire. Il soigne désormais tout combattant blessé. Vers 2 heures du matin, à l’arrivée des légionnaires, un gradé Viet accepte qu’il reste avec ses dizaines de blessés.

 

Thomas, chef de bataillon, commandant les restes du 6e B.P.C. à Diên-Biên-Phu, sur Eliane 10 et Dominique 3, le 30.04.1954.

 

Tourret Pierre, né à Paris le 30.12.1919 ; il entre à Saint-Cyr en septembre 1939, promotion Amitié franco-britannique ; sous-lieutenant, il est fait prisonnier à Sedan le 23.06.1940. Affecté au 23e R.I.C., stationné en Allemagne, il débarque avec ce régiment à Saïgon en novembre 1945 ; au Tonkin, il est blessé au combat ; nommé capitaine, il prend le commandement de la 2e compagnie jusqu’à son retour en France, en février 1948. Il retourne en Indochine le 28.10.1948 au II/24e R.T.S. Pour son 3ème séjour, il est affecté au 6e B.P.C. le 15.01.1952 comme adjoint du chef de bataillon Marcel Bigeard ; le 07.03.1953, il prend le commandement du 8e B.P.C. qui participe à l’opération Hirondelle du 17 au 23.07.1953 ; le 01.08.1953, le 8e G.C.P. puis à l’opération Brochet dans le delta tonkinois du 22.09 au 10.10.1953 ; il saute sur Diên-Biên-Phu le 21.10.1953 ; blessé le 04.04.1954, il est promu chef de bataillon à titre exceptionnel le 20 ; fait prisonnier à la chute de D.B.P. En Algérie, commandant parachutiste,chef d’état-major des T.A.P. du général Jean Gilles, il a pour mission, en 1957, de former l’encadrement des commandos de chasse ; patron du C.I.P.C.G. d’Arzew en 1958-1959 ; il met sur pied le G.C.P.R.G. en avril 1959 ; il rejoint le cabinet militaire du Premier ministre Michel Debré en mars 1960 ; nommé lieutenant-colonel le 30.12.1960 ; de retour à Alger au début de 1961, il est nommé chef d’état-major de la 10e D.P. Il est avec le colonel Roger Ceccaldi lors du putsch d’avril 1961 ; arrêté, transféré à Paris, en prison pendant 2 jours, muté à Versailles avant d’être envoyé à Nouakchott, comme chef de la mission militaire. Il quitte l’armée le 15.04.1964 après 25 ans d’une carrière intense. Commandeur de la Légion d’Honneur à 37 ans, Croix de Guerre 1939-1945, Croix de Guerre des T.O.E. et Croix de la Valeur militaire, avec 17 citations. Décédé fin décembre 1991 à Beauvais.

 

Trapp Hervé, né en 1920 ; engagé en décembre 1939 pour la durée de la guerre comme élève pilote ; il quitte l’armée de l’air et s’évade de France ; il sert au Bataillon de Choc et participe à la libération de la Corse en septembre 1943 et à l’opération sur l’île d’Elbe en juin 1944 ; nageur de combat, il est fait prisonnier par les Allemands ; E.M.I.A. à Coëtquidan ; 1er séjour en Indochine de 1948 à 1951 au II/1er R.C.P. et au 10e B.P.C.P. ; de retour en juin 1952, il rejoint le 6e B.P.C. ; il commande la 2e compagnie qui se distingue le 10.04.1954 lors de l’assaut sur Eliane 1 ; capitaine le 30.04.1954 ; ancien de Diên-Biên-Phu ; Officier de la Légion d’Honneur, il est titulaire de la croix de guerre 1939-1945 et des T.O.E. avec 11 citations dont 7 palmes ; instructeur à l’Ecole Jeanne d’Arc à Philippeville en 1958 ; commandant la 3e compagnie du 14e R.C.P. de décembre 1958 à juillet 1960. Il termine sa carrière militaire comme général. Membre du Club des C.S.P.F. Décédé dans un accident de la route en mai 1995.

 

Unterleschner Josef, légionnaire à la 4e compagnie du I/13e D.B.L.E. à Diên-Biên-Phu ; le 23.04.1954, lorsque Huguette 1 est submergée par les Viets, il est le seul à regagner le centre de D.B.P. fou de terreur, assommé de coups, ivre de faim et de fatigue.

 

Vadot Michel, né le 04.09.1912 à Dijon en Côte d’Or ; Brution ; Saint-cyrien de la promotion De Bournazel 1932-11934 : il entre dans la Légion au 1er R.E.I. le 15.06.1938 : à Narvik avec la13e D.B.M.L.E. ; blessé, Croix de Guerre avec palme ; chevalier de la Légion d’Honneur ; capitaine, commandant le III/13e D.B.L.E. à compter du 01.04.1952 ; chef de bataillon le 01.04.1953 ; chef d’état-major de la 13e D.B.L.E. sur Béatrice à Diên-Biên-Phu, blessé le 13.03.1954 : lieutenant-colonel, chef du sous-secteur centre à Diên-Biên-Phu en avril 1954 ; prisonnier du Vietminh ; commandant l’état-major du 4e R.E.I. à Fès en 1955 ; lieutenant-colonel, adjoint au chef de corps du 4e R.E.I.; lors du putsch d’avril 1961, contre l’avis de son chef de corps, il maintient le 4e R.E.I. dans la légalité. Chef de corps du 4e R.E.I. du 1er mai 1961 au 29 avril 1962. Colonel, nommé le 28.06.1963 chef de corps du 1er Régiment Etranger à Aubagne jusqu’au 08.08.1966. Il commande le Prytanée militaire jusqu’au 04.09.1969 ; général de brigade ; il porte la main du capitaine Danjou sur la Voie sacrée le 30.04.1981 ; dix fois cité sur ses trois croix de guerre, deux fois blessé ; Grand Croix de la Légion d’Honneur. Décédé le 02.04.1989 à Bourg-en-Bresse.

 

Viard Maurice, lieutenant, commandant la compagnie de marche du I/13e D.B.L.E., envoyée au secours d’Huguette 6 à Diên-Biên-Phu dans le nuit du 5 au 6 avril 1954 ; capitaine parachutiste, commandant de la 3e compagnie du 8e R.P.C. de novembre 1957 à mai 1958. Membre du C.S.P.F. Décédé.

 

Vieulès François, né le 14.02.1918 ; capitaine légionnaire parachutiste au 1er B.E.P. à Diên-Biên-Phu : il supplante pour un temps son chef de corps,  le commandant Guiraud blessé le 03.04.1954 ; promu commandant à titre exceptionnel en avril 1954 : chef de bataillon de la Légion Etrangère, à la 13e D.B.L.E. dans les Aurès-Nementcha, tué avec son escorte dans une embuscade à Taourirt le 27.12.1958 ; 17 citations dont 8 à l’ordre de l’armée, 7 fois blessé, commandeur de la Légion d’Honneur.

 

Willer, maréchal des logis du peloton de chars du R.I.C.M. à Diên-Biên-Phu : avec son char Conti, il appuie la compagnie du 8e Choc, commandée par le lieutenant Bailly envoyée au secours d’Huguette 6 dans la nuit du 5 au 6 avril 1954.

 

Ysquierdo Antoine, engagé en 1942 à 18 ans dans la Légion Etrangère ; Campagnes de Tunisie, de France et d’Allemagne avec le R.M.L.E. – caporal au I/R.M.L.E. en Alsace en novembre 1944- Le sergent Ysquierdo est admis à Saint-Cyr et gagne l’épaulette ; sous-lieutenant à la 7e compagnie du II/3e R.E.I. à Dong-Khé en octobre 1950 ; lieutenant légionnaire parachutiste, volontaire pour sauter sur Diên-Biên-Phu et rejoindre le 2e B.E.P. en avril 1954 ; blessé le 23.04.1954 sur Huguette 1 ; commandant la 4e compagnie du 1er R.E.P. de juin 1956 à mars 1957 ; opération Mousquetaire sur le canal de Suez, en novembre-décembre 1956 ; capitaine à Alger en janvier 1960. Membre de l’état-major du 1er R.E.P. lors du putsch d’avril 1961 ; condamné à un an de prison avec sursis.