Je suis un inconditionnel et fan du dessinateur Franquin (Spirou) et de son personnage extravagant et original “Gaston Lagaffe”. J’aime beaucoup lire “les aventures de Gaston” qui me mettent toutes de bonne humeur après lecture, c’est pour moi, un magique bol d’air rafraichissant que je prends volontiers sans modération.

Hier, je regardais avec énormément de plaisir “Gaston chez les donneurs de leçon”…

Notre ami Gaston au pays des “donneurs de leçon” traverse quand le bonhomme est rouge, fait la vaisselle dans une eau non courante, prend le métro sans ticket, bois de l’eau non gazeuse et surtout, c'est un anticonformiste génial et notre "Nono" n'a rien à lui envier.

“Fais pas ci, fais pas ça !” Je me souviens de ce qui se disait de la ville de Berlin en son temps et qui doit être resté d’actualité à savoir: "qu’on y était libre comme un courant d’air, d’autres esprits contrariants disaient comme un pet !"

Ainsi, ce qui peut se faire ici d’une manière fort naturelle devient dans un ailleurs, un délit. Se promener nu comme un ver dans les rues n’est pas un délit en Allemagne et il est courant de bronzer nu dans les parcs.

A l’image de ce qui se fait également en Suisse, ces pays sont pourtant tout le contraire de liberté et celle-ci y est particulièrement surveillée…

“Malappris” de français qui osez traverser alors que le petit bonhomme est rouge au feu tricolore !

Ce que je retiens de mes séjours en Suisse c’est qu’à l’inverse de ce qui se passe dans le métro parisien, tout le monde écoute les conversations de tout le monde et s’intéresse, sans aucune retenue, de ce que font les autres jusqu’à l’insupportable. A titre d’exemple, j’aime présenter l’histoire, réelle, racontée par un de mes amis suisses qui voulait se rendre à bicyclette, un peu avant la tombée de la nuit de Lausanne à Vevey. Il venait tout juste de s’apercevoir que la lampe de son vélo était vandalisée et cassée; au moment d’enfourcher sa monture, il s’est fait violemment réprimandé par un ivrogne, trébuchant et aromatisé au pinard cinq étoiles en ces termes: “hé, toi, il est où ton phare ? tu veux me rouler dessus, c’est interdit de rouler sans lumière !”.

Malgré tout, la vraie question reste ambigüe surtout pour nous, anciens militaires rompus à la discipline: “qu'est-ce qui nous irrite le plus, le « bordel » français ou la discipline allemande et suisse ? Une amorce de réponse pourrait-être faite en prédisant la future Europe comme “un tas de « bordels disciplinés », équilibre des genres mais pour se faire il faudrait une bonne dose de tolérance et notre petit bonhomme rouge met le doigt sur nos différences, n’est-il point vrai, aussi, que certains pays n’ont même pas l’opportunité de bénéficier de la discipline du bonhomme rouge…

Une précision s’impose cependant: il n’y a pas dans ces propos un souci de présenter une grande analyse psychologique, j’ai en mémoire avoir osé un jour en Suisse, être passé pendant que le petit bonhomme était rouge, sur et dans un passage protégé, alors qu’aucune voiture n’était présentent à l’horizon lointain. Tels des moutons, instinctivement sans doute, des jeunes m’ont suivi. Idiotement, je pensais que tout n’était pas perdu au pays des helvètes, jusqu’à ce qu’une petite femme furieuse nous rejoigne, alors que le bonhomme était toujours rouge, et nous accuse de tous les maux de la terre en concluant que nous étions : « de très mauvais exemple pour ses enfants ».

A moi, Gaston, au secours !

Aujourd’hui, autre dicton: “s’en sortir, sans sortir !” tout un programme qui s’impose, nul doute qu’il ne saurait souffrir de ne pas être appliqué. Les évènements parfois nous mettent tous d’accord sur la discipline à suivre, sans état d’âme. Restez bien confinés chez vous !

CM