Histoire : 20 septembre 1854 : la bataille de l’Alma. Victoire des Franco-Anglais sur les Russes.

 

  • A 11 heures et demie, les opérations de la Bataille de l’Alma commencent par l’attaque de la 3e Division du général Bosquet, chargée de tourner l’aile gauche des Russes de l’amiral-prince Menchikov ; la brigade de tête est formée par l’Infanterie de Marine et le 3e Zouaves (d’où le nom porté sur les drapeaux des 1er, 2e et 3eI.Ma. et sur celui du 3e Zouaves). Les emblèmes des 1er et 2e Zouaves portent également la même inscription.
  • La division Canrobert, avec le bataillon d’élite de la Légion, s’engage au centre du dispositif.
  • A midi, le 3e Zouaves franchit à gué l’Alma non loin de son embouchure. Le 3e Zouaves prend par surprise les Russes en gravissant les escarpements rocheux, en s’emparant de leur artillerie. Le 1er Zouaves passe la rivière sur un pont et se précipite avec le même élan. L’un des siens, Bertrand, hisse le drapeau du régiment sur la tour du Télégraphe, hauteur dominant la position centrale.
  • Après le premier assaut, les bataillons se rompent et les unités mélangées roulent vers l’ennemi. Le général Canrobert, impuissant à maintenir l’ordre, aperçoit un bataillon qui s’avance comme à la parade ; il l’a reconnu et, galopant vers lui, il lui crie :’’A la bonne heure, servez d’exemple aux autres, braves légionnaires’’ et lui accolant deux batteries, il le lance pour faire brèche.
  • A peine arrivés sur le plateau, les légionnaires se trouvent à 300 mètres des bataillons russes déployés qui ouvrent sur eux un feu de deux rangs. Le commandant Nayral reforme son bataillon et se couvre tout de suite par une compagnie de grenadiers. Le feu s’engage vigoureusement ; les légionnaires tiennent fermement leurs positions à la droite de la division et protègent l’artillerie. Les combats durent encore pendant trois heures.
  • Il faut cette intervention du bataillon de marche de la Légion Etrangère qui manœuvre en ordre pour que la ligne de résistance russe soit enfin enfoncée.
  • Les Russes, ébranlés par le double choc de Bosquet et Canrobert, tentent de ressaisir. Ils contre-attaquent avec leurs réserves, Mais le débouché massif des Français sur le plateau finit d’enlever la décision. Les combats durent encore pendant trois heures.
  • La Légion se distingue lors de la Bataille de l’Alma en poursuivant seule – ou presque- les troupes en fuite de l’amiral-prince Menchikov.
  • A 17 heures 30, l’assaut de la rive gauche de l’Alma est partout réussi. L’ennemi bat en retraite vers Sébastopol et le bataillon d’élite de la Légion peut descendre au bord de la rivière, reprendre ses sacs et camper pour la nuit.
  • Les Français perdent 140 tués et 1 200 blessés. La Légion perd 5 officiers blessés et 55 légionnaires blessés ou tués. Les Anglais perdent 343 tués et 1 612 blessés. Les Russes laissent 180 tués et 3 900 blessés sur le terrain.
  • Après cette première bataille victorieuse contre les Russes, ne disposant pas d’unités montées, le général de Saint-Arnaud ne peut exploiter le succès de l’Alma et les troupes russes, bien que défaites, arrivent à rejoindre Sébastopol où elles renforcent la garnison. Les Alliés mettent donc le siège devant Sébastopol, forteresse formidable pour l’époque, où sont concentrées la flotte et l’armée russes qui doivent s’attaquer à Constantinople. La ville ne peut pas être complètement investie et elle conserve, au nord, des liaisons lui garantissant renforts et ravitaillement.

Jean Balazuc P.P.P.P.

Sources principales.

La Légion Etrangère. Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite – John Robert Young et Erwan Bergot – Editions Robert Laffont – 1984.

Le 1er Etranger – Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – Branding Iron Production – 1986.

Le 4e Etranger– Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – Branding Iron Production – 1987.

Histoire de la Légion de 1830 à nos jours – Capitaine Pierre Montagnon – Pygmalion – 1999.

Histoire de la Légion Etrangère 1831-1981 – Georges Blond – Plon – 1981.

La Légion – Erwan Bergot – Imprimerie Delmas – 1972.

 

Bosquet Pierre, général de l’Armée d’Afrique lors de la fin de la conquête de l’Algérie ; il réduit la révolte kabyle en Petite Kabylie en 1850-1851 ; en février 1852, prise dans une tempête de neige, sa colonne forte de 1 200 hommes est anéantie près d’El-Kseur. En Crimée, il commande la division qui lance l’attaque lors de la bataille de l’Alma le 20 septembre 1854. Puis il commande le 2e C.A. devant Malakoff.

 

de Canrobert François Marcellin Certain, né le 27.06.1809 à Saint-Céré ; officier en Algérie ; il se distingue lors de la prise de Constantine en octobre 1837 ; capitaine adjudant major à la Légion Etrangère en 1840 ; il s’illustre en avril 1845 entre Orléansville et Ténès ; promu au grade de colonel, le 8 novembre, il est versé au 3e régiment d’infanterie légère qu’il quitte le 31 mars 1848 pour prendre les fonctions de chef de corps du 2e régiment étranger, tout en gardant la subdivision de Batna. Avec cette unité, il prend le bey Achmed. En juin il permute avec le colonel de Cariés de Senilhes et prend le commandement du 3e régiment de zouaves et de la subdivision d’Aumale ; son action d’éclat lors de la prise de Zaâtcha le 26.11.1849 lui vaut la croix de Commandeur de la Légion d’Honneur et les étoiles de général à 40 ans ; il s’empare avec ses Zouaves par la ruse, fin 1849, du nid d’aigle de Nara, au milieu des derniers contreforts de l’Aurès ; il participe activement au coup d’état du 02.12.1852 ; général de division en 1854, il remplace le Maréchal Achille de Saint-Arnaud en Crimée ; Maréchal de France le 18.03.1858 ; guerre d’Italie en 1859, commandant un corps d’armée ; victorieux en 1870 à Saint-Privat ; décédé le 28.01.1895 à Paris.

 

Nayral Martin de Bourgon Pierre Emile, chef de bataillon du 1er Régiment Etranger ; en août 1854, il est nommé à la tête d’un bataillon formé avec huit compagnies d’élite des deux régiments étrangers, en Crimée.

 

Saint-Arnaud Achille, comte, né Jacques Achille Leroy, né le 20.08.1801 ; petit-fils de pâtissier ; roturier, il s’invente un patronyme ; sous-lieutenant à 32 ans ; capitaine de la Légion Etrangère, il participe à l’assaut sur Constantine en octobre 1837 ; il gagne la Légion d’Honneur ; il se distingue lors de l’expédition sur Miliana en 1840 ; officier de valeur sous les ordres du général Robert Bugeaud  en Algérie ; colonel, il reçoit la reddition de Bou-Mâaza en avril 1847 ; général avec deux étoiles en 1850 ; après la campagne de Kabylie, il reçoit sa troisième étoile ; commandant les troupes de Paris en 1850-1851 ; ministre de la Guerre le 26.10.1851 ; il organise le coup d’état du 02.12.1851 ; il fait arrêter ses anciens supérieurs, Bedeau, Cavaignac, Changarnier, Charras, Lamoricière et Leflô ; Maréchal de France en 1854, il est nommé commandant en chef de l’expédition de Crimée ; vainqueur des Russes à l’Alma le 20.09.1854 ; mort du choléra sur la Mer Noire le 29.09.1854.