Ce mois-ci, Pyc et Momo vous proposent: "addition au doudou numérique"

 

La chute de l'histoire est tirée d'une histoire vraie, hélas ! le téléphhone portable est partout, je me souviens de cette photo parue dans "Képi Blanc" qui représentait d'un côté les militaires à droite figés très dignes et de l'autre les sénateurs (à gauche ne voyez aucune allusion...) qui étaient tous en communication sur leur portable, indifférents au discours que faisait le COMLE. Combien de fois n'entendons nous un téléphone sonner en des endroits et à des moments très mal venus, inopportuns... C'est au point que dès qu'une réunion ou un spectacle commence, la première chose à faire est de mettre son portable en sourdine... avec un brin d'humour, un présentateur disait: "n'oubliez pas, Mesdames et Monsieur à l'issue de la scéance de rallumer vos portables, une manière de dire les choses avec élégance .

Bonne lecture de la page de BD du mois, notre Ami "Nono" exprime avec horreur notre addiction au téléphone portable, jusqu'où cela peut-il aller ?

Pour terminer un article destiner aux amateurs de BD: "Lucky Luke". Bonne lecture !

 

La BD est un des meilleurs moyens d’explorer le monde, pour les accros de la BD, les héros serviraient à nous protéger et nous avertir d'un danger ?

Pour avoir été scénariste de BD,  j’ai une réelle admiration pour monsieur Goscinny, un des auteurs légataires de Lucky Luke, Astérix et nombre d’autres toutes particulièrement réussies. Mais quelle magique imagination et plus particulièrement présente dans les albums de Lucky Luke.

Avec leur cow-boy solitaire, Morris et Goscinny, (aujourd'hui décédés), nous font entrer dans le royaume de la BD grand public, une place à part. Nos deux auteurs sont parvenus à installer les “aventures de Luky Luke" dans un climat d’évasion où bagarres, poursuites et malentendus n’ont plus la moindre gravité. Le croque-mort rôde partout mais il en est toujours pour ses frais. J’adore l’ambiance amorçée avec ces panneaux signalétiques à l’entrée des villes, menaçants à souhait (bienvenue à Tortilla Gulch: sa prison, son tribunal, son cimetière) mais toujours, une heureuse maladresse fait que les fusillades, duels et embuscades ne tournent jamais en bain de sang.

Ainsi est inventé le western sans cadavre à l’identique des jeux de notre enfance quand nous jouions aux cow-boys et aux indiens.

Les Daltons apparaissent plus bêtes que méchants, attachants même, ils n’arrivent jamais à “descendre "Lucky Luke" grand buveur de lait qui dans un passé récent fumait beaucoup et qui possède le don de "tirer plus vite que son ombre...".

Cette BD magique  me fait oublier le passé, le présent et le futur, elle me fascine, c’est exactement la restitution d’une ambiance, celle de la conquête de l’Ouest américain avec ses caravanes, ses indiens, ses détachements de cavalerie, ses parties interminables de Poker avec les incontournables tonneaux de goudron et les sacs de plumes.

La philosophie de cette BD est profondément généreuse et inoffensive. C’est l’envers de la réalité, le héros est un extra-terrestre sans nerfs, ami de tout le monde et qui a pour vocation d’affronter une entreprise sécuritaire, intriguant au plus haut niveau de l’Etat, en la personne d’un directeur d’agence de détectives qui établit des fiches sur la dangerosité de tous, prône la tolérance zéro et postule: “qu’en tout honnête homme sommeille une canaille”, faisant ainsi de la suspicion une priorité !

Sous des dehors anodins et gentillets, le monde de Lucky Luke propose bel et bien une subtile mise en cause de la paranoïa sécuritaire de notre temps. Rien que celà !

Il y a tant à dire sur la BD: “Comment la BD s’est-elle saisie des horreurs de la seconde guerre mondiale ? Comment traite t-elle une sexualité misérable, une misanthopie galopante et une déprime structurelle ? Comment Gaston Lagaffe, le mangaka japonais ou passant par les aventures d’une Bovary contemporaire, elles nous font découvrir l’oeuvre immense d’un “Hergé” japonais sprécialiste de Flaubert…

Ah! Gaston: “objets inanimés avez-vous donc une âme ?” la réponse est: “pas qu’un peu, mon ami”, lui, Lagaffe ne manque jamais d’aimer ses créations…qui le lui rendent bien.

La BD, c’est la lecture idéale de nos vacances, je propose qu’un budget mensuel devrait être mis en place dans chaque famille pour l’achat de BD, c’était ce que m’attribuaient mes parents et chaque jeudi j’attendais avec impatience le journal de “Spirou”. Je leur voue une reconnaissance éternelle. Un grand plaisir gratuit m’est offert aussi quand je vois ces enfants aux rayons BD des magazins, assis à même le sol, plongés dans la lecture d'une BD. Ils sont partis pour un autre monde, leurs parents devraient avoir l'opportunité bienfaisante d’en tirer la leçon. J’ose pas me mettre à lire à côté de ces gosses, pourtant, ce serait un réel plaisir, mais le temps est trop vite passé, je suis devenu bien trop grand, il ne me reste que la joie réelle de repartir en enfance en lisant une bonne BD, peu importe l’endroit où je me trouve. Je pense bien avoir le petit bonheur d'avoir leur âge à ce moment là…

CM et PYC