Qu’est-ce qui rassemble une bande dispersée, des nomades dénués de tout accessoire, qui les civilise et fait d’eux un peuple ? Les mots !

Des mots gravés dans la pierre sous la forme des “Dix commandements”, le règlement de la FSALE avec le vade mecum, le code d’honneur de l’ancien légionnaire. Ce code inspiré de celui du légionnaire en activité de service est bien plus qu’un ensemble de prescriptions arbitraires. Ce code transforme la “horde” en communauté, un “eux” en “nous”. Ainsi, les individus forment, réforment et transforment leur environnement, l’action collective, elle, modifie et façonne le paysage humain; pour nous, c’est un espace collectif où même si nous ne sommes que des hôtes de passage, notre cohésion est le facteur indispensable où chacun apporte sa contribution si modeste soit-elle.

“La fidélité, prescrit… un retour au bercail et le resserrement des liens contractés naguère et trop souvent négligés par la suite. Elle se définit en termes très simples : nous avons reçu de la Légion : il faut le lui rendre en militant pour elle, comme dans notre temps d’active. Nous avons reçu de nos amicales ; rendons leur le bien qu’elles nous ont fait. Peut-être ne leur avons-nous encore rien demandé et n’en avons-nous rien reçu ! Mais qui pourrait affirmer qu’il n’aura pas, un jour ou même demain, besoin d’elles. Alors soyons honnêtes et n’attendons pas le dernier moment ou la nécessité pour reprendre notre place dans les rangs.” Général Louis GAULTIER, président fédéral de 1966 à 1969.

La Fédération évite à chaque amicale son isolement, c’est une chaîne dont les maillons sont les amicales, s’il paraît évident de tout faire pour qu’elle ne casse pas, un seul maillon suffirait pour s’inquiéter, c’est précisément ce qui s’est passé l’an dernier avec la création de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Légion Etrangère (ANACLE).  Malheureusement nous subissons aussi l’érosion de notre propre  vieillissement qui nous projette en imagination dans un avenir qui ne se veut pas toujours prometteur…

Aujourd’hui, l’opinion publique oscille entre repentance et pacifisme bon teint, pour satisfaire les humeurs versatiles qui bouleversent notre devoir de mémoire. Un fait se présente sans possibilité de contradiction, nos jeunes qui devraient assurer la relève ne rejoignent pas, pour de multiples raisons, le monde des Anciens combattants en général. Les associations issues des conflits qui ont marqué le siècle dernier se sentent isolées et par le fait qu’elles ne peuvent augmenter ou renouveler leur effectif, sont, dès leur naissance appelée à disparaître… Nos “Jeunes Anciens Légionnaires (JAL) sont trop peu à se replier vers nos Amicales ou rejettent, tout simplement leur statut d’Anciens combattants. Le monde des Anciens combattants est confronté à une chute drastique de ses effectifs et notre Fédération, plus que centenaire tente par de nombreux moyens de maintenir sa représentation des  Amicales d’Anciens légionnaires. A ce sujet, notre congrès de Nîmes est un exemple d’espoir et de réussite. Un constat s’impose, notre monde des Anciens souffre du regard d’une population de plus en plus inculte sur le plan historique. Pour reprendre la réflexion du général Gaultier: “Nous n’avons pas le droit de planer au-dessus des contingences, que notre bon droit et nos mérites ne nous tiennent pas hors de la mêlée…pour être un mole inébranlable, une forteresse inexpugnable, il faut que notre bloc ne présente aucune fissure, il faut que notre solidarité soit totale.”

C’est mon souhait de communicant pour 2020, notre communauté d’Anciens légionnaires, doit être celle de veilleurs qui ne doivent pas se laisser distraire par des valeurs qui ne sont pas les leurs. Nos rendez-vous 2020, seront en phase avec notre fraternité à la Légion active, sans aucune hypocrisie, ni faux semblant, mais restons vigilants, ne nous trompons surtout pas de langage !

Bonne Année et continuons à COMMUNIQUER et soyons plus que jamais SOLIDAIRES !

 

CM