Au temps du téléthon:

Il m’était dit par mes Parents dans « mon enfance » quelques temps après la fin de la guerre 39/45,  que mon destin semblait naturellement devoir être plus heureux que le leur avec un progrès annoncé et un monde meilleur.

Avec le recul imposé par les ans, je constate que j’ai vu mourir la promesse de don qui m’était faite…

Mais que veut dire le mot progrès : la définition n’est pas si simple après le lavage de cerveau fait par médias interposés qui efface les leçons de notre histoire. La résistance suppose la mémoire d’un temps où un autre chemin était possible. Or l’histoire nous prévient qu’aucune civilisation n’est à l’abri d’une amnésie collective même si les petits-enfants semblent plus intéressés que ne fut leurs parents.

Jane Jacobs (le déclin des grandes cités américaines 1974) souligne à juste titre que l’oubli général est le syndrome le plus frappant chez les survivants des civilisations mortes, ils n’ont pas seulement et irrémédiablement perdu les outils, les techniques, de leurs ancêtres, mais encore toute idée de ce qui a été oublié.

Notre société longtemps piégée par les contre-vérités et l’oubli doit renouer avec son héritage perdu et faire montre d’une volonté de « reconquête ». La culture d’une société humaine n’est pas un simple paquet d’informations qu’il suffirait de réinstaller dans les cerveaux pour la restaurer. Le danger d’une régression de la civilisation procède de l’oubli d’un savoir faire social et politique, d’un savoir vivre ensemble, d’un vouloir vivre ensemble, que l’on ne saurait conserver ailleurs que dans le cœur des hommes.

Si se perd le désir et la capacité de faire progresser la solidarité, la convivialité entre les hommes de bonne volonté, les plus avancées des sociétés peuvent sombrer dans la barbarie, telle est la leçon de ce XX° siècle, le plus atroce de l’histoire de l’humanité.

Aujourd’hui, à l’heure où la « vérité est ailleurs et transfigurée », il nous faut redoubler d’exigence à ne pas transiger et à mener notre existence au sein de ce pays qui accueille des pauvres gens, d’une culture différente de la nôtre mais il est tellement vrai que nous ne saurions voir mourir de faim une grande partie d’un monde en pleine contradiction avec les valeurs, non inscrites, de la solidarité humaine.

Soyons vigilants, notre société ne saurait disparaître, notre combat peut paraître d’une autre époque alors qu’il n’a jamais été autant d’actualité.

Le constat est clair, c’est celui de ne pas dénaturer notre histoire afin que nous puissions faire, à notre tour, une promesse de don à nos petits-enfants, celle d’un monde meilleur qui ne saurait se réaliser sans une reconnaissance contagieuse pour nos pères et frères qui nous ont transmis leur amour pour la France et notre liberté aux prix de leur sang versé.

CM