Blaise Cendrars probablement le plus connu des légionnaires poètes disait : « le métier d’homme de guerre est une chose abominable et pleines de cicatrices, comme la poésie».
Le légionnaire sait qu’il a rendez-vous avec la mort, elle n’est pas pour lui une ennemie, il l’accueille, heureux d’aller retrouver des compagnons pour « trinquer » avec eux : « mais au ciel , nom de nom ! on n’a pas de pinard ». Il emporte avec lui son panache et se fait désinvolte: « Il a regardé les cailloux , avec de grands yeux sans larme, puis repoussant son arme, il a dit: « Moi je m’en fous ». »
Dans la poésie, le légionnaire se montre confus de recevoir cette Haute Dame la Mort puis il ne demande : « Qu’à retrouver une Patrie ». Conscient de n’avoir pas plus compté ses misères que ses souffrances.
La poésie légionnaire comme le disait le général Hallo, ancien rédacteur de « Képi Blanc » : c’est l’âme légionnaire, une piété envers sa nouvelle Patrie: « l’oubli dans l’aventure, le rachat dans le sacrifice, la dignité dans l’honneur ». Tous n’auront pas la chance de pouvoir écrire dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas, alors comment y livrer son âme ?
Nous avons souhaiter vous faire part du poème d’un légionnaire qui devait, après l’avoir écrit tomber au combat. Une belle âme et un humble cœur pour lequel la vie à été sans tendresse…
Petit Fleur Blanc…
Petit fleur qui fait blanc sur le bord du chemin,
Petit fleur qui t’en fous que partout c’est la guerre…
Petit fleur, ton maman, c’est madame la terre;
Ton maman, petit fleur, il tient par le main.
Mon maman il est loin… aujourd’hui et demain
Je marchais en avant, car moi c’est militaire.
Mon papa il est mort… et moi seul, légionnaire,
Képi blanc, godillot, fusil et quart de vin.
Petit fleur, tu parler pour moi maman la Terre
Tu parler que moi, Kurt, toujours c’est fait la guerre,
Que peut-être bientôt c’est fini mon saison…
Petit fleur, moi soldat, même chose ton frère ;
Moi aussi c’est fait blanc… Képi blanc légionnaire,
Et bientôt habiter chez toi dans ton maison.
Légionnaire Kurt