Histoire. Mai-juin 1940 : l’épopée de Narvik (1ère partie)

 

Avril 1940 : Les Allemands contrôlent presque la totalité du territoire norvégien mais les Alliés appuyés par la Légion vont couper la "route du fer" par où le minerai suédois est acheminé vers l'Allemagne. Six mille Allemands tiennent le port et la ville de Narvik.

Mai 1940 : La seule campagne victorieuse, en ce mois, est l’expédition de Narvik en Norvège, avec pour principal artisan la 13e Demi-Brigade de Montagne de la Légion Etrangère, la 13e D.B.M.L.E. sous les ordres du colonel Raoul-Charles Magrin-Vernerey.

·       Embarquée à Brest le 23 avril, la 13e D.B.M.L.E. arrive à Liverpool le 25 dans la rade de Greenock. La Providence a besoin de charbonner mais le week-end est sacré. La Grande Bretagne entre en guerre avec la lenteur du God Save the King bien décidée à ne rien changer au british way of life. La 13e D.B.M.L.E. quitte la Providence pour être transbordée sur le paquebot anglais Monarch of Bermuda. Elle repart le 29.

·       Les Anglais ont la maîtrise de la mer mais les Allemands ont la maîtrise de l’air.

Page journal de Marche

·       Le 5 mai, la 13e D.B.M.L.E. se présente à Ballangen, dans la presqu’île de Haafjeldet, base avancée en vue des opérations sur Narvik, le 5 mai, à minuit, dans la clarté du jour polaire tandis que la Colombie, le Chenonceaux et le Mexique font route plus au nord ; après un transbordement sur des torpilleurs britanniques, le 6 mai, et une attaque de Messerschmitt, les légionnaires débarquent sur la terre norvégienne à Skannland.

·       Le 7 mai, le général Béthouart et le colonel Magrin-Verneret prennent passage à bord du torpilleur polonais Burza pour aller explorer le fjord de Narvik. Le général Bethouart force la main aux Britanniques : un débarquement de vive force sera tenté à l’extrémité de la presqu’île de l’Herjangsfjord, à Bjervik, où les Allemands se sont retranchés. L’objectif est de prendre à revers les forces ennemies qui, à 20 kilomètres au nord, bloquent l’avance de la demi-brigade de chasseurs alpins et de plusieurs bataillons norvégiens sur une presqu’île à Gretangen.

·       Une majorité du corps expéditionnaire du Royaume-Uni et de la France doit rembarquer précipitamment, ce qui entraîne la chute de Neville Chamberlain et son remplacement par Winston Churchill le 10mai1940.

·       Le général Béthouard dispose de la 13e D.B.M.L.E. à deux bataillons, d’une brigade polonaise à quatre bataillons et d’une compagnie de chars.

·       Le 12 mai, vers vingt-deux heures, la petite armada s’ébranle et se présente dans le fjord de Bjervik et Méby, dans la pénombre crépusculaire.

·       A minuit, les canons des navires de guerre ouvrent le feu et l’obscurité explose dans un rugissement d’apocalypse. Le hurlement et le tonnerre de tous les canons des bâtiments de guerre emplissent le fjord. Les Allemands sont installés autour de Bjervik et même dans Bjernik. Mais Bjervik n’est pas un camp allemand. C’est un bourg, une localité, avec des maisons pleines de civils, hommes, femmes et enfants. Les fumées des incendies se détachent sur les hautes montagnes couvertes de neige. Des maisons de bois flambent comme des torches.

·       L’amiral britannique Cork, commandant les forces navales britanniques, et le général Béthouart ont pris place à bord du croiseur Effingham. Le colonel Magrin-Verneret se trouve sur la passerelle du croiseur Vindictive.

croiseur "Vindictive"

·       Les chalands blindés foncent à la grève. A leur bord, le I/13e du commandant Boyer-Resses et quelques chars H35 d’accompagnement d’infanterie.

·       Le 13 mai, à l’aube, la 13e D.B.M.L.E. débarque sur le sol norvégien dans huit barcasses blindées et plusieurs bateaux de pêche, sous la protection de la flotte britannique. Simultanément, les 6e et 14e B.C.A. attaquent au Nord. Des cinq chars légers prévus, transportés par le cuirassier Résolution, seul le H 39 du lieutenant Coloby arrive à toucher terre dès le début de l’assaut.

·       Au bout d’une heure, la canonnade se tait et c’est au tour des légionnaires de partir à l’assaut dans les cinq chalands. Malgré le bombardement, les Allemands défendent le rivage avec une résolution farouche et leurs mitrailleuses gênent d’emblée les engins de débarquement. Le commandant Boyer-Resses, dressé dans une barque, sans égards pour les balles qui balayent la mer, donne ses ordres au porte-voix, comme à la parade. Il dirige ses chalands vers la cote 46, dont l’écran lui semble offrir une relative protection bien qu’elle soit exposée aux tirs des mitrailleuses. Mais il n’a pas le choix. A son signal, les cent cinquante légionnaires du 1er Bataillon bondissent par-dessus les bordages, sautent à la mer et gagnent rapidement le rivage. Puis ils avancent, pliés en deux sous les balles. Ils culbutent l’ennemi et se reforment sous le feu en direction de Bjervik, leur objectif initial. Derrière eux, trois chars gagnent enfin la plage et sont engagés dans la bataille.

·       Des maisons en ruine et en flammes, sortent des hommes, des femmes et des enfants ensanglantés hurlant de terreur ; une centaine de cadavres et davantage de civils déjà grillent dans les flammes. Infortunée petite communauté, surprise dans son sommeil par le monstre Guerre. Les survivants provisoires fuient éperdus de tous les côtés, tandis que progresse lentement l’assaut des légionnaires. Les Allemands se replient en défendant rue après rue.

·       Lorsque la première tête de pont est bien établie, le restant du 1er bataillon embarque à son tour dans des canots blindés et fonce vers la plage sous une voûte de feu.

·       Les Allemands sont retranchés dans le village. Il faut donc enlever Bjervik maison par maison. Après cinq heures d’âpres combats de rue pour progresser au corps à corps dans les ruines et dans les flammes, dans les maisons qu’il faut enlever les unes après les autres, avec la 1ère compagnie du capitaine Gelat en tête, le 1er Bataillon du commandant Boyer-Resses s’empare de Bjervik et peut poursuivre l’action vers le nord.

·       Lorsque le 1er Bataillon est enfin maître du terrain, le 2e Bataillon est mis à terre face à l’est. Il trouve un relief terriblement accidenté, avec des failles plus abruptes que la carte ne le laissait prévoir. Pourtant, les légionnaires du commandant Guéninchault parviennent eux aussi à vaincre toutes les résistances. Le 2e Bataillon doit poursuivre sa progression dans la montagne. Il s’empare de la cote 98 puis, au cours de son avance, enlève le camp d’Elvegaard. La lutte est chaude car chaque maison est conquise par un combat sans merci. Enfin le Bataillon tient Elvegaard où il libère 80 prisonniers norvégiens, capture près de 500 Allemands, s’empare d’une centaine de mitrailleuses et d’un matériel important.

·       Son objectif suivant est la cote 220, qui se dresse droit devant ‘’noire, abrupte comme une proue de navire’’. Les légionnaires sont cloués au sol devant une résistance opiniâtre. Pas pour longtemps car les ordres sont formels : il faut passer.

·       A 13 heures 30, sous la protection des mitrailleuses du bataillon, la 1ère section de la 5e compagnie parvient près du sommet, malgré les obstacles et le tir meurtrier des armes automatiques allemandes. Mais les balles qui pleuvent en rendent l’approche impossible. Le capitaine Amilakvari a sa cagoule percée de balles. Bientôt l’ennemi cède. Il ne reste plus qu’une mitrailleuse haut perchée sur un rocher abrupt, au milieu des eaux, qui barre avec obstination le passage. Ni les fusils-mitrailleurs, ni les grenades lancées par les VB ne peuvent la neutraliser. Trois légionnaires espagnols se détachent de la section, escaladent le talus avec une facilité surprenante et bondissent vers la mitrailleuse dont le tir fauche deux d‘entre eux. Le troisième s’élance à son tour et, d’un coup de crosse, assomme successivement les serveurs de l’arme, qu’il balance dans le vide. Ce légionnaire courageux s’appelle Rodriguez ; son action lui vaut la première Médaille militaire de la 13e D.B.M.L.E.

·       Vers 17 heures, la liaison entre la terre et le commandement étant établie, le chef de corps, le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey reçoit enfin l’autorisation de l’état-major français de l’opération, de rejoindre son unité ; il débarque sur la plage de Bjervik avec son état-major, ses motocyclistes et ses éclaireurs skieurs.

·       La prise du camp d’Elvegaard permet au 2e Bataillon de dégager la route de Méby vers Oijord. Le chef de corps décide de lancer une reconnaissance jusqu’au bout de la presqu’île. Le peloton motocycliste du lieutenant Lefort est chargé de cette mission, appuyé par un destroyer surveillant le rivage. Jusqu’à Oijord, la progression est lente ; la route et défoncée et les ponts sont détruits. L’ennemi semble absent et le bourg inoccupé. Pourtant l’adversaire réagit, mais son retour offensif sur Oijord est vivement repoussé par les F.M. du peloton.

·       Au cours d’un bombardement, le P.C. du colonel est particulièrement visé : le capitaine Blanc de la C.C. et le médecin-capitaine Blancardi sont grièvement blessés.

·       Au cours de la progression, le 2e Bataillon perd le lieutenant René Maurin de la CAB 2 (Il est le premier officier de la 13e D.B.M.L.E. tué au combat). Le même jour, un sous-officier et cinq légionnaires ont trouvé la mort dans les rangs de la jeune unité. More Majorum.

·       Malgré ce premier succès, le Haut Commandement britannique décide de retirer les troupes envoyées en Norvège ; les difficultés pour ravitailler ce théâtre d’opérations, les pertes subies par la Home Fleet et la situation qui se dessine sur le font de France en sont la cause. En effet, les pertes en navires britanniques sont lourdes du fait de la supériorité de la Luftwaffe mais aussi des U-Boote qui gênent considérablement la logistique alliée. De plus, l’amiral Cunningham, commandant les forces navales, pense que la prise de Narvik est impossible. Le général Béthouart insiste pour tenter la prise de Narvik car l‘embarquement de milliers d’hommes sous la pression ennemie équivaudrait à un désastre. Les Anglais ne sont pas très favorables à une nouvelle attaque. En effet, la garnison allemande, forte de 5 000 hommes sous les ordres du célèbre général Dietl, est renforcée par un millier de marins, provenant des navires coulés.

·       Le 14 mai, une patrouille de la 7e compagnie du 2e bataillon, par un coup de main audacieux, détruit dix avions allemands basés au lac Hatvigvand dont la surface gelée leur sert d’aérodrome. Mais l’objectif prioritaire demeure Narvik, de l’autre côté du Rombakfjord.

·       Les légionnaires et les chasseurs alpins effectuent leur jonction sur la route de Gretangen. Les chasseurs du 14e B.C.A. et des unités polonaises tiennent le secteur au sud de l’objectif. Partant d’Ankenes et de la cote 668, ils sont chargés d’une opération d’encerclement sur l’arrière des positions allemandes.

·       Le 17 mai, l’ennemi, dont l’infanterie n’a plus de ressources pour résister efficacement, réagit avec son aviation. L’une de ses attaques sur Bjervik écrase sous les bombes le P.C. du chef de corps et le poste de secours de la 13e D.B. Le capitaine Carré de Lusançay et le lieutenant Herzog sont mortellement touchés. Le 2e Bataillon perd son chef, le commandant Albéric Gueninchault, venu faire son rapport, à Ankenes.

·       Ailleurs les unités comptent douze légionnaires tués et de nombreux blessés. Les bombardements et les mitraillages sont désormais très fréquents. Pourtant, l’étau se resserre sur Narvik même, objectif principal de la campagne.

·       Le 24 mai, l’amiral Cork reçoit de l’Amirauté de Londres un long télégramme : ‘’Le gouvernement de Sa Majesté a décidé que vos forces devront évacuer la Norvège le plus rapidement possible. La raison est que les troupes, les navires, les canons et différents matériels sont impérieusement réclamés pour la défense du Royaume Uni ; le gouvernement norvégien n’a pas encore été informé’’.

·       Le 26 mai, l’amiral Cork fait connaître au général Béthouart cette décision. Le général obtient des Anglais de maintenir l’attaque sur Narvik et de ne pas abandonner l’armée norvégienne.

·       Dès le 27 mai, l’amiral Cork convient avec l’Amirauté britannique d’une date limite pour l’évacuation du secteur de Narvik : dans la nuit du 1er au 2 juin.

 

Jean Balazuc P.P.P.P.

Sources principales

La Charte de la F.N.A.M.

France Horizon de l’ANFANOMA.

La Légion Etrangère. Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite. John Robert Young et Erwan Bergot. Editions Robert Laffont – 1984.

La Légion Etrangère – Foreign Legion – 1939-1945 – Pierre Dufour – Editons Heimdal – 2000.

La 13e D.B.L.E. de Tibor Szecsko – E.F.M. 1989.

Histoire de la Légion Etrangère 1831-1981 - Georges Blond – Plon 1981.

Site du Mémorial de Puyloubier.

Site ‘’Mémoire des hommes’’ du S.G.A.

Wikipédia.

 

 

Amilakvari Dimitri, né le 12.11.1906 à Gori en Géorgie ; prince, grand écuyer de la Couronner ; en 1917, la révolution bolchévique contraint les survivants de sa famille à l’exil ; saint-cyrien de la promotion du Rif 1924-1926, à titre étranger ; au 1er Etranger en 1926 ; lieutenant au 1er bataillon du 4e R.E.I. à Marrakech de 1929 à 1936 ; il se distingue lors des colonnes du Haut-Atlas ; deux citations ; pendant quatre ans, il commande la 3e compagnie du I/4e R.E.I. Nommé capitaine en janvier 1937, il est affecté au 1er Etranger ; capitaine, commandant la CAB 2 de la 13e D.B.M.L.E. en Norvège en mai-juin 1940 ; de retour de Norvège, il choisit la France Libre ; capitaine, commandant la CAB 1 de la 14e D.B.M.L.E. en juillet 1940 ; puis commandant le 2e Bataillon de la 13e D.B.M.L.E. ; en juin 1941, il évite une confrontation directe avec le 6e R.E.I. en juillet 1941, après les combats en Syrie, lieutenant-colonel, chef de corps de la 13e D.B.L.E. ; premier chef de corps à titre étranger ; héros des combats de Bir-Hakeim en mai-juin 1942 ; Compagnon de la Libération  par décret du 9 septembre 1942 ; tué au combat le 24.10.1942 sur le djebel el-Himaimat, au sud d’El-Alamein, en Egypte. Chevalier de la Légion d’honneur. Croix de Guerre 1939-1945 avec 4 palmes. Croix de Guerre des T.O.E. avec deux citations. Ce jeune chef de 36 ans montra pour la mort le dédain et le mépris d’un grand seigneur. Une promotion de Saint-Cyr, 1954-1956, porte son nom.

·       Il avait l’habitude de dire : ‘’Nous étrangers, nous n’avons qu’une manière de prouver notre gratitude à la France, mourir pour elle’’.

 

Belsa Clément, né le 23.11.1914 à Fuentespalda en Espagne ; légionnaire à la 2e compagnie du I/13e D.B.L.E. ; M.p.F. le 13.05.1940, à Bjerkvik en Norvège.

 

Beltran Basilio, né le 14.04.1916 à Alcenar, province de Tarragone, en Espagne ; légionnaire à la 13e D.B.L.E. ; M.p.F. le 13.05.1940, décédé dans un hôpital des suites de ses blessures par des éclats d’obus, à Bjerkvik en Norvège.

 

Béthouart Marie Emile Antoine, né le 17.12.1889 à Dole dans le Jura ; il entre à l'école militaire de Saint-Cyr, promotion de Fès, en 1909 et en sort en 1912 en qualité de sous-lieutenant. Il participe à la Grande guerre dans l’infanterie. Trois fois blessé et trois fois cité, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. Il sert dans les troupes alpines de 1925 à 1928 où il est professeur au centre d’étude de montagne, puis il commande le 24e bataillon de chasseurs alpins en garnison à Villefranche-sur-Mer. Colonel, commandant de la 5e demi-brigade de chasseurs alpins ; général, commandant la 1ère division de chasseurs ; chef du corps expéditionnaire en Norvège en mai-juin 1940 ; en juin 1940, après l’expédition de Narvik, il quitte l’Angleterre avec des légionnaires de la 13e D.B.M.L.E. pour le Maroc, choisissant la voie « de l'obéissance », où il est nommé commandant de la subdivision de Rabat, puis de la division de Casablanca en 1942. Il organise malgré tout l’aide au débarquement des Alliés le 8 novembre 1942, lors de l'opération Torch. Il est alors arrêté et traduit en cour martiale par Charles Noguès, le résident général de France au Maroc. Libéré quatre jours plus tard, il est promu au grade de général de division ; Il accompagne alors le chef de la France libre lors de ses déplacements. Commandant le 1er C.A. de la 1ère Armée en juillet 1944, il participe à la campagne de France, à la libération de l'Alsace et à l'invasion de l'Allemagne, puis de l'Autriche où il reçoit le commandement en chef avant de devenir Haut-commissaire de 1946 à 1950, avec 5 étoiles à partir de 1948 Il quitte le service actif et devient sénateur des Français résidant hors de France Il décède le 17.10.1982 à Fréjus et est inhumé à Rue, dans la Somme. Il donne son nom à la promotion 2000 - 2003 de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr.

 

Blanc, capitaine commandant la compagnie de commandement de la 13e D.B.M.L.E. ; grièvement blessé le 17.05.1940 à Bjervick en Norvège.

 

Blancardi, capitaine-médecin de la 13e D.B.M.L.E. ; grièvement blessé le 17.05.1940 à Bjervick en Norvège.

 

Boyer-Resses, au 4e R.E.I. depuis 1932 : chef de bataillon, chef du 1er Bataillon de la 13e D.B.M.L.E. à Narvik en mai-juin 1940. En juillet 1940, il retourne au Maroc avec les légionnaires qui ne rejoignent pas la France libre.

 

Carre de Lusançay François, né le 24.01.1909 à La Roche sur Yon en Vendée ; capitaine, chef du 1er bureau à l’état-major de la 13e D.B.M.L.E. ; tué au combat le 17.05.1940 à Bjervik en Norvège.

 

Cazaud Alfred, né le 23.09.1893 à Montferrier dans l’Ariège ; engagé à 18 ans au 14e R.I., sergent puis aspirant le 08.08.1914 après un bref passage à l’école d’officiers de Saint-Maixent ; il termine la 1ère Guerre mondiale comme capitaine, avec 4 citations et une blessure ; un an à Saint-Maixent ; affecté au Maroc puis en Tunisie ; chef de bataillon en 1934 ; affecté à la Légion Etrangère en 1938 ; chef d’état-major de la 13e D.B.M.L.E. en mars 1940, à la bataille de Narvik,  puis de la 14e D.B.M.L.E. en juillet 1940 en Angleterre ; lieutenant-colonel, chef de corps de la 13e D.B.L.E. de septembre 1940 à septembre 1941, en Erythrée. Il se distingue lors de la prise de Massaouah le 08.04.1941. Compagnon de la Libération le 23.06.1941. Colonel le 25.06.1941. En septembre 1941, après les combats en Syrie, il prend le commandement du Liban ; général de brigade en octobre 1941, commandant la 2e Division légère en Syrie et en avril 1942, il commande la brigade indépendante en Libye. En août 1942, il retrouve le Liban jusqu’en février 1945 ; commandant la 36e D.I. à la tête de laquelle il termine la guerre en Allemagne, avec le grade de général de division. En 1946, il choisit de passer dans la réserve et de se retirer dans le Tarn. Grand officier de la Légion d’honneur, Croix de Guerre 1914-1918 avec 4 citations et 1939-1945 avec 3 citations. Décédé le 05.04.1971 à Rigautou dans le Tarn.

 

Coloby, lieutenant d’une compagnie de chars qui accompagne la 13e D.B.M.L.E. ; seul son char H 39 est mis à terre le 13.05.1940 à Bjervik en Norvège.

 

Gelat, officier typique de la vieille Légion au Maroc ; capitaine commandant la 1ère compagnie de la 13e D.B.M.L.E. à Narvik en mai 1940.

 

Guéninchault Albéric, né le 09.06.1886 à Louin dans les Deux-Sèvres ; dix citations gagnées lors de la Première Guerre mondiale et lors des opérations de Syrie et du Maroc ; promu chef de bataillon en 1935 ; commandant le 7e puis le 1er bataillon du 1er Etranger ; chef du 2e Bataillon de la 13e D.B.M.L.E. ; tué au combat à Ankenes en Norvège le 17.05.1940.

 

Herzog Oscar, né le 15.01.1901 à Steinbach Hallenberg en Allemagne ; lieutenant à la 13e D.B.M.L.E. ; tué au combat le 17.05.1940 à Bjervik en Norvège.

 

Lefort Jacques, né le 26.12.1913 à Arras ; reçu à Saint-Cyr, il en sort sous-lieutenant en 1935 ; il choisit la Légion Etrangère ; pendant 2 ans au 1er Etranger ; lieutenant en 1937 au 3e Etranger ; le 5 mai 1940, à la tête de son peloton motocycliste de la 13ème D.B.L.E., il débarque à Narvik. Blessé le 6 juin, il reçoit sa 1ère citation. Il quitte Narvik le dernier après avoir fait sauter le pont et les dépôts de munitions. Nommé Capitaine, il rejoint le Bataillon de Choc à Staouéli en octobre 1943. Campagne de Corse ; commandant la 2e compagnie ; puis c’est l’île d’Elbe où il est à nouveau blessé ; commandant le bataillon de Choc du 25 octobre jusqu’à la victoire ; nommé commandant le 25.06.1945 ; à Dalat, il commande le Saint-Cyr vietnamien ; lieutenant-colonel parachutiste, commandant la B.E.T.A.P. à Pau en 1954 ; membre du cabinet de Jacques Chaban-Delmas en 1957, il obtient le commandement du 2e R.E.P. du 7 avril 1958 au 30 mars 1960 ; colonel le 31.08.1958., commandant le secteur de Guelma; Général, inspecteur de la Légion Etrangère en 1962-1964. Général de corps d’armée, il commande le 1er C.A. à Nancy de mars 1972 au 26.12.1973 ; décédé à Hyères dans le Var le 07.06.1974 ; légionnaire, Choc, parachutiste. Un officier, un homme.

 

Maurin René, né le 08.03.1910 à Nice dans les Alpes Maritimes ; lieutenant, chef de section à la CAB 2 du 2e Bataillon de la 13e D.B.M.L.E. ; tué d’une balle en pleine tête à Bjervik en Norvège, le 13.05.1940.

 

Monclar, Magrin-Vernerey Raoul Charles, né le 07.02.1892 à Budapest où son père est diplomate ; saint-cyrien en 1912-1914 ; le 05.08.1914, il est affecté au 60e R.I. ; il termine la guerre comme capitaine, six fois blessé et réformé à 90%, chevalier de la Légion d’honneur, Croix de Guerre avec 11 citations dont 7 à l’ordre de l’armée ; affecté à l’armée d’Orient ; deux nouvelles citations. Le 01.03.1924, il rejoint la Légion Etrangère qui le fascine depuis sa jeunesse. Au sein du 3e R.E.I., il participe à la guerre du Rif et à la pacification du Maroc jusqu’en 1927. Muté au Levant, il œuvre à la réduction des Druzes pillards. En octobre 1931, chef de bataillon, il retrouve la Légion : 2e R.E.I. au Maroc, puis 5e R.E.I. au Tonkin. En 1938, il commande le centre de Saïda. Lieutenant-colonel le 25.06.1938, il est muté au 4e R.E.I. Chef de corps de la 13e D.B.M.L.E. à Narvik : il rejoint la France Libre en juin 1940 ; commandant de la Brigade Française Libre d’Orient fin octobre 1940 ; héros de la Légion Etrangère ; père Légion, il inspecte la 1ère Compagnie parachutiste de la Légion Etrangère, en Indochine, le 13 mai 1948 ; il reprend du service en 1950 pour aller commander le Bataillon français de Corée ; général de division adjoint du général commandant la Xe R.M. en Algérie de juin 1946 à décembre 1947 ; l’Algérie commence alors à envoyer des troupes en Extrême-Orient. En 1950, général de Corps d’armée, il abandonne ses étoiles : lieutenant-colonel, il commande le Bataillon de Corée. Président des Anciens de Corée en 1958. En 1962, il est nommé gouverneur des Invalides. Grand-Croix de la Légion d’honneur ; Médaille militaire ; Compagnon de la Libération ; Croix de Guerre 1914-1918, 1939-1945 et des T.O.E., sept fois blessé, 22 fois cité. Décédé le 03.06.1964 au Val de Grâce.

 

Rodriguez, légionnaire de la 1ère section de la 5e compagnie du 2e bataillon de la 13e D.B.M.L.E. Le 13.05.1940, il neutralise une mitrailleuse haut perchée sur un rocher abrupt de la cote 220 dans la région de Narvik. Son action lui vaut la première Médaille militaire de la 13e D.B.M.L.E.