Enseignement de l’histoire.

 

« L’Histoire et les histoires... La première est apparue évidemment avec l’écriture, événement qui la sépare de la préhistoire. Cette histoire ancienne va perdurer jusqu’à la chute de l’Empire romain (476 a.c.). On entre dans le moyen âge et on y reste jusqu’à ce que Colomb découvre par erreur l’Amérique (d’Americo Vespucci ?). Pendant toute la période qui va jusqu’à la Révolution française on parlera d’histoire moderne – c’est vous dire – et des Lumières à nos jours c’est de l’histoire contemporaine. Donc, rien que pour la France dans l’Europe et dans le Monde, nous avons de la matière à nous mettre sous la dent. Or, pour ménager les susceptibilités, pour céder au mondialisme, au brassage des peuples et des cultures, les pédagogues de la citadelle-éducation-nationale, gomment, effacent, escamotent, peu à peu,   les traces de l’histoire de notre pays, entièrement composé, comme chacun sait, de dangereux hégémonistes colonisateurs, lui interdisant d’apprendre et de dire son identité, pour laisser toute la place aux identités autres, qui elles, ont toute légitimité à s’affirmer ! Quel sombre projet, quelle lâcheté coupable ! C’est un acide distillé petit à petit, comme sorti de ténébreux alambics qui  ronge notre passé pour le dissoudre en un salmigondis innommable. Mais c’est sans doute un syndrome français ».

AM

L’enseignement de l’histoire est malade.

Mais comment peut-on enseigner l’histoire et de quelle manière pour intéresser nos descendants.

Lorant Deutsch apporte une ébauche de solution avec son livre “Métronome”, mais déclenche une polémique justifiée par sa vision “orientée” de l’histoire.

“On ne peut sortir de l’ombre sans exciter la haine de beaucoup” disait Paul Valéry.

J’aime particulièrement la manière dont Lorant Deutsch découvre Paris en déambulant tel que je le pratique moi-même à un autre niveau, bien entendu. C’est une flânerie au gré des stations de métro. Cet acteur et auteur à succès n’a pas prétendu faire œuvre d’érudition, mais emmène le lecteur sur ses pas pour traquer les traces de l’histoire. Ce sont des résumés rapides et vivants écrits dans un style qui ne lui vaudra pas sa place dans l’Histoire  de la littérature, c’est du “Pierre Bellemare” transposé à l’Histoire de Paris.

Aujourd’hui, l’Histoire se porte comme un charme dans les vitrines des libraires, sur internet, au cinéma, à la télévision, dans les kiosques. Des écrivains y puisent des romans et des cinéastes projettent leurs propres versions.

L’Histoire est partout, sauf là où elle devrait être: à l’école, au collège, au lycée. La dernière rentrée scolaire a été marquée par la publication de nouveaux manuels et une nouvelle avalanche de livres dénonçant l’ampleur du désastre. L’accumulation des objectifs contradictoires, l’ambition démesurée de donner aux élèves un saupoudrage sur les autres civilisations, l’irritante obsession de l’initiation à l’histoire de l’art en donnant, en outre, un aperçu des idées, des religions, en essayant d’expliquer le fonctionnement de l’économie mondiale. Ce vaste programme est condensé en une heure et quart par semaine !

L’Histoire dans l’enseignement est la proie d’une pédagogie qui a enfoui la leçon d’une transmission de faits, de dates, de connaissances, sous un déluge de documents supposés attirer la curiosité des élèves.

Occasions de repentance pour nos jeunes français appelés à prendre connaissance de tout ce qui sépare leur passé de l’idéal que leur propose le monde contemporain.

La méfiance à l’égard du passé n’a pas tardé à accoucher d’un individualisme triomphant de nouveaux “citoyens du monde”.

Le Président de la République appelle les Français au patriotisme, mais la solidarité ne saurait se forger que sur le sentiment d’une même appartenance.
Nous sommes les descendants de ceux qui nous ont précédés et qui nous ont légué un héritage à partager.

Le patriotisme est l’amour de la terre des Pères, il se nourrit de grandes choses bonnes et mauvaises. A un pays dont on néglige de faire connaître son Histoire, il est vain de demander à ses jeunes de manifester leur attachement. Un arbre sans racines va où le vent le porte. Une fabrique d’amnésiques se met en place, voyageurs sans bagages.

La France fut faite à coups d’épée. Mais quand s’éteint le fracas des armes, l’évocation des grandes heures du pays, de ses figures et de ses mythes façonne la conscience qu’une nation a d’elle-même.

Le ministère de l’éducation nationale précise: « Si l’on se rend compte que certaines impasses existent, on pourra les compléter par des documents d’accompagnement. » Mille excuses… J’ai cru, naïvement, que c’était justement là le but des manuels scolaires qui devraient, avant tout, rester des modèles, chronologie simple, claire, à permettre au plus grand nombre de comprendre leurs racines, sans s’encombrer de prétentions savantes à l’exemple du “Malet et Isaac” de mon enfance.

Oui, l’éducation en général est malade et cela n’ira pas en s’améliorant, hélas ! comment pouvons-nous laisser l’enseignement de l’Histoire, socle de notre conscience collective et de notre encrage dans la société, être si mal traitée et remisée comme matière de voie de garage ?

CM