La Légion Etrangère : Les combats en juillet 1957 pendant la Guerre d’Algérie

 

 

 

1er juillet 1957 : dans la région d’Aïn-Sefra, le 2e R.E.I. sous les ordres du colonel Goujon, son chef de corps, participe à de nombreuses opérations dans les djebels de la région. L’E.M.T. N°1 du 2e R.E.I., composé la plupart du temps avec les 2e, 3e et 5e Compagnies portées, sous l’autorité du commandant Raphanaud, est basé à Djenien-Bou-Rezg ; il arpente les vastes étendues en connaisseur avec une parfaite désinvolture ; son bilan est remarquable : au cours du premier semestre 1957, il a mis hors d’état de nuire 250 rebelles, récupérant 257 armes dont une mitrailleuse et deux F.M.

 

1er juillet 1957 : le colonel Lemeunier, chef de corps du 4e R.E.I., succède au général de Pouilly à la tête du secteur de Tébessa.

·       Le lieutenant-colonel Sourlier, commandant en second du 4e Etranger, est chargé de l’électrification de la partie méridionale du barrage.

·       Son adjoint, le chef de bataillon Beurotte commande les 1ère et 2e compagnies du 4e Etranger au sud des Nementcha.

·       Son autre adjoint, le chef de bataillon Darmuzai commande les 4e et 5e compagnies, demeurées à Fort-Trinquier en Mauritanie.

2 juillet 1957 : la 3e C.S.P.L.E. relève la 2e C.S.P.L.E. au sud de Djelfa. Elle accroche à Taffara la bande de Si Larbi. Deux chefs de peloton, le lieutenant Martial Fougeras de Lavergnolle et le sergent Helmut Rutkowski trouvent une mort atroce, en brûlant dans leur Dodge. Mais l’impulsion des légionnaires est irrésistible et la katiba est anéantie : 90 cadavres dont celui de Si Larbi, jonchent le terrain. La 3e C.S.P.L.E. obtient la plus formidable victoire, jamais écrite au Sahara.

2 juillet 1957 : sous les ordres de son chef de corps, le lieutenant-colonel Ogier de Baulny, le 2e R.E.C. a un engagement brillant dans le Zaccar. Ses pertes sont lourdes. Voir encadré.

Morts pour la France le 2 juillet 1957, deux chefs de peloton de la 3e C.S.P.L.E. : Fougeras de Lavergnolle Martial, né le 25.03.1927, lieutenant légionnaire ; Rutkowski Helmut, né le 04.12.1925 ; sergent-chef légionnaire. Des légionnaires du 2e R.E.C. dans le Zaccar : Muller Hans, né le 02.02.1925 ; Lauterbach Horst, né le 03.07.1935 ; Rasmussen Jorgen, né le 03.03.1936 ; Schmid Bruno, né le 03.10.1934 ; Sveinfeld Axel, né le 25.01.1919 ; Tolomei Renzo, né le 01.02.1922.

3 & 4 juillet 1957 : le 2e R.E.P. fouille El-Milia et Adjunkia ; 12 H.L.L. sont tués et 48 armes saisies.

Du 6 au 14 juillet 1957 : le 1er R.E.P., en repos sur sa base arrière de Zéralda, est mis à disposition du commandant du secteur d’Aïn-Taya pour des opérations de maintien de l’ordre.

9 juillet 1957 : sur le djebel Toualil, dans le sous-secteur d’Aïn-Sefra, les éléments opérationnels du 2e R.E.I., aux ordres du commandant Arnoux de Maison Rouge, remportent un succès spectaculaire. Le lieutenant Marcel Noack est grièvement blessé. Voir encadré.

M.p.F. Noack Walter Eugène, né le 09.01.1957 à Leipzick en Allemagne ; lieutenant légionnaire au 2e R.E.I. ; grièvement blessé au combat le 09.07.1957 sur la cote 1287 à Aïn-Toual en Algérie ; décédé le 10 à Oran.

12 juillet 1957, Thouron Maurice André Paul, lieutenant légionnaire parachutiste du 1er R.E.P. (né le 26.10.1934) meurt pour la France.

M.p.F. Thouron Maurice André Paul, né le 26.10.1934 à Provins en Seine-et-Marne ; engagé volontaire le 25.10.1954 au titre de l’E.A.I. : E.O.R. du 26.10.1954 au 18.04.1955 ; dès sa sortie de l’Ecole, le sous-lieutenant de réserve est breveté parachutiste ; affecté au 1er B.E.P. le 19.04.1955 ; officier légionnaire ; chef de la 1ère section à la 3e compagnie du 1er R.E.P. au 01.09.1955 ; lieutenant de réserve le 15.04.1957, il prépare l’E.S.M.I.A. ; le 19.05.1957, il est grièvement blessé dans l’oued Merlah, à 1 km au sud-ouest du village d’Ouled Kraled ; décédé le 12.07.1957 à l’hôpital Maillot à Alger ; chevalier de la Légion d’Honneur ; croix de la V.M. avec 4 citations dont une palme ; parrain de la promotion des E.O.R. 1994/08 de l’E.A.I. de Montpellier.

 

14 juillet 1957 : derrière son chef, le général Jacques Massu, la 10e D.P. avec les détachements du 2e R.P.C. du colonel Pierre Château-Jobert, du 3e R.P.C. du lieutenant-colonel Marcel Bigeard, 6e R.P.C. du lieutenant-colonel Jacques Romain-Desfossés, 1er R.E.P. du lieutenant-colonel Pierre Jeanpierre, 1er R.C.P. du colonel Georges Mayer, le 13e R.D.P. (composés du chef de corps, le lieutenant-colonel Pallu, du  drapeau du régiment et de l’effectif d’une compagnie) et les artilleurs paras du chef d’escadron Perrin, reçoit un accueil enthousiaste des Parisiens sur les Champs Elysées ; le lieutenant-colonel Marcel Bigeard défile à la tête de 150 parachutistes du 3e R.P.C. ; parmi eux, le lieutenant Maurice Schmitt ; des détachements de la 25e D.P. participent également au défilé, notamment les 9e R.C.P. du lieutenant-colonel Pierre Buchoud, le 14e R.C.P. du lieutenant-colonel Paul Ollion, le 18e R.C.P. du lieutenant-colonel de Beaugrenier, le 8e R.P.C. du colonel Louis Fourcade, le 1er R.H.P. du lieutenant-colonel Hébrard et le 2e R.E.P. du lieutenant-colonel Alfred de Vismes, avec le général Henri Sauvagnac à leur tête.

Le 15 juillet 1957, la 2e compagnie du 2e Bataillon de la 13e D.B.L.E., lors d’un accrochage dans le secteur de Khenchela de la Z.S.C., perd le sergent Colombie Louis Abel (né le 10.08.1925), mort pour la France sur le djebel Kémistia.

 

23 et 24 juillet 1957 : à Oued El Aleg, dans le sous-secteur d’Aïn-Sefra, les éléments opérationnels du 2e R.E.I., aux ordres du commandant Arnoux de Maison Rouge, remportent un nouveau succès spectaculaire, le troisième en deux mois. Au cours des combats du 21 au 24 mai dans le Kef Mimouna, du 9 juillet sur le djebel Toualil et des 23 et 24 juillet à Oued El Aleg, le 2e R.E.I. avec la Compagnie Saharienne du Djebel Amour, présente un bilan remarquable : 230 fellaghas abattus, 44 prisonniers dont un commandant de compagnie et 250 armes récupérées.

Du 23 au 26 juillet 1957 : au cours de l’opération Bravo VI dans le douar M’Cid, le bilan du 2e R.E.P.  est de 6 H.L.L. tués et 10 armes récupérées.

25 juillet 1957 : le 1er R.E.P. est en opération dans la région de Médéa en Z.S.A., dans le cadre de la 10e D.P. 

Du 26 juillet au 21 août 1957 : nouvelle bataille dans l’Atlas Blidéen, opération NC15.

L’opération NC15 se déroule avec la 7e D.M.R. et la 10e D.P. avec trois régiments parachutistes et une batterie du 20e G.A.P. vers Tablat, dans l’Atlas Blidéen, à Takitoun, Taoudet, Bou-Lemmou, Mezrenna, Tiberguent dans la région de Loverdo et Champlain au sud de l’Atlas Blidéen ; les régiments accrochent sans arrêt dans l’Atlas blidéen, sur la frange ouest de la Kabylie ou la bordure est de l’Ouarsenis ; le 26 juillet, vers 16 heures, deux sections de la compagnie du capitaine Chiron du 1er R.E.P. sont clouées au sol par des tirs violents ; Chiron récupère le reste de sa compagnie et fonce à la rescousse ; sa contre-attaque dégage les deux sections en mauvaise posture mais ne peut empêcher les pertes ; 13 tués et une dizaine d’armes perdues ; rien à dire, le combat s’est déroulé à la loyale ; l’adversaire s’est montré mordant et bien armé ; Le lieutenant-colonel Jeanpierre, chef de corps du 1er R.E.P., en tire les conséquences et tous ses efforts portent sur la mise au point de la machine qu’est le régiment actuellement et sur la façon de combattre le nouveau rebelle.

Le 1er R.E.P. le 11 août et le 2e R.P.C. le 12 août accrochent une katiba à Pedoudra ; le 6e R.P.C., les 5e et 29e B.T.A., le 8e R.C.C. et le 457e G.A.A.L. arrivent en renfort ; le 1er R.C.P. opère à Bou-Lemmou ; 130 H.L.L. sont tués, la majorité par le 1er R.E.P., et 20 sont faits prisonniers ; 59 armes, dont 3 F.M., sont récupérées ; les combats se poursuivent à Blida dans l’oued Merdja, à Aïn-Taya et Ménerville ; mais le 1er R.E.P. a 13 morts dont le sergent-chef Pahl et 10 blessés ; il perd 1 F.M. et 9 P.M. ; selon Si Azzedine, le commando zonal emporte une victoire à Tablat sur le 3e R.E.P. et récupère 27 P.M. en ne déplorant que 5 morts ; le lieutenant-colonel Pierre Jeanpierre en tire les conséquences. Voir encadré.

Morts pour la France le 26 juillet 1957 : Paal Aloïs Alexandre, né le 08.06.1924 ; sergent-chef légionnaire parachutiste, chef de la 2e section de la 3e compagnie du 1er R.E.P. en 1956-1957 ; mort au combat le 26.07.1957 entre Tablat et Médéa au cours de l’opération NC 15.

Dans l’Atlas Blidéen, 12 légionnaires parachutistes du 1er R.E.P. : Ballono y Calvo Migale, né le 22.07.1935 ; Copetti Bruno, né le 14.05.1935 ; Dolcetti Armando, né le 25.07.1933 ; Fourcand Roger Emile Marius, né le 28.08.1929 ; Hess Adolf, né le 15.07.1936 ; Krischunas Reinhold, né le 19.04.1938 ; Megerle Rodolf, né le 22.11.1935 ; Piludi Luigi, né le 13.10.1935 ; Romagnole Renao, né le 25.11.1930 ;  Santandrea Richard Dante Serge, né le 14.09.1936 ; Schmidt Manfred, né le 09.02.1935 ; Schneider Josef, né le 21.01.1936.

Le lieutenant-colonel Pierre Jeanpierre reprend en mains son régiment. Les efforts du chef de corps du 1er R.E.P. portent désormais sur la mise au point d’une véritable machine de guerre que doit devenir le Régiment, et sur la façon de combattre le nouveau rebelle ; il lance un entraînement dangereux en poursuivant, sans arrêt, les exercices de combat avec tirs réels.

Le 28 juillet 1957, le légionnaire parachutiste du 1er R.E.P., Andréas Kern, né le 25.06.1927, meurt pour la France.

Juillet 1957, dans les Nementcha, la 8e compagnie du 4e R.E.I perd un sergent dans un combat près de Zoui.

Jean Balazuc P.P.P.P.

Sources :

Je ne regrette rien du capitaine Pierre Sergent.

La Guerre d’Algérie du capitaine Pierre Montagnon.

Soldats du djebel de François Porteu de la Morandière.

La Guerre d’Algérie d’Yves Courrière.

La Guerre en Algérie de Georges Fleury.

La Légion Etrangère – N° spécial d’Historia de 1981.

Le livre blanc de l’Armée française en Algérie.

Histoire des Parachutistes Français de Paul Gaujat. 

Algérie 1954-1962, la dernière guerre des Français – Hors Série de Science et Vie.

Képi Blanc