Petit-fils d’esclave, l’Afro-américain Eugène James Bullard fait partie de ces personnes  au parcours vraiment atypique.

Né en 1895 à Colombus aux Etats-Unis, il quitte le foyer familial à l’âge de 8 ans pour échapper aux discriminations raciales racontant même avoir été témoin d’une tentative de lynchage sur son père. Il se rend alors en  Europe, attiré par la France, « un pays ou les personnes sont jugés par leur mérite et non leur couleur de peau » selon son père. Après avoir passé du temps au côté des gens du voyage ou il apprend l’équitation, il devient garçon d’écurie puis jockey.

 Légionnaire dans les tranchées puis premier pilote de chasse de couleur

 Octobre 1914, il se vieillit d’un an et s’engage dans la Légion étrangère dans le but de se battre pour sa patrie d’accueil : la France. Affecté au 3e régiment de marche du 1er RE avec pour matricule 19/33.717, il est envoyé très rapidement au combat. En juillet 1915, il bascule au 2e régiment de marche du 1er RE puis au 170e régiment d’infanterie surnommé par la suite «  les hirondelles  noires de la mort ». Il est présent aux combats de la Somme, de Champagne et de Verdun  au côté de Moïse Kisling ou encore Blaise Cendrars. Blessé grièvement à la cuisse en mars 2016 à Verdun, il se verra décerner la croix de guerre. Inapte  pour l’infanterie, il quittera la légion et sera admis dans l’aéronautique militaire française ou il deviendra avec l’ottoman Ahmet Ali Celikten l’un des deux premiers pilotes de chasse noir de l’histoire.

 En 1972, le livre « The Black Swallow of Death: The Incredible Story of Eugene Jacques Bullard, The World's First Black Combat Aviator «  (L'incroyable histoire d'Eugene Jacques Bullard, le premier noir aviateur de combat) de P.J. Carisella retrace son parcours. Enfin en 2006, dans le film Flyboys, il est considéré comme un membre  de l’Escadrille La Fayette, alors qu’il n’a jamais appartenu à cette unité.

Un clin d’œil qui prouve à quel point Bullard a marqué son époque.