De l'antimilitarisme à la Légion, le Larzac tourne une page

"Par deux fois le camp a revitalisé la région, d'abord c'était contre lui, et maintenant grâce à lui": maire de La Cavalerie, François Rodriguez s'amuse de l'ironie de l'histoire de son village du Larzac (Aveyron), où la Légion étrangère a désormais ses quartiers.

 

Haut lieu à la fin des années 70 d'une révolte anti-militariste qui a fait souffler un vent libertaire et affluer des néo-ruraux, le plateau aveyronnais et son camp situé en bordure de La Cavalerie accueille depuis fin 2018 quelque 1.300 personnels de la 13ème DBLE (demi-brigade de Légion étrangère).

Toutes étiquettes confondues, les responsables politiques ont soutenu l'opération, au nom des retombées économiques et démographiques pour une région rurale et vieillissante. Y compris l'enfant du pays devenu eurodéputé écologiste, José Bové, au grand dam des irréductibles opposants.

Selon une étude de l'Insee commanditée par l'armée, l'arrivée des légionnaires a généré jusqu'à 360 emplois locaux, tandis que 22 millions d'euros de marchés ont été confiés à des entreprises locales. Et les investissements, 150 millions d'euros au total, doivent courir jusqu'à 2023.