Général (2s) Jean-Claude Coullon (Aubagne Camerone 2007).

Les opérations en Algérie engagent l’infanterie dans des combats au corps à corps et le général en chef emploie en priorité les régiments de la Légion Etrangère comme troupes d’assaut, sur tout le territoire de l’Algérie.

 

5 & 6 juin : l’opération Claude, aux ordres de la 10e D.P. contre les katibas 413 & 414, s’intègre dans la grande opération Courroie ; le 1er R.E.P. opère dans la région comprise entre Champlain et l’oued Isser ; face à la katiba 414 dans l’Atlas blidéen, le bilan du 1er R.C.P. est de 17 H.L.L. tués et de 27 armes récupérées.

9 juin : dans l’Aouinet Bou Daoud, non loin de Méchage, la 5e C.P. du 2e R.E.I. est placée en bouclage lorsque le 129e B.I. se fait accrocher, dans la soirée, par une forte bande rebelle. Aussitôt, la 5e C.P. est demandée en renfort sur les lieux du combat. De son côté, la 4e Batterie du 17e R.A. fait du bon travail, avec un remarquable tir pourtant difficile. A 18 heures 15, la 5e C.P. du capitaine Jean-Claude Coullon lance un assaut brutal et terriblement efficace. Le capitaine dirige l’assaut pendant que l’adjudant de compagnie contrôle la progression des voltigeurs à grands coups de sifflet. En cinq minutes, 19 fellagha sont tués et 18 faits prisonniers ; 10 fusils, 1 F.M., 3 P.M., un poste radio, 20 grenades et 2 cisailles sont récupérées. Voir encadré.

Du 10 au 17 juin : l’opération Couronne Fox se déroule dans la région entre Chéri et Dibissa avec la participation du 1er R.E.P.

14 juin : Vers la mi-nuit, les fils conducteurs de H.T. dénoncent un attouchement furtif, du côté de Mékalis, à une trentaine de kilomètres au Nord d’Aïn-Sefra. Les patrouilles de surveillance contraignent le groupe rebelle à se réfugier dans la région du Djebel Aïssa qui, avec ses 2 236 mètres, est le plus haut de toute la région. A 1 heure du matin, près de 3 000 hommes (trois compagnies de Légion avec l’E.M.T. N°1 du 2e R.E.I., un Bataillon mixte, une Batterie d’Artillerie, un Bataillon de Tirailleurs, des harkis à cheval et deux escadrons de Cavalerie) commencent l’escalade de la montagne. Les fantassins se dispersent sur les crêtes tandis que le bouclage de la plaine se ferme inexorablement. La journée est rude, sous un soleil accablant. Un accrochage dure cinq minutes avec les Tirailleurs : 18 H.L.L. tués et 17 prisonniers dont le lieutenant.

18 juin : le 1er R.E.P. met 300 rebelles hors de combat, en deux mois, dans le secteur de Cherchell ; mais le 1er R.E.P. déplore la perte de 50 légionnaires, tués ou blessés.

23 & 24 juin : échec d’une embuscade près de Randon.

Des Jeeps de la C.P. du 14e R.C.P., commandée par le capitaine Pauget, tombent dans une embuscade près de Randon, non loin de Bône, au cours d’une opération sur le barrage ; le 3e peloton du sous-lieutenant Michel Galban et l’adjudant Tardif, et le 2e peloton de l’adjudant Diroux, supportent le premier choc ; le parachutiste Bernard Hamami, qui sert une mitrailleuse, est mortellement touché par une rafale dans le ventre ; plusieurs paras sont blessés : le caporal Jean-Yves Segalen, les caporaux-chefs Marcel Dagnicourt et Guy Roussillon se retrouvent dans le fossé ; le sous-lieutenant, les chauffeurs des Jeeps, Couittot et Pascal, le radio Carrias et 4 voltigeurs réagissent sans délai ; les autres compagnies du 14e R.C.P. et la C.A. du 2e R.E.P., commandée par le capitaine Courot, interviennent rapidement et interceptent la bande dans les orangeraies des environs de Bône ; la 2e compagnie du 14e R.C.P. et le 2e R.E.P. accrochent la bande ; le capitaine Vallette-d’Osia est légèrement blessé par un tireur isolé ; au total, 38 fellagha, dont l’aspirant Aïdouche, sont tués et 9 sont faits prisonniers ; le bilan du 2e R.E.P. est de 29 H.L.L. tués et leurs armes récupérées ; un matériel important, dont 3 postes de radio AN/GRC 9 est récupéré.

25 juin : combats au nord de Morris.

Une bande de 50 fellagha est repérée dans le même secteur de Bône, au nord de Morris ; le 14e R.C.P. et le 2e R.E.P. interviennent ; 47 H.L.L. sont tués ; un F.M., 17 P.M. et 27 fusils de guerre sont récupérés.

30 juin : une opération héliportée du 2e R.E.P. est faite sur le douar Tahla.

Jean Balazuc P.P.P.P.

Sources :

Képi Blanc.

Je ne regrette rien du capitaine Pierre Sergent.

La Guerre d’Algérie – Soldats du djebel de François Porteu de la Morandière.

Le 14e R.C.P., les paras oubliés de Patrick-Charles Renaud.

Histoire des parachutistes français de Paul Gaujat.

Coullon Jean-Claude, fils de gendarme ; né le 07.12.1929 à Maves dans le Loir-et-Cher ; A.E.T. ; marié, deux enfants ; saint-cyrien de la promotion 1950-1952 Extrême-Orient ; après huit mois dans un bataillon de chasseurs en Allemagne, il rejoint le Dépôt commun de la Légion Etrangère à Sidi-Bel-Abbès. En Indochine, en 1954, arrivé pour un renfort de la Légion Etrangère, il est affecté au 9e R.T.M.  Il revient à la Légion, lieutenant chef de peloton AMM8 du 2e R.E.I. ; puis officier adjoint ; puis capitaine commandant la 5e C.P. du 2e R.E.I. à Aïn-Sefra du 30.04.1959 au 01.04.1961 ; la 5e C.P. s’illustre le 09.06.1959 lors d’un assaut dans l’Aouïnet Bou Daoud ;  il participe à la bataille du djebel Benidir le 06.04.1960 ; le 21.02.1961, il s’illustre dans les combats sur la frontière marocaine dans le secteur d’Aïn-Sefra ; muté à mi-avril 1961 en Métropole. Après plusieurs affectations en lycées militaires, état-major ou à l’Ecole supérieure de guerre, il devient commandant en second du Groupement d’instruction de Légion Etrangère, puis chef du Bureau des Personnels de la Légion Etrangère en 1971 où il rédige les statuts du Groupement de la Légion Etrangère. Chef de bataillon le 01.07.1967. Lieutenant-colonel, chef de corps de la 13e D.B.L.E. du 16.08.1976 au 16.08.1978. Colonel le 01.12.1976 ; professeur à l’E.S.G. ; auditeur au C.H.E.M. ; chef-adjoint du cabinet militaire du Ministre de la Défense, Charles Hernu, en 1981-1982 ; général, nommé commandant du Groupement de la Légion Etrangère le 11 octobre 1982 ; commandant la 31e Brigade d’intervention lors d’une phase de l’opération Epaulard au Liban, au printemps 1983. Il est le premier titulaire du Commandement de la Légion Etrangère, suite à la transformation du G.L.E., en 1984-1985. Inspecteur Général de l’Armée de Terre . Il termine sa carrière comme général d’armée. Président de la F.S.A.L.E. de 1991 à 2001. Relais du commandement et associé à l’activité de Pierre Messmer, président d’honneur de la F.S.A.L.E., il conduit une action déterminante pour obtenir le vote de la loi de naturalisation des légionnaires blessés au combat, dite ‘’Français par le sang versé’’. Administrateur de la F.N.A.M. de 2002 à 2008. Grand-Officier de la Légion d’Honneur depuis 1989 ; Grand-Croix de l’Ordre National du Mérite ; Commandeur de l’ordre des Cèdres du Liban ; Croix de la Valeur militaire avec six citations dont quatre palmes. Il porte la main du capitaine Danjou à Aubagne pour Camerone, le 30 avril 2007.