CAMPAGNES  DU  MAROC- 1918/1920-

A partir de 1906, le Maroc vécut sous protectorat français, auquel participèrent plusieurs unités de la Légion étrangère.

Le Maroc devint une source de conflits entre l’Allemagne et la France, où chaque pays voulait établir une suprématie économique et diplomatique. Cet antagonisme colonialiste atteint son apogée, quand l’empereur GUILLAUME  II  arriva en cuirassier dans le port de Tanger.

Cette opération appelée le «  coup de Tanger », amena une sérieuse crise entre les deux nations. La conférence d’Algésiras en 1906, garantit à la France le droit d’y rétablir l’ordre, face aux actions militaires des tribus rebelles.

Unités de la Légion étrangère implantées au Maroc

-Le 1er RM/ du 1er RE composé du 1er, 2ème et 6ème bataillons formant corps (BFC) - 

-Le 1er RM/ du 2ème RE composé des 3ème  et 6ème  bataillons  (BFC)-                           

-La 1ère et 2ème compagnie montée du 1er RE-                                                      

-La compagnie montée du 1er RM/ du 2ème RE-

       

                                              

 

Opérations :

            C’est dans des combats d’embuscades et de harcèlement, que le 1ER RM du 1ER RE, ainsi que ses deux compagnies montées, assurèrent la protection des postes et des convois de ravitaillement, tout en œuvrant pour la pacification. Les combats se déroulèrent principalement au bord du Tafilalet et dans le Moyen et Haut Atlas.

La 1ère compagnie montée du 1er RE :

            Citation  à l’ordre de l’Armée : « Belle et vigoureuse unité, modèle de solidité au feu, a pris part au cours des années 1918, à toutes les opérations contre Abdel Malek et les Giathas. Malgré des pertes sérieuses, a toujours rempli les missions confiées par le Commandement, notamment les 6 et 8 avril 1918, où elle a contribué par une vigoureuse action à la baïonnette à dégager des éléments en positions critiques. Le 14 mai, a enlevé une position défendue avec acharnement, et en a assuré la possession sous un feu des plus violents. Le 12 juin, formant grand garde avancée, a soutenu avec la plus belle crânerie un combat furieux qui a obligé l’adversaire à se retirer avec de lourdes pertes. » Signé LYAUTEY.       

 

                                                          

                                                                Insigne 1ère compagnie montée

 

La 2éme compagnie montée du 1er RE :

            Citation à l’ordre de l’Armée : « Unité d’élite ayant l’esprit de dévouement et de sacrifice porté au point le plus élevé, qui a toujours donné de beaux exemples d’énergie et de courage. Au combat de Gaouz le 9 aout 1918, sous la vigoureuse impulsion du capitaine TIMM (*), s’est élancé par de nombreuses charges à la baïonnette, au secours d’unités aux prises avec un ennemi dix fois supérieur en nombre et fanatisé. A tenté par de vigoureux efforts la reprise de la marche en avant. A été le noyau où sont venus se regrouper tous les éléments épars des autres unités, perdant 2 officiers et 50 sous-officiers et légionnaires tués, et ramenant quand même son capitaine grièvement blessé. »

 

            Capitaine TIMM : «… Vers 15 heures, une balle lui brise le bras gauche…La lutte prend un caractère d’extrême sauvagerie. Le combat n’est plus qu’une série féroce de corps à corps. La compagnie montée, seule, tient encore, galvanisée par l’exemple d’héroïque courage que lui donne son chef. Epuisé par sa blessure, le capitaine TIMM se fait attacher sur un mulet. Malgré une deuxième balle reçue dans la figure, il n’en continue pas moins à organiser la retraite. »

 

      

 

Le 1er Bataillon Formant Corps du 1er RE :

 

            Combat de Sidi-Amar : « Le bataillon escorte le 23 janvier 1918 un nouveau convoi de ravitaillement destiné au poste de Khénifra. L’aller se passe sans incident. Au retour les légionnaires font partie de la  flanc-garde de gauche. Le 28, ayant dépassé le Djebel Bou Arar, le bataillon est furieusement attaqué par un grand nombre de Marocains qui cherchent à s’infiltrer entre la flanc-garde et le convoi. Le feu de 2 sections de mitrailleuses ne suffit pas à arrêter le mouvement de l’ennemi, qui par petits paquets, utilisant à merveille tous les mouvements du terrain, réussit à s’approcher à très courte distance. Une première charge à la baïonnette rejette l’adversaire. La 2ème compagnie, sous les ordres du capitaine PITOLLET, reçoit l’ordre d’occuper un piton situé 1 kilomètre à l’Est du col Cazenave et de tenir jusqu’à l’écoulement du convoi. Les Marocains devinant la manœuvre de cette unité l’attaque furieusement de tous les côtés. Ce n’est qu’au bout de 3 charges successives à la baïonnette que la compagnie peut atteindre son objectif. Après l’écoulement du convoi, le bataillon sa mission remplie, reprend sa marche. »

 

Le 2ème Bataillon Formant Corps du 1er RE :

 

« Reformé, groupé, le 2ème BFC du 1er RE est désigné pour relever le 3ème BFC du 2ème RE dans le Maroc Oriental. Il va dans le bled marocain faire montre de ses qualités traditionnelles, de la même endurance, du même mordant, de la même volonté farouche, qui l’on toujours signalé, de l’Algérie au Tonkin, en passant par le Mexique, le Dahomey, Madagascar, et surtout partout où il fallait se battre. Il fera partie pendant la grande guerre mondiale de ces troupes du Maroc, lesquelles réduites au possible, à cause de l’absorption ininterrompue des contingents par les fronts européens, brisées de fatigue sous un soleil de plomb, parfois privées du nécessaire, souvent brûlées de fièvre, sauront s’imposer quand même, avec une froide énergie, un formidable surcroit de peine et de travail. » Signé LYAUTEY.

 

Le 6ème Bataillon Formant Corps du 1er RE :

 

            Combat d’El Hammam : « Le 17 mai 1918, les 3 compagnies et 2 sections de mitrailleuses, sous les ordres du commandant DESJOURS, quittent Lias pour El Hammam. La 22éme compagnie repousse l’ennemi qui voulait barrer la route, et le piton d’El Hammam est enlevé d’assaut par la 24éme compagnie. En juin, les mêmes compagnies créent le poste d’El Hammam. »

 

La pacification :

 

            Jusqu’en 1919, la pacification n’avait concerné que le Maroc « utile », et les abords des Moyen et Haut Atlas. A partir de 1920, elle vise les tribus berbères, peuplant les zones montagneuses, forteresses naturelles où sont réalisées des embuscades contre les patrouilles et les convois militaires, et des raids contre les tribus qui se sont soumises.

            L’année 1920 est consacrée à la mise en place des unités de la Légion étrangère et à l’instruction des cadres et légionnaires. Ils doivent être initiés aux particularités des combats au Maroc et être convaincus que cette guerre n’a rien à voir avec celle qu’ils ont connue de 1914 à 1918. Ils doivent comprendre qu’au Maroc, il est impossible de procéder par chocs frontaux, contre un adversaire très mobile et qui a une grande connaissance du terrain. Il faut apprendre à manœuvrer en tenant compte de la configuration du terrain et faire preuve de souplesse dans la manœuvre.

 

                 

                                                                                     Moyen Atlas près de Khénifra-

 

SOURCES :

 

« Guerres mondiales et conflits contemporains » Pierre SOULIE.

 

BNF- Gallica.

 

                                                                          Major (er) MIDY – FSALE

 

                                                                          En charge de la mémoire.