Histoire : de novembre 1954 à octobre 1962, la Légion Etrangère à Sidi-Bel-Abbès (4).

 La Guerre d’Algérie.

La Légion au 1er novembre 1954.

·      Ne se trouve à Sidi-Bel-Abbès qu’une armature, les cadres d’instruction du 1er Etranger. Cette élite sait tout faire, y compris se battre.

·      A Sétif, une compagnie de dépôt des B.E.P.

·      Le 4e Etranger et le 2e R.E.C. sont au Maroc avec cinq compagnies portées mais leur venue en Algérie n’est pas recommandée car le Maroc bouge.

·      Les trois compagnies sahariennes de la Légion Etrangère, infatigables navigatrices des sables, gérante de territoires immenses ; doivent continuer leur tâche et maintenir la paix dans toute la région des oasis du Sud algérien et à la frontière de la Libye, toujours sous mandat français.

·      Tout le reste de la Légion est encore en Indochine : 2e, 3e, 5e Etranger d’Infanterie, 13e D.B.L.E., 1er R.E.C., 1er et 2e B.E.P. Tout de corps expéditionnaire français, appauvri de ses morts, de ses prisonniers, de ses disparus, se regroupe dans le Sud Vietnam.

·      La Légion Etrangère, arme d’intervention par excellence, née et grandie en Algérie, est absente d’Algérie à l’instant du péril.

1955. Rapidement, la situation s’aggrave en Algérie et les régiments qui rentrent d’Extrême-Orient sont rassemblés sur ce territoire. La Légion va se battre pour défendre son berceau. Certes ses effectifs sont plus modestes que pendant la période de 1945 à 1954, mais les vingt-mille hommes se trouvent, pour la première fois, engagés ensemble sur le même territoire. Ils forment, outre le 1er Etranger, chargé à Sidi-Bel-Abbès de l’instruction et des questions administratives, cinq régiments étrangers d’infanterie, deux régiments de parachutistes, deux régiments de cavalerie et quatre compagnies sahariennes autonomes.

Après la réorganisation du 1er R.E., le quartier Viénot et ses annexes abritent les trois compagnies du groupement des services du corps (commandement, administration et transport), le groupement des services communs (pionniers, musique, organisation du travail, bureau des statistiques, services administratifs), le groupement des unités de passagers comptant trois compagnies de passage (C.P.) : la C.P. 1 qui assure le transit, les mutations et les affectations des hommes en cours de contrat, la C.P. 2 qui est l’ultime étape des légionnaires en fin de contrat et la C.P. 3 qui rassemble tous les nouveaux engagés volontaires. Le Groupement d’instruction de la Légion étrangère (G.I.L.E.) assure l’instruction des jeunes engagés ainsi que la formation des cadres et des spécialistes de tous les corps de la Légion. À tous ces organismes, il faut ajouter le Service du moral et des œuvres de la Légion étrangère (SMOLE), organisme à vocation sociale. Son service d’information est le miroir de la Légion avec la revue Képi Blanc. Intégrés dans le SMOLE se trouvent, enfin, les ateliers d’art, le musée et les archives historiques. La Légion étrangère ayant une vocation interarmes, le 1er régiment étranger compte dans ses rangs aussi bien des fantassins que des cavaliers, des secrétaires, des transmetteurs et des mécaniciens. Toutes les spécialités y sont représentées pour les besoins de l’instruction. Comme on peut aisément l’imaginer, les quartiers de la Légion sont une vaste fourmilière à l’activité intense et permanente. Plaque tournante de l’institution, Sidi-Bel-Abbès est le point de passage de tous les légionnaires.

15 juillet 1955 : le chef de corps de la 13e D.B.L.E., avec les 1er et 2e bataillons, mettent pied sur la terre algérienne. Ils se dirigent vers Sidi-Bel-Abbès.

18 juillet 1955 : la 13e D.B.L.E. est regroupée à Sidi-Bel-Abbès ; reformée à trois bataillons avec des renforts, elle est acheminée dans l’Est Algérois ; elle va opérer dans un terrain difficile, dans le Constantinois, dans les Nementcha, un maquis de montagnes coupées de vallées profondes. Elle devient une unité de réserve générale dans la Division de Constantine. La 13e D.B.L.E. poursuit une activité à la fois militaire et pacificatrice en Algérie,

Juillet 1955 : le 1er R.E. redevient une unité opérationnelle en Algérie, où il tient les secteurs de Sidi-Bel-Abbès, Saïda, Mascara et Bedeau. De 1955 à 1962, les quatre centres d’instruction vont participer à toutes les opérations locales.

·      A la suite d’une réorganisation, le VI/1er R.E.I. est dissous. Les 21e, 22e, et 23e compagnies portées sont regroupées dans une nouvelle unité : le groupement porté de la Légion étrangère d’Algérie (G.P.L.E.A.) avant de former les 4e, 5e et 6e C.P. du 2e Etranger. De son côté, la 24e C.P.L.E. devient la 4e C.S.P.L.E.

·      Le D.C.L.E., successeur du D.C.R.E., est dissous et son fanion déposé au Musée du Souvenir.

·      Le 1er R.E.I. est dissous mais la dénomination de 1er Régiment Etranger est maintenue à l’élément de base de la Légion Etrangère stationné à la Maison-Mère.

·      Les missions du G.A.L.E. sont dévolues au commandement de la Légion Etrangère (C.O.L.E.) nouvellement créé. Le P.C. du C.O.L.E. s’installe à Vincennes. Le titulaire de ce poste devient le chef de toutes les unités de la Légion.

1957 : le C.O.L.E. devient inspection de la Légion étrangère.

7 avril 1957 : la maison de retraite du légionnaire est inaugurée. Elle veut être, dans l’idée de ses deux promoteurs, Joly, président des anciens légionnaires de Sidi-Bel-Abbès et M. Bellat, ancien maire de la ville qui a offert le terrain, le « véritable prolongement humain au contrat du légionnaire ». Elle a été bâtie avenue Sully, au sud de la ville.

1958 : la Légion Etrangère en Algérie pèse lourd ; elle approche les 20 000 hommes ; elle a sa solidité à toute épreuve, sa discipline ; la guerre est son métier ; elle entend l’exercer en bon artisan et elle y réussit. C’est une troupe cosmopolite derrière son encadrement français qui a vocation d’y servir et d’y demeurer. Le cœur de la Légion Etrangère bat à Sidi-Bel-Abbès, la ville qu’elle a bâtie et qu’elle défend avec le 1er R.E.I. ; les 2e & 5e R.E.I. se battent plutôt en Oranie, les deux R.E.C. dans le Sud avec les 4 C.S.P.L.E., les 3e & 4e R.E.I.  dans le Constantinois avec la 13e D.B.L.E.

30 avril 1959 : cette année, la fête de Camerone se prépare à Sidi-Bel-Abbès avec une ferveur plus grande que les années précédentes comme si les légionnaires ont un pressentiment ; la Légion décide d’évoquer tous les champs de bataille où elle a vécu son histoire et celle de la France. Le général Jacques Massu est élevé au grade de caporal-chef d’honneur du 1er R.E.P.

15 mai 1959 : le colonel Albert Brothier remplace le colonel Thomas à Sidi-Bel-Abbès ; c’est l’occasion de faire un de ces repas de corps traditionnels où les officiers se retrouvent au cercle, sans leurs femmes, pour accueillir le nouveau chef de corps.

22 mai 1959 : à Sidi-Bel-Abbès, conscient de ce que la Légion Etrangère doit aux meilleurs des légionnaires, aux sous-officiers, le colonel Albert Brothier organise une des plus émouvantes cérémonies qu’ait connue la Légion Etrangère. Escorté par une foule militaire et civile que précèdent seize adjudants-chefs, tous décorés de la Médaille Militaire, l’adjudant Laszlo Tasnady rejoint ses deux frères hongrois, Janos Valko et Istram Szuts dans leur dernière demeure.

14 juillet 1959 : la musique du 1er Etranger est partie défiler à Paris, avec le colonel, le drapeau et un bataillon ; les capitaines Charles Hora et Guitard décident de faire à Sidi-Bel-Abbès un défilé de chanteurs, armes sur épaule ; devant le podium où se tiennent les états-majors et le général Boulanger, le peloton des élèves gradés entonnent la marche du 1er R.E.P. ‘’Contre les Viêts, contre l’ennemi’’ ;  cette marche lente à la cadence, chantée avec tant de force et de virilité, est reprise en chœur par les habitants, les larmes dans les yeux.

21 novembre 1959 : invité par le colonel Albert Brothier, l’abbé Pistre, vice-président national des sous-officiers de réserve, champion de rugby du Tarn, arrive à Sidi-Bel-Abbès ; il vient présider une cérémonie dans la salle d’honneur du musée de la Légion ; il dévoile une vitrine : une croix d’officier de la Légion d’honneur, deux croix de Chevalier de la Légion d’Honneur,  3 Médailles militaires, 15 palmes et 19 autres citations ; ces décorations appartiennent à trois Hongrois tombés au champ d’honneur en mai 1959 : l’adjudant-chef Janos Valko du 5e R.E.I., l’adjudant Laszlo Tasnady du 1er R.E.P. et l’adjudant Istram Szuts du 3e R.E.I..

31 janvier 1960 : A Sidi-Bel-Abbès, une effervescence se produit, comme partout en Algérie. Le colonel Albert Brothier demande, dans un tract, aux Bel-Abbèsiens de rester calmes : ‘’Je vous donne ma parole d’officier que jamais la Légion ne quittera ce pays, et surtout pas Sidi-Bel-Abbès, qui est sa terre et sa patrie.’’

En 1961, la salle d’honneur est entièrement transformée. Elle est prolongée d’une crypte dans laquelle sont conservés la main de bois du capitaine Danjou ainsi que les drapeaux et étendards réformés des régiments étrangers

·      22 avril : A Sidi-Bel-Abbès, dans la matinée, alors que le 1er Etranger est en effervescence, le colonel Albert Brothier veut que tout se passe dans l’ordre : aucune action ne doit être entreprise sans son consentement.

·      A Sidi-Bel-Abbès, le général Léon Perrotat, patron de la 29e D.I. et de la Z.C.O., refuse le ralliement à Alger : le colonel Albert Brothier patron du 1er R.E. ne veut pas engager la Légion Etrangère bien que cela bouge dans des unités de la Légion Etrangère.

·      Le colonel Brothier répond au coup de téléphone des généraux insurgés : ‘’La Légion, étant par définition étrangère, n’interviendra pas dans une affaire purement française’’.

·      23 avril : A Sidi-Bel-Abbès, dans la matinée, le colonel Albert Brothier est toujours indécis et rentre chez lui ; il vit les jours les plus sombres de sa carrière.

·      A Sidi-Bel-Abbès, dans l’après-midi, le colonel Albert Brothier voit son adjoint, le lieutenant-colonel Geoffroy de Baulny, et son chef d’état-major, le commandant Bertany, venir lui demander de reprendre son commandement : les officiers de la Légion Etrangère ne veulent pas désobéir à leur supérieur direct.

·      La Légion dans son ensemble refuse l’insurrection.

·      Il n’y a pas de discussions entre les légionnaires et leurs officiers. L’idée même de telles discussions est inimaginable à la Légion. Les tentations, les hésitations, les drames de conscience ne se passent à la Légion que sous les képis galonnés.

·      Or, la maison mère ne bronche pas ; la Légion dans son ensemble refuse l’insurrection.

·      Malgré quelques mouvements d’humeur, le NON de la Légion pèse d’un grand poids. Ce non n’a pas été prononcé avec une unanimité impressionnante, ni de gaieté de cœur, ni d’hésitation ; c’est certain. Mais toute l’histoire de la Légion permet de comprendre pourquoi il en est ainsi.

·      24 avril : A Sidi-Bel-Abbès, le colonel Albert Brothier convoque ses officiers et sous-officiers dans la salle de cinéma ; il lance un appel angoissé : ‘’même si c’est pour défendre l’Algérie Française dont je suis, comme vous le savez, un fervent adepte, je ne comprends pas que la Légion ait été employée pour occuper les points stratégiques à Alger. Elle est faite pour se battre et non pour faire de la politique’’. Ce discours est très applaudi par la majorité des sous-officiers et des officiers.

30 avril 1961 : A Sidi-Bel-Abbès, c’est un Camerone en deuil ; juste une prise d’armes, grilles fermées ; la main de bois du capitaine Danjou reste au musée de la Légion ; les légionnaires écoutent le récit de Camerone dans un silence complet : c’est un Camerone à huis-clos.

11 août 1961 : baroud d’honneur à Sidi-Bel-Abbès.

·      A l’aube, une patrouille cycliste de la police d’état qui circule à proximité du jardin public de Sidi-Bel-Abbès surprend quatre individus dont deux paraissent armés. Immédiatement prévenus, le groupe d’alerte et les patrouilles motorisées du 1er Etranger encerclent le jardin et capturent l’un des suspects qui est un collecteur de fonds. Les trois autres se retranchent dans une maison entourée d’une végétation dense. L’approche en est extrêmement difficile. Le terrain se présente comme un glacis et à moins de trois mètres de la maison s’élève la clôture du jardin.

·      A plusieurs reprises, les légionnaires de la compagnie d’instruction des parachutistes et de la police militaire donnent l’assaut mais la disposition des lieux permet aux rebelles de les tenir en échec, tuant deux d’entre eux et en blessant plusieurs. En dernier lieu, deux A.M.8 sont appelées en renfort. Intervenant au canon et effectuant des tirs dans les embrasures, elles réduisent les rebelles au silence en permettant un dernier assaut.

·      Le légionnaire Heinz Zimmermann de la police militaire tombe sous les balles alors qu’il tente de pénétrer dans la maison au cours de l’action. Considéré comme le dernier légionnaire tombé en terre algérienne, son corps est transféré en septembre 1962 à Puyloubier.

Le bilan de la Maison-Mère de la Légion Etrangère est l’un des plus importants :

·      1 151 rebelles hors de combat.

·      529 armes individuelles et collectives récupérées.

Ses propres pertes sont :

·      2 officiers, 10 sous-officiers et 53 légionnaires tués.

·      136 gradés et légionnaires blessés.

30 avril 1962 : chaque 30 avril, la foule se presse aux grilles du quartier pour assister à la prise d’armes. Lorsque le 1er régiment étranger défile dans les rues à l’occasion du dernier Camerone à Sidi-Bel-Abbès, l’émotion de la population n’est pas feinte.

29 septembre 1962 : à Sidi-Bel-Abbès, au quartier Viénot, la Légion Etrangère, en grande tenue, salue ses reliques et les cercueils du général Rollet, du prince Aage de Danemark et du légionnaire Zimmermann, transférés à Aubagne. C’est la dernière cérémonie. La Légion Etrangère doit laisser ses morts dans le carré des légionnaires, quelques centaines de tombes. Les chevaliers du désert s’apprêtent à quitter la scène.

·      Toutes les reliques sacrées sont emballées pour le déménagement : la main de bois du capitaine Danjou, les armes des régiments étrangers de l’ancien régime, les boutons d’uniforme, les drapeaux alourdis, écrasés de médailles, les portraits de tous les colonels du 1er Etranger, les noms gravés dans le marbre de tous les officiers tués au feu, le sabre du président mexicain Juarez, les trophées de Tuyen-Quang et Moussefré, des galons d’officiers ; les culasses des fusils des héros d’Alouana.

Septembre 1962 : le morcellement et l’évacuation de la Légion Etrangère ont commencé vers la Métropole, vers la Corse, vers Djibouti. Il n’y a plus à Sidi-Bel-Abbès que sept cents légionnaires au lieu de dix mille. Aux termes des accords d’Evian, les troupes françaises n’ont pas le droit, avant leur rapatriement, de sortir de leurs casernes en unités constituées. La Légion ne veut pas le savoir. A Sidi-Bel-Abbès, des compagnies de Légion continuent à défiler en chantant le fameux Anne-Marie. La clique continue à accompagner jusqu’à la gare tout légionnaire quittant la garnison.

·      Au quartier Viénot, les traditions sont toujours présentes. La sentinelle en grande tenue se met au garde à vous au passage d’un gradé, présente les armes aux officiers. Comme elle tourne le dos à la grille, elle ne voit pas ce qui vient de l’intérieur ? aussi, à quelques pas, se tient un caporal, l’air de rien, qui siffle doucement, presque imperceptiblement, du plus loin qu’apparaissent des galons. Le présentez-armes est exécuté avec la rigidité claquante d’automate qui ne peut être observée que dans les armées de métier.

·      La sentinelle vous désigne un petit bureau attenant à la grille, où un adjudant-chef, quinze ans de service au bas mot, avec toutes ses décorations, vous dévisage d’un air glacial en téléphonant pour vérifier que vous avez bien rendez-vous : un légionnaire va vous accompagner.

·      Aujourd’hui encore, vous ne pouvez pas parcourir seul deux mètres à l’intérieur d’un quartier de la Légion Etrangère. Un légionnaire ou un gradé, selon votre qualité et selon les circonstances, marche auprès de vous. Il marche au pas de la Légion et vous devez vous mettre à ce pas.

·      Vous commencez à cet instant à comprendre que vous entrez dans un monde à part.

24 octobre 1962 : la Légion Etrangère abandonne Sidi-Bel-Abbès.

·      Le fameux monument aux morts, globe terrestre orné d’or, socle en onyx, quatre figures monumentales aux angles, ensemble de neuf mètres sur sept, six mètres de haut, poids énorme non calculé, est descellé et transporté vers Aubagne pour y être reconstruit.

·      Au cours de la dernière nuit passée à Sidi-Bel-Abbès, 700 légionnaires sont rassemblés sur la place d’armes du quartier Viénot, à l’emplacement laissé vide depuis le démontage du monument aux morts. Un feu est allumé, et les légionnaires entonnent des chants. Il leur reste une ultime et étrange mission à accomplir : celle de brûler symboliquement un drapeau.

·      Les drapeaux pris aux pirates chinois, les Pavillons noirs, à Tuyen-Quang sont brûlés sur l’emplacement du Monument aux Morts, conformément aux vœux du capitane de  Borelli ; la large soie bleu sombre marquée de grands idéogrammes chinois disparaît dans les flammes ; alors que les légionnaires entonnent pour la dernière fois à pleine voix, sous le ciel d’Algérie, ce chant grave et mélancolique : ‘’Adieu, Adieu, ô Bel Abbès. Lieu vénéré de nos aïeux. Nous garderons la tradition et combattrons pour la gloire du fanion’’.

·      Après le départ du colonel et du drapeau, Sidi-Bel-Abbès cesse définitivement de vivre à l’heure légionnaire. Pour la Légion, ce sont cent vingt années de présence qui s’achèvent.

·      Les 700 derniers légionnaires du 1er Etranger font leurs adieux au quartier Viénot à Sidi-Bel-Abbès ; des troupes françaises vont occuper la caserne, au moins pour un temps ; la Légion Etrangère ne cède pas la place à l’A.L.N. ; le commandement a su éviter la destruction totale du quartier Viénot.

·      Pour la Légion, un seul mot d’ordre un bœuf sur la langue et gros sur la patate’’.

·      Durant toute la Guerre d’Algérie, de 1954 à 1962, Sidi-Bel-Abbès, cas unique, a ignoré le couvre-feu. Les fellagha savaient qu’il est toujours risqué de se frotter à la Légion.

·      La guerre d’Algérie est un drame pour la Légion. Elle doit quitter le berceau de ses origines sans jamais y avoir subi de défaite. En 1961, deux conceptions de l’honneur s’opposent dans ses rangs comme dans ceux de l’armée française. Traumatisés par les reniements indochinois aux conséquences dramatiques, de nombreux officiers choisissent la fidélité à la parole donnée aux Musulmans engagés avec la France.  D’autres officiers imprégnés d’un sens de la discipline la plus stricte préfèrent tenir la Légion à l’écart d’un conflit franco-français où elle risque de se perdre.

 

Jean Balazuc P.P.P.P.

Sources principales.

Sidi-Bel-Abbès, capitale légionnaire de Jean Michon, chef du centre de documentation de la Légion Etrangère, édité en 2010 dans la revue ‘’Guerres mondiales et Conflits contemporains’’ chez les Presses Universitaires de France.

Photos prélevées sur les sites de la Citadelle Montlaur et de la Mekerra.

Autres sources.

Debout la Légion du commandant Charles Hora chez la Pensée moderne – 1971.

Je ne regrette rien du capitaine Pierre Sergent chez Fayard – 1972.

La Guerre d’Algérie du capitaine Pierre Montagnon chez les Editions Pygmalion -1984.

La Légion Etrangère 150e anniversaire – Historia - N° spécial 414 bis – 1993.

La Légion, Grandeur et Servitude – Historama – N° spécial 3 – 1967.

Mémoire et vérité des combattants d’A.F.N. du Cercle pour la défense des A.C. d’A.F.N. – Livre Blanc – 2000.

Histoire de l’Afrique du Nord du général Edmond Jouhaud – Editions des 2 Coqs – 1968.

Site Mémoire des hommes du S.G.A.

La Légion Etrangère – Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite de John Robert Young et Erwan Bergot chez les Editions Robert Laffont – 1984.

Le 1er Etranger de Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – Branding Iron Production – 1986.

La légende du 2e R.E.I. de Jean-Pierre Biot chez les Editions Lincoln – 1991.

La 13e D.B.L.E. de Tibor Szecsko chez les Editions du Fer à marquer – 1989.

Histoire de la Légion de 1831 à nos jours du capitaine Pierre Montagnon - Pygmalion – 1999.

Histoire de la Légion Etrangère de Georges Blond – Plon – 1981.

Français par le sang versé – Képi Blanc – E.C.P.A.D. – Editions du Coteau – 2011.