EPHEMERIDE

      Le centenaire  la création de la Légion étrangère

    L’INAUGURATION DU MONUMENT AUX MORTS

 

SOURCE : Le Progrès de Bel-Abbés du mardi 28 avril 1931.

 PROCLAMATION DU MAIRE :

                                                                      Chers concitoyens,

 

« Mercredi 29 avril à 16 heures, Mr. Jules GARDE, Gouverneur général de l’Algérie, sera l’hôte de la ville de Sidi-Bel-Abbès. L’éminent représentant de la République Française, qui vient représenter le Gouvernement aux fêtes du  centenaire de la Légion étrangère, et tout particulièrement à l’inauguration du Monument aux Morts de ce régiment d’élite, fait sa première visite à notre ville.

Nous aurons donc à cœur de manifester notre enthousiasme en acclamant ce digne représentant, qui est des nôtres, puisqu’il est né sur notre belle terre d’Algérie. A ce double titre, nous l’accueillerons avec toutes les marques de notre chaleureuse sympathie.

Notre devoir est de témoigner, à notre chère Légion, tout l’amour que nous avons pour elle. Notre ville est son berceau. Nous l’avons vu grandir. Bel-Abbés lui doit en partie sa prospérité. Elle fêtera dans deux jours son centenaire. Elle inaugurera ce beau monument édifié dans la cour de sa caserne et qui rappellera que de nombreux légionnaires sont tombés pour agrandir notre Empire Colonial et repousser l’ennemi qui, lors de la dernière guerre avait envahi notre sol.

Chers concitoyens, pavoisez et illuminez vos demeures, et pendant ces jours de fêtes, vibrons tous à l’unisson. »

                       Vive Bel-Abbès ! Vive l’Algérie !

                       Vive la France ! Vive la République !

                                                                                  L. BELLAT-  Maire.

 

AUTOUR DU CENTENAIRE :

            L’inauguration du Monument « La Légion a ses morts » sera placée sous la Présidence de Mr. GARDE, Gouverneur général de l’Algérie.

Parmi les personnalités qui seront présentes à cette cérémonie grandiose, citons :

Mr. Le Maréchal FRANCHET D’ESPEREY, Mrs. Les généraux GOURAUD,  Gouverneur militaire de Paris, GUILLAUMAT, Directeur des écoles de guerre, NAULIN, GEORGES, commandant le 19éme Corps d’Armée, TROUSSON, commandant la Division d’Oran, CLEMENT, commandant la 4éme Brigade, ETHERTHON, ancien Consul général de Grande Bretagne au Turkestan, Prince de MONACO, BOULET, DESBARRAUX, LAMIABLE.

            Nous souhaitons à ces hôtes de marque, une très déférente bienvenue.

 

DANS LA LEGION D’HONNEUR :

            Dans la promotion de la Légion d’Honneur établie à l’occasion du centenaire de la Légion étrangère, nous relevons les noms :

            Mrs. TERAUBE, chef de bataillon au 5éme Etranger, fait officier.

TIKHONRAVOV, capitaine, et LAPARRA, lieutenant du 1er Etranger, promus Chevalier.

Nous leurs adressons nos vives félicitations.

 

 L’entrée du quartier VIENOT à Sidi-Bel-Abbés

 

LE MONUMENT DU CENTENAIRE :

            Ce monument est en onyx. La pierre  provient de la carrière de Sidi-Hamza, à 75 kms de Bel-Abbés, où, pendant deux ans, les légionnaires ont extrait, taillé, poli les blocs destinés au monument.

            Celui-ci offre l’aspect d’un tronc de pyramide irrégulier sur le sommet duquel repose la mappemonde terrestre.

            Sur quatre socles placés aux angles, quatre légionnaires évoquent la Légion au cours de son siècle d’existence. Le légionnaire de 1831, celui de l’Empire, le Colonial et celui de la dernière guerre montent la garde autour de la mappemonde sur laquelle sont dorées les régions où la Légion a combattu.

            Pour l’Europe : c’est la France, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, la Turquie, la Russie.

            Pour l’Asie : le Tonkin, l’Annam, le Cambodge, la Cochinchine, Formose.

            Pour l’Amérique : le Mexique.

            Pour l’Afrique : Algérie, Tunisie, Maroc, Dahomey, Soudan, Madagascar.

Les légionnaires ont 3 mètres de haut, le monument 6 mètres. Une des grandes faces porte l’inscription 

                       

                  La Légion à ses Morts 1831- 1931

 

Quelques amis de la Légion ont apporté leur obole, mais aucune aide n’a été demandée. Ce monument a été construit pour les légionnaires, et par eux. Il leur appartient. Son but n’est pas d’embellir une Cité.

            Il est destiné à être le symbole de la troupe qui donne asile à ceux qui ont besoin d’un refuge et à perpétuer le souvenir de ceux qui sont tombés pour la gloire de la Légion.

SYMBOLIQUE PARTICULIERE :

Symbolisant aux yeux du général ROLLET le légionnaire type, le général BRUNDSAUX est immortalisé par le sculpteur Henri Charles POURQUET qui utilise ses traits pour l’un des quatre légionnaires, gardiens du monument.

 

            Général BRUNDSAUX Paul (1855-1930)-

            Affecté Légion étrangère en 1888, campagne du Tonkin de 1889 à 1890-

            En 1893, campagne du Dahomey, où il commande la 2éme Cie du bataillon Légion.

            Au retour, campagne de Madagascar, comme Adjudant/Major-

            Affecté au 2 RE à Saïda, puis commande le 5éme bataillon du 1 RE  à Ain-Sefra

            Puis de nouveau campagne à Madagascar.

            Promu Lieutenant-Colonel en 1903-

            En 1906, il commande le 1er Régiment de Marche du 1 RE au Maroc.

            En 1912, il est nommé général de Brigade-

                                                                                  Major (er) MIDY-FSALE-

                                                                                  En charge de la mémoire.