L’existence d’un individu se poursuit dans le souvenir des autres. C’est le dernier rempart contre le néant, c’est pourquoi il faut le cultiver…

 

Le 24 novembre 1978, au cours d’un accrochage de la 7ème compagnie du 2ème REI avec une bande de rebelle, vers 08 heures00, dans les bois autour du village de Geria, dans la région Sud du Batha au Tchad, le légionnaire Jacques Fischer a trouvé la mort.

Le Général, commandant les éléments français au Tchad concéda la médaille militaire avec attribution d’une citation à l’ordre de l’Armée comportant la croix de la valeur militaire avec palme au légionnaire Fischer qui fut reconnu, par le ministre des Armées “mort pour la France”.

Après des années et des années de vaines recherches concernant l’endroit où leur camarade était enterré, ses camarades ont retrouvé sa tombe au carré Légion du cimetière “des Passons” à Aubagne.

Pierre Nora disait: “le passé n’est plus la garantie de l’avenir. Là est la raison principale de la promotion de la mémoire comme agent dynamique et seule promesse de continuité. Comment donc ne pas faire appel à la mémoire pour éviter qu’une mort ne soit inutile ?”.

Le 27 mai 2017, les camarades du légionnaire Feuermann alias Fischer matricule 159 019, ont manifesté un devoir de mémoire en souhaitant rendre les honneurs à leur camarade décédé. Pour marquer l’évènement, ils ont fait insérer sur la tombe une plaque rappelant aux visiteurs du cimetière rénové par les soins conjugués du 1er Régiment étranger et de l’Amicale d’Aubagne: “qu’un jeune homme de 22 ans est mort pour la France”. Grâce à leur action, dans quelques mois, Thann, la commune de naissance du légionnaire décédé gravera son nom sur son monument aux morts.

A l’issue de l’émouvante cérémonie intime, un bouquet de roses était déposé sur la tombe de la petite Valérie Geissbülher tuée à Loyade à Djibouti le 4 février 1976.

Les morts ne sont vraiment morts que lorsque les vivants les ont oubliés.