Retrouver le bon sens 

L’actualité couvrant des sujets d’intérêt militaire n’échappe pas aux incohérences et au prêt-à-penser de notre temps. Il est urgent de retrouver notre bon sens et notre liberté de penser.


  • Mort d’un camarade

Certains médias font valoir que la première source d’économies citée par les participants au grand débat est le budget de la Défense.
Faut-il rappeler qu’il y a eu environ 2 millions de contributions provenant de 500 000 personnes différentes et que le pourcentage cité est de 28% soit, in fine, moins de 150 000 personnes sur 47 millions de Français en âge de voter, c’est-à-dire 0,25% d’entre eux. Est-ce significatif alors qu’un récent sondage rappelle que plus de 80% des personnes interrogées estiment que l’armée française doit être modernisée ?
Ma
is pourquoi les médias, qui mettent en avant  cet avis tout à fait marginal, ne rappellent-ils  pas que le lieutenant Damien Boiteux est mort au début de l’opération Serval en pilotant un hélicoptère Gazelle de 40 ans d’âge alors que le programme Tigre avait été reporté de plusieurs années pour des raisons budgétaires ? Faut-il préciser que le médecin-capitaine Marc Laycuras, qui vient d’être tué au Mali dans l’opération Barkhane, était dans un VAB plus vieux que lui ? Le programme Scorpion, dont le VBMR Griffon vise à remplacer les vieux VAB, a été décalé de 3 ans en 2010 et réduit en nombre. Les faits sont là. Que ceux qui proposent d’économiser sur le budget de la Défense aillent constater par eux-mêmes sur les théâtres d’opérations les effets des engins explosifs improvisés (IED) sur les VAB !                            

  • Empaqueter l’Arc de Triomphe

On apprend discrètement par la presse que l’Élysée aurait donné son accord pour l’empaquetage de l’Arc de Triomphe par l’artiste Christo, pendant 14 jours (du 6 au 19 avril 2020, délai de montage non compris !), à l’image de ce qu’il avait déjà fait pour le Pont Neuf en 1985. On croit rêver !

Que se passe-t-il dans la tête des conseillers de l’Élysée, des fonctionnaires du ministère de la Culture ou à la Mairie de Paris ? Quant au ministère des Armées, son silence vaut-il acquiescement ?    

Tous ces responsables n’ont-ils pas compris que l’Arc de Triomphe n’est pas le Pont Neuf ? Ce lieu est sacré ! Contrairement aux œuvres éphémères de Christo, il symbolise, depuis près d’un siècle et sans aucune interruption, même sous l’occupation allemande, les immenses sacrifices consentis par notre peuple durant la Grande Guerre. Il est, depuis lors, le lieu par excellence de rassemblement  et de recueillement de la Nation. Il est l’écrin d’un tombeau recouvert d’une dalle sacrée sur laquelle ces mots sont gravés : « Ici repose un soldat français Mort pour la Patrie » et auprès de laquelle brûle en permanence la flamme du souvenir.
Il n’est donc pas question que Christo dénature « l’Arche immense ». Ce monument est intouchable. Qu’il laisse le Soldat inconnu reposer en paix ! En outre, dans le contexte dramatique présent, le financement de cette opération pourrait être utilement consacré à la reconstruction de Notre-Dame de Paris.

  • La mixité pour renforcer la capacité opérationnelle

Mixité et parité sont deux des mamelles du politiquement correct et semblent être des vérités indépassables. Tous ceux qui les mettent en question sont soit des malades psychiatriques incurables, soit de dangereux extrémistes ! Suffit-il de citer Jeanne d’Arc pour justifier la mixité et la parité  au sein des armées aujourd’hui?
L’ASAF s’honore de compter parmi ses membres d’honneur le général Valérie André, première femme officier général de l’armée française. Notre revue ENGAGEMENT est l’un des rares médias à avoir honoré Jeannette Guyot, héroïne de la Résistance, notre site à avoir annoncé la diffusion du remarquable film « La source K », femme agent des services secrets français avant et durant la Deuxième Guerre mondiale, et enfin à avoir proposé une jeune résistante pour entrer au Panthéon sans prendre en compte la notion de parité puisqu’elle aurait été la 3e femme parmi les quatre entrants.

Cette posture intellectuelle conduit la ministre des Armées à affirmer sans le démontrer que « la mixité est une ambition collective pour renforcer l’efficacité opérationnelle de nos armées. »

Voire ; pourquoi ne pas constituer un équipage de sous-marin nucléaire entièrement féminin ? Cela confirmerait très vraisemblablement son égale valeur avec les équipages masculins, susciterait une saine émulation et éviterait très certainement les inévitables problèmes de cohabitation en milieu « clos ».
Si la valeur individuelle est essentielle, la cohésion du groupe est encore plus importante et à rechercher en priorité plutôt qu’une mixité à tout prix ou une quelconque parité.                                                                   

  • Rwanda, l’intoxication médiatique

Le président de la République, chef des Armées, a décidé de fixer au 7 avril la date de la journée de commémoration du génocide des Tutsis. Pourquoi ?
N’y a-t-il pas un relent de repentance dans cette annonce, alors que notre pays a été le seul à envoyer  ses soldats pour évacuer ses ressortissants et limiter des massacres qui concernent d’ailleurs non seulement les Tutsis mais également les deux millions de Hutus réfugiés en République démocratique du Congo. La France va-t-elle décréter une journée pour chacun des génocides de la longue histoire du monde ? Doit-elle satisfaire à la bien-pensance en laissant planer un doute sur l’action de nos soldats ? Sommes-nous devenus fous ?                                                   

En conclusion, plus que jamais les Français doivent développer leur capacité de jugement et refuser les diktats médiatiques qui nous sont servis quotidiennement. Ne pas subir pour rester libres et agir.

La REDACTION de l’ASAF
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