Le lendemain de Noël fut une bien triste journée à Figeac. Les obsèques du général Jean Singland ont été célébrées ce mercredi 26 décembre 2018, à l'église du Puy, en présence d'une assistance nombreuse et des personnalités civiles et militaires du département.

 

La disparition du plus haut dignitaire lotois de la Légion d'honneur élevé au rang de Grand Officier, également promu Commandeur dans l'Ordre national du mérite, a suscité en effet une vive émotion. Le maire de Figeac, André Mellinger, était notamment présent pour saluer la mémoire de cette figure de la ville qu'il connaissait bien.

Son ami, le général Henri Szwed lui a rendu un vibrant hommage, saluant une vie et une carrière exceptionnelles au service de la France. «Le 20 décembre 2018, une flamme s'est éteinte. Une flamme qui était apparue, voici quelque 90 ans, c'est-à-dire peu de temps après la grande Flamme qui brûle depuis sous l'Arc de triomphe», a-t-il souligné.

Né à Decazeville le 20 avril 1929, Jean Singland était l'un des derniers héros des combats de Dien Bien Phu en 1954. Un héros très discret qui s'était installé à la retraite en 1983 à Figeac, «un havre de paix après une vie sur le front». Dans son discours, Henri Szwed a rappelé l'engagement exemplaire du jeune officier Singland qui avait choisi de rejoindre le corps des parachutistes et de partir au combat en Indochine. «En 1950, le voilà donc affecté à la Direction de la santé militaire du Tonkin, où sa mission principale consiste à maintenir la liaison avec les médecins des forces en présence et à résoudre leurs difficultés de déplacement sur ce théâtre d'opérations (…). Au bout de deux ans et demi, de retour à Decazeville, le lieutenant Singland demande aussitôt à repartir dans une guerre qui s'enlise, et qu'il va faire cette fois en première ligne.» Il s'illustre dans la bataille tristement célèbre de Dien Bien Phu où il est gravement blessé par des éclats d'obus.

«Durant ces combats en Indochine, le lieutenant Singland est cité pour sa bravoure et ses qualités de chef à trois reprises, symbolisées par la palme et les deux étoiles sur sa Croix de guerre des TOE (théâtres d'opérations extérieures) ; à l'âge de 25 ans à peine, il est nommé Chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur».

le 14 mars 1954. Le lieutenant Erwan Bergot assure le commandement de la 1ère Compagnie Etrangère Parachutistes de Mortiers Lourds (CEPML) jusqu'au parachutage en renfort du lieutenant Jean Singland.
le 7 mai 1954, c'est l'assaut final. Les légionnaires sabotent les mortiers encore en état de tirer.

Prisonnier dans un camp vietminh, l'officier Singland fait partie des 17 survivants à rentrer en France sur les 103 membres de sa compagnie.